Douce nuit ♥ [ Hazuki ]

Ryoga avait dû s'occuper le reste de la nuit avant de se rendre dans la chambre de son père. Du coup, il avait pris un bouquin et s'était plongé dedans. Un bon roman d'aventure comme il les aimait. Ca lui laissait le temps de s'évader un peu de ses fonctions et puis bon, Hazuki devait travailler, alors il ne pouvait pas non plus entraver son boulot. Il savait ce que c'était puisqu'il était quasiment l'exécuteur direct des ordres du chef des rebelles. Cependant, il avait certainement besoin de réfléchir seul, alors il comprenait parfaitement son isolement. Mais avec le bouquin qu'il avait dans les mains, le temps passait bien plus vite.

Ce n'est que quand il se sentit fatigué, qu'il comprit que le jour commençait à se lever. Il marqua donc sa page et se redressa pour s'étirer dans un premier temps et faire craquer ses os. Ca faisait du bien ! Ryoga coupa ensuite les lumières de ses appartements avant de sortir de là. Il avait vu Suzune rentrer à la maison et aller se coucher. Il l'avait embrasser comme un père. Normal non ?
En tout les cas, il se rendit dans la chambre de son père pour passer la nuit avec lui. Un sourire aux lèvres, il avait déjà fermé ses "devoirs" pour se consacrer à son fils et son sommeil. Tant mieux, Ryoga n'avait pas eu à le forcer d'arrêter son travail.

A présent, il était en boxer dans les draps de Hazuki. Un long soupir d'aise avait passé ses lèvres sans le cacher. Le blond vint alors se coller au corps du brun pour le câliner un peu avant qu'il ne s'endorme comme un loir. De plus, Ryoga avait le sommeil lourd et aimait beaucoup dormir. Pas facile de le réveiller et même de le sortir du lit ! Il faudrait du courage à quiconque pour qu'il pose le pied au sol ou alors... Il faudrait que ce soit vraiment grave !

Hazuki avait longuement travaillé, et efficacement. Il avait réussit à finir le tout bien avant que son fils arrive, ce qui lui avait permit de pouvoir prendre un long bain pour se détendre, et ainsi être parfaitement prêt lorsque ce dernier arriverait. Il s'était contenté d'enfiler un boxer après s'être lavé, et c'était lorsqu'il sortait à peine de la salle de bain que Ryoga arriva dans la chambre. Il l’accueillit comme à son habitude, avec tendresse, et le laissa faire à sa guise, le rejoignant au lit lorsqu'il fut glissé sous les draps. Il accepta sans soucis, et avec plaisir même, le corps de son fils adoré contre lui, passant ses bras autour de sa taille pour qu'il puisse s'y blottir. S'il y avait bien un moment où ils étaient au plus proche, c'était celui là, lorsqu'ils se permettaient de dormir l'un avec l'autre, l'un contre l'autre, et d'ainsi partager une nuit sereine, et rassérénant.

Néanmoins, même si la plupart du temps, Hazuki réussissait à dormir convenablement en la présence de Ryoga, il lui arrivait de faire encore des cauchemar... Ses démons ne le laissant pas toujours en paix lorsque son fils était là. C'était une de ces nuits. Alors qu'ils avaient tout deux fermés les yeux depuis plus d'une heure, des visions terrorisante vinrent à l'esprit du chef des rebelles, dans son sommeil, le faisant instinctivement paniqué. Il commença alors à bouger dans le lit, avec rapidité, et laissant parfois échapper des gémissements de peur. Il ne se contrôlait pas, ne se rendant pas compte qu'il n'était en réalité qu'entrain de rêver. Ses démons lui paraissaient si réel... et lui faisait tellement peur... Des massacres emplissaient son esprit, des meurtre... Le meurtre de Ryoga, souvent... Chose impensable pour le vampire, et tellement horrifiant. Il se tournait, et se retournait alors dans le lit, donnant parfois des coups à son fils, sans pour autant s'en rendre compte... Il n'arrivait à sortir de cet horrible songe.

Hazuki l'avait accueilli comme à son habitude, bien qu'il sortait tout juste de la douche. Maintenant en petite tenue, il était l'heure d'aller dormir pour les deux vampires. A priori, le brun avait pas mal bossé, alors il avait le droit à son repos bien mérité. Bien blottit contre lui, le plus jeune des deux vampires s'endormit bien vite, se coupant totalement du monde.

Le blond dormait comme une pierre et comme dit précédemment, il faudrait que le ciel lui tombe sur la tête pour qu'il se réveille avant qu'il ne soit l'heure. Du coup, durant les premières minutes, il n'avait pas entendu ni sentit de mouvements tout proche de lui. Ryoga était loin de se douter que son père était en plein cauchemar. Lui-même ne rêvait jamais, alors que son pauvre père n'avait pas cette chance.
Cependant, les importants mouvements et autres coups qu'il pouvait recevoir de la part de son père le firent ouvrir l'oeil avant qu'il ne constate l'état de son père. Maintenant, le plus compliqué... Fallait le réveiller, qu'il revienne à la réalité, parce que l'entendre gémir et chouiner, c'était pas vraiment sa tasse de thé. Ryoga se redressa vite et plaqua Hazuki contre le matelas pour ne plus qu'il bouge. Comme à son habitude, il le chevaucha pour bien le maintenir et éviter ainsi qu'il ne bouge de trop. Ses deux mains se posèrent sur son visage, caressant doucement ses joues, puis, il l'appela dans son sommeil :

- Hazuki... Hazuki, réveille toi !

En règle général, il n'aimait pas trop les crises de son père, ça n'annonçait rien de bon...

Hazuki était totalement immergé dans son esprit, vivant dans ses songes plutôt traumatisant, n'arrivant pas à s'en sortir seul. Il lui fallait l'aide de quelqu'un... Non... Pas de n'importe qui, mais l'aide de Ryoga. Son fils n'était pas toujours là pour l'en sortir, mais cette fois-ci, par chance, il était présent à ses côtés. Bougeant toujours plus, il se sentit soudainement immobilisé... Dans son rêve, cela se retranscrit par une perte de mouvement, une obligation de regarder la scène se déroulant sous ses yeux sans pouvoir rien faire... puis une voix... la voix de Ryoga, douce, et tendre, quoi qu'un peu inquiète, atteignit son cauchemar... Elle lui paraissait lointaine, et il eu un mal fois à distinguer la réalité du rêve, durant deux ou trois minutes... La voix continuait de parler, et il comprit alors que les images défilant devant lui n'était pas réelles, qu'elles n'étaient que le fruit de son imagination, et que la voix qui l'appelait à sortir d'ici, était quant à elle bien en vie, bien ancré dans la réalité. Néanmoins, ce fut avec violence qu'il sortit de son rêve, se redressant si vite qu'il s'en cogna le front à celui de son fils. La douleur rapidement passé, il pu alors constater la situation dans laquelle il se trouvait... Ryoga... était en vie... Ce n'était vraiment... vraiment qu'un cauchemar... Il ne mourrait pas, il resterait avec lui... toujours... pour l'éternité.

Soudainement, Hazuki entoura alors le corps de son fils de ses bras protecteur, son front toujours contre le sien, des larmes coulèrent de ses yeux... Des larmes de sang, des larmes fatiguée de toujours avoir peur, mais des larmes de soulagement aussi, parce que son fils était toujours là, avec lui, qu'il n'était pas près de mourir. Ses sanglots redoublèrent, il se sentait si faible... mais il se laissait aller, parce que c'était face à Ryoga... Puis il fut brusquement prit d'une énorme culpabilité... cette nuit avec son fils... Elle n'aurait pas dût se dérouler ainsi... Elle aurait dût être calme, reposante... Il avait tout gâché. Heureusement, il savait parfaitement que son fils ne lui en tiendrait pas compte. Alors il resserra son étreinte, calmant ses larmes. Il devait se reprendre, parce que tout allait bien... tout allait bien !

Son père devait sentir sa présence auprès de lui parce qu'il s'arrêta bien vite de bouger. Cependant, c'était loin d'être gagné. Il voyait encore son visage apeuré et ses yeux qui bougeaient sous ses paupières. C'était assez impressionnant à voir, mais, il avait plus ou moins l'habitude. Ryoga était toujours là pour le réveiller et le ramener à la réalité. Le blond continuait de l'appeler dans son sommeil, il fallait absolument qu'il se réveille, qu'il chasse ses rêves affreux de son esprits. Ca serait compliqué pour Hazuki, mais bon, il serait là pour lui faire penser à autre chose. Le plus jeune n'aimait pas vraiment ça.

Finalement, Hazuki sortit de son cauchemar, se redressant tellement vite que Ryoga n'a rien vu venir. Un coup sur le front laissant échappé un gémissement de douleur, mais ce n'était pas bien grave, il était revenu à la réalité et le choc en était le témoin. Un peu perdu, il laissa le brun reprendre ses esprits avant qu'il ne sente son étreinte autour de lui. Ryoga passa ses bras autour de son corps bien rapidement, le serrant contre lui et le câlinant pour qu'il se calme lentement.

- Chuuuu... Je suis là...

Ses doigts passèrent dans ses cheveux corbeau. Il fallait apaiser son esprit maintenant. Ryoga continuait ses caresses le temps que ses larmes se calment. Il prenait son temps, ce n'était pas grave. Parce qu'avec sa crise, le blond n'était pas prêt de se rendormir tout de suite et puis, il ne voulait pas non plus lui demander de raconter. Il savait très bien que lui demander de raconter ça n'était pas la chose à faire. Toujours très doux, il continuait ses caresses et autres massages sur sa tête. Il attendait que ça passe, montrant qu'il était là pour lui.

Petit à petit, les tremblement de son corps se calmèrent, et ses sanglots devinrent silence, ses larmes cessant de couler de ses yeux fatigués. Fatigué, oui, et pourtant il serait bien difficile pour lui de se rendormir désormais, car trop d'images mauvaises défilaient dans sa tête. Il restait ainsi contre Ryoga pour calmer son esprit, maintenant qu'il avait calmer son corps, et cette étreinte l'aidait énormément. Il mit un certain temps avant de desserrer ses bras, relâchant légèrement son emprise pour que son corps tout entier se détende, et que ses muscles se relâchent. Puis lorsque quelques minutes furent écoulées, Hazuki rouvrit ses paupières pour plonger ses orbes désolées dans celles de son fils, juste en face de lui, à quelques centimètres à peine, et lui adresser par le regard la plus plate des excuses. Il s'en voulait vraiment... même si c'était inutile de continuer de s’apitoyer... Cette crise n'était pas la première, et sûrement pas la dernière, alors à quoi bon se confondre en excuse à chaque fois? Ce n'était... pas totalement de sa faute.

Hazuki lâcha Ryoga du regard, et vint frotter tel un petit animal blessé, sa joue contre la sienne, délicatement, avec une tendresse infinie. Il enfouit de ce fait sa tête dans son cou, humant l'odeur de ses cheveux qui sentaient encore le shampoing. Puis ses lèvres se posèrent sur son épaule, en un rapide, et chaste baiser, avant d'être remplacées par son front. Ainsi, le plus vieux se tenait avachit contre son fils, et il se sentait bien.

Le blond sentait les tremblement de son père passer petit à petit. Mais, ce n'était pas pour autant que Ryoga arrêterait ses caresses et autres marques d'affection. Non. Hazuki avait besoin de lui durant ses moments là de toute manière et toujours, il répondrait présent. Bien entendu, le plus jeune restait à sa disposition, à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. Ses sanglots se calmaient petit à petit et finalement, il put voir les yeux noirs de son chef s'ancrer dans les siens. Hazuki s'excusait, mais il savait très bien qu'il ne lui en voulait pas. Ce n'était pas de sa faute. Alors il fallait qu'il arrête de culpabiliser. De toute façon, Ryoga avait un regard doux et tout à fait compréhensif avec la situation. Un fin sourire montrait qu'il n'avait rien à se reprocher. Sa maladie le suivait malgré tout et le blond l'avait accepté tel qu'il était. Alors pas besoin d'excuses. Pas besoin qu'il se morfonde encore plus. Il fallait qu'il soit fort et surmonte cette nouvelle crise. Tout comme les autres fois. Le plus jeune savait que ce n'était pas la première, ni la dernière et à chaque fois qu'il aurait besoin de soutien, il serait là. Tout simplement. Il n'y avait rien d'autre à comprendre, ni même à ajouter.

Quelques instants plus tard, le brun bougea tout contre lui. Sa joue se frotta à la sienne, un animal cherchant à montrer son affection pour son maitre. Ryoga trouvait ça adorable, surtout que ça venait de son père. D'ailleurs, le blond lui rendit tout simplement sa caresse alors qu'il sentit ses lèvres se poser sur son épaule puis son front. Le blond gardait sa main dans les cheveux ébènes de Hazuki, grattouillant gentiment sa tête pour l'apaiser un peu plus. De légères papouilles, histoire de bien le calmer. Ses lèvres rejoignirent sa main et il l'embrassa le sommet de son crâne quelques fois. Le calme de la pièce apaisait certainement le brun, alors Ryoga restait tout simplement silencieux. Il attendrait que son père parle en premier. Là, il restait avec lui, le câlinant tendrement pour lui faire oublier cette vilaine crise.

Hazuki finit par calmer totalement son corps, bien que son esprit restait encore entre deux mondes. Il avait toujours une certaine difficulté à évacuer ses peurs, une fois éveiller, et ce n'était pas vraiment pratique pour se rendormir. Non, il lui faudrait autre chose pour se libérer totalement les pensées, et ainsi pouvoir finir sa nuit... Et que Ryoga puisse aussi finir la sienne. Alors il se décida à se reprendre en main comme il se le devait, et se redressa légèrement, faisant de nouveau face à son fils, pour finalement embrasser délicatement sa joue. Un sourire triste s'étira au coin de ses lèvres, et il lui proposa d'une voix faible :

" Tu me laisserais te dessiner ? Ça me détendrais... "

C'était l'une de ses passions, et une passion bien utile dans ce genre de moment. Cela permettait d'oublier bien des choses, de faire abstraction de tout le reste tout en se focalisant sur une seule, et unique chose, sur un seul but. Il pourrait de cette manière plus rapidement retrouver le calme dans son esprit, et leur donner le loisir à tout les deux de replonger dans le sommeil... Mais pour cela, il fallait que Ryoga accepte, ce dont Hazuki ne doutait pas une seconde. Son fils avait toujours tout fait pour le rendre heureux, mais aussi, et surtout, pour l'aider comme il le pouvait. Il ne refusait jamais une solution donnée après une crise, pour qu'il puisse retrouver un peu de sérénité. Néanmoins, Hazuki ne l'avait jamais dessiné lui... et encore moins dans cette tenue. Peut-être que cela gênerait-il Ryoga ? C'était pour cela, surtout, qu'il demandait la permission.

Le plus jeune des deux vampires continuait de câliner son père. Il devait absolument se calmer et apaiser son esprit de toutes ses choses horribles qu'il avait bien pu voir. Ces cauchemars à répétition qui effrayait Hazuki. Cette maladie ne pourrait que le tuer un de ces jours, et ça, pas question ! Jamais il la laisserait lui enlever son créateur ! Toujours les mains dans ses cheveux, Ryoga lui massait la tête et lui bisouillait parfait les cheveux quand ça lui chantait jusqu'à ce que finalement, il se redresse, esquissant un tout petit sourire à son fils. Un baiser sur sa joue le fit sourire tendrement et il le fixa alors qu'il lui demandait quelque chose d'assez inhabituel pour lui. Le dessiner ? Le blond le fixa un moment, mais si ça le détendait, il n'allait pas dire non, forcément.

- Oui, si tu veux. Autant que tu fasses quelque chose qui te détende.

Lui répondit doucement Ryoga. Un sourire un peu plus franc. Il le laisserait faire. Certes, sa tenue n'était pas vraiment décente, mais il n'avait pas la force de se rhabiller pour ça.

- Je reste dans cette tenue ? Ca te va ?

Il préféra demander. Ce ne le gênait pas plus que ça. Hazuki l'avait certainement déjà vu nu, alors en boxer, c'était pas bien grave. Il vit donc alors bouger dans la pièce pour récupérer son matériel pour pouvoir faire ce qu'il souhaitait. Ryoga attendait simplement sa réponse, bien que ça lui semblait évident...

Hazuki fut véritablement soulagé d'entendre la réponse de son fils. Il avait eu quelques secondes peur que ce dernier n'accepte pas... ce qu'il aurait très bien pu comprendre, et surtout, ce qu'il aurait accepté sans broncher. Qu'importe les demandes que pouvaient lui faire Ryoga, il les accepterait toujours, pour son bien, pour son bonheur, son plaisir. Il ferrait tout pour lui, se plierait s'il le fallait.

" Merci... " souffla alors Hazuki, embrassant une énième fois sa joue avant de se lever.

Il arpenta alors la pièce à la recherche de son matériel : un vieux calepin à dessin, son fusain, et un petit chiffon pour retirer l’excès de poudre. Cela faisait un petit moment qu'il n'y avait pas touché ; depuis son arrivé à la tête des rebelles, en réalité, et il ne savait plus où il avait bien pu laisser tout cela. Néanmoins, il ne lui fallut pas vraiment longtemps pour trouver finalement, mettant la main dessus alors que Ryoga le questionnait.

" Si ça ne te dérange pas. " affirma t-il alors.

Hazuki n'avait en réalité pas le courage d'attendre que Ryoga se rhabille, ou même se coiffe, pour commencer à dessiner. Il en avait besoin ici, et surtout, maintenant, et pas dans cinq minutes de plus. N'attendant pas la réponse de son fils, il s'installa d'ailleurs de nouveau en face de lui, mais à une plus grande distance, et ouvrit son carnet, tournant les pages pour en trouver une vierge.

Le blond refusait jamais rien à son père, surtout après qu'il soit sorti d'une crise comme celle là. Il préférait lui accorder tout ce qu'il voulait que le contrarier et le rendre ainsi tout triste. C'était pas son genre et puis bon, poser pour son père, ça restait tout de même un honneur qu'il ne pouvait refuser. Et puis... Il eut le droit à un autre bisou, alors il n'avait pas à se plaindre ! Ca faisait doucement sourire Ryoga. Cependant, c'était bien la première fois qu'il poserait dans cette tenue et il avait demandé à Hazuki si ça ne le dérangeait pas, question qui lui fut retournée. Non. Mais, il ne savait pas quelle position adopter en réalité.

Du coup, il le regarda s'affairer à chercher son matériel avant qu'il ne s'installe un peu plus loin, histoire d'avoir une vue d'ensemble sur le corps du plus jeune. Un peu gêné tout de même, il ne savait vraiment pas dans quelle position se mettre, aussi, il se dit que rester tout naturel sur le lit conviendrait parfaitement à l'artiste.
Le blond resta figé, il ne bougeait pas. Il ne fallait pas que Hazuki rate son dessin, il s'en voudrait sinon. Il le regarda alors poser son fusain sur la feuille, le faisant glisser avec habileté. D'où il était, il ne voyait pas ce qu'il était en train de créer, mais, il espérait voir la création une fois terminée. Ainsi, il resta quelques heures sur le lit à garder la pose.

[ Désolée, je ne sais pas quoi raconter d'autre >< ]

Hazuki n'avait pas besoin d'une pose spécifique. Le mieux étant que Ryoga reste tel qu'il était, sans trop en faire, sans chercher à paraître autre qu'il n'était. Hazuki aimait le naturel, ce qui pouvait se voir directement, et non ce qui était caché derrière des milliers d'artifices... petite contradiction pour lui qui se dissimulait derrières tout ses tatouages. En tout cas, en cet instant, son fils était au paroxysme de son naturel... à peine réveiller, les cheveux en batailles, et le regard un peu vitreux. Bien sûr, qu'il soit en sous-vêtement aidait aussi beaucoup, mais cela, Hazuki tentait d'en faire abstraction.... Ce qu'il réussit bien plus aisément à faire qu'il ne le pensait, se plongeant totalement dans sa tâche. Il maniait le fusain avec une dextérité, et une précision à toute épreuve, couchant sur le papier des trait, puis des traits, retirant parfois de son chiffon le trop plein de poudre gâchant tel ou tel courbes, et ajoutant les ombres aux endroits requis. Il ne voyait plus le temps passer, et il passait pourtant bien rapidement... Ryoga avait une patience à toute épreuve, car il n'avait pas une seule fois ronchonné. Hazuki pensa qu'il avait un fils en or, le meilleur de tous... le sien. Il était heureux.

" Ce n'est pas trop difficile ?" questionna t-il alors enfin, inquiet tout de même que Ryoga se fasse aussi silencieux.

Rester dans cette position sans bouger ne devait pas être vraiment agréable... Hazuki s'en voulait un peu, mais puisque Ryoga avait accepté, c'était qu'il était d'accord. Et puis ne restait qu'une demie-heure maximum, le temps qu'il peaufine les détails.

Ryoga ne trouvait rien à redire sur la situation. Il l'avait accepté parce que son père avait besoin de se changer les idées. Qu'il garde la pose comme ça durant quelques heures, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Et puis, il avait une certaine satisfaction à poser pour Hazuki. Il connaissait l'étendu de ses talents et le blond était bien curieux de voir le résultat que pouvait donner ce dessin. Du coup, c'est ce qui le forçait à garder la pose et à ne pas bouger, même s'il commençait à s'engourdir un peu de partout. Il commençait à avoir envie de dormir, n'ayant pas fait sa nuit, ça le fatiguait un peu plus vite, mais, il tenait bon pour que le brun puisse se vider l'esprit, chasser tout ces cauchemars qui le forcent à se réveiller en pleine nuit et qui plus est, le faisait pleurer. D'ailleurs, les larmes de Hazuki avaient un peu coulées sur son épaule, chose qui devait se voir d'ailleurs. Peut-être que ça figurerait sur le dessin de son père, mais ça, il ne pouvait pas l'affirmer.

A la longue, Ryoga se mit à bailler, assez longuement, laissant ainsi entrevoir ses crocs. Quelques secondes après, il entendait la voix de son chef, toujours autant concentré sur son dessin.

- Je commence à m'engourdir et avoir vraiment sommeil, mais je te laisse terminer.

Il lui fit un sourire avant de l'inciter à finir son travail. Il dormirait après. Le blond était résistant, il ne fallait pas trop s'en faire pour lui non plus. Mais, il connaissait Hazuki pour ça.

Ryoga était vraiment une perle rare, à le laisser finir son oeuvre, alors qu'il était sur le point de s'endormir. C'était pour la bonne cause, en effet, mais tout de même ; il était doté d'une certaine patience que beaucoup n'avait pas, et qui manquait grandement en ces temps. Néanmoins, cet effort n'était pas vain, car Hazuki avait vraiment l'esprit libéré désormais. Il ne pensait plus à rien d'autre que ce qu'il faisait, qu'aux traits qu'il agençait sur la feuille, qu'il gommait parfois, qu'il redessinait, puis finissait par laisser ainsi pour en ajouter d'autres, le tout formant un corps : le corps de son fils. Beau, indéniablement beau, et attirant aussi... Finement musclé, magnifiquement bien sculpté, aux courbes fines, et élancées, quoi qu'un peu carré tout de même, il restait un homme. Il semblait à Hazuki qu'il découvrait pour la première fois cette enveloppe charnelle presque totalement nue, qu'il avait pourtant déjà vu bien plus dévêtu que cela. Il n'avait en réalité jamais prêté grande attention à ces détails, ne se fixant sur rien d'autre que sa mission première : le protéger. Jamais il ne s'était aventuré à penser au corps de son fils de cette manière là... D'une manière moins décente que toute les autres fois. D'une manière un peu décadente.

Hazuki se reprit alors, achevant son dessin en tentant d'oublier ce soudain désir caché qui apparaissait petit à petit. Il le fit taire, oubliant avec une petite difficulté tout de même les pensées déviante qu'il venait d'entrevoir pour son fils, avec son fils. Un dernier coup de crayon fut alors donné, son visage n'ayant pas changer d'expression durant tout son cheminement de pensées, bien heureusement... Il aurait été gênant que Ryoga découvre que son père avait enfin remarqué... remarqué que ce corps appelait à autre chose que de simples, et chastes caresses.

" J'ai terminé. " annonça t-il alors.

Il se pencha ensuite vers son fils, embrassant son front, avant de se redresser.

" Merci, tu peux dormir maintenant, tu as l'air vraiment fatigué. "

Et c'était tout à fait normal... Voilà des heures qu'ils s'étaient réveillés, le soleil battait son plein en dehors du repaire, et il était grand temps de laisser le sommeil envahir leurs esprits.

Le blond avait peut-être une patience en or, mais il était réellement en train de dormir debout. Il fallait que son père termine son dessin, alors il luttait pour ne pas s'effondrer sur le matelas du lit de Hazuki. Tout ce que voyait Ryoga, c'était les mouvements que faisait le brun alors qu'il dessinait. Les gestes qu'il adoptait à chaque fois qu'il y avait une imperfection sur la feuille. A voir, c'était fascinant. Le plus jeune des deux vampires aimait à voir travailler un artiste. Et il était d'autant plus admiratif quand il s'agissait de son père. Il l'avait déjà dessiné oui, mais jamais dans cette tenue. Ca lui faisait bizarre, bien que Ryoga soit un peu comme dans un état second.

Finalement, quelques minutes filèrent encore. Le blond sentait que le jour était à son paroxysme et qu'il fallait maintenant que les vampires se mettent à dormir. Ca ne pourrait que leur faire du bien, autant au fils qu'à Hazuki. Lui surtout avait besoin de repos, avec la crise qu'il venait d'avoir et tout, il le fallait. Puis, la voix du chef résonna dans la pièce, laissant le plus jeune soupirer longuement d'aise alors qu'il s'écrasait la tête dans son oreiller après le bisou sur sa joue.

- J'espère que ça va mieux ?

Demanda-t-il en tournant la tête vers Hazuki. Il le regarda ranger ses affaires et revenir au lit ensuite, Ryoga était sur le point de se rendormir profondément. La journée fut longue. Se recouchant tout bien, le blond alla se coller au plus âgé une fois qu'il était revenu dans le lit. Un long soupir et il lui murmura :

- Bonne nuit....

Et pouf, plus personne !

" Ça va, mais je suis aussi fatigué. "

Bien heureusement, ils n'avaient pas d'heure précise pour se lever, bien qu'ils devaient tout de même ne pas traîner au lit toute la nuit. Enfin, aucun travail spécifique à l'extérieur ne les attendait, donc il pouvait très bien rester ici, et se reposer un peu plus que prévu pour ensuite reprendre la mise en place de leurs plans, ce n'était pas un problème.

Hazuki se leva donc, rangeant son matériel là où il l'avait trouvé, et déposant le dessin sur son bureau pour que Ryoga puisse l'observer plus tard, lorsqu'il serait plus en état de se rendre compte des choses environnant. Ça se voyait bien, qu'il ne tenait plus debout. Ses yeux se fermaient tout seul, preuve qu'il était grand temps qu'ils dorment. Le plus vieux revint donc au lit, et laissa son fils se blottir dans ses bras, l'enserrant des siens dans un étau protecteur... Avant de s'endormir, il repensa à ce qui lui était venu en tête alors qu'il le dessinait, et ses mains se mirent alors à caresser les hanches de Ryoga de manière plus délicate, plus sensuel sûrement aussi, que d'habitude. Heureusement bien que son fils était déjà endormit. Il pu alors rapidement se reprendre, oublier cet égarement, et se plonger dans un profond sommeil. Un sommeil où Ryoga ne mourrait pas cette fois-ci... mais où bien d'autres choses peu catholique se déroulait. Que lui arrivait-il donc ? Il n'en savait rien... mais ses rêves étaient bien plus agréable ainsi.

[ FIN ? ]