Tu m'as trahis ! [Ryo]

Emiru se colla mieux contre lui, et acquiesça, gardant sa tête contre l'épaule de Ryo. Il ne voulait pas qu'il le voit ainsi, son visage déformé par la tristesse. Il n'aimait pas quand il n'allait pas bien... Il n'aimait pas non plus le montrer, même s'il avait voulut partager ses autres facettes avec Ryo par l'esprit, c'était autre chose de le faire dans la réalité. Il agrippa plus fortement le pan de sa chemise, avant de finalement venir enrouler ses bras autour de son cou, pour y enfouir plus aisément son visage, et venir coller ses lèvres sur la peau de ce dernier, délicatement, très tendrement... Il ne savait pas quoi dire, alors il s'exprimait par de petit geste : car si Emiru savait sortir toutes les betises du monde, ça lui était impossible de véritablement parler lorsqu'il n'était pas au meilleure de sa forme.

Ah, Emiru était si triste, Ryo avait l'impression que son coeur avait décidé de fonctionner le temps de se serrer pour le faire souffrir aussi. Il n'aurait pas pensé que cette annonce allait tellement peiner le médecin. Non, il ne s'en serait absolument pas douté. Il n'aimait pas ça... pas du tout.
Le médecin ne disait rien, se contentant de venir déposer un baiser dans son cou en le serrant toujours aussi fort. Notre vampire avait l'impression que ses forces le quittait au fur et à mesure que l'humain exprimait la tristesse qu'il ressentait.

"Eh, tu sais, je vais revenir hein..." Tenta-t-il de le rassurer. "Et en un seul morceau en plus. Il est pas prêt d'arriver, le jour où j'aurai besoin de toi pour me soigner..."

Il fit se reculer Emiru pour venir l'embrasser doucement. Fallait vite que l'humain se reprenne parce que, là, c'était pas simple de se battre contre l'envie de rester et de refiler la mission à quelqu'un d'autre. Pourtant, il avait bien l'intention de s'éloigner! Parce que ce qu'il faisait là, tout de suite, ne faisait que le perturber un peu plus.

Emiru réfléchit aux paroles que venait de lui dire Ryo, et se rendit compte que sa réaction était un peu excessive, quand même... mais il ne pouvait pas s'en empêcher, il était comme ça : sans mesure, et puis s'était tout ! Sauf que là, il venait de s'en rendre compte, alors il fit un effort pour calmer son petit coeur qui battait tout vite en son sein, et il répondit au baiser avec envie et douceur. Il glissa une main dans les cheveux de Ryo, adorant faire ce geste là : en plus, ça le rassurait. Quand leur bouches se séparèrent, il demeura accroché à lui, et demanda :

" Tu pars loin ? Tu reviens quand environ ? "

Au moins qu'il sache cela, quand même. Il savait que Ryo ne lui en dirait pas beaucoup, de toute manière.

Emiru se reprit, apparemment, répondant au baiser avant de lui poser les questions que Ryo attendait. Même si il l'avait sut il n'aurait pas pu en parler à l'humain. Il ne lui avait même jamais avoué qu'en réalité il n'était pas un rebelle. Toujours la même raison. Le moindre vampire qui viendrait s'en prendre à Emiru pourrait facilement lire dans son esprit même contre son gré. Il ne pouvait rien lui dire. Rien du tout. Quelque part, c'était frustrant, et il s'en voulait un peu.

"Je ne sais pas... Ce n'est même pas que je ne veux pas t'en parler. J'aimerai au moins te donner un temps, mais j'en sais rien du tout."

Une semaine, un mois, deux, un an? Non, quand même pas un an. Ce serait beaucoup trop un an.

Emiru n'était pas vraiment rassurer de cela, ça voulait dire que Ryo pouvait revenir tout et n'importe quand... Dans très peu de temps autant que dans des jours et des jours, voir des mois et des mois. Il ne se sentait pas mieux, du coup... Il s'était accroché à Ryo, à sa présence régulière à ses côtés, à ses habitudes, à son visage neutre mais expressif, à sa voix grave et assuré, à ses grandes mains posées sur lui... et malgré tout, à ses lèvres sur les siennes. C'était étrange de constaté cela, mais s'était vrai. Ryo était important pour lui, et il ne voulait pas le quitter trop longtemps, mais il n'avait pas le choix alors il demanda, comme cadeau de réconfort :

" tu me ramènera un souvenir de là où tu vas, hein ? "

Ouais bon, il y allait pas pour du tourisme, mais s'était les idées saugrenues de Emiru, aussi !

Rien que l'idée de passer tout ce temps dans une forêt à chercher une sorcière le fatiguait à l'avance! Mais cela le changerait de ce qu'il faisait depuis quelques temps. Ryo avait finalement coupé sa connexion avec les pensées d'Emiru, il n'avait plus à les lire. L'humain lui demanda s'il pourrait lui ramener un souvenir de là où il venait... eh....

"Euh... Oui, je vais te trouver ça."

Un souvenir d'une forêt ça n'allait pas être génial. Mais il trouverait, et puis si ça permettait à Emiru de s'assurer qu'il reviendrait pour lui donner son souvenir...

"C'est promis, je te ramènerai quelque chose de là-bas!"

Voilà, il l'avait promit, il était obligé de tenir sa promesse maintenant. Et dans le fond, ça le forcerait à retourner voir l'humain... Quelle que soit la conclusion sur ses sentiments, il ne pourrait pas fuir.

Emiru lui vola un autre petit baiser, et se blottit tout bien contre son torse, continuant de jouer avec ses cheveux. Son autre main vint caresser la joue fraîche de Ryo du bout de ses doigts. Il avait le regard perdu dans le vide, sur le visage du vampire, et réfléchissait à ce qu'ils allaient bien pouvoir faire avant de se quitter... mais il était tard, vraiment tard, et Emiru commençait à se sentir beaucoup trop fatigué. Il passait ses journées à tenter de faire quelque chose, et donc, à bouger... Seulement avec son plâtre, se porter devenait une tâche plutôt sportif... du coup, il se fatiguait plus vite. Il fallait vraiment qu'il dorme, et rien que sa bouche le lui indiqua : il baillait - et ses yeux papillonnaient.

" fatigué... " soupira t-il, déçu de ne pas tenir autant que Ryo.

Il était vraiment, vraiment trop mignon! Ryo replaça une mèche de cheveux d'Emiru qui baillait en disant qu'il était fatigué. Normal, il était très tard. Ou plutôt très tôt. Le vampire se releva donc en prenant son cadet dans ses bras à nouveau.

"Au dodo, alors."

Il fit donc le chemin inverse et cette fois passa par la porte pour pouvoir porter le médecin jusqu'à sa chambre. il avait déjà beaucoup trop bougé avec l'état de sa jambe ce n'était pas le moment de le faire trop travaillé dessus. En plus, il était fatigué, ça ne l'aiderait pas.

"Tu as besoin de quelque chose avant de dormir?"

Dans un sens, quand Emiru dormirait lui, il partirait, alors, dans le fond... Il voulait rester encore un peu.

Emiru ne protesta pas, bien trop fatigué pour dire quoi que ce soit. Ce n'était de toute manière pas désagréable du tout de se faire traiter de la sorte, loin de là, c'était même plus qu'appréciable. Une fois dans le lit, il retira ses vêtements jusqu'au dernier pour s'emmitoufler sous sa couette, et ne laisser dépasser que sa tête. Il se cala bien sa tête sur l'oreiller, et répondit de suite à Ryo :

" un câlin. "

Il lui ouvrit ses bras, et attendit que le vampire vienne y prendre place : c'était bien la moindre des choses qu'il pouvait faire pour lui, avant qu'il ne se quitte.

Il voulait un câlin. Bon, ce n'était pas trop compliqué ça. Ryo vint donc s'installer à côté d'Emiru avant de le prendre dans ses bras, laissant une main aller dans ses cheveux pour les caresser doucement.
Il se demandait déjà ce qu'il allait ramener à Emiru d'un tel voyage. Si jamais il trouvait la sorcière, peut être qu'il pourrait lui demander quelque chose. N'importe quoi. Un souvenir, ça pouvait être n'importe quoi non? Ca aurait été plus simple si il était carrément en route pour une ville ou un autre pays! M'enfin, il savait pas non plus ce qui l'attendait...

Emiru se délectait des caresses que lui donnait Ryo dans ses cheveux, s'étant bien mit contre lui lorsqu'il l'avait prit dans ses bras. Il se laissa bercer doucement et chercha le visage de Ryo de ses lèvres avant de l'embrasser sur la joue, puis sur la bouche, doucement et de manière chaste. Il reposa ensuite sa tête sur l'oreiller et murmura :

" Bonne nuit mon petit vampire. "

Et il se laissa mener jusqu'au pays des rêves, étant bien trop fatigué pour résister au sommeil... même malgré l’inquiétude qui le rongeait un peu.