Je brûle ! || Gackt.

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Ca faisait quelque jours déjà que je n’étais pas sortit. A vrai dire, ces derniers temps je m’étais vraiment assagit en fait. Je me comportais à peu près bien et n’étais pas méchant avec le personnel de la demeure. Chose plutôt rare. D’ordinaire je passais mon temps à m’énerver après eux pour un oui ou pour un non, sachant très bien qu’ils n’avaient pas le droit de s’en plaindre à qui que ce soit puisqu’ici ils ne servaient que de simple esclaves bon à assouvir le moindre de nos désirs. Et c’était drôlement pratique dans un sens de toujours avoir quelqu’un à mon service. Quelqu’un que je peux sonner pour un oui ou pour un non même en pleine nuit. De toutes façons avec moi ils n’avaient pas trop les choix les pauvres petites créatures… Mais que voulez vous, Père ne m’a jamais fixé la moindre limite à ce sujet, tant que ça ne déborde pas trop et que je ne finis pas par en tuer un. Oui car en ce qui concerne la nourriture, il était tout de même très stricte. Je devais me contenter de ce qui sortait de la cuisine, ou alors de deux ou trois malfrats. Mais interdiction de toucher aux innocents, c’est bien dommage d’ailleurs…

Mais le fond du problème n’était pas là. Du tout même. Je m’étais légèrement entiché d’un des esclaves de la demeure. Ces derniers temps, je passais toutes mes nuits entre ses bras, dans le plus grand secret bien sur. Personne n’était au courant, je ne voulais pas qu’une telle affaire s’ébruite. Si ça venait à se savoir, ça ferait surement beaucoup d’histoires pour pas grand-chose. Oui deux ou trois parties de jambes en l’air, ce n’était rien à mes yeux. Mais pas aux siens. Si bien qu’un soir, après qu’on ait fini ce qu’on avait à faire, il s’énerva brusquement après moi sous prétexte que je refusais d’assumer mes responsabilités. Mais quelles responsabilités ?! Je n’avais tout de même rien fait de mal…

Mais la dispute fut bien plus violente que je ne l’aurais pensé. Et après m’être fait gifler, je l’avais viré de ma chambre en hurlant. Oh tout le monde avait du nous entendre. Alors pour le coup, la discrétion je pouvais oublier. Sauf que sans le savoir il avait touché à quelques points sensibles pendant la dispute. A tel point que lorsqu’il partit, je m’enfermais dans la chambre et m’effondra en larmes sans pouvoir me retenir. Ca avait été bien plus fort que moi, c’était horrible. J’avais horreur de me sentir aussi faible que ça, et pourtant j’étais dans un état plus que misérable.

Sauf qu’une chose absolument imprévue se produisit… Alors que je fixais un objet en pleurant comme un enfant, ce dernier s’enflamma brusquement. Et un autre suivit bien rapidement la même chose sans que je ne comprendre la moindre chose. Sortant de ma chambre en courant, je filai jusqu’à celle de mon Père en essayant de me reprendre tant bien que mal. Sauf que dans la précipitation je ne réfléchis même pas et entra dans celle de mon Père sans frapper. S’il était avec quelqu’un, j’allais le sentir passer… Mais je claquais la porte derrière moi, m’adossant contre la porte en fixant le sol, ne sachant même plus pourquoi je venais ici en fait. Il allait surement me disputer en sachant le fond de l’histoire…

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La soirée avait eu quelque chose de grandiose. Je n'aurais trop su dire en quoi, mais les choses s'étaient déroulées sans aucun problème depuis mon réveil, ce qui était une chose plutôt rare. J'avais ouvert les yeux tard dans la soirée, le soleil était tout juste en train de se coucher et je pus profiter un instant des rayons orangés qu'il dardait dans la pièce en me narguant. Mais il ne me manquait pas. Depuis le temps, j'avais appris à aimer la nuit et tout ce qu'elle pouvait cacher. J'en avais fait ma reine et malgré le départ rageur de Hyde il y a des centaines d'années, je n'avais pas regretté le soleil comme il l'avait fait. Je n'avais jamais compris l'amour qu'il lui portait et encore aujourd'hui, je n'imaginais pas l'amour que je portais à mes amants, le porter à une chose que je ne pouvais ni approcher ni toucher.

La soirée s'était ensuite déroulée normalement, je m'étais préparé avec soin comme chaque soir, j'étais parti chasser puis j'avais passer un moment avec Kousei. Adorablement exquis, mon repas un peu plus tôt m'avait permis de contrôler ma faim et de donner à Kousei un plaisir parfaitement maîtrisé avec une précision de diable. Son corps entre mes doigts étaient parfait et je le sentais encore glisser contre le mien. Cependant, j'avais du partir bien avant le levé du jour pour que je puisse rédiger un peu plus mon livre. D'habitude, j'y écrivais quelques lignes au réveil mais cette fois, comme j'avais profité du spectacle rayonnant qui m'accueillait, j'avais décidé de reporter ceci à plus tard dans la nuit.

Je m'étais donc tranquillement installé à mon bureau, seulement éclairé par une bougie. Nous avions l'électricité mais j'appréciais le pittoresque de la bougie, c'est pourquoi j'en mettais toujours une près de mes carnets d'écriture emplis de gribouillages, de croquis et autres choses qui me passaient par l'esprit. Ces carnets ressemblaient à ceux d'historiens du XVIIe parcourant le monde et retraçant ce qu'il voyait dans leur carnet de voyage soit par l'écriture, soit par le dessin. J'affectionnais particulièrement cet aspect bien que je savais pertinemment que c'était vieux-jeu. Nombre de mes mortels m'en avaient fait la réflexion au fil du temps mais je n'en démordais pas.

Des bruits résonnèrent un instant dans l'aile, je sentais une grande hostilité et je sus aussitôt que l'esclave qui traversait le couloir sortait de la chambre de Yasunori. Ses pensées en étaient pleines et je préférais en ressortir aussitôt pour ne pas me dégoûter moi-même. Yasunori, un être aussi beau que la lune, sa peau pâle et ses cheveux noirs comme l'ébène n'était qu'une insulte envers l'astre de la nuit car il la rendait bien fade à ses côtés. Un de mes derniers enfants, aussi fragile et puéril qu'un nouveau né. Il s'était très rapidement fait à la vie de vampire et je l'en aimé d'autant plus qu'il n'avait jamais eu une once de colère envers depuis le nombre d'année que je le connaissais. Je ne pouvais donc plus lire dans ses pensées, mais je savais qu'il pleurait. J'avais entendu ses sanglots. Il cessèrent brusquement et quelques secondes plus tard, la porte de ma chambre s'ouvrit à la volée. Mon petit brun apparut, le visage marqué par les traces de sang qu'avaient laissé les larmes. Il semblait affolé, presque effrayé et complètement désemparé.

Je me levais de mon siège pour m'approcher de lui.

« Yasu mon amour...que t'est-il arrivé ?... »

Je sortis un mouchoir blanc de la poche de ma veste et le passai avec douceur sur ses joues pour nettoyer les vilaines traces qui le rendait triste.

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Je ne comprenais plus rien à tout ça. Parfois, je me surprenais même à me dire que je ne comprenais plus rien à ma vie, il faut le faire tout de même. D’ordinaire j’étais le plus heureux des hommes. Quoi qu’il se passe je trouvais toujours une issue de secours. Je me fichais pas mal de ce que les autres pouvaient penser de moi. Faire du mal ne me dérangeait absolument pas. C’était même un de mes passes temps favoris. Et pourtant ces derniers temps un rien me rendait à fleur de peau. J’étais peut être à bout de nerfs en fait. Ca finirait surement par passer. Mais mes problèmes plus toutes ces… Choses qui me tombaient dessus… Non ce n’était vraiment pas le moment…

Je n’aurais jamais du venir dans la chambre de mon père pour lui parler de tout ça. J’aurais du rester dans ma chambre et tenter de me calmer. Au lieu de ça j’avais débarqué dans sa chambre dans un état pitoyable. Honnêtement, ça ne me ressemblait absolument pas. Je n’étais pas comme ça. Je n’avais jamais été comme ça. Je n’étais pas du genre à offrir une vue si pitoyable de moi-même à qui que ce soit. Mais surtout pas à lui… Moi qui étais l’un de ses fils favoris, j’allais surement lui faire honte comme jamais en fait. Ah et rien que je penser à ce genre de chose me donnait encore plus envie de pleurer… Comme si j’avais besoin de ça en ce moment…

Et pourtant… Je ne me rendais même plus vraiment compte de ce que je faisais. Car j’étais déjà dans la chambre de mon père et que je ne bougeais pas. J’avais refermé la porte derrière moi et je restais là, bêtement planté contre cette dernière incapable de bouger, les yeux brouillé par les larmes. Ah je devais faire un effort surhumain pour ne pas me remettre à sangloter. Je n’avais pas le droit. Pas ici. Parce que maintenant je comprenais peu à peu où est ce que je venais d’arriver avec mes bêtises.

Des bruits de pas se firent entendre et quelqu’un s’approcha de moi. Au début, j’avais la vue bien trop brouillé pour le reconnaitre, mais au son de sa voix je compris que j’étais enfin en sécurité. Une douce voix, calme et rassurante. Et voilà je l’inquiétais. Il voulait savoir ce qu’il pouvait bien m’arriver mais… Par où commencer…

« Oh je… J’étais… Il m’a dit… Il est partit… J’ai crié fort… »

Oui j’étais totalement chamboulé. Et vraiment perturbé. Mais dans ce genre de moment ce n’était pas vraiment ma faute. Je ne me rendais même plus compte de ce que je disais. Je n’étais pas capable d’aligner deux mots à peu près cohérents, c’était vraiment grave. Et ce n’est qu’au contact d’un mouchoir sur ma joue que j’arrivais enfin à relever les yeux vers mon père, tremblant toujours légèrement. Je n’arrivais pas à détacher mon regard du sien. Je savais pourtant qu’il n’arrivait plus à lire dans mes pensées, et pourtant dans un moment pareil on peut dire que ça aurait vraiment été plus simple…

« Père… Les… Les choses s’enflamment autour de moi… Je veux que ça s’arrête…»

Et voilà, c’est tout ce que j’avais réussi à dire. C’était assez… Court comme explication. Mais il fallait me comprendre, je n’étais pas vraiment en état d’en dire plus. Je ne comprenais rien. Comment et ce que d’un simple regard de ma part les objets pouvaient il prendre brusquement feu ? Ca faisait plusieurs semaines que ça avait commencé, et j’avais beau retourner la question dans tout les sens… Ce n’était absolument pas normal.

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Les paroles de mon enfant étaient particulièrement confuses et je ne comprenais pas ce qu'il disait. Quel déplaisir de ne pouvoir lire dans ses pensées comme avant. Yasunori avait toujours été plus ou moins confus dans sa façon de s'exprimer et je parvenais à mieux le comprendre après avoir lu ce qu'il voulait clairement me dire. Mais ce n'était plus possible et je tentais, avec beaucoup d'efforts depuis sa transformation, de le comprendre du mieux que je pouvais. J'aimais pour cela le prendre contre moi pour l'aider à se calmer et à m'expliquer calmement les choses qui n'allait pas dans son existence. Ce que je fis dans l'immédiat sans hésiter. Je passai mes bras autours de sa taille fragile et le serrai doucement contre moi en remontant une main sur sa nuque. Mon précieux enfant.

Il se calmait peu à peu et je le fis redresser la tête pour me regarder. Enflammer. L'image me rappela immédiatement des souvenirs que j'avais personnellement vécu. Mon Père m'avait laissé le mordre à nouveau et quelques nuits après, j'avais découvert avec horreur que du feu sortait de mes mains blanches. J'avais été horrifié, si ce n'était pétrifié. Il m'avait ensuite expliqué me l'avoir donné délibérément pendant la morsure et ne m'avait pas mis au courant. Je l'avais détesté sur le moment et voilà que la même chose m'arrivait. Excepté le fait que mon don n'avait pas été intentionnel. En le laissant me mordre une deuxième fois, le don du feu m'avait traversé pour aller se loger en lui et se développer à son tours dans un nouveau vampire.

« Je crois que je sais ce qu'il t'arrive Yasunori... »

Je lui pris doucement la main en le relâchant et je l'entrainai vers mon lit sur lequel je le fis asseoir. Je passai une main douce dans ses cheveux avant de prendre un linge humide pour lui nettoyer un peu mieux le visage.

« Le don du feu...tu as du le recevoir quand tu as bu mon sang la dernière fois... »

Je le regardai. J'espérai seulement qu'il n'allait pas m'en vouloir. Je savais à quel point ce don pouvait faire peur quand il n'était pas maîtrisé et je ne savais pas si Yasunori avait assez de maturité pour supporter un tel poids (du moins au début car il s'avérait fort intéressant une fois apprivoisé).

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Et moi je restais là, bêtement, incapable de bouger. C’était horrible. Je me sentais tellement impuissant face à lui. Il faut dire qu’il avait toujours été un homme que je respectais au plus haut point, et depuis qu’il avait fait de moi son fils c’était encore pire. Mais pleurer devait lui… Ah je me faisais honte tout seul. N’être même pas capable de relever les yeux vers lui, c’était encore pire. Il m’avait souvent vu être arrogant comme pas deux ou provocateur envers certaines personnes que je n’hésitais pas à pousser à bout, et pourtant là je n’étais vraiment pas moi-même, c’était vraiment ennuyeux. Je savais que je devais me reprendre. Je savais que j’allais devoir faire un effort moi aussi, et pourtant je ne faisais rien, je n’essayais même pas de calmer mes larmes ni quoi que ce soit. La seule chose qui me fit reprendre mes esprit, ce fut lorsque je senti mon père refermer ses bras autour de moi. Il faisait souvent ça avec moi en fait. Dès que je n’étais pas bien ou que je n’arrivais plus à m’exprimer sous la colère ou la tristesse, il me prenait contre lui jusqu’à ce que je me calme et que je réussisse à être un peu plus clair en fait.

Mais me laissant amener jusqu’à son lit, je l’écoutais, le regard totalement vide. Ce n’est pas que je voulais vraiment abandonner, je voulais juste que ces phénomènes étranges s’arrête rapidement. J’avais horreur de perdre le contrôle. Alors déjà que je le perdais sur moi-même, si maintenant je le perdais aussi en plus sur les choses qui m’entouraient, je finirais par devenir fou et je le savais. Et lorsqu’il m’expliqua… Je ne fus même pas capable d’ajouter quoi que ce soit sur le moment. Alors c’était à cause de lui… En fait non, c’était ma faute. C’est moi qui l’avais supplié de me laisser encore une fois gouter à son sang, alors c’était ma faute, c’est moi qui avait provoqué tout ça…

« C’est… Ca ne peut pas être ça… Ca ne m’arrive pas tout le temps… »

Uniquement lorsque j’étais à fleur de peau. Que j’étais triste ou en colère en fait. Le reste du temps, tout restait calme autour de moi. Mais maintenant j’avais peur de toucher les choses qui m’entouraient en réalité. Et si j’en venais à mettre le feu à un être humain alors ? Ou à un vampire ? Père me tuerait surement si je faisais ça…

Alors je pris tout de même la peine de relever la tête vers lui, pour au moins le regarder dans les yeux. Bien que mon regard paraissait vide, ça voulait simplement dire que j’étais à bout. Mais c’était momentané, je remonterais vite la pente, moi-même je le savais. Mais si mon père était là pour m’aider, c’est vrai que ça ne pourrait pas me faire du mal. De plus il était le seul à pouvoir me donner des explications dans tout ça… J’aurais besoin de lui, encore et toujours.

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Yasunori. Déjà mortel, il avait un caractère bien trempé. Je m'en souvenais encore. Usant de son physique et de ses charmes pour obtenir tout ce qu'il voulait. Violent parfois. Cruel de temps en temps. Fragile, peut-être pas assez. Mais il m'avait voulu et il m'avait eu. J'étais tombé sous son charme et j'en étais devenu rapidement amoureux même si ma relation avec lui était plus vive, et violente que douce et romantique. Yasunori était de ceux qui ne me voulait pas en exclusivité et rien que pour ça, je l'en aimais d'autant plus. Sans doute ne pourrais-je pas être aussi entouré si tous me jalousaient entre eux. C'était d'ailleurs pour ça que Shinya m'avait quitté. Il n'avait pas supporté sa jalousie grandissante, alors qu'il ne tenait qu'à lui d'être heureux et de se contenter de mon amour pour lui. Non au lieu de ça, il était devenu une antithèse de lui-même. Une antithèse ridicule.

Seulement voilà, même si j'aimais Yasunori, mon sang lui avait fait un cadeau empoisonné et je regrettai aussitôt d'avoir cédé à son caprice de vouloir boire une deuxième fois à mon cou. Il était presque paniqué de ce don et c'était vraiment inhabituel chez lui. D'habitude si vif, dynamique...jamais je ne l'avais vu pleurer comme ça et jamais je ne l'avais vu aussi émotif. Il m'avait toujours paru comme quelqu'un de froid avec les mortels. Cela avait été difficile de lui apprendre à ne tuer que les criminels mais il avait finalement plié... je supposais seulement pour mon bon plaisir car il me respectait autant que je l'aimais.

« Cela se produit quand tu es énervé ou que tes émotions sont trop fortes...n'est-ce pas ? »

Je lui souris gentiment en prenant ses mains dans les miennes. Pour le moment, il avait surtout besoin que je le rassure et que je lui explique exactement ce que c'était et comment cela marchait. Il devait calmer ses larmes, tout simplement parce-que je devinais qu'il détestait pleurer, déjà mortel il n'aimait pas ça et je ne voyais pas pourquoi ce sentiment aurait changé du jour au lendemain.

« Yasunori, tu ne feras de mal à personne avec ça...je vais t'apprendre à le maîtriser correctement. C'est effrayant au début mais quand tu le contrôleras, tu verras que c'est un don vraiment pratique et utile ne serait-ce que pour les choses au quotidien. »

Je redressai son visage pour qu'il me regarde en glissant mon index sous son menton et je lui souris avec douceur pour qu'il lise en moi que j'étais sûr de mes propos. Je serais là pour lui et je l'aiderais autant qu'il le voudrait. Je lui enseignerais comment maîtriser ses émotions pour ensuite maîtriser ce don remarquable et destructeur. Je l'aiderais quoiqu'il arrive car il était mon fils et que je n'abandonnais pas mes enfants. Tant qu'ils recherchaient ma compagnie et qu'ils voulaient de moi, je serais là pour eux. Et Yasunori était encore un grand enfant dans tous les sens du terme. C'est sans doute ce que j'avais le plus apprécié chez lui lorsqu'il était mortel et c'est ce qui me donnait envie de prendre soin de lui maintenant qu'il était mon fils.

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Mon père lisait en moi avec une facilité presque déconcertante. Du moins, moi, j’avais l’habitude maintenant. Même s’il ne pouvait plus lire mes pensées, il lui suffisait de croiser mon regard pour comprendre ce qui pouvait réellement se passer dans mon esprit. Et là, mon esprit n’était plus vraiment en état de quoi que ce soit. Je savais bien qu’il n’avait pas l’habitude de me voir ainsi. Je crois même que si l’on me mettait un miroir sous les yeux, je ne serais même pas capable de me regarder dedans tellement je me fais honte moi-même. Mais il parait qu’il faut bien craquer un jour ou l’autre. Mais tout de même, craquer pour un vulgaire mortel comme un autre, jamais je ne me serais cru capable de ça. Pendant tout ce temps, je n’ai fait que jouer avec lui. De plus, ce n’était rien d’autre qu’un simple esclave au milieu d’autres dans cette demeure… Ca aurait très bien pu tomber sur n’importe lequel en fait. C’est juste que celui là m’avait vraiment plus. Et puis je m’ennuyais et j’avais eu envie de jouer… Il avait été là et avait pourtant bien comprit que c’était dans cet unique but. Que je ne voulais rien de plus que m’amuser un peu et pourtant…

Ah quand j’y repense cette dispute me fait encore mal. Pour un simple mortel, surtout pour un simple esclave, il a su manier les mots à la perfection pour me toucher. Moi qui d’ordinaire ne me laisse pas atteindre et réagit avec détachement à tout ce qui peut se passer autour de moi, celui là m’avait désarmé à une vitesse folle. Au point même que j’avais failli mettre le feu à ma chambre, il faut le faire ça quand même. Mais ce don, je ne le comprenais pas, et je pense que je ne le comprendrais jamais. Ce n’est pas que je n’en voulais pas. Mais il avait fait son apparition si soudainement dans ma vie… Et puis, ça faisait pourtant un moment que j’avais bu le sang de mon Père une seconde fois, alors pourquoi après tout ce temps… Rien que de penser à tout ça ne m’aidait pas. Je n’avais pas les idées claires et je ne savais même plus quoi penser au final. Je savais juste qu’il fallait que je réussisse moi-même à freiner mes larmes et à me calmer pour au moins réussir à regarder Gackt dans les yeux. Chose qui n’était pas forcément simple. En fait tant que je n’arrêterais pas d’avoir honte d’être dans un état pareil, je n’y arriverai pas. A moins que…

« Oui… Toujours… Quand je pleure ou que… Je suis énervé… »

A moins qu’il ne me parle, là par mesure de respect je le regarderais. Et c’est ce qu’il fit, en me prenant les mains. A ce simple contact, mes larmes s’étaient calmées. Il avait ce don de m’apaiser à une vitesse folle finalement. Juste son regard et ses mains sur moi, ça suffisait. Peut être que les explications qu’il me donna. Et moi au moins, il avait eu les miennes. Il savait maintenant que ce genre de choses ne m’arrivait tout de même que dans de rares occasions. Et heureusement, parce que sinon je serais déjà devenu fou depuis longtemps. Mais est ce que ça veut dire que lui aussi, il a ce don là comme il le dit si bien ? Et est ce que lui, il arrive à le manier à la perfection ? Oui, sans aucun doute… Il est tellement parfait qu’il doit bien savoir faire ça. Faire beaucoup plus même…

« Je veux savoir le maîtriser. Au moins… Pour ne plus mettre le feu à ma chambre… »

Petite note d’humour. Au moins, ça voyais que je m’étais à peu près repris. D’ailleurs, mon Père eut même droit à un furtif sourire de ma part lorsque je releva les yeux vers lui. Pour le moment c’est tout ce que je pouvais faire il faut dire. Mais s’il m’apprenait vraiment tout ça… Alors je ferais tout ce qu’il voudra pour le remercier. Oui j’ai bien dis tout.

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Je fus heureux lorsque je vis Yasunori reprendre contenance et confiance en lui. Il était volontaire et dynamique au naturel, il aimait apprendre même s'il en faisait souvent qu'à sa tête. C'est ainsi que je le retrouvai, avec un simple sourire déterminé et quelques mots qui m'assuraient que même si le don n'avait pas été volontaire, il le méritait amplement.

« Tu dois te montrer digne de ce don »

Je souris et me relevai pour placer un vase sur la table. Je revins vers mon enfant et posant une main sur son épaule, je le regardai avec conviction. Il devait s'entraîner et le maîtriser afin qu'il puisse l'utiliser à bon escient et sans aucun danger. La maîtrise du don du feu était somme toute assez simple lorsque l'on avait compris la technique mais le plus difficile était de maîtriser ses sentiments pour que la colère, par exemple, ne prenne pas le pied sur l'utilisation de ce pouvoir. Une simple erreur peut aboutir à un puissant et vaste massacre, ce que je voulais bien entendu éviter.

« Tu vois ce vase ?...Concentres toi seulement dessus d'abord, puis regarde le comme s'il t'avait pris tout ce qui était le plus cher pour toi... »

Je passais une main dans les cheveux noirs de mon fils. Je lui avais donné assez de force pour qu'il parvienne à surmonter ce genre d'obstacle mais encore fallait-il qu'il soit réellement motivé. Et Yasunori, motivé par un don du feu, quelque chose me disait que l'apprentissage serait long et pénible. La pièce autour de nous était luxueuse mais elle supporterait un entrainement au feu. De toute manière, aucun objet ne m'était particulièrement attaché et si j'en éprouvais le besoin je pourrais toujours le racheter dans les prochains jours.

Je tournai enfin les yeux vers Yasunori. J'étais fier de lui. Certes, je ne le lui avais encore jamais dit mais il me remplissait de bonheur. Il me respectait et m'aimait, chassait les criminels et profitait de son éternité avec un plaisir que j'appréciai moi-même. Il était, je vous l'accorde, bout-en-train et sans équivoque le plus beau et le plus séducteur, mais ce fils là avait été un don du ciel pour moi. A aucun moment je n'avais regretté sa transformation qui l'avait rendu encore plus beau qu'il n'était, et à aucun moment, il me l'avait fait regretter. Je ne demandais rien de plus qu'un peu de son amour.

Mais pour le moment l'entrainement devait commencer et à plusieurs autres reprises, je plaçai un objet sur le centre de la table pour qu'il puisse l'enflammer s'il le pouvait. Il était encore très faible et il était dans mon devoir de le guider sur la bonne voie. Laisser un vampire à l'abandon c'était signer son propre arrêt de mort et je refusais que mes enfants soient en perdition sur le bord de l'autoroute de l'éternité.

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Que je me montre digne de mon don, c’est la seule chose qu’il avait trouvé à me dire. Comme si c’était ça qui allait me faciliter la tâche… Mais dans un sens, je savais pertinemment que ce n’était pas fait pour ça de toute façon. Il voulait voir de quoi j’étais capable, et il avait raison. Mais je ne savais pas vraiment si me tester dans un moment pareil serait vraiment une bonne idée. Ou peut être qu’au contraire, ce serait mieux étant donné que j’étais vraiment à fleur de peau. Ou bien peut être qu’il était juste totalement devenu fou et qu’il ne se rendait pas compte que je risquais de faire brûler tout ce qui l’entourait juste pour rire. Enfin surtout sans le vouloir je veux dire ! Je ne m’amuserais pas à faire une telle chose volontairement, je ne voudrais pas me faire punir en fait, je n’aime pas les punitions, et Père en trouvait toujours des tas toujours plus méchantes, alors je préférais rester sage et tenter tant bien que mal de faire ce qu’il avait envie. Même si c’était dur. Et ce serai dur de toute façon, je le savais bien, je n’étais pas fou… Ah rien que cette pensée me donnait déjà mal à la tête. Enfin un peu plus je veux dire, maintenant j’avais la migraine…

Mais de toute façon, je n’avais absolument pas le temps de me reposer sur mes lauriers. Parce que déjà Père se levait pour aller chercher un objet et le poser juste devant moi. Après quelques explications, je ne pus retenir malgré moi un soupir. Non vraiment ce n’était pas ma faute du tout mais là… Je ne savais pas comment faire, je vais mourir… Je savais qu’il ne m’épargnerait rien, et que mon apprentissage prendrait un temps fou surement… Mais ce n’est pas grave, je vais bien réussir. Relevant les yeux vers l’objet face à moi, je tentais de me concentrer comme je pouvais, mais ce n’était pas vraiment simple finalement. Car j’avais beau tout tenter, rien n’arrivait. Alors mon Père faisait défiler les objets sous mes yeux, m’incitant à toujours plus me concentrer mais j’arrivais toujours à rien, et ça commençait moi-même à vraiment m’énerver. Il m’avait dit de ne pas laisser mes émotions me contrôler, mais j’avais l’impression qu’il n’y avait que ça qui risquait de me faire brûler tout ce qui m’entoure ! Et bien sur lorsque je contrôle mes émotions, rien ne venait…

« Je m’en sors pas… »

Puis mon Père se leva une nouvelle fois, m’annonçant qu’il allait essayer une dernière fois. Ca faisait déjà plus de deux heures que je me faisais violence pour tenter de faire brûler les objets qu’il avait pu m’exposer, mais en vain. Et là, il posa face à moi un nouveau vase. Il avait une belle forme celui là, mieux que le précédent. Des courbes gracieuses et bien dessiné, un beau design, de belles couleurs et… Il me rappelait atrocement quelqu’un… Et si on venait à me priver de cette personne… ? Qu’est ce que je serais capable de faire… C’est vrai ça, lorsqu’on vous prive de la chose la plus précieuse que vous avez, ou l’une des choses les plus précieuses, qu’est ce que vous feriez hein ?

Je n’eus pas le temps de réfléchir plus longtemps. Les yeux rivés sur le vase, je sentais mon regard se durcir alors que je ne le lâchais pas. Cette fois ci je gagnerai, je le savais. Et dans la minute, l’objet s’enflamma brusquement sous mon regard noir. Il me fallut un petit moment avant de réagir, et je finis par poser un regard émerveillé sur mon Père. Peut être que ce n’était pas encore parfait, mais au moins j’avais fini par réussir…

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Ce fut long et l'entrainement intensif. Mon cher fils n'était pas du genre à baisser les bras mais il s'accablait rapidement au départ et il fallait le motiver suffisamment pour qu'il se donne lui-même du courage par la suite. Il fonctionnait ainsi, le départ était difficile mais une fois lancé, tout ce qui pouvait relever d'un obstacle pour lui était un défi. Yasunori n'était pas du genre à se laisser aller à son sort, si tant est qu'on lui donnait l'envie de s'accrocher. Et il semblait que j'y sois arrivé. Il s'était finalement levé et avait commencé par suivre mes ordres : essayer de toucher les objets que je plaçais sur la table. C'était difficile, il ne semblait pas vraiment se concentrer mais je n'en démordais pas et lorsque l'objet était endommagé, j'en changeais pour qu'il puisse continuer à s'entrainer. Y arriver une fois le mettrait en confiance pour la suite.

Plusieurs fois il voulut baisser les bras. Mais je le regardais et l'encourageais.

« Ce n'est pas en pleurant que tu arriveras à maîtriser ce don, tu le dois, pour ne pas blesser ton entourage...et tu n'en seras que plus fort après ça. J'ai confiance en toi Yasunori. Tu peux le faire. »

Il reprit confiance rapidement et après plusieurs autres essais, il parvint à enflammer le vase que je venais de poser sur la table. Une étincelle scintilla dans mes yeux. Je savais qu'il y serait arrivé tôt ou tard. Je ne pensais pas aussi tôt et j'étais fier de lui. Yasunori était sans doute ma plus grande fierté, il m'aimait et était un des vampires les plus puissants que j'ai créé après Hyde.

Je souris en me rapprochant de lui, laissant le vase flambait sur la table recouverte d'une plaque de verre. Je passai doucement une main sur sa joue en le regardant, content.

« Je suis fier de toi Yasunori. »

Invité

Peut être que j’avais réussi à enfin faire plaisir à mon père, mais c’est vrai que ma propre satisfaction était un vraie récompense pour moi. Le fait est que maintenant, je savais que j’allais devoir m’entrainer, car ce n’est pas parce que j’avais réussi une fois, que j’allais toujours réussir à chaque fois. Et comme il me l’avait dit, si je ne voulais pas finir par blesser mon entourage, j’allais devoir faire attention et me contrôler au mieux si possible. Je ne voudrais blesser ni mon Père, si même Mikaru… Après les objets, ça se remplaçait, mais pas les êtres qui m’entouraient et qui étaient vraiment chers à mes yeux… Et la simple idée de pouvoir leur faire du mal me faisait peur en fait. C’est vrai que je n’aurais jamais pensé, en exécutant ma transformation, qu’une telle chose pourrait m’arriver. En fait je n’aurais jamais cru que je pourrais hériter d’un tel don, et pourtant c’était sur moi que c’était tombé. Peut être que mon frère aussi avait un don, je n’en savais strictement rien car je n’avais parlé du miens à personne, mais je finirais peut être par me confier… Une fois que je saurais réellement le maîtriser et que mon entourage ne craignait plus rien en cas de grosse colère ou autre.

En tout cas, en sentant sa main sur ma joue, un grand soulagement m’envahit. Je ne l’avais pas déçu, encore une fois. J’étais conscient d’être une fierté pour lui, mais vous ne vous rendez pas compte de la pression que ça peut être… Je ne voulais pas le décevoir, alors je redoublais toujours d’effort pour qu’il puisse se rendre compte que j’étais le meilleur, mais ça pouvait être épuisant, et pourtant je ne me laisserais jamais abattre. Sauf peut être là un peu, mais inconsciemment, et puis c’était les efforts que j’avais fait qui m’avait épuisés aussi.

« J’ai encore beaucoup de choses à apprendre… »

Et c’était vrai et absolument normal aussi, c’est sur. Laissant ma tête se poser contre son épaule, je me resserrais contre lui comme pour chercher un peu d’attention. Oh il savait que c’était une habitude pour moi alors il ne s’étonnerait surement pas. Mais il était le seul à qui j’offrais ouvertement mon corps et mon attention sans la moindre résistance. Mikaru… C’était une autre histoire.

Invité

Yasunori était inquiet. Bien que je sois son créateur, je pouvais encore sentir les fortes émotions qui le secouait. Et je pouvais comprendre. Je me rappelais la première où j'avais découvert ce don en moi et c'était de la colère que j'avais ressenti. Une colère qui m'avait permis de maîtriser beaucoup plus rapidement mon don. Peut-être en serait-il de même pour mon fils ? Je souris légèrement en le regardant, son visage était marqué par les larmes de rubis qui y avaient coulées. Cela le rendait absolument désirable mais ce n'était pas le moment de penser à cela, n'est-ce pas ?

« Tu as encore énormément à apprendre...mais je suis là pour ça. »

Il posa sa tête contre mon épaule et j'embrassai doucement ses cheveux avant de le relever pour le regarder dans les yeux. J'attrapais un mouchoir de tissu sur la table de chevet et entrepris de lui essuyer le visage, le sang avait déjà séché et le mouchoir n'était d'aucune utilité. Ne cherchant pas plus je vins poser les lèvres sur sa joue pour lécher doucement les traces rouges. Il était si chétif ainsi dans mes bras, lui qui d'habitude était si colérique, obstiné, et caractériel. Comprendrait-il la douceur de mon geste ? Je finis par reculer pour le regarder.

« Ton visage est couvert de larmes... »

Je souris légèrement en laissant une pause, Yasu semblait bouleversé.

« Cette colère et cette impression que tu es déboussolé,.. c'est ce qui doit devenir ta force, il faut te concentrer dessus sans qu'elle ne t'envahisse et de cette façon ...tu pourras maîtriser ton don de mieux en mieux. »

Invité

Sa présence m’apaisait, et il faut dire aussi que le fait que j’ai enfin réussi mon exercice me faisait un bien fou. Mais pour le coup que je n’allais pas remettre la chose tout de suite. Je n’étais pas encore habitué à tout ça, alors il me faudrait un peu plus de temps pour m’habituer à ce genre d’effort, et surtout à contrôler mes émotions pour éviter de faire un véritable carnage. Ce serait bête de mettre le feu à la demeure tout entière après une petite dispute ou une grosse crise de nerfs comme toutes celles dont j’avais le secret…

Je ne bougeais pas en sentant ses lèvres dans mes cheveux, avant qu’il ne me fasse relever les yeux vers lui. J’aimais qu’il s’occupe de moi ainsi, mais c’est vrai aussi que j’étais encore totalement bouleversé par tout ça, alors j’avais l’air un peu absent, et surtout totalement abasourdi alors…

Le laissant glisser sa langue pour retirer les traces que mes vilaines larmes avaient du laisser sur mes joues, je ne bougeais pas avant de plonger de nouveau mais beaux yeux bleus dans les siens, hochant doucement la tête à ses mots. Il avait raison dans un sens, si je contrôlais toutes mes émotions, je ne pourrais en ressortir que bien plus puissant encore, et ce n’était pas un mal pour moi, parce que ça me fera évoluer dans le bon sens, et je contrôlerais encore mieux tout ce qui m’entoure. Et… Tous ceux qui m’entourent…

« Je travaillerai dur… Tu seras fier de moi… »

C’était mon but ultime, comme à chaque fois. Toujours le rendre fier de moi quoi que je puisse bien faire. Tant que son Père était fier de moi, alors je ne craignais rien. Mais le jour où je le décevrai, ce serait autre chose. J’avais tellement peur qu’un jour où l’autre il m’abandonne, ou qu’il se lasse de moi pour se tourner vers un autre… J’aimais ma place, je ne voulais surtout pas la céder.

Mais ma place me permettait encore autre chose que j’aimais faire… Me reprenant finalement, je me mordis la lèvre inférieure avant de glisser mes doigts sur la joue de mon père, m’approchant un peu plus de lui pour finalement lui voler un baiser sans lui demander son avis. J’avais craqué, tant pis…

Invité

Fier de lui. Je l'étais déjà. Il n'avait nul besoin de se surpasser à chaque fois pour me plaire. Il était mon fils, ma création, mon enfant adoré. Sa puissance avait été la mienne et je l'avais partagé avec lui avec tout mon amour. Il avait toujours été à mes côtés depuis que je l'avais rencontré, fasciné par le monde de la nuit que seul un vampire connaissait. Il n'avait jamais eu peur et m'avait toujours aimé fidèlement. Kousei suivait un peu le même chemin mais jamais je ne le transformerai sans une demande de sa part. Et je ne savais même pas si je pourrais lui accorder ça. Il était tellement beau plein de vie.

Je regardai les yeux de mon enfant. Il avait l'air si bouleversé par cette découverte. Ce don allait changer sa façon de faire, de penser peut-être. Il fallait envisager les choses différemment. Il était maintenant plus puissant que tous les autres vampires. Et je me demandais même s'il n'était pas plus puissant que Hyde, mon tout premier fils. Le plus ancien vampire créé sur cette terre. Hyde avait avec lui l'ancienneté mais est-ce que le don du feu était plus fort que celle-ci ? Impossible de le savoir. Je n'avais pas vu Hyde depuis bien trop longtemps pour évaluer la puissance qu'il avait au jour d'aujourd'hui.

« Je suis toujours fier de toi, mon Yasu »

Je lui souris légèrement en me reculant. Ses larmes avaient laissé des traces rosées sur sa peau. Il me regarda à son tours, passa une main sur ma joue avec la douceur de sa peau et de ses gestes. Il était quelqu'un de vif et d'émotif, parfois il était cruel et pourtant il avait toujours fait preuve de douceur quand il me demandait un baiser, ou plus. Ses lèvres se posèrent sur les miennes et j'entrouvris légèrement les lèvres pour lui rendre. Yasu était de ceux-là. Ceux que j'aimais du plus profonds de mon coeur. Je glissai une main à sa taille pour l'attirer un peu plus contre moi en approfondissant le baiser.

Impossible qu'il lise mes pensées, et les siennes m'étaient complètement fermées à présent. Mais parfois, il n'était pas besoin de mots ou de pensées.

Invité

Non, pas besoin de mots ou de pensées dans un moment pareil. Sa main sur ma taille qui me rapprocha un peu plus de lui m’autorisa un contact déjà un peu plus approfondit, et j’en étais heureux. J’aimais le sentir contre moi, tout près, plus près encore, et il le savait. Une de mes mains se perdait dans sa nuque comme pour l’inciter à rester ainsi alors que l’autre venait s’échouer sur son torse avec douceur, alors qu’un soupir de bien être s’échappait de mes lèvres sans que je ne m’en rende réellement compte. Il n’y avait que lui qui arrivait à m’apaiser à tel point qu’un simple baiser pouvait me calmer tout de suite. Et puis il était tellement doué il faut dire que… Je m’égare là…

Mettant finalement fin à ce baiser pourtant emplit de tendresse dont seul mon père avait le secret avec moi, je lui mordis doucement la lèvre inférieure avant de plonger mes grands yeux bleus dans les siens, finissant par lui sourire de façon adorable. Oui il me connaissait, et il savait que mon caractère avait de multiple facette qui pouvait être aussi douce que dangereuse, aussi violente que tendre, mais je ne lui ferais jamais aucun mal, je l’aimais bien trop pour ça…

Ma main qui était dans sa nuque revint finalement prendre place sur sa joue, la caressant doucement alors que je me mordillais la lèvre inférieure sans le lâcher des yeux. Rien que son regard me captivait, j’avais toujours besoin de l’avoir près de moi, cette envie de le connaitre un peu mieux encore alors que je le connaissais déjà… Par cœur… ?

« Père… Puis-je passé la nuit… Ici… ? »

Passer la nuit entre ses bras, c’est vrai que ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé il faut dire. Et puis, soyons réaliste, avec tout ce qui m’était arrivé ce soir, j’aurais bien besoin de me changer les idées. Je ne demandais pas grand-chose, juste un peu d’attention et de douceur, rien d’autre. Et mon père était le seul à qui dans un moment pareil je pouvais me confier corps et âme sans avoir peur d’un retournement de situation, alors s’il voulait bien de moi près de lui pour cette nuit… Je serais sage… ?

Invité

Cette nuit là, Yasunori avait un air d'enfant. Il avait l'air fragile et j'avais envie de l'aider du mieux que je pouvais. Je souris légèrement à sa demande. Lui avais-je déjà refusé de rester à mes côtés auparavant ? Certainement pas. Ces derniers temps, il s'était fait plus distant et autonome. Il avait trouvé d'autres personnes à aimer qui le lui rendaient sans doute mieux que je ne le faisais mais ce soir c'était vers moi qu'il se tournait et pour rien au monde je ne le chasserais. Il comptait trop pour moi et il le savait.

« T'ais-je déjà refusé une seule chose par le passé ? »

Je lui souris en glissant une main sur sa joue, ses yeux étaient brillants, son sourire timide mais éclatant. Une nouvelle fois je l'embrassais, est-ce qu'il me refuserais ? Après tout, s'il voulait passé la nuit avec moi, nous devions nous occuper un peu et le temps de l'entrainement était terminé. Je me rendais compte à présent à quel point son corps m'avait manqué. Je l'avais tant aimé, et une nuit, il avait cessé de venir me trouver pour passer du temps avec d'autres personnes. J'avais cru qu'il s'éloigner de moi pour mieux me quitter mais il revenait toujours me parler et discuter avec moi. Notre relation avait été plutôt étrange ces derniers temps mais je l'avais laissé libre de penser ce qu'il voulait et surtout de faire ce qu'il voulait.

Mon baiser se fit plus demandeur. Ma main sur sa joue glissa sur sa nuque alors que je sentais ses caresses dans mes cheveux. Lentement, je l'allongeais dans le lit m'occupant d'abord de lui enlever son haut avant de reprendre ses lèvres. Je mordis doucement sa langue pour lécher un peu de son sang. Je ne l'avais pas senti depuis une éternité et c'était bon de le sentir ainsi, je retrouvais un peu de l'ardeur passé de notre amour. Continuait-il de m'aimer comme je l'aimais ? Je n'en étais pas sûr et cela m'attristait en un sens.

« M'aimes-tu encore...Yasunori ?...As-tu cessé de m'aimer un jour ? »

Je caressais avec douceur ses cheveux souples dont l'éternité avait embelli la couleur et la brillance. Ce visage que j'aimais tant était encore plus beau maintenant qu'il ne l'avait jamais été.

Invité

En voyant son sourire, je compris bien vite qu’il acceptait ma demande. C’est vrai dans un sens qu’il ne m’avait jamais rien refusé, mais dans le fond c’était mieux ainsi. Je ne sais pas comment est ce que j’aurais pu réagir si j’avais du essuyer un refus de sa part. Étant donné que ce n’était jamais arrivé, je n’avais jamais eu à penser à ce genre de chose. C’est vrai aussi que ça faisait vraiment enfant gâté comme genre de réflexion, mais c’était plus fort que moi. Et puis de toute façon, soyons franc aussi, j’étais un vrai enfant gâté, et il n’avait fait que m’enfoncer dans ce vice là. Enfin pour moi ce n’était pas un mal, juste que quand on m’autorise tout, on ne m’interdit rien du tout et on cède au moindre de mes caprices, et bien oui je suis totalement capricieux. Et s’il m’avait refusé une nuit à ses côtés… J’aurais été capable de me mettre à pleurer en fait, ce n’était pas le moment de me faire ce genre de coup après tout ce qui avait pu m’arriver cette nuit en fait. Mais heureusement pour moi, tout allait bien, alors je n’avais pas à m’inquiéter encore du reste.

Sa main se posa sur ma joue à la suie de sa question. Un nouveau sourire avait prit place sur mes lèvres à cette fameuse question d’ailleurs, avant que je ne le laisse m’embrasser de nouveau, me rapprochant un peu plus de lui encore. J’aimais ce genre d’attention de sa part. Le moindre petit contact pouvait me faire perdre la raison lorsqu’il s’agissait de lui, et déjà, sentir ses doigts glisser dans ma nuque me faisait frissonner un peu plus encore. Mes doigts se perdaient dans son cou, alors que je le sentais m’inciter à basculer en arrière, m’allongeant sur le lit sous son corps en me mordant la lèvre inférieure. Je savais maintenant qu’il attendait un peu plus de moi encore, et il n’était pas bête, il avait bien lu dans mon regard que je n’attendais que ça aussi. Alors du coup, mon haut me quitta rapidement, avant qu’une nouvelle fois ses lèvres vienne se poser sur les miennes avec plus d’envie, avant que le gout du sang se fasse sentir dans ma bouche, un fin miaulement m’échappant à ce contact. Mais une question à laquelle je ne m’attendais absolument pas me tomba dessus plus qu’autre chose…

« … Je n’ai toujours aimé que toi… Je pensais que tu le savais… »

C’était le genre de question qui me bouleversait, je n’aurais jamais cru qu’il me croit capable de totalement l’oublier pour aller voir ailleurs. Ce qui m’étonnait le plus, c’est qu’il pensait vraiment que j’étais capable de l’oublier tout ça pour des petites histoires de coucherie que j’avais pu avoir, j’en étais encore plus étonné forcément…

Mais il fallait que je me reprenne, je ne voulais pas me laisser aller une nouvelle fois. Alors je lui offrais un doux sourire avant de revenir prendre ses lèvres pour l’embrasser avec le plus de tendresse possible, envoyant voler sa chemise rapidement pour finalement glisser mes lèvres dans son cou avec douceur, embrassant sa peau en laissant mon souffle brûlant caresser sa peau. Je ne voulais pas qu’il doute de moi… Pas comme ça…

Invité

Sa réponse avait été pour moi un soulagement. Et son sourire me rassura également alors qu'il reprenait déjà mes lèvres entre les siennes pour un nouveau baiser, pas vraiment sage. Sa langue était douce et un filet de sang en coulait encore légèrement. Je l'aspirais avant de mordre ma propre langue pour lui laisser gouter un peu du mien...pas assez pour un échange quelconque de pouvoir comme il s'était produit la dernière fois. Ma main glissa contre son torse qu'il caressa lentement, mes doigts jouèrent un instant avec une perle de chair avant de descendre vers son bas-ventre pour prendre dans ma main la petite bosse (pour l'instant) de son pantalon. Mes lèvres finirent par glisser vers son oreille que je léchai lentement avant de murmurer quelques mots qui me tenaient à cœur.

« Ne me quittes pas Yasunori... si on me quitte une fois de plus, je pense que je deviendrais fou »

J'attrapai le lobe de son oreille entre mes dents pour mordiller doucement la chair rose avant de descendre mes lèvres contre son torse que je connaissais déjà par cœur. Je savais ce qu'il aimait, ce qui le faisait frémir plus qu'autre chose et je n'hésiterais pas à m'en servir cette fois encore. La seule chose qui m'était secrète de Yasunori aujourd'hui était ses pensées. Et j'espérais sincèrement qu'il continue à m'aimer et être honnête avec moi. Je caressais son torse d'une main, m'occupant de son plaisir avec une perle de chair et frôlant, massant avec douceur son pantalon. Je sentais déjà que j'étais plus à l'étroit dans le mien. Ce corps que je connaissais si bien, je le voulais encore et je ne cesserais jamais de le vouloir. Yasunori un ange pour moi, un démon pour d'autre.

« Cela fait trop longtemps...que je ne t'ai pas touché comme ça... » soufflais-je doucement.

C'était vrai, et je me rendais compte à présent que cela m'avait manqué plus que je ne le pensais. Je ne laisserais plus jamais passer autant de temps.

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