Le temps de souffrir [Kanon|Asagi|Emiru|Daisuke]

Asagi descendait les escaliers, ceux qui menait de la bibliothèque jusqu'au salon, le nuage sur lequel se trouvait Kanon, toujours derrière lui.
Le voir dans cet état peinait le sorcier et lui donnait un petite douleur, de celles qu'il ne connaissait pas, au coeur.
C'est qu'il l'aimait bien ce jeune homme.

Arrivé au milieu du salon, il hésita quant à savoir l'endroit où il allait installer Kanon.
Le canapé ne lui semblait pas être le mieux et il ne pouvait pas le laisser à même le sol.
Alors, il regonfla son nuage, le rendant plus gros, plus haut, plus confortable et chaud, une petite couverture de nuage allant avec.

-Tu n'as pas intérêt de partir avant de m'avoir apprit tout ce que tu pouvais!

De toute façon, il ne comptait pas le laisser mourir.

Il s'agenouilla près de lui, reposant ses mains sur son corps et récitant la formule pour faire dissiper la douleur.
Au travers de ce contact, il laissait passer un filet d'énergie pour qu'il se raccroche à la vie, qu'il ne vide pas ses batteries durant son voyage comateux.

-Et tu vas pas me dire que tu vas te laisser aller juste avec cette petite correction. T'es plus résistant que ça.

La seule chose qui le dérangeait vraiment c'était cette masse sombre qu'il voyait en lui, cette zone de cauchemar dans laquelle se tapie les esprits mauvais et les maladies.

Il se souvenait d’avoir eu mal. Très mal. En fait, assez mal pour hurler. Encore une fois, il avait trop joué. Il avait été bien plus loin qu’il ne le pouvait. Cette fois, ça s’était totalement retourné contre lui. Et au lieu de crier, aucun son ne lui avait échappé. Il avait perdu connaissance, la douleur fut bien trop grande pour lui. Il était dans le noir, une obscurité qu’il avait déjà connue et que pourtant, il ne voulait plus revivre… Et voilà qu’il s’était jeté dedans.

A un moment, il sentit la douleur se calmer un peu, quelqu’un parlait. Quelque chose passait dans son corps… Mais en revenant à lui, même sans ressentir la douleur, il se mit à tousser. Le sang dans sa bouche… C’était étrange de sentir que l’on souffrait, sans souffrir. Et cette sensation, il l’avait déjà connue.

« A..sagi… »

Le sorcier, qui l’avait déjà soigné pour sa jambe. Kanon voyait flou, parce que ses yeux pleuraient de douleur, il toussa, s’étouffant à moitié. Non, vraiment, il n’était pas à l’aise. Il referma les yeux. Ce genre de douleur, il ne pensait pas le vivre avant le jour où il mourrait. Mais peut être que ce jour était arrivé, trop tôt, mais arrivé.

Le jeune homme reprenait conscience et ça n'allait pas.
Il articula son prénom avant de se mettre à tousser et de refermer les yeux.

Faisant attention, Asagi le fit rouler sur le côté pour qu'il puisse se libérer plus facilement les voies respiratoire.

-Ca va aller.

Il passa une mains dans son dos, le caressant doucement pour le rassurer.
Que pouvait-il faire de plus pour le soulager?

-Tu veux de l'eau? Ca te fera surement du bien. Je ne pense pas que le coca soit bon dans ces moments là.

Les questions qu'il se posait, sur son état de santé, il les lui poserait, mais pas tout de suite.
Il allait d'abord attendre que Kanon se sente un peu mieux.

Kanon rouvrit doucement les yeux, une fois sur le côté, il se remit à tousser et, cracher du sang à nouveau. Surtout parce que la remarque d'Asagi lui avait arraché un petit rire, mais même s'il n'avait plus mal, il n'était pas en état de rire!

"Pas d'eau..." Articula-t-il difficilement.

S'il avalait quoi que ce soit, il allait vomir. Il le savait. Même si ce n'était pas pour les mêmes raisons, il lui arrivait d'avaler trop de son propre sang et de vomir. Asagi l'avait bien sentit, son corps se mourrait doucement.

Pour le coup, il se demandait comment il arrivait à survivre à son état actuel. Un coup d'oeil vers son poignet devenu violet ne lui disait rien d'agréable. Si jamais il devait aller à l'hôpital... Grand dieu non! Il ne voulait pas aller à l'hôpital!

Les sentiments de Kanon débordaient de lui.
Pas moyens de les ignorer comme d'habitude.

-Je ne peux que dissiper la douleur, tu le sais, et je le ferais autant que tu aura mal. C'est le médecin qui va te soigner et on fera en sorte que tu n'ai pas à aller dans cette endroit.

S'asseyant sur le nuage matelas, il prit Kanon contre lui, doucement pour ne pas l'abimer plus.
Il pouvait au moins le réconforter comme ça et peut être même que dans cette position, légèrement assise, il pourrait mieux respirer.

-J'espère qu'il va arriver vite pour que tu aille mieux...
Veux tu me parler... De ce mal qui te ronge?

Emiru ne dormait pas quand le bon gros vieux Daisuke l'avait appelé... Il vivait plutôt comme les vampires, alors forcement, pas de problème, il allait voler à la rescousse de Kanon... Emiru se demandait d'ailleurs dans quelle situation l'humain était encore aller se mettre pour qu'on requière son aide, et d'urgence. Il prit tout de même le temps d'appeler son collègue vampire, qui le mena au manoir du Premier - il ne se souvenait plus du chemin... - puis il lui dit qu'il pouvait le laisser là, une fois à l'entrée du domaine.

Quand Emiru pénétra dans le hall, c'était le calme plat... Il ne savait absolument pas où pouvait être son patient alors... Bah il fit toutes les pièces qui étaient ouvertes, et finit par tomber sur... ouaaaah...

"C'est QUOI CA ????? "

Un lit qui ressemblait à un nuage... C'était fou ! Enfin là, Emiru s'égarait... Et il remarqua que s'était Kanon, d'allonger sur le lit, et qu'il était....... mort ? Ah non... Il respirait.
Emiru remarqua enfin l'autre personne présente dans la pièce, et lui demanda alors après avoir posé sa mallette, et tout en commençant déjà à examiner Kanon avec délicatesse :

" Que lui est-il arrivé ? "

Il manipulait ses membres doucement, pour éviter de lui faire mal... Déjà, au premier coup d'oeil, il avait pût remarquer l'état totalement violacé de l'un de ses poignets et d'une de ses chevilles... ça sentait mauvais ! Et puis il crachait du sang à n'en plus finir...

Dissiper sa douleur c'était déjà énorme, sinon Kanon hurlerait peut être de douleur à cet instant précis. Il aurait eut tellement mal! Asagi le rassura, lui promit qu'il n'irait pas à l'hôpital. Tant mieux, il ne voulait plus en revoir un, plus jamais. Surtout que le seul hôpital de la ville était celui où il avait été interné, non merci.

Le sorcier lui dit qu'il pourrait lui parler de son mal s'il le souhaitait. Kanon n'avait pas envie de répondre à ça. Mais heureusement, Emiru arriva alors qu'il toussait à nouveau en bougeant, Asagi le redressant en le prenant contre lui.
Son regard se posa sur le médecin qui l'examinait, doucement pour pas lui faire mal, même si franchement il sentait rien du tout. Et il laissait au sorcier le soin de répondre.

Un type arriva, complètement hystérique en fait et commença par un "C'est QUOI CA ????? " avant de demander ce qui c'était passé.
Bah, lui, il n'en avait aucune idée et il comptait un minimum sur le jeune homme pour les éclairer mais non.
En plus, il n'avait absolument rien dit concernant sa maladie.

-Pas la moindre idée. Daisuke m'a contacté pendant que je dormais et lorsque je suis arrivé, Kanon était par terre, Daisuke à côté de lui et pis y avait un autre type que je connais pas.

Celui qui venait d'arrivé examinait un peu Kanon.
Au moins, il faisait attention.

-J'ai annihilé la douleur alors, vous pouvez le manipuler plus facilement.

" Vous lui avez déjà injecté une dose de morphine alors ? " demanda Emiru qui avait eu dans l'idée de le faire, au vu de la douleur qui tiraillait le visage de Kanon.

En attendant la réponse de l'autre humain, Emiru manipulait avec précaution Kanon. Il n'y avait pas de doute concernant l'état des deux membres violets de ce dernier : ils étaient brisés. Emiru n'avait même pas besoin de les toucher pour le constater... la peau était... dans un état lamentable, comme si on avait longuement serré pour que les os se cassent... ce qui avait clairement du être le cas. Emiru laissa alors Kanon, et prit sa mallette qu'il ouvrit pour en sortir des compresses. Il les empreignit de désinfectant et les passa sur les endroits où du sang coulait de Kanon, pour ainsi le nettoyer. Ceci fait, il attendit d'avoir la réponse de son interlocuteur pour savoir quoi faire... Injecté un autre calmant ou d'abord s'occuper de ses membres ? Pour ce qui était du sang qui avait coulé de Kanon, Emiru savait de quoi il s'agissait... Une réaction de sa maladie face au choc qu'avait causé de supposés chutes, sans doute.

"Non... il est... magique..."

Marmonna-t-il en laissant Emiru faire. Franchement, cette situation n'avait aucun sens. Et puis, ils pouvaient bien éviter de le faire parler non? Certes, il y avait de quoi se poser des questions, mais quand il parlait, il toussait, génial!
Pourquoi? Parce qu'il avait été assez stupide pour provoquer un vampire bien plus que d'habitude. Et pourquoi il avait fait ça? Pour rien, juste pour voir. Bah là, il voyait hein! Certes, il ne ressentait plus grand chose mais... Il voyait.

"Tabassé... par un vampire... c'est con..."

Soupira-t-il avant d'être reprit d'une crise de toux.
Génial. Et avec son poignet ou sa cheville, il allait rester immobiliser combien de temps? Limite, il préfèrerait mourir tout de suite.

Kanon lui faisait de la peine, c'était clair, et il s'en voulait à cet instant de ne pouvoir pas faire grand chose de plus que éloigner la douleur.

-Oui, un petit tour de passe passe pour qu'il n'ait plus mal. Ce n'est pas grand chose et juste temporaire.

Mais, il pouvait faire encore une chose qui ne plairait pas forcement au plus jeune: il pouvait l'endormir le temps d'être soigné.
Ou encore le mettre dans un état comme s'il était drogué.
Ah! La voilà la solution, il allait le faire repartir dans les montagnes russe qu'il aimait.

Il le rallongea correctement et posa une main sur ses yeux, venant ensuite murmurer à son oreille.

-Je vais te faire voir autre chose. Tu restera parmi nous mais tu vivra d'autres sensations.

C'était assez simple à faire et aucun risque pour Kanon.
Au moins ça le détendrait et il n'aurait plus ces pensées pendant un moment, jusqu'à ce que Asagi le ramène.

-Je suis désolé, je ne peux rien faire de plus.

" J'allais sortir la morphine mais... je suppose que ça conviendras aussi... "

Emiru, pour un médecin, croyait à bien des choses... et la magie en faisait partie ! Alors il était impressionné bien plus que surprit d'un voir un de ses propres yeux. C'était bien pratique cela dit, il allait pouvoir soigner Kanon sans trop de difficulté ainsi... Enfin, heureusement qu'il amenait toujours avec lui de tout et n'importe quoi quand on lui décrivait un cas d'extrême urgence... Il ne savait jamais sur quoi tomber !

"Heureusement pour lui, j'emmène toujours du matériel en plus... Il allait droit à l’hôpital sinon, et il aime pas vraiment ça. "

Emiru avait quelqu'un à qui parler en même temps que de soigner, alors autant faire la conversation ! Il prit donc ses appareil ultra technologique toute dernière génération pour faire des radios à l'humain, et attendit ensuite qu'elles soient visible à l'écran de l'appareil pour voir s'il n'y avait pas besoin d'opérer... Sait-on jamais, si quelque chose avait été sectionné.

" Il a de la chance dans son malheur, le Kanon. "

Le médecin éteignit son appareil, content de constater que rien de vraiment grave lui était arrivé et il nettoya ensuite les membres cassés avec un produit qui devait aussi apaiser un peu la douleur, et prépara les bandes de plâtre par la suite. Il banda alors avec les membres de Kanon, s'assurant de le manipuler avec le plus de douceur possible, et une fois le tout finit, il attendit que les bandes sèches tout en s'occupant de mieux examiner son ventre, en appuyant dessus... Bon ... La maladie de Kanon s'était quelque peu agavé à cause des coups... Il allait devoir augmenter les doses de son traitement. Une mauvaise nouvelle pour l'humain.

" Quand vous aurez cessé de le faire naviguer ailleurs, dites-le moi... La morphine sera nécessaire. "

Asagi posa sa main sur ses yeux, lui disant qu'il allait lui faire ressentir autre chose, et peu de temps après, Kanon eut la sensation d'être dans les airs. D'être ailleurs... C'était tellement agréable, qu'il ne faisait plus attention au reste.

Il entendait pourtant, et il sentait Emiru manipuler son corps, mais il pensait à autre chose, à cette sensation de plénitude... Oui, un sorcier, c'était vraiment pratique. Il n'avait plus de pensées négatives ou sombres. Il ne réfléchissait pas à après. Il en oubliait presque ce qui était arrivé.
Le retour à la réalité ne serait sans doute pas le plus agréable mais au moins, le temps qu'on le soigne, il avait le coeur léger.

La morphine? Il ne savait même pas ce que c'était en fait, mais il supposait que c'était quelque chose de pratique.

-Il ne veux pas y aller alors, faites tout ce qu'il faut ici.

Asagi s'intéressa ensuite au drôle d'instrument qu'utilisait le médecin.
Avec ça, il pouvait voir à l'intérieur du corps de Kanon!
C'était merveilleux comme invention.
Après ça, il lui tâta le ventre, sans que Asagi ne comprenne pourquoi.
Il avait encore beaucoup de chose à apprendre.

-Je peux le laisser là où il est pendant un certain temps et je peux soulager sa douleur sans rien lui donner.

Le sorcier attrapa la machine utiliser plutôt et la retourna dans tous les sens.

-Qu'est ce que c'est? Et comment ça marche?

Oui, oui, même dans ce genre de situation il était toujours curieux, jusqu'au moment où il releva le nez vers le médecin et respirant l'air.
Il connaissait cette odeur.

-T'es le saucisson de Ryo?

" D'accord, je vous laisserais la morphine à lui injecter pour quand vous ne pourriez plus le maintenir ainsi. C'est un liquide qui médicale qui calme la douleur... Enfin c'est moins saint que ce que vous lui faites, je suppose. "

C'était toujours pas vraiment le top, d'injecter de la morphine, surtout que ça pouvait créer une dépendance, alors s'il pouvait éviter un maximum de lui en donner, ça serait tant mieux. Il avait maintenant finit son travail, et posé deux seringues de morphine sur un meuble pour quand Kanon en aurait besoin... Enfin... Il doutait que cet être étrange sache lui donner mais... quelqu'un d'autre saurait sans doute, et au pire, Daisuke le rappellerait. Alors qu'il rangeait son matériel, l'autre humain se saisit de son appareil à radio...

" C'est un appareil de radiographie qui sert à prendre une photographie des os du corps. Il m'as permis aussi de voir de quelle manière les os étaient cassé... et l'autre mode, celui appelé 'IRM' m'as permit de voir si des nerfs ou des muscles n'étaient pas touchés. C'est très pratique, maintenant, ils ont réussit à tout conditionné en un appareil unique. Dans l'ancien temps, il fallait se déplacer dans des salles isolées pour faire ces examens. "

Emiru reprit l'appareil des mains de Asagi pour le ranger, et releva la tête immédiatement à sa question suivante :

" Oui... Comment le savez-vous ? Vous connaissez Ryo ? Il vous as parlez de moi ? "

Là, ça l’intéressait !

Ca c'était vraiment intéressant.
Un si petit appareil pour pouvoir voir les os et les nerfs.
Vraiment magnifique!
Il s'y serait bien intéressé encore un peu mais, il avait reconnu l'odeur d'Emiru.

-Il est venu me sortir de ma grotte pour m'emmener ici et c'est plus moi qui ai parlé de toi. Tu aime le saucisson, non? Celui au cerf était bon?

Peut être qu'il comprendrait mieux comme ça.
Il allait pas non plus lui raconter tout ce qu'ils avaient dit.
Surtout lorsque l'on sait ce qui s'est passé après le retour du vampire.

-Je le fait redescendre?

XD il lui laissait pas vraiment le temps de revenir sur le sujet Ryo.
Pas tout de suite en tout cas.
Pas que Kanon soit mal là où il était, juste qu'il n'allait pas le laisser dans les airs trop longtemps non plus.
Après, Emiru aurait tous loisir pour revenir sur le sujet.

Et Emiru savait où était ses priorités... Enfin, quand il s'agissait de ses patient tout du moins, alors il chercha du regard un endroit où il aurait pût mettre Kanon... Aucun en vue, apparemment. Il ne connaissait pas bien le manoir, mais en cherchant Kanon, il avait vu plusieurs pièces avec de quoi l'allonger.

" Suivez-moi. "

Il les mena à un petit salon où était disposer trois grandes méridiennes qui feraient largement l'affaire, et qui seraient plus que confortable pour l'humain, même malgré la douleur.

" Posez le là dessus, ça devrait faire l'affaire. "

Emiru reposa sa mallette dans un coin de cette pièce ci, et ré-attaqua donc sur le sujet qui l’intéressait grandement, les yeux tout brillant... Forcement, quand ça parlait de Ryô et de saucisson !

" Alors c'est vouuuuuus ! Merci beaucoooooooup ! C'était fabuleux comme saucisson ! " Il joignit ses mains comme un signe pieux, et son sourire s’agrandit. "Oui, j'adore le saucisson , c'est ... c'est... le soleil de ma vie, le coeur de mon petit corps, le paradiiiiiiis ! "

Et Ryô bah... Bah il oubliait qu'il parlait de Ryô.

Le suivre?
Il ne voyait pas trop où ou pourquoi, lui il voulait savoir s'il le faisait revenir parmi eux.
Mais, en bon garçon, il obéit, faisant bouger le nuage jusqu'à un autre petit salon, installant Kanon là où on le lui disait.

Il s'inquiétait pour lui, mais jugea préférable de le faire redescendre en douceur de son petit nuage.
Asagi chuchota simplement un "revient" à son oreille, caressant doucement son visage.
Comme ça, Kanon reviendrait et pourrait à nouveau participer à la conversation de manière plus calme.
Mais comme il n'était toujours pas rassurer, le sorcier s'installa et posa la tête du gamin sur ses cuisses.

-Je suis content de savoir que ça t'ai fait plaisir. Je l'ai fait moi même.

Et dans tout ça, effectivement, il ne parlait pas de Ryo.
Pourtant... Pourtant ça se sentait...
Alors, Asagi sourit, malicieusement.

-Ryo doit être bien triste de passer au second plan...

Kanon entendait mais il était plutôt content de ne pas prendre part à cette merveilleuse conversation totalement décalée et sans aucun sens qui donnerait la migraine à qui que ce soit!
Mais Asagi fit doucement disparaître la sensation de plénitude et lorsqu'il ouvrit les yeux, clignant plusieurs fois des paupières.

Ouais, bilan: il avait deux plâtre, la bouche pâteuse, l'estomac retourné, et plus ou moins mal partout. La bonne nouvelle: il lui semblait que son visage allait très bien.
Et pendant ce temps deux espèces de fous parlaient saucisson et Ryo. Bon, il aimait bien Ryo hein, mais c'était compliqué à suivre, tout ça.
Il posa ses yeux noirs onyx sur Emiru, puis sur Asagi qui lui servait de coussin.

"Ryo triste... la blague..." Il toussota. "froid..." Ouais, il avait sacrément froid.

Emiru s'approcha mieux des deux autres quand il entendit Kanon parler, et il battit l'air de la main tout en souriant et répondit ;

"Mais oui... Ryô ne sera pas triste voyons. Puis je l'aime autant que le saucisson de toute manière ! "

A la plainte de Kanon, il fit signe à Asagi de ne pas bouger, et s'agita dans tout les sens pour chercher de quoi réchauffer notre malade attitré. Il arriva à dénicher une couverture dans un tiroir et la déposa sur le malade avant d'ouvrir la bouche en un grand "o" .

" Vous pouviez peut-être le réchauffer autrement en fait... non ? Si ? "

Il avait tendance à oublier que Asagi était un sorcier...

Aimer quelqu'un autant que le saucisson...
Ca, aucun des livre qu'il avait lu n'en parlait.
Et il trouva ça vraiment bizarre.
C'est comme si lui se mettait à aimer quelqu'un autant qu'il aimait la magie ou le sanglier.

Kanon émergeait aussi et se plaignit rapidement d'avoir froid.
Il aurait bien fait quelque chose, sauf que Emiru lui dit de ne pas bouger et se mit à chercher une couverture.

-Faire un feu, ou bien produire une couverture nuageuse. C'est très chaud, mine de rien.

En tout cas, il était surprit que les gens d'ici acceptaient la magie si facilement.

Doucement, il passait sa main sur le visage de Kanon.
Le pauvre, ça devait pas être drôle pour lui.

-Tu as mal?

Si c'était le cas, il referait un tour de passe passe.

Heureusement, sa requête fut acceptée et une couverture se posa sur lui, ça allait déjà mieux. Pff, quelle situation improbable. Encore une fois, il y croyait difficilement. Un vampire venait de le défoncer, un sorcier le cajolait pendant qu'un médecin fou bouffeur de saucisson comparait son petit copain immortel à de la charcuterie.
Y'A DES GENS QUI SOUFFRENT ICI BORDEL!

Kanon se dit que décidément, sa vie n'avait pas du tout de sens.

"Ca va..."

Il avait mal, mais, il avait l'habitude d'avoir mal alors ça ne le dérangeait pas plus que ça.
Kanon referma les yeux, en même temps il avait pas vraiment le droit de se plaindre, il l'avait provoqué le Yuusuke! Mais quand même! C'était injuste!

Bon... C'était pas tout de parler et de parler, mais Emiru avait du travail autre part qu'ici. Il prit donc la morphine qu'il avait transféré de l'autre pièce à celle ci, et la posa sur la table basse tout en disant :

"Si tu as trop mal, fait toi injecter une dose de morphine... pas plus, et une part jours seulement. Je pense que Daisuke devrait savoir le faire. "

Il s'étira ensuite, avant d'annoncer :

" Je dois y aller, j'ai du travail ailleurs ! Kanon, tu passe me voir à mon cabinet assez vite, il faut que je te fasse de nouvelles ordonnances... Les doses de tes médicaments ne seront sûrement bientôt plus suffisante. "

Il commença alors à s'en aller, et avant de quitter la salle lança :

" Ravis d'avoir rencontrer le magicien faiseur de saucisson de cerf et à bientôt ! "

Et il disparut.

Emiru parlait encore de sa morphine et ordonnait à Kanon de repasser le voir pour ses médicaments.
Encore sa maladie dont Asagi ignorait tout.

Le médecin partit plus rapidement, sans lui laisser en placer une, laissant Kanon et Asagi seul.
Il se pencha sur le malade pour embrasser son front.

-Me diras-tu un jour ce qui t'arrive?

Il voulait savoir.
Même s'il n'y avait rien entre eux de l'ordre charnel ou une amitié réelle, Asagi s'inquiétait et c'est tout.

Emiru les quittèrent donc en lui demandant de prendre de la morphine s'il avait trop mal, et surtout de venir le voir pour augmenter son traitement... Il aurait du s'en douter. Avec autant de coup, et de blessure, son corps devait être encore plus abîmé, vivre jusque 25 ans relèverai du miracle.
De toute façon, il avait presque atteint ses buts.

Il resta donc seul avec Asagi, qui après un baiser déposer sur son front, lui demanda s'il lui raconterait un jour ce qui lui arrivait.
Il sourit doucement.

"Hm... Peut-être..."

Pas tout de suite. Il avait pas envie de long discours!
Asagi ne comprendrait sans doute pas, et refusant d'expliquer comment il en était venu à se détruire, ce serait compliqué...