Ca faisait longtemps... [ Hazuki ]

La nuit commençait à tomber. Ryoga dormait toujours. En gros paresseux, il pouvait se le permettre. Encore une fois, il avait entendu Suzune traversa les couloirs, allant prendre sa douche avant de sortir pour aller chasser. Ce garçon ne passait pas une nuit sans aller manger un peu. Le brun aimait beaucoup le sang, ça, c'était indiscutable. Grognant un peu parce qu'il était réveillé maintenant, il se leva pour aller se laver aussi, autant faire quelque chose, il sortirait peut-être pour aller manger aussi, il avait un petit creux, c'est vrai !

Une bonne douche, le voilà qui s'habillait assez rapidement et toujours avec un minimum de classe avant de se maquiller les yeux et puis hop, direction la sortie de ses appartements pour prendre les tunnels pour sortir du repaire. A mesure qu'il avançait, une odeur de cigarette se faisait sentir. Hazuki devait être dans les parages. Ryoga pensait tout simplement qu'il dormait encore à cette heure ci. Après, il était pas non plus collé à ses pieds 24h/24, il faisait ce qu'il voulait, c'était lui le chef hein ! Un doux sourire sur les lèvres, le blond fit remarquer :

- Je pensais que tu dormais encore Hazuki.

Le plus jeune s'arrêta en face de lui, juste devant l'entrée de leur cachette. Il le regarda un moment avant de se mettre à fixer au dehors. Ca faisait longtemps qu'il avait vu son ami.

La nuit... Un immense vide continu remplit de noir, de noir, et encore de noir. Le sombre qui avale la lumière, et reprend le dessus sur la vie pour laisser dormir les âmes en peines. Le noir qui profile des ombres sur les murs, qui créé des bruits étranges dans les forêt, qui fait craquer le plafond de bois, au dessus de la chambre des enfants. Le noir qui oppresse, qui rend aveugle. Ce noir même qui as rendu Hazuki plus d'une fois fou. Ce noir vil qui le rendait impuissant, qui générait mille et une de ses hallucinations, autant visuelles qu'auditives. Un noir qu'il avait longtemps haï du plus profond de son être, mais qu'il maîtrisait désormais sans grande difficulté. Devenir vampire c'était apprivoiser la nuit, la faire devenir sienne, vivre avec. C'était voir au travers, vivre à l'intérieur, s'imprégner de sa lumineuse sombreur. La nuit était partie intégrante de sa vie, même plus. Elle n'était plus source de peur, ni d'angoisse, mais la gérante de sa vie. Hazuki ne craignait plus la nuit, il craignait désormais le jour. Un rayon de soleil trop important, le bruit des oiseaux qui chantent, l'aveuglement. Sa vie avait prit le sens inverse, mais ses tortures mentales n'avaient fait que se modifier, elles aussi. Elles étaient toujours présentes, toujours. Devenir un être des ténèbres ni avait rien changer, ou presque. Maintenant il avait quelqu'un. Maintenant il avait de quoi occuper son esprit, des buts autre que se délivrer de son terrible asservissement envers lui-même. Mais lorsqu'il était seul, comme maintenant, la nuit bien qu'allié à lui, redevenait son cauchemar premier. Il tremblait, sa cigarette calée entre ses deux doigts, qu'il portait parfois à ses lèvres pour en extraire le tabac, et le laisser s'insinuer dans ses poumons, puis en ressortir calmement. Lui n'était pas calme, il était stressé, anxieux. Pour quelles raisons ? Des raisons imaginaires qui s'entrechoquaient dans son cerveau, et lui rappelait sans cesse que non... même la nuit, était toujours son ennemi. Que le jour lui-même l'avait toujours été. Que la terre entière était liguée contre lui.

Des bruits de pas que seul une oreille vampirique pouvait intercepté. Des bruits de pas qu'il reconnu, entre mille, entre des millier. Il les reconnaîtrait entre tous. Il avait apprit la moindre de ses tonalité, qu'il marche sur de la terre mouillée, sèche, sur des graviers, du sable, avec lenteur, empressement, appréhension. Qu'il marche pied nu, avec des bottes, des rangers, des chaussures ouvertes. Hazuki savait quand Ryoga s'approchait de lui, toujours. Et les idées fugace du vampire s'envolaient alors instantanée pour ne laisser que le plaisir d'apercevoir son visage. Ce visage lumineux qui l'extirpe de l'ombre, sans même s'en rendre compte, et qui lui tend une main invisible, vers son monde. Ce visage qui l’entraîne ailleurs, loin de ses peines, loin de ses peur.

Hazuki porta une fois de plus le tabac à sa bouche, et sourit de manière presque imperceptible. Ryoga avait le regard fuyant, pourquoi ? Cela inquiéta rapidement Hazuki. Il s’inquiétait toujours trop rapidement. Pour jamais grand chose. Déformation maladive.

" Je me réveil à peine.... Tu vas bien ? "

Question banale pour une réponse qui le sera sûrement, mais Hazuki a peur. Peur d'être trop direct, et de demander s'il ne vas pas bien. Peur de le voir répondre que oui. Peur que Ryoga aille mal, toujours.

Ryoga connaissait bien Hazuki. Ca faisait des centaines d'années qu'il vivait à ses côtés. En plus de ça, il savait ce qu'il représentait pour le brun. Le blond connaissait aussi ses troubles mentaux et il était aussi là pour palier à tout ça. Alors effectivement, il ne fut pas étonner de ne voir aucune surprise dans le regard de son chef alors qu'il approchait. Une petite remarque glissée vite fait avant que le plus jeune ne se mette à regarder dehors. Pas qu'il fuyait son regard, il regardait le temps qu'il faisait au dehors. Aussi, quand il se mit à parler, son regard se braqua à nouveau, un sourire tendre sur le visage. Hazuki venait tout juste de se réveiller aussi. Il avait besoin de repos quoi, comme tout le monde en ces lieux, bien qu'ils furent que trop peu. Enfin, Ryoga remarqua un peu d'anxiété dans la voix du brun tandis qu'il lui demandait s'il allait bien.

- Oui, je vais bien, et toi ?

Le vampire blond se rapprocha alors de son ami. Il avait bien vu qu'il tremblait à son arrivé. Son cerveau lui jouait encore des tours. Ce n'était pas très bon, ni très agréable de le voir ainsi. Ryoga savait qu'il n'y pouvait pas grand chose en général, mais il n'aimait pas le voir dans cet état. C'était assez difficile à supporter pour dire vrai. Mais, pour éviter de lui faire penser à tout ça, le bras droit du chef reprit la conversation et dit :

- J'allais chasser... Tu veux venir avec moi ?

Autant lui proposer, ils feraient un brin de causette tout les deux. Ca faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouver seuls pour des moments autre que le travail, ça ne pourrait que leur faire du bien à tout les deux. Toujours ce sourire collé au visage, il lui tapota doucement l'épaule. Ca allait le déstresser aussi ! Comme quoi, il prenait soin de sa santé aussi !

Même si Hazuki avait peur, toujours peur, peut de tout, et de rien, mais peur pour Ryoga surtout, cette peur s'envolait la plupart du temps avec ce genre de sourire. Ce sourire si spécial qu'il pouvait jusqu'à dessiner dans sa tête tellement il en avait imprimé les courbes dans son esprit. Ce sourire salvateur qui redonne confiance en soi, maintenant, juste maintenant, lorsqu'il se trouve en face de vous, lorsqu'il vous est destiné, à vous, juste à vous. C'était impressionnant ce que cela pouvait faire un bien fou de voir ce sourire. Le sourire de Ryoga, de cet être si spécial à ses yeux. Ryoga qui savait parfaitement décelé lorsqu'il ne se portait pas bien, lorsqu'il était dans ses moments de doutes, d'angoisse. Ryoga qui arrivait toujours au bon moment, avec ses petites attentions, toutes petites, mais suffisante, énormément. Avec ses sourires si beau, si franc, avec cet aura envoutante, enivrante. Une aura rassurante, chaleureuse, qui l'englobait tout entier pour le bercer dans un doux cocon moelleux. Hazuki avait l'impression de retourner en enfance, lorsqu'il rejoignait son lit en pleine après-midi, tombant de fatigue parce qu'il n'avait pas dormis depuis une semaine. Ces moments où il s'allongeait entre ses draps, s'enveloppait dedans et y ressentait une chaleur puissante, et revigorante. Puis il dormait des heures, et des heures sans faire le moindre cauchemar, et lorsqu'il se réveillait, sa tête semblait lourde, mais vide, vide. Juste vide. C'était cet effet là que produisait la présence de Ryoga à Hazuki. C'était agréable, parfait.

" Tout vas bien maintenant. "

Parce que tu es là, mais il n'avait pas besoin de le rajouter. Ryoga savait bien que sa présence lui était nécessaire, bien qu'ils ne se voyaient pas tout le temps. Hazuki ne désirait pas l'étouffer, il ne voulait pas le couler avec lui, dans ses moments les plus sombres. Même si Ryoga ne le repoussait jamais, même s'il le soutenait toujours, Hazuki avait apprit à prendre de la distance quand il considérait que son attitude devenait trop dangereuse pour Ryoga.

Hazuki se leva d'un geste leste, jetant par la suite sa cigarette, puis s'avança vers l'autre vampire lorsque la question lui fut posée. Il s'arrêta à quelques centimètres à peine de son fils, et passa une main derrière sa tête. Ses lèvres s'approchèrent de son visage, et se posèrent sur son front, délicatement, tendrement. Puis il répondit de sa voix rauque tout en s'éloignant déjà :

" Allons-y, je commençais à avoir faim. "

Et sans que Ryoga n'ait répondu, parce qu'il savait pertinemment qu'il le suivrait, il s'élança au dehors pour pénétrer dans les bois, et chercher de quoi se nourrir. Le sang les appelaient.

Hazuki était une personne très spéciale pour Ryoga. Dans le passé, il lui avait sauvé la vie et d'après les dires de son créateurs, les rôles se sont inversés. C'était lui, qui, tous les jours, le sauvait de sa folie. Oh oui, le blond avait déjà eu à faire à ses troubles mentaux parfois très violents. Cependant, il ne l'abandonnait jamais, il n'en avait pas le droit et surtout pas l'envie. Il était son chef, son ami, son créateur, son père. Ryoga ne pouvait pas le laisser tomber, même si parfois, c'était difficile à supporter. Maintenant habitué à tout ça, il savait quels mots il fallait employer dans ce genre de moments, quels gestes il adoptait. Le plus jeune des deux vampires le connaissait mieux que quiconque, qu'il le mette à l'épreuve ! Enfin, personne n'avait le droit de dire du mal de lui ou même de le blesser. Le blond n'était peut-être pas toujours à ses côtés, mais quand quelque chose n'allait pas, c'était le premier à être sur les lieux !

Mais bref... Ryoga se retrouvait donc en compagnie de son chef pour un peu d'intimité. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas pris soin de lui, alors il allait y remédier, il en avait très envie. Et puis, il allait mieux. C'était le genre de mots qui faisaient toujours sourire le plus jeune. Sa présence près de lui faisait toujours l'effet d'un calmant et Hazuki se sentait tout de suite mieux. Souriant donc à son créateur, il le regarda s'avancer vers lui et lui saisir la tête avant de déposer tendrement ses lèvres sur son front. La main de Ryoga se posa quelques instants sur son torse avant qu'il ne recule lentement, lui annonçant tout simplement qu'il avait faim lui aussi. Eh bien tant mieux ! Ils pourraient partir à la chasse tous les deux, sans personne pour les gêner.

Souriant en coin, il le vit détaler instantanément l'invitant à faire de même. Le blond ne chercha pas plus loin et s'élança tout simplement au dehors de leur repaire. Les bois étaient sombres et inquiétant la nuit, mais certains humains bravaient les interdits et se retrouvaient coincé dans la nature. Une aubaine pour les vampires assoiffés de sang comme l'étaient Hazuki et Ryoga se soir là. Le plus jeune s'arrêta au coeur de la forêt souriant avant de murmurer :

- Ca sent bon dans le coin...

Ryoga pointa un petit groupe d'humains en train de camper pas très loin. Des rires éclataient un peu partout, l'alcool devait être au rendez vous... C'est bien, les jeunes sont innocents et ignore le danger... Ca avait du bon tout ça~

En effet, l'odeur du sang bouillant était omniprésente cette nuit là. Des humains avaient eu la bonne idée - ou mauvaise, selon le point de vu - de venir faire un feu, et de camper dans cette forêt. Sans nul doute n'auraient-ils pas eu cette audace s'ils avaient été mis au courant de la nature des créatures rodant dans les environs. C'était tant pis pour eux, pour leur jeunesse, pour leurs parents, pour tout le reste. Tant mieux pour Hazuki, et pour Ryoga qui avait véritablement faim après une nuit entière à dormir... Plus ou moins, pour le premier, mais dormir tout de même. Ils avaient là des mets de choix, du sang frai, et remplit d'un léger alcool. Une ambiance de fête régnait, et cela serait très amusant de briser ce moment. Néanmoins, toujours le faire de manière discrète, et rusées. Bien qu'il n'avait aucun scrupule à tuer - leur nature était ce qu'elle était -, Hazuki ne se considérait tout de même pas comme un monstre, alors il favorisait les attaque en finesses plutôt que de foncer dans le tas. De ce fait, il amena Ryoga à faire de même, et ils rodèrent ainsi longuement autour de leurs proies, pour mieux les surprendre. Hazuki fermait ses paupières pour se concentrer sur les voix joyeuses. Ils devaient être six environ, trois chacun... mais aucun n'aurait le temps de se rendre compte de ce qui leur arriverait.

Le chef des rebelles fit un signe de tête à Ryoga pour lui signifier que s'il voulait y aller, il était temps, alors ils fondirent tout deux sans plus tarder sur les humains innocents, Hazuki suivant Ryoga. Ryoga plus jeune, plus audacieux sans doute, mais un peu moins habile tout de même. Les vies furent retires les unes après les autres, la panique naissant au sein de ceux qui restaient en vie, juste à côté, mais qui ne comprenait pas ce qui pouvait bien se passer... Ces jeunes qui attendaient, terroriser, leur tour... Qui entendaient les cris de leurs amis, puis plus rien... plus rien que le vide, jusqu'à ce qu'ils soient manger enfin. Manger, mort, et les vampires rassasiés.

Hazuki finit sa dernière proie, quelques gouttes de sang perlant au coin de ses lèvres. Il se rendit sur le campement, observant le désastre qu'ils venaient de générer. Ryoga se trouvait juste à côté, alors le plus vieux gardait un oeil sur lui le temps qu'il achève à son tour de boire. Il s'assit sur un tronc d'arbre faisant office de banc aux jeunes, un peu plus tôt, et alluma une cigarette avec le feu mouvant devant lui. L'astre était beau, envoûtant. L'astre éveillait en lui des millions de peur qu'il s'efforçaient de refouler. Ryoga était là, Ryoga revenait vers lui maintenant.

" Ça faisait longtemps que je n'avais pas but de sang alcoolisé. " fit-il remarquer à son fils.

[Désolé je t'ai pas laissé trop de champ d'action, mais je savais pas trop comment faire pour que le poste fasse pas trois lignes XD]

[ C'est pas grave, je vais broder de mon côté XD ]

Les deux vampires avaient faim et rien qu'à sentir l'odeur du sang frais et jeune qui plus est, excitait pas mal Ryoga qui avait besoin de sa dose de sang et assez rapidement. Silencieusement, ils contournèrent les jeunes gens qui continuaient de s'esclaffer avec amusement. Une chose était sûre, ils ne vivraient plus très longtemps. Les eux rebelles s'étaient décidés à donner l'assaut et ils le feraient tout simplement, tout naturellement, comme les prédateurs qu'ils étaient pour la race humaine.
Au signal de son chef, le plus jeune des deux fondit littéralement sur le petit groupe de personnes en attrapant une pour y plantant ses crocs dans la gorge. Les choses se firent bien vite et sans vraiment faire dans le détail. Ryoga avait faim, alors il ne pensait pas vraiment à faire ça en bonne et due forme.

A chaque fois qu'il faisait rendre son dernier soupir à la personne, il sautait sur une autre, regardant les autres paniquer et attendre leur tour. Tant pis pour eux. Ils étaient là au mauvais endroit au mauvais moment. On arrête pas des vampires tels que Hazuki et Ryoga quand ils ont faim ! Le brun fut le premier à être totalement repus. Le blond suivit dans la foulée, un long soupir d'aise passant ses lèvres alors qu'il s'essuyait le coin des lèvres. Le reste, il le récupèrerait à coup de langue. Le sang alcoolisé faisait aussi un peu de bien de temps en temps. Il rejoignit ensuite son créateur, s'assayant à côté de lui soupirant une nouvelle fois, riant un peu à la remarque de Hazuki.

- Oui et une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal

Ryoga se mit à fixer le feu avant de jeter un coup d'oeil sur le camp et la tuerie qu'ils venaient de provoquer.

- C'est triste pour ces jeunes gens.

Le blond n'en pensait pas un mot. Il s'en était nourrit en plus d'avoir apprécié le sang chaud qui avait bien pu couler dans sa gorge. Il s'en léchait encore un peu les lèvres d'ailleurs. Mais, il devrait plus se préoccuper de son père. Du coup, il se rapprocha un peu plus de lui, heureux de l'avoir un peu avec lui.

- Je suis heureux de t'avoir un peu pour moi tout seul...

Une fois de temps à autres, c'était en effet, bien loin de tuer n'importe qui. Au contraire, cela faisait un bien fou, en réalité. Bien évidemment, leur sang à tous était trop peu alcoolisé pour rendre les vampires ivres, mais la tête de Hazuki lui tournait un peu, de manière agréable. Il sentait les brumes de la boisson venir échauffer son cerveau, et l"enivrer quelque peu. Ça avait au moins le don de le rendre plus joyeux que morne, il n'avait pas l'alcool triste. Savourer une cigarette au bord d'un feu de camp, avec un ami très cher à ses côtés, rien ne valait cet instant. C'était plaisant, surtout après s'être reput convenablement de sang. Hazuki tira sur la nicotine une fois de plus, et conserva la fumer dans ses poumons longuement, avant de la recracher lentement. Ses yeux voguaient toujours sur l'astre, mais de manière moins mélancoliques, moins paniqués, beaucoup plus sereine. Cette réaction était dut à la présence de Ryoga qui venait de s'asseoir juste à ses côtés, et se rapprochait discrètement, mais de manière adorable. Une légère ébauche de sourire naquit alors au coin de ses lèvres. Les attentions de Ryoga, aussi mince soit-elle, avaient toujours réussit à lui faire le plus grand des plaisirs. Ses mots lui mettaient aussi du baume au coeur. Cet instant était tout ce qu'il y a de plus profitable, et de reposant. Bien plus reposant qu'une nuit de sommeil agité.

" Moi aussi, très. "

Il jeta le reste du tabac dans le feu dansant, pis rejeta sa tête en arrière pour fixer son regard sur le ciel noir de jais. Quelques petites étoiles venaient désormais parsemer la tendre obscurité, mais rien de bien exceptionnel. Hazuki ferma alors ses paupières, ne profitant que de la simple présence de son fils à ses côtés.

" J'ai toujours un peu de temps à te consacrer, tu sais. "

Même s'il préférait par moment garder une certaine distance entre eux, il ne refusait jamais de passer quelques heures avec lui, à faire ce que bon leur semblait, parfois à ne rien faire du tout. Etre simplement là l'un pour l'autre leur suffisait parfois. La nature de leur relation était simple, et détendue.

Hazuki est et restera à jamais son sauveur, c'était grâce à lui qu'il était ici encore aujourd'hui. Alors la moindre des choses était de s'occuper de lui, surtout avec toutes les peurs qui l'entouraient quotidiennement. Au moins, quand il était à côté de lui, il allait mieux, c'était un aveux de son créateur, alors en général, il essayait d'être là le plus souvent possible. Enfin... Il le regardait fumer, comme à son habitude. Une vieille manie qu'il avait gardé bien qu'elle ne soit pas très saine. Etant mort, il s'en fichait pas mal !

Finalement, Ryoga se mit aussi à regarder le ciel. Il était dégagé et la lune était vraiment belle à cette époque de l'année. Ca avait un effet apaisant sur le plus jeune. Le blond se replongeait dans ses souvenirs à présent très nombreux, en présence d'Hazuki, il ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire, mais le simple fait de savoir qu'il avait toujours du temps pour lui le faisait légèrement sourire. Il était heureux de le savoir, même s'il n'en profitait jamais. Il avait toujours quelque chose à faire, un ordre à exécuter pour son chef. De plus, il devait aussi s'occuper de Suzune avec lequel il entretenait pas du tout la même relation... C'était ce qui les rendait si différent tout les deux.

- Je le sais et je suis content que ce soit aujourd'hui, qu'on ait partagé ce repas.

Sa simple présence lui faisait un bien fou c'est vrai. Les gestes de tendresse venaient assez naturellement après un long moment de silence. Ryoga était un peu comme tout enfant, il avait besoin de la présence d'un père, de son amour.

Ryoga savait qu'il pouvait compter sur lui quoi qu'il advienne, même dans ses périodes les plus sombres, mais ce n'était pas une raison pour ne plus l'énoncer. Hazuki prenait toujours le temps de dire à nouveau les choses, de répéter, par peur que ces notions qu'il avait apprise à Ryoga soient oublier, qu'il l'oublie aussi, peut-être... Mais il savait pourtant très bien que son fils lui était fidèle, et le serait toujours. Il ne le quitterait jamais, et ce pas uniquement parce qu'il lui devait la vie, mais aussi parce que depuis ce moment là, ils étaient devenus deux êtres spécial l'un pour l'autre, et que ça ne pouvait de toute manière pas en être autrement. Hazuki ne serait plus grand chose, sans Ryoga, et ils en étaient pleinement conscient.

" Oui "

Hazuki rouvrit ses paupières, et se redressa légèrement, retrouvant une position droite. Il tourna son regard vers Ryoga qui observait à son tour le ciel, et tendit une main vers lui, jusqu'à ses cheveux, où il l'y glissa avec douceur. Démêlant distraitement ses mèches rebelles, il continuait de le couver d'un regard protecteur.

" Tout se passe bien avec Suzune ? "

Il savait à quel point le jeune vampire était devenu important pour Ryoga, alors il serait très fâcheux que leur relation se dégrade, ou qu'il lui arrive malheur. Hazuki s'en inquiétait toujours, mais ne questionnait pourtant jamais Suzune à ce sujet. Il n'était pas assez proche de lui pour s'autoriser d'être à ce point familier. Ryoga le renseignerait de toute manière tout aussi bien, et même si c'était cruel de dire cela... C'était les sentiments de son fils qui le préoccupait plus que ceux de l'autre vampire.

Oui, Ryoga était parfaitement au courant que Hazuki pouvait se libérer à tout moment pour lui. Il en allait de même pour le contraire ! Son père comptait plus que n'importe qui et ça ne changerait jamais. Suzune était tout aussi important pour lui et à la moindre égratignure sur son fils pouvait tuer celui qui avait fait ça. Enfin, il y pensait quand même. Il restait son fils tout de même et un membre du clan. Mais au delà de ça, il pensait toujours à son créateur. Hazuki était quelqu'un de très important pour lui.

A sa réponse, il esquissa un petit sourire avant de sentir sa main passer dans ses cheveux blond. Ca il aimait beaucoup, c'est qu'il était très câlin le Ryoga quand même. Il se laissa donc faire, se rapprochant un peu plus de son père. Il aimait beaucoup quand il faisait ça. Puis, une question lui parvint aux oreilles. Savoir si tout se passait bien avec Suzune... Il allait lui répondre franchement :

- Oui, tout se passe bien avec lui. Il apprend de son côté, se nourrit. Je sais qu'il est un peu bagarreur sur les bords et qu'il ramène pas mal d'ennuis à la maison, mis à part ça, c'est un bon garçon. La dernière fois que je l'ai vu, il était blessé. Il a fait l'expérience des armes en argent des chasseurs. Plus de peur que de mal en tout cas. Et puis bah, il a repris du poil de la bête avant de me sauter dessus quoi.

Suzune était un petit sauvage et c'était ce qui lui plaisait chez lui. Il ne regrettait jamais les moments qu'il passait avec lui. Tout comme avec son père.

Hazuki continuait ses caresses dans les cheveux de son fils, sachant parfaitement qu'il adorait cela. Lui n'était pas du genre à témoigner facilement sa tendresse, et il avait d'ailleurs mit un certain temps avant d'être aussi expressif envers Ryoga. Néanmoins, maintenant, il ne se gênait plus pour lui offrir toutes les attentions qu'il désirait. Cela ne cachait rien de concupiscent, ce n'était que des gestes tendres, et amoureux d'un père vers son fils. Sentant le blond se rapprocher de lui, il exécuta une légère pression sur le crâne de ce dernier, le faisant ainsi déposer sa tête sur son épaule. Il écoutait d'un même temps avec une attention toute particulière les paroles qui parvenaient à son oreille.

" Je vois. Il devras faire des erreurs pour apprendre, de toute manière. C'est mieux pour lui que d'être trop diriger par une tierce personne. Tu t'y prend parfaitement bien. "

Parler de cela rappelait à Hazuki les premiers mois qu'ils avaient tout deux passés ensemble. Des mois durant lesquels il avait du éduquer Ryoga. Des mois mouvementés, et remplit de découvertes. Des découvertes autant pour le plus jeune sur le monde vampirique, et sa nouvelle nature, que des découvertes pour Hazuki sur la personnalité de son protégé. C'était au cours de ces premiers mois que leur relation s'était réellement édifier, fortifier, et était devenue la plus importante aux yeux de Hazuki... La seule véritable qu'il avait, en réalité, même aujourd'hui.

" Je suis content pour toi. " ajouta t-il enfin.

Que Ryoga ait trouvé quelqu'un d'autre avec qui il puisse s'entendre aussi bien était parfait. Hazuki n'était pas jaloux, même s'il avait au début eu peur que Suzune ne lui arrache Ryoga... mais ce dernier l'avait parfaitement rassuré sur ce point. Depuis, il avait rencontré le jeune homme, et il avait comprit... comprit que leur relation ne serait jamais les mêmes, et que toutes deux étaient très cher aux yeux de Ryoga. Il y en aurait pour tout le monde, toujours.

Le blond se laissait tout simplement faire. Les gestes tendres de son père étaient tellement rare qu'il en profitait à chaque fois qu'il y avait droit. Pourquoi ? Parce que Ryoga ne savait pas comment se comporter durant ses moments, il ne savait pas comment Hazuki pensait sur ce genre de choses... En tout les cas, il alla poser sa tête sur son épaule en sentant la pression sur sa tête. Le plus jeune soupira longuement, son odeur l'apaisait au plus haut point, il avait besoin de ça un peu plus souvent en fait... Un fin sourire sur le visage, Hazuki le félicitait du travail qu'il fournissait avec Suzune. Il ne pouvait pas l'abandonner comme ça...

- Je lui apprends ce que tu m'as appris.

De toute façon, Ryoga savait pertinemment que son fils devait faire des expériences par lui-même, quitte à se faire mal ou quoi que ce soit d'autre. Il était forcé de passer par là, Hazuki avait totalement raison. Son père était content pour lui, ça lui faisait vraiment plaisir et puis Ryoga avait toujours la bougeote alors il avait besoin de quelqu'un d'autre dans sa vie. Mais qu'à cela ne tienne, les places étaient toujours les mêmes que ce soit pour Suzune ou Hazuki. Personne ne perdrait sa place dans le coeur du blond.

- Merci beaucoup... Mais toi, tu pense quoi de Suzune ?

Un avis qui lui était précieux et puis même, très curieux de le savoir puisqu'ils s'étaient embarqués sur ce sujet là !

Bien évidemment, Ryoga s'inspirait fortement de sa propre éducation en tant que vampire pour diriger Suzune, et lui apprendre tout ce qu'il devait savoir, mais ce n'était pas tout à fait pareil. Ils avaient tout de même des caractères différents, et aussi des relations différentes, qui changeait un minimum la donne. Néanmoins, le résultat était le même, et la façon d'enseigner à Suzune de Ryoga était tout à fait approprié à la situation.

Hazuki continua ses caresses dans les cheveux de son fils de manière distraite, portant toute son attention sur la conversation. Il réfléchit plutôt longuement avant de répondre à la question de Ryoga. Il avait rencontré Suzune plusieurs fois, parfois seul, parfois avec Ryoga, et les impressions qu'il avait eu de lui étaient plutôt positive. Dans le cas contraire, il aurait de toute manière tout fait pour l'en éloigner du blond, ce qui n'était pas le cas, puisqu'il semblait lui convenir.

" C'est quelqu'un d'impulsif... qui peut facilement perdre son sang froid, je pense. Il a l'air fidèle, cependant, et apte à obéir aux ordres, aux tiens s'entend. Je ne le connais pas assez pour en avoir un avis totalement objectif, mais il n'est pas désagréable. "

Les seules fois où il avait put converser avec lui, cela n'avait été qu'au sujet du clan, de son avenir dans leur troupe. Il ne le connaissait pas assez personnellement pour en donner un avis très construit, mais ce qu'il avait put voir aux premiers abords étaient déjà suffisant pour qu'il en déduise un minimum sur lui.

" Tant qu'il te rend heureux, cela me convient. "

Pour sûr, Suzune était quelqu'un d'impulsif. La jeunesse fait faire des choses dont on a pas forcément l'idée en prenant de l'âge. Des fois, ça épatait carrément Ryoga. Son fils se mettait dans des situations ahurissantes, mais, il s'en était toujours sorti tout seul. Cependant, le blond veillait toujours au grain. Quiconque le blessait trop gravement se verrait tout simplement en répondre devant lui. Ryoga n'acceptait pas qu'on touche à un seul de ses cheveux ! C'était son fils et voilà tout !

Le blond se laissait toujours aller aux caresses d'Hazuki, il aimait ça et puis son père l'avait compris depuis bien longtemps. Ryoga se recala bien au creux de son épaule, s'installant confortablement, d'ailleurs, il en profita pour aller poser sa main sur la hanche opposée de son père. Là, il était bien. De toute façon, on ne pouvait pas être plus épanouit que Ryoga. Son environnement lui allait parfaitement bien. Il avait de tout. Enfin, il répondit à la remarque du brun en riant un peu :

- C'est vrai qu'il est impulsif et j'ai du mal à le tenir parfois, mais c'est ce qui le rend si adorable.

Ryoga l'avait choisi, alors maintenant il assumait et plutôt bien d'ailleurs ! Et franchement, s'il y avait eu un risque pour lui, Hazuki aurait déjà fait le nécessaire. Plus protecteur que le brun, il n'y avait pas. Il protégeait sa "progéniture" avec dévotion et force.
Un sourire sur le visage du blond, oui, il était heureux comme ça. Son immortalité lui plaisait amplement comme ça. Il n'avait pas besoin de grand chose.

- Je le suis et c'est en parti grâce à toi.

Hazuki se serra un peu plus à Ryoga quand ce dernier se rapprocha, intensifiant les cajolerie qu'il conférait à ses cheveux. Le lâchant des yeux il porta son regard sur le feu qui diminuait petit à petit, le bois devait très certainement manquer, et l'humidité devenant de plus en plus présente ne devait pas jouer un sa faveur.

" S'il ne te met pas en danger c'est le principale. Etre impulsif peut être une qualité s'il recèle d'une certaine intelligence. "

Si Suzune ne mettait pas la vie de son père en jeu, c'était le principal. Il ne fallait pas prendre de risque inutile, surtout avec les temps qui cours. Ils devaient se faire d'autant plus discret en ce moment, car le premier devait avoir entendu parler du nouveau chef, et mieux valait ne pas trop attirer l'attention. Etablir ses plans dans l'ombre, c'était la règle maître de Hazuki.

Hazuki cessa pourtant de penser à cela, ce n'était pas le moment. Il partageait un instant de tendresse, et d'apaisement avec son fils, ce n'était pas pour laisser cette guerre s'immiscer entre eux maintenant. Ils avaient bien tout le temps d'y penser dans d'autres conditions. Le plus vieux des vampires sourit légèrement à la remarque de Ryoga, et glissa sa main jusqu'à sa joue qu'il caressa avec douceur pour finir par venir la déposer dans son cou. Ses lèvres vinrent s’apposer sur le haut de son crâne, embrassant ses cheveux.

"Ryoga..." murmura t-il presque imperceptiblement.

Ryoga maitrisait parfaitement les bourdes de son fils. Il agissait toujours dans l'ombre et ne se faisait pas remarquer. Non, il ne devait surtout pas trahir leur existence. Hazuki n'aimait pas ça. Alors en général, il laissait Suzune se débrouiller seul, il intervenait vraiment quand c'était nécessaire. Donc non, il n'était jamais en danger et la plus part du temps, il s'agissait de gens bien moins fort et rapide que lui, alors ça lui était facile de faire sa loi. De toute façon, il réprimandait son fils quand ça allait trop loin. Ryoga était l'être posé qui devait veiller sur son père et son fils, alors il n'avait pas le droit de mourir comme le dit si bien Suzune.

- Tout à fait. Il ne fait pas trop de bêtises, il sait bien quand il va trop loin.

Répondit-il à son père.
Mais bon, il savait plus ou moins que Suzune était jaloux de son chef, mais tant pis, il n'occupait pas du tout la même place dans son coeur l'un et l'autre, alors il n'y avait pas de jaloux. Ce n'était pas nécessaire et Ryoga savait parfaitement trouver du temps pour chacun. De plus, là, les caresses de Hazuki s'intensifiaient. Ses doigts descendirent sur sa joue, la caressant tendrement avant que sa main ne vienne se poser dans son cou. Un frisson parcouru rapidement l'échine du blond. Ses lèvres se posèrent tendrement dans ses cheveux laissant un sourire tendre apparaitre sur le visage du plus jeune. Puis, son nom murmuré, presque imperceptiblement, mais Ryoga avait l'ouïe fine !

- Hum ? Oui ?

Hazuki voulait quelque chose peut-être ?

Hazuki ferma une fois de plus ses paupières, soupirant d'aise. Il était bien, ainsi, Ryoga blottit dans ses bras, partageant avec lui une étreinte pleine de sentiment. Ces moments de douceur n'étaient que trop rare, mais il fallait en profiter à leur juste valeur, et c'était ce que faisait le plus vieux depuis le début.
Ses doigts remontèrent une fois de plus dans ses cheveux pour y donner quelques autres caresses, alors qu'il répondait d'une voix tout aussi faible que précédemment.

" Merci, pour tout... "

Une simple envie de le dire... Il ne l'avait jamais dis, pas comme ça. Par des gestes, certes, Ryoga savait qu'il lui était indispensable. Il savait très bien que Hazuki lui était reconnaissant pour tout ce qu'il faisait toujours pour lui, mais il ne l'avait jamais énoncé clairement. Ce soir, il s'en était sentit l'envie, la force peut être aussi, d'être un peu plus sentimental que d'habitude. Le moment ne dura néanmoins que trop peu de temps, car très vite gêné par ses propres propos, Hazuki s'éloigna - bien qu'avec douceur - de Ryoga, pour marcher un peu. Il n'alla pas bien loin, juste derrière le feu de camp, là où les corps morts gisaient.

" Il faut être inconscient pour roder dans cette forêt... " fit remarquer Hazuki, pour en revenir aux adolescent qu'ils venaient de tuer. Changer de sujet pour cacher sa gêne.

Il était trop peu habitué à se comporter de la sorte, mais il était certain que cela ferait plaisir à Ryoga... Et il voulait le rendre toujours plus heureux.

La séance câlin était des plus agréable. On ne pouvait pas demander mieux à Hazuki. En même temps, quand ça concernait le blond, le chef des rebelles étaient tout ce qu'il y a de plus doux. Ryoga appréciait grandement, le brun n'était comme ça qu'avec lui. Il se sentait vraiment privilégié par rapport aux autres... Bien qu'il ne sache pas vraiment si Hazuki en avait "d'autres". Pas sur le plan affectif... Mais ailleurs... Fermant les yeux et les rouvrant assez vite, il chassa cette pensée de sa tête... Il ne savait pas trop s'il pouvait demander ce genre de choses à son père... Trop déplacé certainement...!

En tous les cas, il eut le droit à des remerciements... Presque inaudibles, mais, c'était bien suffisant pour que le concerné puisse les entendre. Un franc sourire apparut sur le visage du blond avant que Hazuki ne le repousse gentiment pour aller marcher. Ca l'avait gêné, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Ryoga n'ajouterait rien pour ne pas le gêner davantage. Il l'observa faire le tour du feu de camp avant de faire une remarque qui fit rire le blond.

- S'ils voulaient s'envoyer en l'air cette nuit, il est certain que cette forêt n'était pas le meilleur endroit pour. A moins qu'ils étaient des adeptes des grands frissons !

Ryoga secoua la tête. Ah ! Les jeunes franchement... Finalement, il retourna sans ses pensées, gardant toujours les yeux rivés sur son père. Maintenant qu'il tâtait le sujet... Peut-être qu'il arriverait à lui poser des questions indiscrètes, savoir des choses qu'il ne voulait pas dire... Il soupira avant de se frotter le visage.

Même s'il n'était pas particulièrement drôle, réussir à partager un moment d'amusement avec son fils, il adorait. Il ne ria pas, certes, mais un plus grand sourire que précédemment orna son visage. Il s'imaginait parfaitement les adolescent étendue au coins différent de ce petit camp, entrain de découvrir pour certain, et de faire découvrir pour d'autre, la jouissance que l'on peut ressentir à partager une étreinte avec un autre. Cela aurait été très inconvenant, cela dit... Ils étaient six, donc trois couples, mais sans aucune réelle intimité. Des inconscient fini, oui, et de très grand amateur de frissons, forcément... mais aussi des personnes plutôt malsaine. Hazuki n'oserait jamais, lui, coucher avec quelqu'un lorsque ses amis se trouvaient juste à côté. Non, vraiment... Enfin, cela restait drôle tout de même, car ils avaient tous finit manger par deux vampires, s'était ironique, en réalité !

" De frissons, et d'endroit insolite. Un lit de feuille, de terre, et de cadavre de bière, ce n'est pas particulièrement commun ! "

Hazuki s'agenouilla devant l'un des corps à l'expression figée de peur, et glissa son doigt sur sa joue où il restait un peu de sang pour le porter à sa bouche, et en savourer le goût.

" Ils ont gagnés leur soirée, en tout cas. " s'amusa t-il.

Effectivement, c'était très indécent et impudique. Les jeunes de nos jours avaient peur de rien. La preuve en était. Ils n'avaient pas reniflé le danger qui pouvait rôder dans ces bois. En même temps, les chances de survies dans cette forêt étaient vraiment aléatoires et puis bah... Ces jeunes gens n'avaient pas eu de chance. C'était justement le soir où Hazuki et Ryoga avait de manger et de tuer sur leur passage. Des familles pleureraient certainement demain, mais ça ne l'atteignait même pas. Le blond était bien plus préoccupé par ses pensées que par le reste. Le reste était bien secondaire quand son père était dans les parages.

- Les jeunes sont fous !

Toujours assis sur le tronc d'arbre, les coudes posés sur les genoux, il l'observait s'accroupir devant l'un des cadavres et ramasser quelques gouttes de sang encore frais sur l'un d'eux. La réflexion le fit sourire en coin. Il était certain qu'ils avaient plus que gagné leur journée... Pour ne pas dire qu'ils avaient tout perdu.

- C'est tellement dommage pour eux !

Ryoga s'étira de tout son long après sa réponse, ses os craquèrent un peu, ça faisait du bien aussi ! La position qu'il avait dû adopter lorsqu'il était contre Hazuki était pas des plus confortable, mais tant pis, ça faisait du bien quand même.

- Dis moi Hazuki... Je peux te poser une question indiscrète ?

Le blond demandait la permission, on sait jamais !

Hazuki continua de sourire aux réponses de son fils. Dommage pour eux, n'est-ce-pas ? Bien sûr que non. Tout du moins Ryoga ne le pensait pas une seconde, et c'était cela qui était amusant. Tant d'ironie sortant d'une si jolie bouche. Enfin, ils étaient des vampires, et leur nature les obligeaient à tuer pour réellement survivre, alors autant s'y faire, et finalement en rire.

" Moi, je ne le regretterais pas en tout cas ! "

Pour sûr. Il ne regrettait jamais lorsqu'il tuait. Peut-être au début, lorsqu'il venait tout juste de découvrir qu'il lui faudrait achever des innocents pour vivre, mais cela lui était rapidement passé. Certes, il aurait put tout autant éviter des massacres, et courir de victimes en victimes sans jamais vider les personnes totalement de leur sang mais... Il lui semblait que cela équivalait à régner sa nouvelle nature, à devenir traître à son sang, à ses congénères. Il tuait donc, voilà tout.

Hazuki se redressa à l'entente de la question de son fils, intrigué. Il le fixa un long moment sans parler, réfléchissant à ce que pourrait bien avoir à lui demander son fils, tout en restant aussi prévenant. D'habitude, il ne faisait aucun prémices... La question devait sans doute toucher un sujet sensible, ou tout du moins délicat, qu'ils n'avaient pas l'habitude d'aborder ensemble. Néanmoins, Hazuki n'avait rien à lui cacher.

" Bien sûr. "

Ryoga aimait l'ironie. Au moins, il ne pensait pas au mal qu'il pouvait faire dû à sa nature. Une sorte de carapace forgée au fil de ces derniers siècles. A bien y regarder, ça faisait beaucoup ! Quand bien même, il avait des remords au début de son existence, ce n'était plus le cas maintenant. A présent, il avait à vivre avec la mort des humains. Ce n'était plus une faute qu'il commettait. Non, il se nourrissait. Et puis, il aimait beaucoup faire de l'humour. Ca faisait rire son père un peu et ça faisait du bien de l'entendre rire ! Ca lui arrivait tellement peu souvent ! Le blond ricana donc un peu en entendant les paroles de Hazuki.

- Je suis bien loin de le regretter aussi.

Lui répondit-il simplement avant de se lécher les lèvres, si des fois du sang y trainait encore ! Mais bon, il n'allait pas refaire son régime alimentaire pour une poignée d'hommes qu'il ne devrait pas tuer pour survivre. Ca avait quand même du bon de se trouver en haut de la chaine alimentaire !

Enfin... Ryoga préféra changer de sujet, sachant pertinemment que le sujet "bouffe" était pas très réjouissant non plus ! Le blond voulu alors passer à autre chose et connaitre un peu plus la vie secrète de son père. Il savait qu'il allait l'inquiéter à entrer en matière de la sorte, mais il ne voulait pas se faire rabrouer comme un mal propre. Il avait tout de même ses manières et du respect pour Hazuki. Néanmoins, ils n'abordaient jamais cette chose là tout les deux... Ou alors, c'était extrêmement rare.

- Qu'en est-il du sexe dans ta vie Hazuki ? On en parle jamais et j'ai toujours l'impression que tu te terres dans le fond du repaire...

Etait-ce qu'une impression ou la vérité ? Il voulait le savoir et maintenant qu'ils étaient tout les deux en train de discuter, c'était le moment d'en parler comme ça, librement. Ryoga en apprendrait comme ça un peu plus sur son chef. Après, s'il ne voulait pas en parler ! C'est son droit !

Hazuki fut légèrement surprit du sujet qu'aborda Ryoga. En effet, ce n'était vraiment pas celui sur lequel ils avaient l'habitude de discuter à l'accoutumée, mais ça ne voulait pourtant pas signifier qu'il était tabou. Hazuki n'en parlait pas, parce qu'il ne trouvait pas cela utile, qu'il ne pensait pas particulièrement que la chose intéresserait son fils, et surtout, que ça ne le tracassait de toute manière pas assez pour qu'il vienne à se confier.

La vampire revint alors vers Ryoga, et s'assit de nouveau sur le tronc d'arbre, mais à cheval cette fois-ci. Il soupira presque imperceptiblement, un soupir juste résigné. Résigné sur la situation, pas sur le fait qu'il ne voulait pas en parler avec son fils. Il lui dirait volontiers tout ce qu'il voudrait savoir.

" Je la limite un maximum, ma vie sexuelle. " commença t-il en plongeant de nouveau ses yeux dans ceux de son vis-à-vis. " Je ne veux m'accrocher à personne d'autre, ça ne m'apporterait que des soucis. Je ne veux pas avoir à m’inquiéter pour quelqu'un. Je le fais déjà assez pour toi. Une véritable relation ne serait voué qu'à l'échec. "

Hazuki était conscient de sa maladie, et des difficultés, et problèmes qu'elle pourrait poser dans une relation. Le vampire serait très certainement toujours entrain de psychoter, d'avoir peur, d'inventer des scénarios catastrophe au moindre jour sans nouvelle. Non, il ne fallait vraiment pas qu'il tombe amoureux. Pour cela, il couchait de temps à autres avec des personnes différentes, jamais les mêmes, et de manière très espacée dans le temps. C'était peut -être un peu triste, mais c'était ainsi. Hazuki avait finit par s'y faire, il n'avait de toute façon jamais eu le choix, et jamais rien connut d'autre.

Le blond était bien conscient que sa question pouvait paraitre un peu bizarre. Mais... Ils n'en parlaient jamais, Ryoga avait besoin de savoir tout ça. C'était pas très bon la frustration avec sa maladie, ça pouvait le rendre violent. De toute façon, il était là pour veiller sur lui et quand ça n'allait pas, il intervenait toujours, comme lui le faisait quand ça le concernait.

Finalement, le plus vieux revint vers lui, s'installant à nouveau sur le tronc d'arbre sur lequel ils étaient assis depuis la fin du repas. Cette fois-ci, il lui faisait face, le fixant sans aucunes retenues. Ryoga, toujours penché légèrement vers le feu, tourna la tête pour le regarder. Il était bien content de voir que Hazuki satisferait sa curiosité. Une question qui lui tournait dans la tête régulièrement sans jamais oser la poser. Pourquoi ? Par peur de sa réaction. Cependant, le brun ne toucherait pas un cheveux de son fils, alors il se disait être bête d'avoir autant tardé.
Enfin, il écoutait tout simplement sa réponse. Il la limitait donc. Très peu de partenaire et pas l'envie de s'amouracher d'un autre. Ryoga était plutôt content d'entendre ça, il avait l'exclusivité de son père, qui s'occupait toujours de lui, de près, ou de loin.

- C'est triste. Je ne m'attendais pas à vraiment à savoir que tu te privais autant...

Lui, ne pourrait pas tenir sans ça. Mais, Ryoga avait un avantage sur son père, il n'était pas malade... Ca l'attristait vraiment pour lui. Néanmoins, il savait qu'il était l'homme de sa vie et que, s'il en avait vraiment besoin, il serait toujours là pour lui. Toujours.
Là, il ne savait pas vraiment sur quel sujet rebondir. Un peu critique comme situation...