My love [Yuusuke]

[Le sujet se passe avant le pétage de câble de Daisuke ! o/]

C'était dur d'être le bras droit d'un chef, et en même temps chercher une personne qui nous est cher. Enfin, on peut dire que du côté des rebelles ça va, c'est plutôt calme, alors Mao n'avait pas beaucoup de boulot, à part regarder autour de lui et juger ce qui est bien ou non pour le groupe. En tous les cas, à vouloir bien faire son boulot et à penser à son ancien humain Yuusuke, il en devenait complètement épuisé et ne savait absolument pas comment se vider la tête. Surement le retrouver ? Mais qui sait, il était peut être mort ? Après tant d'années, il n'était qu'un humain après tout, il devrait être dans les nuages désormais ... La douleur qui habitait le coeur mort du blond refaisait surface et il ne pu faire autrement que d'envoyer valser ses papiers en dehors de sur son bureau et donner un violent coup dans le mur. Lui, naturellement calme normalement, péter un câble ! Mais ce n'était pas pour longtemps, il reprit son calme en soufflant et regarda un instant par la fenêtre en soupirant encore une fois. Faire un tour, voilà.

C'est pourquoi le vampire sortit de son trou pour laisser ses pas le mener un peu partout. Attaquant un humain pour le vider de son sang au passage pour se nourrir, il avait faim et ne devait pas mourir ! Il n'arrêtait pas de penser, c'était infernal ! Et si Yuusuke avait été transformé en vampire ? Et s'il était retourné à la maison après ce soir là ? Rah !! Absolument rien ne sortait de sa pauvre tête ! Finalement le blond s'arrêta et regarda autour de lui, il était dans un beau parc, calme, vide, et la lune brillait si bien ! Il s'assit alors contre un arbre se frottant le visage et passant ses mains dans ses cheveux.

-Je ne demande qu'à le retrouver après tout ...

Par pitié, qu'il ne soit pas mort. Pas lui. Mao ne le supporterait pas. S'il apprenait la mort de son Yuusuke il se suiciderait très certainement. Mais bon ... Un long soupire passa ses lèvres et il balança sa tête en arrière pour la poser contre le tronc et ainsi fermer les yeux pour se plonger dans ses douloureux souvenirs, se voyant de nouveau avec lui, dans ses bras, il aurait du profiter chacune de ces secondes avec lui ...

Yuusuke travaillait, encore et toujours. Cependant, cette fois ci, Tama était à ses côtés, la tête reposant sur ses genoux ; il lui caressait alors distraitement les cheveux d'une main, suivant du doigt de son autre main les lignes d'un rapport qu'il devait traiter rapidement. Comme toujours, il fit cela en une petite heure seulement, analysant ce qui pourrait être utile à leur clan, et barrant les phrases superficielle et d'aucune importance. Puis, une fois ceci finit, il prit un cours instant son esclave sur ses genoux, et l'embrassa tout en le câlinant avant de lui annoncer qu'il devait s'en aller pour quelques temps. Il le remit alors dans sa pièce et ferma à clef, saisissant par la suite le rapport sur lequel il venait de travailler avant de claquer la porte de sa chambre derrière lui. Sans plus attendre, il rejoignit les appartements du Premier, et lui rendit ce qu'il lui avait demandé. Remarquant qu'il travaillait intensément en ce moment, Daisuke l'autorisa à faire ce qu'il voulait du reste de sa nuit... Une occasion pour Yuusuke de se reposer.

Cependant, avant de rejoindre son esclave pour se détendre comme il se le devait, il décida d'aller un peu prendre l'air, en profitant pour se nourrir un maximum. Il laissa ainsi quelques pauvres cadavres joncher le sol de la forêt, puis prit la direction du centre de Ake no Roji pour parcourir les endroits actifs de cette ville. Il voulut faire quelques magasins pour s'acheter de nouveaux vêtements, mais aucun ne lui tapa dans l'oeil... Résigné, il se dit alors qu'il devrait plutôt aller dans un endroit calme et discret... La première idée qui lui vint en tête fut celle qu'il considéra ensuite, comme la moins appropriée...

Le destin ? La fatalité ? La providence ? Peut importait bien laquelle de ces trois étranges puissances avait fait son effet en cette nuit dépourvu d'étoiles et dont la seule lumière émanait de la lune. Yuusuke se moquait bien de savoir la raison pour laquelle cette rencontre fortuite avait eu lieux ; il ne pensait en cet instant qu'à une seule et unique chose... et c'était la fuite. Pourtant son corps restait totalement immobile, regardant de l'endroit où il était le corps alanguis contre un arbre de Mao.

Mao.

Trois lettres dévastatrices qui avaient à mille reprises franchis ses lèvres rougis pour le désir, d'une voix jeune et suave. De cette voix d'adolescent dont il était désormais dépourvue. Trois lettres qui faisaient battre son coeur à une allure folle et démesurée ; qui le détruisait incommensurablement depuis des années, le plongeant dans une impénétrable dépression. Trois lettres que même tout l'amour de Daisuke n'avait réussit à évaporer de son esprit. Un nom, criminel. Une disparition. Un premier amour. Le début d'une vie, et la fin d'un tout. Oui... Ce Mao là était en cet instant allongé à quelques mètres de lui, dans toute sa prestance et sa froideur ; ses cheveux blonds foncés toujours en batailles, ses yeux sombres pénétrant, son torse imberbe révélé par une chemise à demie ouverte. Sa peau qu'il devinait sucré, des goûts de nouveau sur le bout de sa langue ; sa voix toujours dans sa tête. Il pouvait à ce moment même, tout en fermant les yeux, l'entendre à nouveau lui murmurer des déclarations enflammées à son oreille... Des déclarations que seul lui avait le droit d'entendre. Mais il rouvrit bien rapidement les yeux, pour revenir à la réalité. Yuusuke était là, debout et droit comme un i, positionné à l'entrée du parc où il comptait se reposer.

Une grave erreur.

Son coeur souffrait le martyr depuis qu'il avait posé un premier pas en ces lieux. Cette odeur particulière lui avait d'abord titillé les narines de loin... et ne voulant pas y croire, pensant à une de ses éternelles illusions, il avait continuer son avancée vers le parc. Mais il avait eu raison... pour une fois. Ce n'était plus ses sens qui lui jouait des tours, mais bien la présence de son ancien amant, qu'il avait repéré à des mètres et des mètres. Et ça lui faisait un mal fou... de le voir... de le sentir... de l'observer dans toute sa terrible splendeur... Après tant d'années. Des années interminables à espérer le revoir un jour, à se meurtrir l'esprit d'espoir vain, à mourir d'amour. Des années interminables pendant lesquelles il avait agoniser comme un fou, avant de rencontrer Daisuke. Son âme soeur. Le seul qui l'avait aidé à survie... Le seul qui connaissait la moindres de ses faiblesses depuis Mao. Le seul qui savait qui était Mao. Celui qui l'avait aidé à remonter la pente, qui lui avait apprit à de nouveau aimer.

Alors bien sûr, s'était ignoble de le revoir. Ignoble de constater qu'il était encore en vie, qu'il se prélassait naturellement dans un parc non loin de sa propre habitation... Ignoble de constater qu'il avait été pendant tout ce temps ci près de lui... Et qu'il ne l'avait pas cherché. Qu'il ne l'avait pas trouvé.

C'était un poignard d'argent en plein coeur.

Mao était vivant.

Et Yuusuke ne voulait pas l'affronter... pas alors que son âme saignait de toute part. Il voulait fuir. Loin. Au plus loin. Mais dans la précipitation... Un pas de travers... Une branche qui craque.

Son coeur qui éclate.

Seul la mélodie du vent qui passait entre les feuilles des arbres l'occupait. Il voulait tenter de garder cette mélodie dans sa tête et enlever le reste. Cependant l'imagine de Yuusuke revenait à la charge, son sourire, sa voix, sa présence, son odeur. La chaleur de ses mains sur sa peau, sa voix d'adolescent tellement mignonne à entendre, son visage si beau et si admirable, il revoyait ses petites joues rougit, c'était si beau, si mignon. Mao se surprenait à sourire en coin à repenser à de tels moments avec son bien aimé. Des moments perdus, très certainement qui ne pourrait plus jamais arriver. Quand est ce qu'il pourrait un jour revoir son doux visage ? Entendre sa si belle voix, il devait avoir une voix grave maintenant, si grave... Il devait encore avoir son charme des plus fou. Une présence qui le troublerait encore, qui lui manquerait de lâcher prise et de le rendre l'homme le plus mignon au monde. Mais Mao était ainsi, froid et distant, même amoureux, il savait juste donner ce qu'il fallait au bon moment.

Etant trop plongé dans ses souvenirs, se voyant de nouveau lui faire l'amour, lui donner ce plaisir sans pareil, pensant qu'il était totalement imprégner de ce souvenir, le blond ne pu croire que l'odeur qui s'élevait dans l'air était bel et bien celle de son ancien amant. Il ne pouvait imaginer qu'il était là, vivant, à venir vers lui. Mais c'est alors que l'odeur se faisait bien plus forte, plus violente, des bruits de pas se faisait entendre, et son coeur froid se mit à se serrer douloureusement dans sa poitrine. Ne sachant pas quoi faire il resta là un long moment, les yeux clos se répétant sans cesse que Yuusuke ne devait pas être là devant lui. Que c'était impossible. Et s'il ouvrait les yeux il se jetterait sur lui sans aucun doute, alors il préférait les garder clos se faisant violence pour ne pas lâcher des larmes de sang. La douleur qui le prenait en ce moment même était incomparable, alors il n'imaginait pas combien elle pourrait grandir en ouvrant les et en voyant de nouveau le visage de son bien aimé. C'était juste impossible. Au fond, il l'avait cherché, il le cherchait dans chaque recoins de la ville sans pouvoir le trouver, désespérant et se répétant qu'il devait être mort maintenant, et maintenant il était là, pas loin de lui, restant immobile. Mao espérait secrètement qu'il s'en aille , ne sachant absolument pas comment réagir, ou quoi dire. Finalement, après de longues minutes il finit par ouvrir les yeux regardant du coin de l'oeil le corps de son amant, là, non loin, toujours aussi beau, aussi bien fait, son regard, ses lèvres, tout de lui ... Il n'avait pas tant que ça changer. Il était devenu lui aussi un vampire alors? Son coeur semblait s'éclater dans sa poitrine, se cassant en mille morceau. Comment c'était possible ? Comment le destin avait fait qu'ils se retrouvent là, dans ce parc, alors que Mao l'avait tant cherché ?

Le blond continuait de le regarder, plantant son regard noir sur ses lunettes de soleil, même dans ce genre de moment il savait parfaitement contrôler ses sentiments et ses gestes. cependant son regard se remplissait de douleur, de peine, d'amour, de désir pour son amant. Il désirait tellement se lever et aller le rejoindre, le prendre dans ses bras et ne plus jamais le lâcher. Mais qu'allait dire Yuusuke maintenant ? Allait-il le rejeter ? En fin de compte, il se leva lentement, marchant d'un pas lent et presque hésitant vers le corps de son bien aimé. Une fois à quelques centimètres de lui, il posa encore mieux son regard sur lui, mais qu'est ce que c'était ces lunettes de soleil, hein ? Sa main se leva toute seule allant se poser sur sa joue pour la caresser très légèrement, juste pour se rassurer que ce n'était pas un mirage. Une illusion comme tant d'autre. Mao n'avait absolument pas grandit, toujours aussi petit mais toujours aussi imposant, même de sa hauteur il savait qu'il pouvait prendre le contrôle de Yuusuke, voir ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait, le faire plier. Et d'une voix grave, suave, remplit d'amour, presque tremblante, il dit seulement:

-Yuusuke...

Il n'y croyait absolument pas. Il l'avait tant cherché ...

Yuusuke ne savait absolument pas quoi faire... Il venait d'engendrer de lui-même ce qu'il aurait tant désiré repousser. Des retrouvailles. Des retrouvailles qui n'avaient aucun sens tellement la rancune lui rongeait les entrailles. Tellement l'aversion se mêlait à l'amour, et lui criait de le jeter. De lui dire... De lui hurler combien il avait souffert à cause de lui. Mais la haine, en contre partie, lui imposait le respect, la dignité. Sa haine lui dictait d'être le plus froid possible, et de rester le Yuusuke qu'il était devenu, impassible, impartial. De le juger cruellement et de partir sans demander son reste, le laissant derrière lui. Mais alors que diverses solutions naissaient dans son esprit, Mao s'était levé, et avançait déjà vers lui... le pas lent, la démarche incertaine.

La démarche de ceux qui regrette.

Cependant, Yuusuke serait intraitable. Il ne donnerait aucune chance à Mao de se repentir... Aucune. Parce qu'il se tenait là, devant lui, avec un le regard de l'amoureux transit retrouvant l'homme de sa vie, et qu'il ne disait rien. Qu'il ne trouvait rien d'autre à prononcer que son propre prénom... Qu'il n'avait pas d'excuses, pas de raisons valables aux yeux du bras droit des Eien pour être pardonné. Et cette main posée sur sa joue, de manière si naturelle... comme si elle ne l'avait jamais quittée, comme si s'était normal qu'elle soit ainsi posée là. Mais Yuusuke avait changé. Yuusuke n'était plus le jeune adolescent totalement soumis à Mao, qui ne jurait que part lui. A son image, il s'était forgé une carapace de fer, presque impossible à outrepasser, et qui cachait toute les faiblesses de son âme. Une carapace du nom de Mao... car sans lui, il ne serait jamais devenu aussi fort, et aussi intransigeant. C'était la perte de son amour qui l'avait changé. La perte de Mao.

Ce dernier n'avait plus qu'à récolter ce qu'il avait semé.

Le vampire décida alors finalement de réagir. De manière lente et sèche, il repoussa la main de Mao de sa joue, avant de reculer d'un pas, puis d'un second. Ses yeux dissimulés derrière ses lunettes noires étaient remplis de colère et d'amertume. Et les vieux souvenirs qui l'avaient hanté quelques minutes plus tôt s'étaient envoler, ne laissant que la trace d'un vide profond et infini... Du vide que Mao avait générer en lui, des années plus tôt. De ce vide que Yuusuke ressentait toujours aujourd'hui, même malgré la présence de Mao devant lui. Cela ne changeait rien... Cela ne changerait pas ces longues années d'absences, sans nouvelles, sans explications. Cela ne changerait jamais le temps qu'il avait perdu à pleurer, les larmes qu'ils avaient versé, le coeur qu'il s'était meurtris.

Le passé restait immuable. Pour toujours. A jamais.

Yuusuke serrait les poings, les bras bien collés contre son corps tendu, droit. Il était désormais l'homme que Mao avait façonné... Un homme implacable et impassible. Il se demandait bien ce que cela pouvait provoquer chez Mao... Que de voir son oeuvre achevée. Était-il fier ? Fier d'avoir dût le détruire pour en arriver à ce résultat ? Yuusuke fulminait intérieurement... n'en montrant pourtant rien. Puis, ne pouvant plus tenir... Se devant de réagir mieux que cela, il demanda de sa voix continuellement sèche et monotone :

" Que fais-tu là ? "

C'était donc ça le résultat ? Le résultat d'une si longue absence, d'un abandon. C'était ça qu'on récoltait à la fin ? Ses leçons, sa manière de l'éduquer, de lui apprendre la vie, il lui avait prit énormément de chose, mais pas à devenir comme lui. Un homme sans sentiment, impassible, froid et distant. Il ne lui avait absolument pas apprit à devenir ainsi, ou peut être que si. Dans le fond. A toujours être le même, peut être que Yuusuke avait préféré devenir comme Mao pour ne plus ressentir ? Et pourtant le blond savait parfaitement que c'était tout bonnement impossible de ne rien ressentir. Encore même aujourd'hui, étant vampire, il ressentait encore la douleur si vive et profonde en lui qui le démolissait seconde après secondes.

Ses larmes qu'il avait versé, chaque jours, chaque nuit, toute ses larmes de sang à s'en vider son corps à en devenir faible. A mourir à petit feu, à vouloir mourir, se donner la mort pour avoir abandonné l'être le plus important à ses yeux. L'homme qui avait su percer son coeur, sa carapace. C'était inimaginable et pourtant un gosse avait réussit à le faire. Son regard ne quittait ses lunettes, depuis quand les avait-il ? Depuis quand il avait cette carapace symbolisé par ces verres de glace assez sombre pour qu'on ne puisse voir le plus profond de ses yeux. C'était déstabilisant de voir comment était devenu son bien aimé, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait abandonner, il savait parfaitement que Yuusuke reviendrait dans ses bras, quoi qu'il arrive. Ainsi le plus grand dégagea la main du plus petit de sa joue et fit deux pas en arrière. Mao examina bien en détails ses mouvements et releva son regard vide et noir pour le poser sur son visage de nouveau. Il l'attendait, tiens cette question.

-Comme depuis des années, je me reposais la tête après avoir bossé et pensé à toi. Après t'avoir cherché sans t'avoir trouvé pensant que tu étais mort. Et pourtant gardant un petit espoir de te voir vivant, pouvoir te revoir, toi.

Sa voix était aussi banal et nonchalante que celle de Yuusuke. Finalement son amant n'était qu'une pâle copie de lui-même. Il l'avait presque copié. Sa façon de parler, sa façon d'agir. Pourquoi ? Où était l'ancien Yuusuke ? Mort peut être ? Mao bloqua alors un soupire et croisa aussi les bras les plaquant bien contre son torse à moitié nu.

-Je vois que je t'ai bien enseigné la vie. On dirait moi.

Comment en était-il arrivé à devenir comme lui ? Un être sans âme, sans coeur, sans pitié, un rien qui vie car il doit vivre pour retrouver ce qu'il devait retrouver. Et maintenant qu'il l'avait retrouvé, qu'est ce qu'il allait faire ? Comment ça allait se passer ? Il devait absolument l'avoir de nouveau près de lui, et ne plus jamais le lâcher.

Mao le détaillait de haut en bas, et ça l'insupportait ; il avait la mauvaise impression d'être revenu des années et des années en arrière, lors de leur rencontre. L'impression d'être confronté pour la première fois à un homme imposant et bourré de prestance, lui renvoyant l'image de celui qu'il avait voulu devenir. Des images lui revenait en tête... Mao, imposant malgré sa petite taille, le regardant des ses orbes sévère et profonde, et le saluant pour la première fois. Il se souvenait parfaitement de la réaction de son corps, de la perturbation du moindre de ses sens qu'il avait vécu à cet instant de sa jeunesse ; des frissons avaient courut le long de sa colonne vertébrale, chatouillant son dos - du creux de ses reins jusqu'à son échine. Son regard s'était illuminer mystérieusement, regorgeant d'appréhension et de désir à la fois... Le désir d'être une personne tout aussi impressionnante que lui. Il se revoyait aussi, lentement, avancée vers lui puis se perdre un peu plus dans ses yeux sombre, coléreux. Il se revoyait tenter d'esquisser un geste, puis finalement retenir sa main et la garder contre son corps... par peur. Lui aussi, voulait inspirer la peur... Et s'était arrivé. Parce que Mao l'avait abandonné... sans raison... longuement. Trop longuement. Et il était devenu ce qu'il avait toujours voulu être. Et il s'était détesté.

Comment aurait-il pût s'aimer lui-même après cela ?

Il lui avait fallut perdre l'être le plus cher qu'il avait en ce monde pour découvrir enfin comment véritablement d'endurcir... Alors il avait finalement prier tout les dieux supposant exister en ce ciel, suppliant que l'on lui rendre son amour... Jurant de bien vouloir redevenir l'être chétif et soumis qu'il avait été durant toutes ces années avec Mao. Il aurait tout donner pour le retrouver, pour être de nouveau dans ses bras... Il aurait même céder sa dignité, si ce n'était que cela... Mais jamais Mao n'était revenu. Jamais. Tout du moins... Pas aussi vite qu'il ne l'aurait fallut. Yuusuke n'était désormais plus en état de se vendre pour regagner cette relation qu'il avait perdu... Même si Mao était enfin de retour, devant lui... Même s'il était finalement vivant, le vampire ne donnerait rien. Rien. Parce qu'il avait souffert trop longtemps. Parce que le temps l'avait usé. Parce que Daisuke l'avait relevé. Alors il ne pouvait maintenant décemment lui sourire innocemment et lui tendre la main. Il ne pouvait pas croire en ces paroles soudainement sortit de nulle part... Surtout pas à de telle ignominie.

Il l'avait cherché ? Il ne l'avait pas trouvé ?

Contre son grès, Yuusuke laissa s'échapper un rire amer et moqueur d'entre ses lèvres charnues, mais strictes. La situation paraissait tellement absurde pour lui... Lui qui avait parcourut des rues et des rues, pendant des jours et des jours, des semaines et des semaines, des mois et des mois, à la recherche de son amant. Lui qui avait accusé sa mère, son père, qui avait passé des nuits à regarder à travers la fenêtre dans l'espoir que la silhouette de son amant apparaisse enfin. Et Mao revenait, quelques plus de trois cent ans plus tard, et lui annonçait aussi simplement qu'il l'avait chercher sans le trouver... Alors que son nom était connu et redouter dans cette ville, dans le clan des rebelles, un peu partout. Oui, s'était totalement absurde, et cela ne pouvait que faire rire le vampire.

Yuusuke cessa pourtant bien rapidement de ricaner, redevenant sérieux aussi rapidement qu'il ne l'avait plus été. Ses lèvres pincées traduisaient l'état de lassitude et d'irritation dans lequel il se trouvait en cet instant précis. C'était infernal... Tout aussi infernale que cette scène de rencontre qui apparaissait à nouveau dans sa tête, ne faisant qu'amplifier son énervement. Il décida alors de ne plus être hésitant... De lui montre, que oui, il l'avait bien élevé. Qu'il l'avait trop bien élevé. Ce fut donc sans aucune indécision que son bras se mouva pour se tendre quelque peu, et donner l'occasion à sa main de rencontre tout comme celle de Mao, sa joue... Mais de manière différente, sans aucune douceur. Aucune.

Le bruit de la paume de Yuusuke s'entrechoquant avec la joue de Mao résonna dans le parc.

Est-ce-que ça le soulageait ? Est-ce-que cela lui faisait du bien ? Partiellement. Sur le moment, oui. Il se sentait fier de pouvoir lui résister... mais était-ce normal qu'il doute ? Qu'il doute malencontreusement que cela ne dure... Sûrement pas.

Alors Yuusuke éleva de nouveau la voix, de manière toujours similaire, et les mots claquèrent dans les airs comme la gifle sur la peau de Mao.

" Tu te permettais de laisser voguer tes pensée sur ma personne alors que tu es fier de ton accomplissement ? N'as-tu pas honte de te tenir ainsi devant moi, minaudant m'avoir rechercher alors que tu n'en pense pas un mot ? Alors que si tu avais vraiment voulut me retrouver, ça n'aurait pas été réellement difficile, compte tenu que mon nom cours dans toutes les rues ? "

Il fit une pause, très courte.

" Je croyais pourtant que le mensonge ne faisait pas partie de ton code de l'éthique. J'avais tord. "

Mao avait toujours prôner ne jamais lui mentir à lui... Ne mentir qu'aux autres. C'était une entière déception... une de plus parmi tant d'autres... Une qui ne comptait finalement pas.

Mao ne pourrait pas éternellement contrôler Yuusuke après tout. Quoi que ... Peut être. Mais fallait bien s'y prendre. Ce n'était pas dans le côté méchant et pour abuser qu'il voulait le contrôler, c'était juste pour garder son coeur entre ses mains et que personne ne puisse l'avoir autre que lui. Le blond était bien trop jaloux et possessif pour laisser un autre prendre son Yuusuke, prendre la seule personne qu'il avait pu aimer dans ce monde, et qu'il aimait toujours d'ailleurs. Cependant la réaction de son amant était plus que prévisible, il l'attendait pour dire, et se demandait quand il oserait lever la main sur lui. C'est vrai que le brun n'avait jamais osé poser sa main sur lui, ne jamais le frapper, il était bien trop soumis avant pour pouvoir le faire. Alors forcément, maintenant qu'il lui ressemblait il osait. Ca ne faisait pas de mal et ça punissais -bien que pas assez- Mao pour ce qu'il lui avait fait endurer. Cette gifle raisonna autant dans l'air que dans sa tête frappant son coeur au passage. Son coeur qui hurlait à la mort. C'était si douloureux qu'il pensait qu'il ne pourrait pas rester longtemps encore debout, ou bien même vivant. Mais il devait, ce n'était pas dans ses habitudes de montrer un homme faible et sans force à Yuusuke. Il devait lui montrer que quoi qu'il arrive, ils pouvaient rester debout et poursuivre leur chemin. Ainsi il garda la tête sur le côté après l'impacte de la gifle pensant avoir quand même la joue un peu rouge. C'est qu'il avait prit de la force en plus de ça. De plus il écouta ce qu'il avait à dire, se retenant de rire il afficha seulement un sourire en coin et baissa la tête pour laisser sa frange assombrir encore plus son regard.

Mentir ? Lui mentir ? Comment pourrait-il mentir alors que son pauvre coeur parlait à sa place ? Comment pouvait-il faire une chose pareil à l'homme qu'il aimait par dessus tout ? Visiblement le brun avait tout perdu, même sa confiance. Alors le plus vieux soupira longuement et silencieusement, pour ne pas changer. Il redressa lentement sa tête et planta son regard sur son visage tout en avançant d'un pas lent, imposant, venant se coller contre le corps de son bien aimé et leva son nez pour le regarder gardant son sourire en coin. Finalement il le perdit pour reprendre son air froid et impassible.

-Mentir, moi ? M'as-tu déjà entendu mentir ? Une seule fois ? Si je n'ai rien dit c'était bien pour ne pas mentir, mon grand.

Et puis cette histoire de nom connu. Qu'est ce qu'il se fichait bien de ce Yuusuke là ? Bras droit d'un autre chef que le siens. Loin de lui, qu'il ne connaissait pas absolument pas. Ca pouvait être n'importe qui, il n'était pas le seul à porter ce nom après tout . Et puis Mao ne voulait pas se jeter dans la gueule du loup, même s'il se pensait assez puissant. Il voulait être bien sûr de pouvoir retrouver SON Yuusuke. Qui pensait d'ailleurs mort. Alors ses son excuse de son nom ne marchait absolument pas.

-Mon beau, tu n'es pas le seul à porter ce nom je te rappel. Ca pouvait être n'importe qui sauf toi. Tu pensais que j'allais venir comme une fleur au manoir vérifier le visage que ce nom cachait ? Je ne suis pas encore fou.

Il appuya mieux son corps contre le siens. Ses lunettes l'énervait et le mettait hors de lui. Il avait osé le frapper, alors, maintenant qu'il était blessé, qu'allait-il faire de plus hein? C'est alors qu'il l'attrapa rapidement par le bras pour finalement l'emmener dans un coin un peu plus reculer dans le parc, là où personne ne les verrait. Il imaginait bien que cette carapace passait par ses lunettes. Ainsi , d'un geste des plus rapides il les attrapa pour les jeter par terre et enfin pouvoir poser son regard intense et imposant dans le siens. Son regard remplit d'amour et de tendresse bien qu'il avait envie de le frapper par moment. D'une voix calme et posé il lui dit alors:

-Que vas-tu faire maintenant, hein, Yuusuke ?

Mao se disait qu'il n'allait pas encore une fois le frapper. Ou peut être. Mais il ne partirait pas en tout cas. Son corps le refusait. Surtout ainsi collé à lui. Son regard bien appuyé dans le siens montrait qu'il était sûr de lui, qu'il savait ce qu'il disait. Et pouvait déchiffrer son amour dans ses yeux. Il y en avait encore donc. Tout n'était pas perdu.

Yuusuke ne bougeait absolument pas, alors que Mao avançait lentement vers lui. Avant... Il aurait eu peur, se serait sûrement recroquevillé sur lui-même pour demander pardon d'avoir était aussi mal polie avec lui. Il aurait alors entouré ses bras autour de son cou, et épouser son corps de ses propres courbes pour venir l'embrasser de tout son saoul, de tout son amour. Mais cette époque était bien révolue, et le plus vieux ne semblait pas totalement le remarquer ; sans aucun doute qu'il devait même penser pouvoir avoir encore le contrôle sur Yuusuke. Cependant, cette période était achevée, et ce à cause du vampire en question. C'était de sa faute, si le bras droit des Eien n'était plus ce tendre adolescent qu'il avait longuement cajolé ; il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

Le plus grand ne fit aucun geste lorsque leur deux enveloppes charnelles furent autant serrées l'une contre l'autre. Ce dernier ne désirait pourtant qu'une seule chose : le repousser ; il ne se sentait pas encore apte à être aussi près de lui sans rien éprouver, car même après plus de trois cent ans, ses sentiments pour lui étaient encore présent... pas le moins du monde envolés même si quelque peu amoindris. Alors il était vrai, que malgré la colère et la rancune, le sentir ainsi proche de lui lui procurait plus de frissons et d'émotions qu'il ne l'aurait souhaité. Néanmoins il lutta, ne cillant pas du tout, gardant le dos droit et la tête haute... Son aura à lui aussi, était devenu imposante avec le temps, et le duel ici présent devait être des plus impressionnant, vu de l'extérieur.

Les lèvres de Yuusuke se pincèrent de plus belle, aux paroles de Mao. Il mentait, le plus jeune en était certain et pourtant, l'autre vampire n'était décidément pas enclin à l'avouer. Cela m'était alors le bras droit dans tout ses états... même s'il faisait tout pour le cacher ! Seul ses yeux reflétait ses sentiments présents... et Mao ne pouvait les voir ! Mao n'avait plus ce droit... et ne l'aurait plus. Il le gagnerait encore moins en tenant de pareil discours, tentant de se disculper d'une erreur qui était pourtant bien la sienne ! De plus, ses excuses ne valaient rien, et n'en était d'ailleurs pas vraiment ! Il osait même jusqu'à dire qu'aller faire un tour au manoir et risquer sa vie pour le retrouver aurait été inutile... Inutile parce qu'il n'y avait aucune certitude que ce soit bien lui... Mais n'était-il pas censé l'aimer, avant ? Ne pouvait-il pas prendre ce risque, par amour ? Yuusuke aurait pût lui... avant... Quand il était encore totalement accroché à lui, qu'il venait de le perdre. Ces phrases firent alors montée encore et encore la rage qui l'habitait... Lui faisant par la même occasion totalement oublié qu'il était là, contre lui... Lui faisant oublié ses sentiments... Parce que c'était beaucoup trop. Ça faisait beaucoup trop mal d'entendre de tels mensonges, de tels excuses inacceptable venant de son premier amour... Venant de celui qu'il avait tant estimé par le passé. Alors il murmura entre ses dents, de manière colérique :

" Si tu avais vraiment désiré me retrouver, tu l'aurais fait. Qu'importe les conséquences ! "

Yuusuke était cependant tellement aveuglé par cette énervement qu'il ne pût anticiper correctement les prochains gestes de Mao, alors qu'il finissait à peine sa phrase... Mao qui l'attira dans un coin reculé pour ensuite vivement lui retirer ses lunettes de soleil - sa seule barrière contre lui - et planter son regard si profond dans le sien. L'espace d'un cours instant, le plus jeune des vampires se sentit totalement démuni. Il n'entendit presque pas Mao lui demander ce qu'il allait bien pouvoir faire désormais... La seule et unique chose qu'il avait désormais en tête ? Fuir. Remettre ses lunettes et faire ce qu'il aurait dût faire dès qu'il avait vu la silhouette de son ancien amant adossé contre un arbre... Fuir au manoir, retrouver Daisuke et se perdre dans ses bras. Fuir au plus loin... Pour ne pas l'affronter... Parce que ses yeux étaient trop faibles. Ses profonds yeux noirs blessés et rancuniers... légèrement amoureux...

Mais Yuusuke repoussa une fois de plus Mao, et sans aucune douceur cette fois-ci. Il le projeta contre un banc derrière eux, et récupéra rapidement ses lunettes qu'il réajusta sur son nez. Puis, il commença sa fuite... Il devait partir.

Mao savait parfaitement que ça n'allait pas être si facile de se faire pardonner. Enfin, même il ne pourrait pas se faire pardonner, mais au moins le retrouver, le garder près de lui, de nouveau goûter à sa douce beau qui devait être maintenant froide par sa transformation. Yuusuke n'allait pas se jeter dans ses bras malheureusement. Et même s'il savait que son regard faisait effet, ainsi posé dans le siens, il savait parfaitement, le lisait à la perfection que son amant n'avait aucunement envie de le voir, ni l'entendre. Ses mots sonnaient encore comme des mensonges, et pourtant ce n'était que la pure vérité. Il y avait trop gros danger d'aller au manoir, comme ça, alors qu'il était dans l'autre camp. Il voulait à tout prix le revoir, et pas mourir pour finalement ne jamais l'avoir dans ses bras.

Alors il qu'il était là contre son corps, le plus jeune finit par le pousser l'envoyant contre un banc. Mao se cogna alors le bas du dos contre celui ci en grognant. C'est qu'il avait de la force ! Il ne devait pas être jeune de toute façon, après toutes ces années ! En tous les cas, il le regarda faire et grogna encore plus fort quand il le vit prendre la fuite. Il ne lui avait pas apprit à fuir son vis à vis, et c'était honteux. Alors, le blond se redressa rapidement et de sa vitesse la plus rapide il le rattrape pour ensuite le plaquer au sol se mettant à califourchon sur lui le plaquant bien de toute ses forces contre le sol. Il se savait plus vieux que lui, alors, niveau force il pourrait tenter mais n'arriverait pas à le dégager toute de suite. En tout les cas il le regarda un bon moment et dit d'une voix des plus sèche, le regard encore plus noir que d'habitude:

-T'ai-je appris la fuite Yuusuke ? Est ce que je t'ai une seule fois que tu devais t'enfuir devant ton vis à vis ? Surtout dans ce genre de situation ? Hein ?

Absolument pas. Et la rage lui prenait le ventre, montait atrocement vite. Il ne devait pas perdre ses moyens, mais là, le comportement de son amant le rendait fou et il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir envie de le frapper. Mais il ne lèverait jamais la main sur lui. Jamais. Il se l'était juré, après tout. Prit de rage, il prit ses lunettes dont il en avait marre, les serra dans sa main pour les écraser et jeter les morceaux plus loin.

-Pourquoi tu te caches derrière des lunettes ? Tu as peur de perdre ton contrôle en voyant mon regard ? Je le sais, je le lis dans tes yeux, tu m'aimes toujours Yuusuke. Et je ne mens pas. Je le sais. Je dis la vérité, j'ai toujours dis la vérité. Et c'était le destin de se retrouver seulement aujourd'hui. Alors tu vas arrêter de faire ton gamin.

Pour le blond, à ce moment le brun n'avait aucunement un comportement d'adulte. Il avait le comportement d'un gamin qui avait honte de ce qu'il ressentait, n'assumait rien, capricieux. voilà. Et à part son visage refermé, sa façon de parler, ses gestes, il avait rien d'autre de Mao. Il devait cesser d'agir ainsi comme un enfant. Après avoir parlé, le vampire planta de nouveau son regard dans le siens le forçant à le regarder aussi. Dans son regard, celui de Mao, on pouvait lire la plus grande des peines, le plus beau des amour, et des milliers d'excuses qu'il n'avait pas la force de dire. Mais au moins, il lui faisait comprendre.

Non. La réponse était non. Mao ne lui avait pas apprit à fuir, mais plutôt à toujours garder la tête haute, et à affronter le moindres de ses problèmes avec force et dignité. Il lui avait apprit à souffrir en silence, et à garder pour soit la plupart de ses malheurs pour les transformer en force et les utiliser contre son propre mal, pour se combattre sois-même. Cependant... même s'il ne lui avait pas apprit à battre en retraite devant l'ennemie, Yuusuke savait qu'il se devait de le faire, à cet instant. Parce que Mao n'avait pas toujours eu raison... Mao n'était pas Dieu, aucunement non plus un saint esprit disposant de la science infuse. Mao avait été humain, avant d'être vampire, et Mao, comme tous, faisait des erreurs.

La fuite pouvait être, dans certain cas, le meilleur des salut. Il fallait parfois savoir se retirer avant l'apocalypse, pour regagner de ses forces et revenir pour cette fois-ci être le vainqueur. Yuusuke en avait besoin, maintenant. S'en aller et laisser gagner cette partie à Mao, pour revenir plus tard, les idées bien en place, et pouvoir enfin calmement et sereinement l'affronter. Parce que Yuusuke avait besoin de temps... d'énormément de temps pour se rendre compte de ce qui venait d'arriver : Mao était en vie. Celui qu'il avait toujours crût être l'amour de sa vie était soudainement réapparut tout comme il avait disparut des siècles plus tôt. Alors forcement, ça faisait un choc. Un énorme choc ! Et Mao n'avait pas le droit de le traiter ainsi ! Il n'avait pas le droit de lui balancer à la figure qu'il avait tord, de lui dire qu'il ne devait pas fuir, de lui prier de rester et de l'affronter comme il se le devait.

Pire encore...

Mao aurait dût lui-même fuir ! Il aurait dût s'en aller, et retourner dans le clan des rebelles, réfléchir lui aussi à une manière de récupérer Yuusuke... Parce qu'en cet instant... En cet instant, Yuusuke n'avait envie que d'une seule et unique chose : ne plus jamais le revoir. Pourtant, il avait tant prié pour que ce dernier soit encore en vie, même après tant d'année. Il avait désiré du plus profond de son coeur pouvoir à nouveau le serrer dans ses bras ! Mais ce temps était résolu. Mao était là, en vie... Conscient de ses erreurs et déblatérant des paroles pleines de bons coeurs qui n'avaient aucun sens aux yeux de Yuusuke. Ce dernier était blesser au plus profond de son âme ! Tout son corps entier en pâtissait, et il n'avait nulle envie d'écouter Mao tenter d'avoir raison. Parce que Mao aurait tord, quoi qu'il dise ! Mao aurait tord, parce que Yuusuke était rancunier, et nullement enclin à écouter de tel discours alors que son coeur venait d'être renversé. Alors oui... Mao aurait mieux fait de s'enfuir et de laisser Yuusuke se calmer plutôt que de rester et que de le forcer à l'affronter. En cet instant... Mao ne faisait qu'empirer les choses, puisque la haine et la rancoeur du second des Eiens ne faisait que s'amplifier de secondes en secondes... Elle l'empêchait totalement d'être rationnel et de penser convenablement. De plus, ce que disais Mao n'arrangeait encore moins quelque chose... Yuusuke était encore plus blesser d'être prit pour un enfant capricieux alors que sa réaction était totalement justifier ! Mais il y avait UNE CHOSE qui mettait encore plus Yuusuke dans tout ses états... Une chose capitale.

Le vampire qui se débattait depuis quelques minutes sans rien dire stoppa ses mouvements à la dernière réplique de Mao. Il décida de calmer les assauts de son corps, et de ne plus se débattre... Annihilant de ses yeux le reste d'amour qu'il éprouvait envers Mao, ses orbes devinrent si noir que l'on n'en distingua plus l'iris de la pupilles... Il se redressa alors, saisissant le pan de la chemise de l'autre vampire de l'une de ses mains et plantant son regard indescriptiblement haineux dans celui de Mao. Puis, de sa voix si spécial et si froide, il dit :

" Tu ne me connais pas Mao. Tu ne sais rien de moi, de ma vie ! Tu n'en as fais partie que durant quelques années, et elles n'étaient pas les plus belles, si tu veux tout savoir. Tu m'as abandonné et blessé au plus profond de mon âme alors que je n'étais qu'un ados pommé totalement dépendant de toi. Tu m'as fais connaitre la pire des souffrances, et je ne te le pardonnerais pas. Jamais. Alors ose encore me demander de ne pas fuir, et tu ne me reverra plus jamais. "

Il marqua une courte pause, intensifiant toujours plus son regard.

" Je suis devenu une copie de ton image... mais pas que. J'ai fais d'autres rencontres qui m'ont tout autant construit que de t'avoir côtoyé, si ce n'est plus. J'ai appris à vivre sans toi, et quand je commence enfin à être presque totalement guéris de tes conneries, tu reviens et m'oblige à te regarder les yeux dans les yeux à te pardonner ? "

Un rire nerveux le prit, puis il continua :

" Tu peux aller te faire voir Mao ! "

Les mots venaient du coeur. 300 ans s'étaient écoulés depuis leur séparation et Yuusuke avait changé, évolué... Il avait prit un chemin différent de celui de Mao, et n'était plus comme celui que ce dernier avait connut. Il n'avait plus RIEN de l'adolescent qu'il avait connut. Alors il n'avait aucun droit d'ainsi le juger.

Ce type de personnalité n'allait absolument pas à Yuusuke. Mao n'admettait pas qu'il était devenu une pâle copie de lui. C'était mal, ce n'était pas bon pour lui, il devait réagir et ne pas rester comme ça. Ce n'était pas lui, le brun devait avoir oublié comment il était avant. Cette carapace le bouffait plus qu'autre chose. Et le blond désirait retrouver son ancien amant, pas ce truc qui était censé être sa copie. Un long soupire passa ses lèvres alors qu'il l'écoutait parler, fixant son regard plus que noir. Mao se souvenait à ce moment de son regard remplit d'étoiles, ses paroles, son sourire, sa façon de le caresser, de l'embrasser, de lui dire qu'il l'aimait. Tout ça le hantait depuis toutes ses années et maintenant c'était dur de panser une plaie aussi ouverte que celle de Yuusuke. Mais il pouvait toujours essayer.

Ainsi il le laissa déballer ses paroles, dans le fond, Mao savait que le brun tentait de se convaincre de penser la plupart de ses paroles. Il savait qu'il l'avait rendu heureux, lui avait fait goûter au plus beau des bonheurs et qu'il avait passé les plus belles années de sa vie, comme Mao. Ces années en sa compagnie, à l'aimer, à le chérir, le voir sourire, lui parler, le caresser, et même juste le regarder. Il aurait pu continuer durant des années s'il n'était pas devenu si vite un monstre, et s'il avait eut le courage de lui dire. Mais c'était beaucoup trop risqué, bien sûr, et s'il l'avait tué à cause d'une pulsion ? Maintenant qu'il se contrôlait parfaitement, et que son bien aimé un vampire aussi, il pouvait le retrouver et vivre l'éternité à ses côtés.

-Tu mens Yuusuke. Et cette personnalité ne te va absolument pas, tu sais ? Tu mens. C'était les plus belles années que tu ais pu vivre. Arrête de te convaincre autre chose, affronte la réalité comme je t'ai appris à le faire.

Mao s'arrêta un moment soupirant silencieusement pour garder son calme. C'était dur dans ce genre de moment, mais il ne devait pas perdre son sans froid, ce serait mal vue. Il reprit alors:

-Je te connais comme si je t'avais fait Yuusuke. J'ai passé des années à t'apprendre les choses de la vie, à t'apprendre comment être, comment penser. J'ai passé des années à te regarder vivre, à te comprendre, à te détailler, me faire une belle image de toi. A savoir comment tu réagis. Il faut l'admettre, je suis celui qui te connais le mieux dans ce monde, c'est triste pour toi, mais c'est ainsi.

Pour ce qui était de la souffrance, le blond se dirait rien. Que ce soit sur celle de son bien aimé ou sur la sienne. Le vampire avait souffert lui aussi même si on ne le voyait pas. Mais il savait parfaitement ô combien son amant avait pu souffrir par sa faute. Mais c'était plus pour le protéger qu'autre chose, vraiment. Yuusuke devait le regarder dans les yeux, Mao ne voulait pas qu'il se cache derrière ces vers teinté, sinon il ne pourrait pas voir la vérité à défaut de l'entendre. Alors s'il était pas content, c'était pareil. Et il le tenait suffisamment bien pour pas qu'il s'échappe, ils avaient pas finit.

-Il faut que tu te calme maintenant. Je sais que tu as mal. Je sais que tu souffres. Je sais que j'aurai pu prendre moins de temps pour te retrouver. Mais je faisais de mon mieux au lieu de pourrir dans mon coin. Et tu devrais tenter de te demander pourquoi je suis parti, pourquoi alors que je t'aimais, et que je t'aime toujours du plus profond de mon coeur. Tu ne penses pas que je cherchais ta sécurité ? Ton bien ? Et malheureusement, souvent, quand on veut le bien d'une personne, on la faut aussi souffrir. Mais un jour on finit toujours pas se rattraper.

Yuusuke n'était pas d'accord avec Mao ; il ne voulait de toute manière plus entendre de mots sortirent de sa bouche. Il ne croirait rien. Rien. Il était borné, et ce parce que Mao ne voulait lui-même pas comprendre. L'un comme l'autre restait enfermé dans leur idées, alors il était impossible pour eux de communiquer normalement. Pour cela, ils leur faudraient du recule... de la reflexion : ce qu'ils ne pouvaient pas avoir en ce moment, puisqu'ils étaient tout deux autant surprit l'un que l'autre.

Le plus jeune qui avait cessé de se débattre aurait tout de même désirer pouvoir se relever... Au moins se relever, même s'il ne pouvait pas s'enfuir. Cette position était bien trop inconfortable, et avoir Mao aussi proche de lui ne lui convenait absolument pas. Il ne voulait pas tenter son corps... Surtout pas ! De toute manière, il ne ressentait pour le moment que de la haine envers lui, son amour étant mit de côté à cause de Mao qui tentait de le soumettre. Yuusuke ne serait plus son chien ! Il fallait que son ancien amant le comprenne s'il voulait réellement pouvoir le voir de nouveau. Dans les yeux de Yuusuke ne résidait alors plus aucune tendresse, plus aucun amour... Juste de la rancoeur. Une rancoeur infini.

" Je me fou des raisons pour lesquelles tu m'as laissé... Tu avais trois cent cinquante ans pour me retrouver, et tu n'y ais même pas parvenu ! Tu n'as même pas risquer ta vie pour moi, alors tu peux garder tes sentiments pour toi ! "

Certes, ainsi Mao n'était pas mort, et n'avait prit aucun risque... mais s'il l'avait vraiment aimé, n'aurait-il pas dût justement tout de même tenter sa chance ? L'envie de le retrouver aurait dût être beaucoup plus forte que la peur de mourir.

" De plus... Tu te met le doigt dans l'oeil, et jusqu'au coude si tu crois que cinq années à peine de vie avec toi peuvent rivaliser avec les centaines d'années que j'ai passé au côté de Daisuke ! Tu pense vraiment que ces années ont été les plus déterminantes dans ma vie ? Bien sûr que non ! J'ai beaucoup plus apprit après ta disparition que de ce que tu m'avais enseigné ! Je ne renis pas ce que tu as fais pour moi... Ca restera certes toujours au plus profond de mon coeur, et de mon âme... mais depuis, j'ai changé. Je suis devenu plus fort, j'ai affimer ma personnalité. "

Il soupira, puis baissa la tête.

" Alors ne t'acharne pas, et laisse-moi partir. Là, je n'ais pas envie de te voir... Pas alors que je viens juste d'apprendre que tu étais encore vivant. Si tu veux vraiment que je puisse tenter de te comprendre, il ne sert à rien de discuter alors que je suis en colère ! "

Yuusuke était bien conscient que son amertume et son énervement le faisait penser différement de d'habitude.

Mao voyait très bien qu'il était impossible d'avoir une conversation normal avec Yuusuke en ce moment même. Même le blond commençait à perdre ses moyens à cause de tout ça. Sa rencontre avec lui, le retrouver, le voir, le toucher, c'était beaucoup après tant d'années. Et tout deux ne pourraient être d'accord sur quoique ce soit alors autant couper court et s'arrêter là pour aujourd'hui. Le vieux vampire reviendrait le voir, sachant maintenant qui il était et où le trouver de toute manière.

Ses paroles étaient néanmoins blessante. Mao ne voulait pas comprendre, ne voulait pas entendre ça. Daisuke. Qu'est ce qu'il avait fait avec cet homme pendant toutes ses années ? Leur lien ? Il était plus fort que le leur maintenant ? Le coeur du blond se brisait encore plus, et il fallait qu'il parte avant que les larmes ne montent trop vite. Il ne voulait pas pleurer face à lui. Il espérait juste mal comprendre, mais malheureusement ça allait tourner dans sa tête encore et encore, et ce pendant un long moment, jusqu'à l'entendre de la propre bouche de son ancien amant, et encore, ça le boufferait pour toujours. Savoir que le seul homme qu'on ait su aimé en aimait un autre, ou préférait, c'était assez dur. Mao refusait de le croire, il fermait son esprit pour ne pas y penser, il y penserait plus tard.

-On va arrêter là pour aujourd'hui. C'est mieux, autant pour toi que pour moi. On est encore trop choqué de s'être retrouvé. Il faut que l'on réfléchisse chacun de son côté, surtout toi. Que tu penses à tout ça, après on pourra avoir une discussion assez normal.

Dans cet état il n'aurait rien du brun. Bon il lui avait cassé ses lunettes mais c'est pas grave, il fermerait les yeux pour rentrer au manoir. Sur ce, le blond se redressa lentement libérant ainsi Yuusuke. Mao refusait d'avoir tort ou ne pas pouvoir le dominer un minimum, alors il attendrait qu'il soit calmé pour pouvoir lui parler, en espérant que ça redevienne comme avant. Le vieux vampire tourna les alors les talons et resta un ainsi un petit moment respirant longuement et lentement.

-On se reverra assez vite, j'attendrai un petit peu, le temps que tu te calmes, et je reviendrai te voir, pour qu'on ait une discussion sérieuse et posé.

Après quoi Mao reprit son chemin, vers son repaire. Du boulot l'attendait, autant s'enfouir dedans pour ne pas penser à ça. Ca allait être dur, trop dur. Au pire il irait se changer les idées avec un autre. quoi que non. Il n'y arriverait pas. Tant pis, les prochains jours allaient être un désastre pour son coeur, son corps et son esprit. Mais il survivrait, il était obligé.

Quand Mao se dégagea enfin de lui, Yuusuke se releva doucement, écoutant les propos de son ancien amant. Ce dernier avait enfin comprit qu'il ne servait à rien de s'acharner, et décida qu'il était temps pour lui de s'en aller. Il annonça cependant tout de même à Yuusuke qu'il reviendrait bien vite prendre de ses nouvelles. Le second des Eien n'était pas contre... Ils pourraient ainsi avoir une conversation plus au calme.

Yuusuke le laissa alors partir, sans rien ajouter puis rabattit la capuche de sa veste sur sa tête, cachant ainsi son visage et repartant lui aussi... Direction le manoir, pour tenter de retrouver du calme dans sa chambre, seul avec lui-même.