Sortie Nocturne [Pv Gackt]

Cela faisait déjà deux nuits que je n'avais vu mon cher et tendre Mana. Deux nuits entières, c'était beaucoup trop sans voir le visage merveilleux de mon adoré. Sa peau pâle, lisse, son regard brillant et curieux et pourtant trop profond pour qu'un humain puisse y déceler des sentiments. Ses lèvres fines et pourtant si gourmandes et douces. Les quelques semaines qui étaient passées n'avaient fait que me plonger dans un amour plus profond encore car mon cher Mana ne voulait pas de moi. Il refusait chacune de mes avances. Je n'étais pas si entreprenant que cela, je ne voulais pas l'importuner, mais chaque fois que je le voyais, je lui posais une seule question de toute la soirée : veux-tu m'embrasser ? Et à chaque fois, la réponse était non et j'en sentais une infinie tristesse mêlée à un indissociable amour. Mana me faisait endurer une torture énorme. Et il était le premier à me faire subir ça depuis des siècles. Il n'était pas seulement l'apparence d'une demoiselle de bonne famille à l'époque de ma vie mortelle, il en avait toute la bienséance, jusqu'à la façon de se faire courtiser. J'en étais d'autant plus fou de lui.

La veille au soir, j'eus l'envie de l'amener à l'Opéra et j'ordonnais au majordome d'aller l'informer de se tenir prêt le lendemain soir mais de ne pas lui dire la raison. Je voulais lui faire la surprise. C'est donc vêtu d'un costume anthracite et d'une chemise d'un bleu clair assez pâle que je sortis de ma chambre ce soir là. Je tenais mon manteau à la main, les billets se trouvant dans la poche intérieure de celui-ci. J'allais frapper quelques coups à la porte de Mana et j'attendis sa réponse avant d'entrer avec un léger sourire. J'étais sur mon 31 et Mana aussi. Il se tenait près de la fenêtre, éclairé par la douce clarté de la lune. Cette lumière lui allait décidément vraiment bien. Sa robe était magnifique, tout autant que sa prestance et les traits délicats de son visage. Une fois de plus, mon cœur qui ne battait plus ne fit qu'un tour. Comment ne pas aimer Mana ? Je me le demandais parfois trouvant quelques défauts par-ci par-là que j'oubliais immédiatement une fois que j'étais face à lui. J'avançai légèrement dans la pièce et inclinai la tête avec respect pour le saluer.

« Tu es encore plus magnifique que d'habitude Mana... »

Je lui proposais mon bras et attendit qu'il me rejoigne pour l'entrainer jusqu'à la limousine qui nous attendait dans le parc. Un domestique nous ouvrit la portière et je le laissais entrer en premier avant de m'installer à mon tour.

« Tu dois te demander où nous allons depuis hier, c'est un peu soudain, mais j'ai eu la subite envie de t'emmener voir un opéra... »

Je posai ma main sur la sienne en le regardant un instant. J'aimais simplement le regarder et discuter avec lui et nos précédentes soirées avaient été ainsi. Elles avaient été parfaites. La curiosité de Mana s'était éveillée et sa soif de connaissance également. Il avait gardé sa foi et sa curiosité allait vers la religion chrétienne catholique de la Terre qui avait été détournée ici. Il en avait saisi le message premier et je m'en réjouissais. Perdre autant ses repères aurait pu le rendre fou, mais non, il avait tenu bon et avait immédiatement remplacé le manque par de la curiosité et de la connaissance. Je l'en aimais d'autant plus, nuits après nuits.

Comme en réponse à mes interrogations les plus profondes, j'entrevis à quel point Mana avait voulu aller à l'Opéra sans jamais me le demander ouvertement. A chacune de nos entrevues, il n'y avait même pas songé et pour une fois je pouvais dire sans tricher que j'avais deviné ses pensées. Et ça me réjouissait un peu plus de voir à quel point nous étions proches tous les deux. Qu'il accepte ou pas mes avances, nos esprits communiaient ne serait-ce que chaque soir où l'on discutait jusqu'à ce qu'il s'endorme de fatigue. C'était agréable et l'idée me vint de lui apprendre à fermer son esprit. Non seulement pour moi s'il le souhaitait, mais aussi pour d'autres vampires trop curieux pour être honnêtes. Cela lui serait d'une grande utilité et il serait un peu plus libre envers moi car je savais combien il était pénible de faire face à quelqu'un à qui l'on ne peut rien cacher.

La voiture s'ébranla et nous nous dirigeâmes vers le centre ville et la rue de l'Opéra. Ce n'était pas vraiment loin mais en pleine nuit il faisait frais et je n'avais pas voulu que Mana tombe malade par ma faute. Même s'il mangeait plus équilibré et à sa faim depuis qu'il était ici, son corps semblait encore faible et guère résistant à la maladie. Une peur qui s'était muée en phobie peut-être, que mes mortels ne tombent gravement malade. Peut-être que Mana le savait, intuitivement...car il me remercia pour ce que je faisais pour lui bien que ce ne soit pas une contrainte pour moi de prendre soin de lui. C'était un plaisir et une envie qui émanait seuls de l'amour que j'éprouvais pour lui. Je n'eus le temps de répondre que ses lèvres se posèrent sur ma joue, aussi spontanée que son idée de le faire. J'en fus surpris, heureux...infiniment heureux et surpris. Je tournai les yeux vers lui alors qu'il se réinstallait sur son siège.

« Mon ami...je continuerais à tout faire pour te rendre heureux. »

Je pris tendrement sa main dans les miennes pour y déposer un doux baiser alors que le chauffeur ouvrait la portière de mon côté. Je le regardai un instant, sa splendeur me donnant plus de force et je finis par sortir de voiture sous une foule de cris, pour la plupart de jeunes femmes, elles devaient être seulement une vingtaine, qui se trouvaient en général partout où j'allais dans l'espoir que je les morde ou que je les transforme. Mais il n'en était jamais rien. Je tendis la main vers Mana pour qu'il descende plus facilement et nous nous avancèrent vers le hall de l'Opéra, sublimement doré et rouge. Les murmures s'élevaient peu à peu autours de nous. C'était ma première apparition en public avec Mana et même s'il n'était pas officieusement mon amant, officiellement il serait présenté tout comme. J'avais oublié de l'en informer...et je m'en voulu un instant...

« Je crois qu'à partir de maintenant, les gens penseront que tu es mon nouvel amant...j'espère que ça ne te dérange pas trop... »

Je souris un instant en sortant les billets de la poche intérieure de ma veste pour les présenter au guichetier. Il nous laissa passer sans problème et nous nous installâmes à nos places, les meilleures pour assister à un Opéra, une loge des balcons, nous y serions également tranquille et pas ennuyés par des adeptes des vampires. Il y avait le Night Club pour cela après tout.

« Il s'agit du Don Juan de Mozart, j'espère que cela te plaira. »

Nous étions en avance, la pièce mettrait du temps à démarrer et j'en profitais pour commander du champagne. Nous aurions le temps de discuter un peu, peut-être qu'il me donne ses impressions, en espérant qu'il ne se sente pas mal-à-l'aise de passer pour mon amant désormais. Je lui toucherais probablement un mot sur la défense de son esprit si l'occasion s'en présentait.

Mana semblait plutôt content. Sans sourire, son visage paraissait plutôt serein et je ne me lassais pas de l'observer. Sa droiture et son port de tête étaient majestueux et il regarda vers la scène constatant à quel point nous avions une bonne vue d'ici. Un brouhaha très léger remontait de la salle du bas et les loges privées se remplissaient peu à peu des riches bourgeois, industriels et artistes de la ville. Le mélange des genres et des communautés était curieux mais particulièrement instructif concernant la deuxième Terre. On pouvait y trouver toute sortes de classes et de tenues vestimentaires, alliant le monde moderne et le monde que j'avais laissé derrière moi quand j'ai quitté la Terre. L'effet en était surement déroutant pour ceux qui arrivaient mais la richesse qui en ressortait valait tous les sentiments de confusion.

Le champagne fut apporté alors qu'il me disait à quel point il se souciait de l'avis des gens autours de nous. Son recul par rapport aux choses était si impressionnant...et pourtant il me rendait radieux. Derrière cet esthétisme qui était plus par habitude que par goût, il y avait quelqu'un avec un caractère qui se prononçait peu à peu. L'avis des gens ne l'intéressait pas, seul ceux des gens qu'il connaissait et appréciait avait du poids dans la balance. Et je l'en trouvais que plus intéressant. Mana était quelqu'un de bien et devenait de mieux en mieux à chaque fois qu'il s'ouvrait un peu plus au monde extérieur et à la connaissance.

Un léger silence paisible s'installa avant qu'il ne reprenne la parole pour une question directe et pourtant très pertinente. Je tournai les yeux vers lui avec un léger sourire. Si je voulais qu'il devienne mon amant ?...Question stupide. Et il le savait.

« Je pense que tu connais déjà la réponse à cette question... mais j'attends que tu sois prêt, je n'ai pas l'intention de t'effrayer même si je m'impatiente à chaque fois que je te vois. »

Je le regardai siroter son verre de champagne, chacun de ses gestes semblaient fins et précis. Savait-il à quel point il était désirable ? A quel point j'aimais sa compagnie et nos discussions interminables jusqu'à son propre épuisement. Quand il tombait lentement, la tête sur mon épaule ou mes genoux, la nuit devenait le jour et son visage assoupi m'éblouissait d'une clarté que je n'avais pas vu depuis longtemps. Se rendait-il seulement compte du pouvoir qu'il possédait sur moi ? Se jouerait-il de moi s'il le savait ? Je croisai les jambes, posant un coude sur la balustrade qui nous permettait de voir la scène.

« J'aimerais qu'un jour, tu tombes amoureux de moi toi aussi...et j'aimerais être celui à qui tu demanderas de goûter à la morsure et à la luxure. »

Je ne le regardais pas dans les yeux pour ne pas le mettre mal à l'aise mais je finis tout de même par tourner la tête vers lui pour lui montrer la sincérité de mes paroles. Peut-être étaient-elles ridicules et désuettes, mais j'étais quelqu'un de désuet et infiniment attaché à cet aspect de mon époque que je chérissais tant et qui m'empêchait de sombrer dans une folie désarticulée où je ne saurais reconnaître les époques, notre temps et celui d'avant. Je lui offris un doux sourire en espérant qu'il comprenne un jour les sentiments que je lui portais et qu'il ressente les même...non pas par gratitude mais simplement par amour.

Les pensées de Mana fleurissaient et se découvraient comme autant de primevère au lendemain de l'hiver. Ces fleurs aussi fragiles et froides que leur père l'hiver et aussi belles et avenantes que leur mère le printemps. Je les avais adoré à lueur du soleil durant ma vie de mortel, et je les chérissais encore à la clarté de la lune durant mon éternité. Mana leur ressemblait. Fragile et froid, beau et avenant. Et c'était dans l'ordre des choses que ses pensées en éveil suivent le même cheminement. J'y percevais nettement la gratitude qu'il éprouvait envers moi. Je l'avais tiré d'une vie médiocre pour lui accorder la liberté nécessaire à chaque individu. Je lui avais offert tout ce qu'il désirait et il m'appréciait pour cela. Il ne me haïssait pas. Loin de la. Mais je savais aussi qu'il ne m'aimait pas encore alors que son corps lui dictait des choses différentes. Je sentais ce paradigme qui s'échafaudait à l'intérieur de son esprit et j'espérais qu'il saurait y faire face seul, car s'il le laissait s'installer, il le minerait et le détruirait.

Mais malgré ses pensées qui le faisait pencher vers moi, je tombai de haut en entendant sa demande. Ou plutôt son ordre. Je levai les yeux vers lui, avais-je bien entendu ? L'embrasser, je ne demandais pas mieux et un sourire se posa sur mes lèvres alors que je frissonnais doucement en sentant la main de Mana glisser de mon épaule jusqu'à ma main qu'il serra doucement. Je la lui serrai en retour et m'approchai pour glisser une main sur son visage. Son ordre avait été si prompt et dénué de perversité qu'il m'amusa et j'avais encore plus envie de lui obéir ainsi. J'étais le Maître sur cette terre, j'avais moi aussi droit à un peu de laisser-aller de temps à autre.

« Mana...je n'aurais su rêver plus merveilleuse demande... »

S'il en était certain ? Je n'avais pas besoin de le lui demander, je savais qu'il en avait envie bien que ça s'arrêterait là, c'était tout de même un pas gigantesque dans notre relation qui semblait indéfinissable pour le moment. Je lui faisais la cours, il y répondait lentement...mais peut-être sûrement. Je m'approchai avec douceur pour poser mes lèvres sur les siennes. La douceur et le parfum qu'elles répondaient me transportaient et j'appliquais une légère pression sur sa joue avant de reculer.

« Si j'osais... » soufflais-je doucement.

Prenant sa main dans la mienne, je la serrais un peu avant de reprendre tendrement ses lèvres. Ma peur phobique de le briser se dissolvait peu à peu pour ne laisser place qu'à une peur rationnelle concernant ma force de vampire et celle de ne pas aller trop loin, aller au rythme de ma tendre primevère. Je restai de longues secondes à profiter de la douceur de ses lèvres, l'odeur de son sang palpitant sous la chair rosée me rendait encore plus amoureux et je passai doucement ma langue sur ce muscle tendre et magnifique. Ma main glissa contre sa gorge offerte et je laissais sagement nos lèvres se frôler encore un peu avant de reculer. J'ouvris les yeux pour le regarder attendant un verdict qui peut-être me ferait retourner au point zéro avec lui. J'avais éviter de lire dans ses pensées dans un tel moment, je voulais avoir la surprise et ne pas tricher. Je voulais apprécier moi aussi, sans qu'aucun questionnement ne me traverse l'esprit.

« Ton parfum est envoutant... »

Je souris légèrement avant de finalement m'adosser à mon siège. Si les gens doutaient encore de notre relation, cette fois la question ne se poserait plus. Ils nous verraient comme des amants, certes timides, mais tout de même. Cela ne dérangeait pas Mana, et cela me rendait fier, qu'une créature aussi belle et à l'esprit si affûté reste auprès de moi. Il tomberait probablement amoureux de moi, je l'espérais tellement.

Notre baiser avait été un enchantement. Et je pèse mes mots. Il n'avait pas eu peur, la simple curiosité mêlé à l'envie que je pouvais lui provoquer avait rendu cet échange presque magique. Il avait à peine entrouvert les lèvres dont je n'avais pas encore osé passer la barrière et son souffle tiède m'avait presque fait perdre mes moyens avant que je ne recule, redoutant de lui faire peur. Mais non, Mana n'avait plus peur de moi et il n'aurait pas peur tant que je ne dépasserais pas les limites rationnelles. Un baiser, un baiser approfondit n'était pas un dépassement de ces limites. En tout cas plus maintenant, plus avec le savoir que Mana avait acquis, pas avec la confiance qu'il me témoignait et l'amour que je lui portais. Il rouvrit lentement les yeux pour poser son regard dans le mien, comme un retour à la réalité après quelques secondes dans un paradis. J'éprouvais la même chose.

Il serra doucement ma main alors que la lumière baissait pour s'éteindre complètement et je tournai alors les yeux vers le spectacle qui commençait en contrebas. C'était une des premières pièces que je n'avais pas financer moi-même. En effet, de nouvelles grosses fortunes commençaient à éclore dans ce monde et la vie battait son plein en une autonomie gracieuse. Les costumes étaient de bon goût quoiqu'un peu voyant mais les acteurs avaient du talent et ils semblaient nous donner tout leur savoir faire. Don Juan composé par Mozart, un des plus magnifique Opéra qui m'était parvenu depuis la Terre et j'avais distribué moi-même sa lecture depuis que j'étais entré en sa possession. Mana semblait heureux, en tout cas ses pensées étaient claires et pures. Il aimait cette soirée et j'en étais comblé. L'Opéra se termina en silence mais bientôt les applaudissements retentirent, les acteurs et chanteurs saluèrent leur audience et s'éclipsèrent tandis que la lumière reprenait ses droits dans la salle. Mana se tourna vers moi et je lui souris avec douceur.

« C'est toi qui m'a offert le plus beau des cadeaux ce soir... »

Bien évidemment je parlais du baiser. Mana parlait peu, je me félicitais de lire son esprit mais parfois j'y voyais comme une atteinte à sa liberté et je ne pouvais plus laisser passer ça désormais. Il me faisait confiance et commençait même à m'aimer. En me relevant, je gardais sa main dans la mienne mais j'émis cette proposition simple à laquelle j'avais pensé dès le début de la soirée.

« Mana, ...j'aimerais t'apprendre à protéger ton esprit et le fermer...pour que tu puisses cacher ce que tu tiens à conserver pour toi, face à n'importe qui. »

Mais je n'eus pas le temps de pousser plus profond ma réflexion, je sentis sa main sur mon épaule, douce. Je me tournais vers lui et je fus surpris de réceptionner ses lèvres sur les miennes une nouvelle fois. Mana me comblait ce soir. Son corps se rapprocha du mien et je glissais une main à sa taille pour le serrer doucement et tendrement contre moi alors que ses lèvres désireuses m'offrait un goût sucré du champagne qu'il avait bu durant la représentation. Mon esprit ne chercha pas ma raison. Cette fois je n'hésitais pas longtemps avant d'approfondir notre échange glissant ma langue contre la sienne pour la caresser avec douceur. Son parfum m'envahissait à nouveau les narines et je passais une main contre sa jugulaire dont je sentais la pression de son sang couler à l'intérieur. La sensation était enivrante et je le serrais un peu plus contre moi, mon amour pour lui déferlant dans son esprit ouvert.

Recouvrant finalement la raison, je passais ma main sur sa joue doucement pour rompre notre échange. Moi-même, sans besoin d'air, j'en avais la respiration rapide et je le gardais contre moi avant de poser ma tête au creux de son cou, sagement, respirant son doux parfum. La bête qui était en moi réclamait cette saveur mais la raison qui la contrôlait n'en ferait rien.

Merci...ton parfum...est enivrant. je ne fis que le lui transmettre par mon esprit et j'espérais qu'il ne le prendrait pas comme une menace.

Quel bonheur d'être ainsi blotti contre lui. Son parfum flottant avec plaisir autours de moi, je l'enlaçais tendrement. Peu importait que la salle de spectacle se faisait déserte. Au contraire, nous aurions plus d'intimité de cette façon, pas de commérage sur le baiser que nous avions échangé par deux fois. Je n'en revenais toujours pas et les pensées qui affluaient dans l'esprit de mon Adoré me surprenaient encore plus. Il se rendait peu à peu compte qu'il m'aimait. Quelle joie. Etait-il possible d'être aussi heureux ? Cela faisait bien longtemps que cela ne m'était arrivé. Bien sûr je connaissais le bonheur de la sérénité très régulièrement. Mais celui là était totalement différent. Mana finit par se reculer légèrement pour me dire qu'il acceptait ma proposition de l'entrainer à refermer son esprit à ceux qu'il souhaitait. Je me redressais pour le regarder, sa main dans mes cheveux me manquait déjà.

Je fus surpris par le sourire que je pus voir sur son visage. Si peu familier aux demi-sourires auxquels j'étais habitué. Mais je le comprenais. Peut-être et sans doute parce-que ses pensées me parvenaient à présent des pensées de manque et de désir. J'en étais désarçonné. Se pouvait-il qu'il s'offre à moi aussi rapidement ? En une seule nuit j'aurais eu droit à ses lèvres et à son corps ? Cependant les plaisirs de la chair étaient pour moi étroitement lié à un autre. Un plaisir et un besoin qui faisait encore peur à mon Aimé. Le sang.

Ses paroles vinrent confirmer ses pensées. Il ne mentait pas et n'était pas timide avec moi. Nulle raison de l'être. Ses lèvres se posèrent avec une incroyable douceur sur les miennes, demandant une réponse toute simple, qui ne l'était pas pour moi. Mes pulsions et mes désirs allaient me faire succomber. Je lui souris légèrement et glissant ma main dans ses cheveux je me penchais à nouveau sur ses lèvres. J'essayerais de contrôler ma faim. Autant que je le pourrais du moins.

Je te désire depuis si longtemps...Mana...

Je le pris alors dans mes bras l'entrainant vers le hall. Je fis quelques sourires, serraient quelques mains, le regard brillant avant de poursuivre notre chemin jusqu'à la limousine qui nous conduisit à l'hôtel que je possédais. La chambre dans laquelle je le fis entrer était luxueuse. J'avais serré sa main avec douceur tout le long du trajet, maîtrisant la pulsion animale qui m'animait dans ces moments là. D'un simple geste, j'allumais le feu dans la cheminée de type ancien qui trônait dans la chambre. Le luxe était certes présent mais ce n'était pas du tape à l'oeil. Seulement de bon goût. Je regardai Mana avec tendresse, une flamme révélant ma vraie nature brillant dans mon regard.

« Je tiens...à m'excuser à l'avance, si je suis un peu brusque...si je te fais mal, n'hésite pas à m'en avertir... »

Lui parler de mon envie de sang serait le faire fuir et lui faire peur. Je n'y tenais vraiment pas. Je savais que je pourrais me contrôler. Je le ferais sans aucun doute et je quittai ma veste que je déposais sur le dossier d'une chaise. Je m'approchai enfin de Mana, son corps, ses gestes, sa fraîcheur, j'avais envie de tout ça maintenant qu'il m'avait permis d'en avoir envie. Je glissai une main à sa taille avant de le prendre dans mes bras avec une facilité déconcertante pour le déposer sur le lit en douceur. Un nouveau baiser, plus prometteur que les autres si Mana ne changeait pas d'avis. Son parfum toujours si enivrant. Sa douceur sucrée toujours envoutants.

Mana...offres-toi à moi...entièrement...

Il ne broncha pas. Je sentais pourtant son appréhension se diffusait dans les méandres de son esprit tout autant que dans son sang. Mon cher compagnon, je souhaitais tellement qu'il oublie son expérience passée. L'amour n'était pas ce qu'il avait vécu. Ce sentiment d'abandon et de confiance totale en un être différent, je voulais le lui faire ressentir. Il le voulait en tout cas, c'était ce qu'il voulait ressentir et sa réponse m'en convainquit. Ses lèvres étaient toujours d'une douceur incontestée et alors que je me redressais légèrement, il tourna la tête m'offrant sa gorge dans une pause plus sensuelle qu'il n'aurait peut-être pensé. Sa taille était dessinée à la perfection grâce à un corset serré qui l'enlaçait. Il m'offrait son sang et son corps. Peut-être était-ce rapide, mais je ferais tout pour qu'il ne le regrette pas.

« En es-tu sûr ?... » demandais-je dans un souffle mué par la soif.

Mais je voyais déjà la réponse dans son esprit alors que mes doigts effleuraient déjà la peau de la jugulaire gonflée et palpitante. Si chaude. Mes doigts glissèrent alors lentement contre sa peau fine, son torse, puis son ventre encore prisonnier de tous le tissu qui le mettait en valeur. Continuant son chemin, elle glissa le long de la jupe pour atteindre une jambe sur laquelle elle remonta lentement. Son parfum offert était une bénédiction et je me penchais contre lui pour embrasser la peau. Ma main libre s'empara de celle de Mana, pour le rassurer et je laissai enfin le désir et la soif m'envahir. Mes canines se plantèrent en douceur dans la chair tendre qui céda dans un léger craquement indistinct pour le commun des mortels.

Le sang afflua, d'abord doucement, puis plus fort et le goût exquis et pur qu'il avait me submergea. Coulant dans mes veines, réchauffant mon corps mort, rosissant ma peau blanche, me rendant un aspect presque humain. Je connaissais déjà ses pensées, je communiais à présent avec elles et je comprenais tout ce qu'il pouvait ressentir, son malaise, son appréhension, sa curiosité. Je vis les moines qui apportaient le somnifère en prévision de la cérémonie, je les vis le violer avec une dureté et une violence que je n'avais pas pu imaginer jusqu'alors. Le fanatisme était bien la chose la plus horrible de la Terre et malheureusement, il s'était développé aussi ici. Je resserrais doucement ma main autours de sa cuisse fine, aspirant un peu plus de lui avant de m'arrêter pour ne pas le fatiguer. Il n'avait pas une constitution très solide et je ne voulais pas le briser avec ma force vampirique. Je léchai doucement la plaie pour ne pas que le sang tâche son vêtement et encore empli de désir je vins prendre ses lèvres avec envie et compassion. Je l'aimais même dans la souffrance qu'il ressentait les lendemains de cérémonie.

Ne voulant pas presser les choses pour lui laisser le temps d'apprécier, je me contentais de délacer son corset pour laisser respirer son corps pleinement. Le sentir vivre entre mes mains mortes. Je voulais lui donner tous le respect qu'il méritait, je voulais l'honorer comme un dieu androgyne des anciennes croyances tribales. Mana avait réussi à me rendre une foi que j'avais perdue de vue depuis quelques siècles. Je croyais en lui, sa beauté et son esprit. Et je voulais qu'il croit en moi et qu'il m'aime pour ce que j'étais. La robe avait gardé les traces du corset et je vins y déposer un tendre baiser au niveau de son nombril. Sa cuisse toujours contre ma main m'appelait, je n'en sentais pas encore la peau voilé d'un collant fin à la couleur lumineuse et sombre à la fois. Ses jambes n'en était que plus sublime, je le voyais avec mes mains.

Une nouvelle morsure. C'était ce dont Mana voulait à présent et je fus soulagé de constater qu'il avait immédiatement aimé ça. Son corps étaient lascif sous mes gestes et son déhanché parfaitement sensuel, que ce soit voulu ou non. Ses pommettes avaient pris une jolie teinte rosée à cause du plaisir et de l'envie qui grandissait en lui et quand il me réclama un baiser, je ne pus le lui refuser. Je céderais probablement à la gourmandise de son sang un peu plus tard, mais pas pour le moment. Je voulais qu'il ait pleinement conscience de toutes les sensations qu'il allait recevoir dans quelques instants.

Mon baiser se faisait un peu plus pressé...plus demandeur et je finis par le prendre dans mes bras pour le relever. Glissant une main dans ses cheveux, je rompis notre échange pour m'installer derrière lui pour dégrafer la jolie robe qui le couvrait encore. Un à un, j'enlevais les crochets, dévoilant lentement la peau de son dos, douce et fraîche. Lorsque cela fut fait, je dégageais ses cheveux d'une main pour venir passer l'autre sur son épaule dont je fis tomber le tissu superficiel. Je ne pus m'empêcher d'embrasser sa nuque avec tendresse alors que je faisais glisser le tissu sur l'autre épaule, dénudant un torse dont je ne cesserais d'en aimer les courbes absentes. Je l'embrassais une fois encore avant de l'aider à se débarrasser de la robe, la laissant glisser au sol et j'ôtais le jupon par la même occasion. Ne lui restaient que sous-vêtement, bas et chaussures ce qui le rendait plus séduisant encore.

Ma chemise était déjà déboutonné, j'avais apprécié l'initiative de Mana et c'est ce qui m'avait poussé à le déshabiller pour atteindre à mon tour son épiderme réactif. De nouveau près de lui, je passais une main sur sa joue, l'autre découvrant lentement les formes de mon très cher Mana. Ses jambes étaient absolument fabuleuses, tout autant que ses hanches que je rêvais à présent de prendre et de faire miennes. Son ventre chaud tressautait doucement d'appréhension et d'excitation. Je le rallongeai une nouvelle fois pour m'installer sur lui en douceur après avoir enlevé mes chaussures et je me penchais sur lui pour l'embrasser tendrement, frôlant doucement son torse du mien.

Laisses toi guider... par moi et par tes envies... Que ton corps soit curieux, autant que ton esprit...

Je finis par remonter lentement un genou contre son entrejambe sur lequel j'exerçais une légère pression pour l'éveiller. Il était sublime...et c'était moi qu'il voulait. Quelle félicitée.

La pression que j'avais exercé sur son intimité avait eu l'effet escompté puisque j'entendis un gémissement merveilleux sortir de ses lèvres. Sa voix était encore plus magnifique comme ça, et son corps aussi, si c'était possible. Il se mit à onduler lentement contre moi, éveillant mon corps qui ne rêvait plus que d'une chose désormais. Ses lèvres étaient délicieuses mais par plaisir je vins embrasser son cou encore une fois, soufflant contre son oreille avant d'en mordiller tendrement le lobe. Mana ne semblait pas vouloir rester inactif, à mon plus grand plaisir, car ses mains caressaient mon torse avec douceur. Sa peau était devenue bien plus chaude et je sentais son cœur brasser de plus en plus de sang dans son torse fin. Une de ses mains descendit jusqu'à la bosse de mon pantalon qu'il se mit à masser doucement. Un soupir rauque m'échappa. Mana n'était pas seulement beau et innocent, il savait comment me transformer en une bête de désirs.

Une vague de plaisir montait en moi et je la laissais venir sachant très bien qu'aucun accident n'arriverait. J'étais un vampire après tout. Mes lèvres descendirent contre les perles de chair de Mana que je suçotais doucement pour lui tirer quelques gémissements supplémentaires. Son visage était magnifique sous le plaisir et il m'incita à poursuivre ma descente jusqu'à son bas-ventre. Je me redressais enfin pour ôter le sous-vêtement qui me gênait encore et sa virilité s'offrit à moi. M'installant entre ses cuisses, qu'il avait pris la peine d'ouvrir pour m'accueillir, je glissais mes bras sous ses cuisses pour venir embrasser l'aine. Mes crocs sortirent d'eux même alors que mon souffle caressait la peau rose. La veine battait et j'y pensais lentement la langue dessus pour la sentir. Impossible de résister. Une nouvelle fois je mordis avec douceur sa peau, laissant le sang envahir ma bouche puis ma gorge. Somptueux. Mon autre caressait sa hanche et je finis par dévier des deux minuscules plaies qui restaient visible pour lécher le membre maintenant dressé.

Mana semblait apprécier, et je me demandais s'il appréciait tout autant que moi, car le cadeau qu'il me faisait était bien le plus beau qu'il pouvait m'offrir. Son âme, son corps, sa confiance et son sang. Tout ce que j'aimais en lui, il me l'avait offert ce soir et je n'avais pas l'intention de le décevoir dans l'apprentissage qu'il voulait entreprendre maintenant. Apprendre à aimer, car c'était sans doute la chose que je faisais le mieux, même après quelques siècles d'existence.

Chacun de mes gestes l'éveillait un peu plus. Il soupirait, gémissait, se cambrait doucement et sa respiration s'était faite plus saccadée. Irrésistible c'était bien ce qu'il était à ce moment là car tout son corps réagissait avec une spontanéité et une curiosité que je n'avais pas vu chez beaucoup de mortel. Mana était incroyable, et je le découvrais un peu plus chaque minute que je passais avec lui. Quand je m'occupai enfin de lui, sa réaction fut tout aussi immédiate et il se cambre entre mes doigts avec vigueur. Je glissai une main sur ses reins la ramenant sur sa cuisse en une douce caresse. Il resserra sa main dans mes cheveux, ses ongles sur mes épaules s'enfonçaient légèrement et j'en étais ravi, cela signifiait que le plaisir était intense. Mais je n'eus pas le temps de lui montrer ce que je savais faire, à peine l'eus-je pris en bouche qu'il m'incita à revenir près de lui pour l'embrasser. Je souris légèrement sachant bien que c'était pour tenir plus longtemps et je lui rendis son baiser avec envie.

Il voulait prendre soin de moi, je n'attendais que ça même si je ne pensais pas qu'il le ferait aussi tôt. D'habitude, c'est plutôt une chose qui fait peur lorsqu'on ne connait pas mais sa curiosité n'avait pas de limite quelque soit le domaine et je l'en trouvais que plus attrayant encore. Il se redressa alors, je me redressai avec lui, le laissant guider comme il le souhaitait. Notre baiser ne s'était pas encore rompu mais il le fut vite alors qu'il prenait possession de mon cou. Je glissai une main sur sa nuque que je serrais doucement, l'autre restant contre ses reins. Ses mains glissèrent sur ma peau, arrivant à mon pantalon, caressant ce qui était déjà plein de désir pour lui. Mes vêtements superflus furent rapidement hors de portée de main et je me remis à genoux sur le lit. Il fit de même mais plus petit, il embrassa mon torse alors que je l'enlaçais avec ferveur. Ses cheveux étaient doux et sentaient bon, je m'y perdis un instant.

Ses lèvres dérivèrent sur des points sensibles et je réagis instantanément en sentant ses lèvres douces dessus. Un soupir, une de mes mains remonta contre sa nuque. Les siennes descendirent vers ma virilité qu'il effleura et caressa de ses doigts fins. Je laissais échapper un nouveau soupir, la tête légèrement en arrière avant de la poser contre la sienne. Je sentis son hésitation et je ne voulus pas l'effrayer, cependant maintenant qu'il m'avait mis dans cet état j'en attendais un peu plus.

Suis...ton instinct...

Je soupirai doucement d'un plaisir encore vague mais qui se pressentait et je glissais ma main de ses reins à son membre encore tendu sur lequel je passai lentement le bout de mon index. J'étais dans le même état que lui, et j'avais envie de son corps tout entier.

Mon geste sembla le décider et avec hésitation, il referma sa main sur ma virilité. Il prit cependant rapidement de l'assurance quand il me sentit gonfler entre ses doigts alors que je lâchais un soupir de satisfaction. Mes mains le caresser, se baladant contre ses rein et sur ses fesses, les serrant doucement en attendant le bon moment pour que je m'y introduise sans précipitation et avec douceur. Nous nous laissâmes alors tomber dans les draps, il s'était assis sur moi et je fus inonder de ses cheveux quand il vint m'embrasser. Je crus me noyer dans un paradis et c'était délectable. Je glissais une main sur sa joue pour la libérer des cheveux et je le serrais doucement contre moi dans l'autre main. Il ramena alors son bassin contre le mien et je sentis une nouvelle vague de plaisir m'envahir ardemment, nos corps frottaient lascivement l'un contre l'autre. Je n'aurais jamais cru que Mana pouvait être aussi sensuel. Et j'en étais encore plus enchanté.

Mes deux mains finirent par regagner ses reins que je maintenais copieusement en suivant son déhanché incroyable, nos lèvres se cherchaient un instant avant de se rejoindre, de s'étreindre et de s'éloigner dans un petit jeu de cache-cache tout à fait plaisant. Mais ses lèvres dérapèrent rapidement vers ma gorge que je levais légèrement pour lui en faciliter l'accès. Sa merveilleuse langue descendit sur mon torse jusqu'à mon nombril, ma respiration s'accéléra instantanément en imaginant ses lèvres sur mon sexe. Mon imagination ne fut pas mise de côté car bientôt elle devint réalité. Une main se perdit dans ses cheveux alors que je me cambrais comme pour le sentir un peu mieux sur moi. Je fermais les yeux, la sensation était grisante et douloureusement bonne. Il commença alors un va-et-vient lente et hésitant. Il n'était pas expérimenté mais cette lenteur due à sa curiosité me rendait encore plus réceptif. Cela ne dura pourtant pas longtemps car il se redressa soudain. Lui aussi avait mal et était frustré de plaisir, son membre n'avait pas désenfler et lorsqu'il revint contre moi, je glissai un doigt sur sa virilité, son corps entier se cambra soudain contre moi et je reçus sa semence sur le ventre.

Un sourire ourla mes lèvres. Il était si adorable et ce n'était pas comme si c'était la première fois que je faisais cet effet. Cela arrivait souvent à Kousei et je devais bien avouer que j'aimais lorsque cela se produisait. J'avais pris goût à ce petit jeu. Leur donner du plaisir, voir le rouge sur leurs joues car ils pensent que c'est mal.... Et Mana le pensait aussi. Il s'était rassis sur mes jambes en regardant mon ventre. Moi je souriais, il était encore tendu, encore plus frustré qu'un peu plus tôt et je glissais un doigt dans le liquide blanchâtre avant de le porter à ma bouche pour le lécher. D'un geste de l'index je fis signe à Mana de se rapprocher de moi et quand il eut obéis, je vins chuchoter à son oreille...

« Tu es encore plus beau quand tu jouis... »

Je l'enlaçais d'un de mes bras, sa taille était si fine que j'en faisais presque le tours en comptant mon corps. Mon autre main se fraya un passage vers son intimité cachée dont je caressais un moment l'entrée avant d'y entrer un doigt, très lentement. D'un geste doux je collais mon bassin un peu plus contre le sien et j'entamais un lent va-et-vient quand il fut habitué à mon doigt. Il était moins étroit que je ne l'imaginais mais c'était pour de mauvaises raisons et je comptais bien lui faire prendre du plaisir à cet acte qui l'a longtemps humilié alors même qu'il ne s'en rendait pas compte.

Le corps de Mana, ainsi que son esprit semblèrent s'adapter bien vite à mon intrusion. Son gémissement m'avait donné des frissons de plaisir et il s'était remis à se frotter lentement à mon bassin tandis que je commençais des mouvements lents. Je joignis alors un deuxième doigt, ce qui ne serait pas superflu sachant que la nature m'avait plutôt bien gâté. Je ressentais tout le plaisir de Mana, il se voyait et son esprit n'en affichait pas moins d'envie et de plaisir quant à ce que je lui faisais. Il attendait même la suite avec une impatience que je n'aurais pas soupçonné. Je pris ses lèvres avec envie lorsqu'il me les présenta, ce fut bref mais je comprenais qu'il manquait d'oxygène et c'est ce qui me plaisait chez les mortels. Voir les effets de l'extase sur leur corps fragile. Le corps humain était quelque chose de fantastique et qui subissait une violence énorme pendant l'acte sexuel. Ce corps si fragile, j'en avais un entre les mains, et je ne permettrais pas qu'il se casse. Jamais. Ses pommettes étaient devenues d'une belle couleur rosée et son souffle était rempli d'envie.

Mana finit par se redresser et il trouva encore plus de plaisir avec mes doigts dans cette position qui me permettait d'aller plus profondément en lui. Seulement cela accentua son envie et il voulait plus. Je ne pouvais nier que je le voulais aussi avec violence mais le simple fait de le voir se cambrer de plaisir sous ma caresse intérieure me rendait heureux. Mais les bonnes choses avaient une fin, et c'était d'autant plus facile d'y mettre un terme quand la suite s'annonçait meilleure encore. Je retirais alors mes doigts et caressais ses hanches pour l'aider à se placer sur moi, je passais une main sur son torse, il était magnifique dans cette frustration et ce plaisir. Je souris légèrement.

Tu es si parfait...

Tellement parfait qu'il prit de lui-même ma virilité pour la glisser vers son intimité, il s'y installa et il s'empala lentement sur moi serrant ma main qu'il avait trouvé en signe de réconfort et d'assentiment. Je ne pus retenir un soupir de satisfaction alors que ses hanches descendaient contre mon bassin. Je fus bientôt entièrement en lui et je me redressais pour venir enlacer sa taille. Il s'immobilisa pour se retenir à mon corps froid, il avait un peu mal je le sentais et je le laissais s'habituer en embrassant doucement la peau de son torse.

Prends ton temps...détends toi et les sensations...vont te submerger.

Il finit par bouge lentement son bassin et il m'arracha un petit gémissement. Le sentir autours de moi était une sensation grisante et merveilleuse. Il était plus étroit que je ne l'aurais cru et c'était vraiment bon de se sentir à l'intérieur de lui. Ses mouvements furent lents et pour le soulager je pris le même rythme que lui. Lorsque je le sentis bien détendu, j'accentuais la vitesse peu à peu, prenant soin d'aller profondément à chacun de mes allées et venues en lui. La sensation était incroyable. Sa tête en arrière ne me donna qu'une envie et je plantais une nouvelle fois mes canines dans sa jugulaire. Oh deux petits trous minimes, pas de quoi le fatiguer mais assez pour qu'un filet de sang glisse sur mes lèvres et qu'il ressente l'extase de la pénétration et de la morsure au même moment. Un coup plus violent et bestial m'échappa quand je sentis son sang sur ma langue.