Un bilan juste à temps ! [ Kanon ]

Emiru avait reçut un appelle un peu spécial il y a de cela deux jours... Son très cher patient Kanon avait demandé à avoir un rendez-vous à domicile. Bien sûr... cela n'avait rien d'extraordinaire ! Sauf si l'on prenait compte du fait que Kanon avait toujours l'habitude de débarquer à son cabinet à l'improviste, et de ne pas prévenir. Forcement, cela inquiéta un peu le médecin qui était le mieux placé pour savoir ce que guettait Kanon. Il se dit que ce dernier ne devait pas vraiment être bien en point... et malgré tout, ça le désolait quelque peu ! L'histoire de son patient était triste, et même s'il n'avait jamais rien dit à ce sujet, Emiru n'en pensait pas moins. MAIS, il avait promit à Kanon de rester à sa place, et de juste l'aider à survivre jusqu'au moment où il le voudrait... ALORS, le jeune médecin se rendit avec le sourire à ce rendez-vous, ayant déjà oublié toute la peine qu'il avait ressentit deux jours plus tôt. Il frappa à la porte de l'appartement de ce dernier, l'air toujours aussi joyeux que depuis qu'il était avec Ryô, attendant qu'on lui ouvre la porte pour pouvoir faire son travail.

Il y avait les moments où tout allait mal. Les moments où il souffrait, ceux où il ne ressentait rien, ceux où il était fatigué, ceux où il délirait. Parfois, ceux où tout allait bien. Ces derniers arrivaient encore de temps en temps mais rarement. Bien qu’il essaye de faire avec ce qu’il avait, maintenant, il fallait sérieusement penser à appeler Emiru, ce qu’il avait fait.

Il ne voulait pas avoir mal pour les jours, ou semaine qu’il lui restait, alors, il l’avait appelé. Son état du jour ? Il allait bien. Bon, il toussait, avait de la fièvre et mal partout, mais on aurait plutôt dit qu’il avait un mauvais rhume ou quelque chose de ce genre-là.
Il entendit la sonnette et se leva finalement pour aller ouvrir au médecin.

« Salut ! »

" Bonjour Kanon ! " s'exclama t-il gaiement lorsque la porte lui fut ouverte.

Au premier coup d'oeil, le médecin remarqua directement que son patient n'était pas dans son assiette. Même s'il n'arborait pas une mine défaite, et de mort, cela se voyait plutôt bien qu'il n'était pas au meilleure de sa forme - enfin, si l'on pouvait dire cela pour le concerné ! Il semblait plus malade que d'habitude, alors Emiru se douta que s'il l'avait appeler aujourd'hui, ce n'était pas seulement pour faire un simple bilan de santé... Non. Kanon devait avoir quelque chose de bien précis en tête, une idée particulière.

Emiru attendit que le jeune homme l'invite à entrer, puis le suivit jusqu'au salon. Il déposa ses lourdes mallettes sur le sol de ce dernier, et se renseigna poliment :

" Comment te sens-tu ? Le moral ? "

C'était ce qui importait le plus à Emiru, au final... Il espérait au moins que Kanon se sente bien pour le peu de temps qu'il devait lui rester à vivre. Qu'il se sente heureux dans sa tête, puisque son corps lui, agonisait.

Kanon retrouva finalement sa place dans son canapé, écoutant Emiru lui demandant comment il se sentait, et comment allait son moral.

« Mourant. »

Dit-il simplement en haussant les épaules.

« Moi ça va, mais c’est pas vraiment agréable. »

Précisa-t-il ensuite.
Kanon voulait mourir, il avait toujours su que ce moment arriverait et il n’était pas là pour se plaindre.
Même si il pensait qu’il lui restait quelques années, apparemment, non. A cause des coups de Yuusuke ? Bof, pas forcément, peut-être un peu mais en vérité on ne savait pas.
C’était ce qu’on voulait dire pas « une heure, un jour, une semaine, un an ou deux… », Parfois, dans les films, c’était 2 ans ou trois. Et dans la réalité, c’était moins.

Kanon décrit ainsi au médecin son état de santé sur le déclin. Ses crises de toux, le sang qu’il en perdait parfois, la douleur, la fatigue, et le fait qu’il n’arrive pas facilement à garder ce qu’il mangeait.

« Je voulais donc savoir si vous aviez des anti-douleurs plus fort pour moi. »

Parce qu’il arrivait de moins en moins à garder la face. Ce ne serait bientôt plus possible du tout.

" En même temps, je pense pas que mourir à petit feu soit quelque chose que l'on puisse réellement rendre agréable ! " dit Emiru, un petit sourire aux lèvres.

Il écouta ensuite Kanon lui décrire ses différents symptômes et lui demander par la suite s'il n'avait pas quelque chose pour lui, pour calmer la douleur. Le médecin le regarda alors d'un oeil très étrange, avant de répondre :

" Bien sûr... Mais je suis pas certain de vouloir t'en prescrire. Enfin, d'abord je vais quand même t'observer. Retire moi ce t-shirt ! "

Ce n'était pas qu'il ne voulait pas aider Kanon à mieux se sentir, mais il devait d'abord être fixer sur plusieurs choses. Il devait évaluer entre autre, le temps qu'il pouvait rester à Kanon à vivre. Cela lui permettrait de savoir s'il pouvait lui donner des calmants vraiment fort et efficace, ou s'il était préférable qu'il continu de souffrir juste un peu, avec des calmants moins fort.

Emiru sortit de toutes ces mallettes ses petits bijoux de technologies... Ces toutes nouvelles inventions venant à peine de sortir étaient bien utile pour le domicile ! Ainsi, le médecin pût faire un batterie complète d'examen à son patient, ayant immédiatement les résultats de ces derniers sous les yeux... Bien sûr, tout ça prenait quand même un peu de temps, alors autant faire la conversation !

" Où sont passés tes petits chats ? "

« C’est bien dommage ! » Répondit-il en souriant aussi.

Bon, Emiru avait bien une idée de quoi lui prescrire mais il n’avait pas l’air fan de l’idée. Hm. Kanon décida d’attendre un peu avant d’insister, il semblait évident que son médecin voudrait avant tout l’examiner. Il retira ainsi son t-shirt comme demandé, laissant le médecin venir constater qu’il n’était pas en forme.
C’était long, alors Emiru lui demanda où étaient ses chats ce qui le fit sourire.

« Sans doute à l’étage à jouer. »

Ses chats pouvaient être très présents comme très indépendants.
Et Kanon n’était plus vraiment hyper réactif ça devait être moins marrant de jouer avec lui.
Donc, ils étaient sans doute dans la pièce qui leur était dédié.

« Comment ça va toi sinon ? » Bah eh, ils se font la conversation on a dit.

Emiru continuait de faire un à un ses examens, et de récoltés en même temps les résultats... Qui n'étaient vraiment pas bon du tout, à vrai dire, mais il ne disait rien pour le moment, se contentant de les finir avant de tirer des conclusions. Et puis ils faisaient la conversations , alors ils n'allaient pas lui dire au gouttes à gouttes ce apprenait à chaque examen différent !

" Ils sont toujours aussi mignon alors ! "

Oui bon... Qu'ils jouent, Emiru trouvait ça mignon, oui oui ! En même temps s'était Emiru, hein, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il change en deux secondes... Ni à ce qu'il change tout court, d'ailleurs.

" Moi ca va ! " répondit le médecin du tac au tac " Quelques disputes avec mon fiancé en ce moment, mais rien de bien grave ! "

Il offrit un ravissant sourire à Kanon, toujours heureux d'étaler qu'il avait un fiancé, et passa à l'examen suivant, déposant les résultat du précédent sur la table basse, les mettant de côtés pour le moment.

Bof, il pouvait ou non dire les choses. Kanon n’était pas triste de mourir. Même si il commençait un peu à avoir peur de la douleur. Même si il savait qu’il allait avoir mal, il ne le réalisait que maintenant que les choses empiraient. Bah, il verrait bien une fois l’examen terminé pas vrai ? Emiru lui rappela d’ailleurs qu’au sujet de ses chats…

« D’ailleurs… Est-ce que tu voudrais t’en occuper… après ? »

Bah, Emiru aimait bien ses chats non ? Il s’en occuperait sans doute très bien ! Non ? Kanon ne voulait pas embarrasser qui que ce soit avec ses bébés mais franchement, il voulait leur trouver un foyer après sa disparition. Soit. Le médecin lui parla alors de Ryo et de quelques disputes.

« Ah ! Je crois bien que je vais manquer le mariage. Mais ça ne m’étonne pas que vous vous disputiez. »

Emiru et Ryo étaient un peu beaucoup aux antipodes l’un de l’autre. S’ils ne se disputaient pas ça aurait été qu’il n’y avait pas de communication.

« On dit qu’il n’y a rien de mieux que le sexe après une dispute. C’est pas plus mal ! »

Emiru fut plutôt surprit que Kanon veuille lui donner ses petits chatons, mais cela lui faisait agréablement plaisir ! Il adorait les animaux, mais n'en avait jamais eu chez lui... Pourquoi ? Bonne question. Il n'avait juste jamais pensé à un avoir, et puis avant, il ne voyait que par son travail, alors l'idée ne lui était jamais venu à l'esprit.

" Avec plaisir, oui ! Je les gâteraient bien, t'en fait pas ! "

Le médecin continua ses examens, et il n'en restait d'ailleurs plus vraiment beaucoup. Ils allaient pouvoir passer au bilan, et Emiru devrait expliquer plusieurs choses à Kanon. Ce dernier serait le seul à décider de ce qui serait le mieux pour lui.

" C'est dommage ça ! Mais je penserais à toi, et Ryô aussi, j'en suis sûr ! "

Emiru aussi, bien que parfois peu rationnelle, comprenait qu'il puisse se disputer avec Ryô. En même temps, quel couple ne connaissait pas de discorde, vraiment ? Et puis ils étaient tellement différent l'un de l'autre ! Bien que cela soit leur force, c'était aussi une faiblesse, malgré tout.

" Le sexe mais surtout le saucisson ! " s'exclama Emiru...

Oui, y'avait rien de meilleur que du saucisson !

« Je n’en doute pas. »

C’était pour ça qu’il le lui avait proposé. Il savait qu’Emiru s’en occuperait très bien, et qu’ils seraient heureux avec le médecin. Avec un humain, surtout. Parce qu’à part Emiru, Kanon ne fréquentait pas d’humain. Donc, il pouvait être rassuré, il venait de trouver un foyer pour ses chats.
Le saucisson termina ses examens en lui promettant de penser à lui pour le mariage.

« Tu pourras venir le raconter à la superbe statue de moi que je compte faire ériger dans le jardin de Daisuke ! »

S’amusa-t-il avec un rire qu’il stoppa, prit d’une quinte de toux. Surtout que c’était difficile de se calmer quand Emiru comparait le plaisir du sexe avec le saucisson.
Kanon se tapa la poitrine en reprenant son souffle.

« Non mais sérieusement… Dit pas des trucs comme ça ! »

" Oh oui, je viendrais faire ça ! A chaque fois qu'il se passera quelque chose d'intéressant, comme ça tu sera tenu au courant ! "

Emiru lui sourit. Il ne croyait pas particulièrement aux esprits ou à la réincarnations... Pas plus au paradis, ni à ce genre de chose mais... Parler à une statu, ça , c'était quelque chose de tout de même beaucoup plus rationnelle pour lui ! Alors ainsi, il pourrait venir recontrer Kanon de temps à autre dans le jardin du Premier.

" Tu crois que je pourrais avoir ma statu moi aussi ? "

C'était une idée plaisante après tout... Et Emiru s'imaginait déjà cela... Une grande statu de lui, vraiment belle, avec un saucisson entre les dents et son stéthoscope autour du cou. Ça serait parfait !

" J'ai rien dis de spécial ! " s'exclama Emiru, tapant dans le dos de Kanon pour tenter de lui faire passer sa quinte de toux.