Un de plus dans la partie.

Une fois de plus, les hommes de Juka étaient allés récupérer un homme qui n'aurait pas forcément du se retrouver dans sa boutique. Et comme toujours, ça retombait sur le maître des lieux, de devoir s'occuper du dressage. Il ne savait pas pourquoi ce gamin se trouvait là. Il n'avait pas l'air d'être un mendiant, ou un orphelin... Pourtant ses instructions étaient clair, il ne voulait ramasser que ceux qui n'avaient plus les moyens de vivre par eux mêmes, pour leur donner une seconde chance. Ou bien les anciens esclaves... Mais personne ne put lui expliquer pourquoi ce blond était là. Et Juka finit par laisser tomber. Il le fit conduire dans son arrière salle, à l'intérieur d'une cellule, attaché.
Juka demanda qu'on lui défasse ses liens, et qu'à la place, on lui passe les chaines qui pendaient du plafond, afin qu'il tienne debout, attaché au milieu de la grande cage. Cette pièce lui servait pour faire connaissance avec les nouveaux arrivants de la boutique. C'est ici qu'il les lavait, les corrigeait, leur apprenait à devenir meilleurs pour être vendu aux gens les plus corrects possibles. Il y avait trois catégories d'esclaves dans la boutique. Les rebelles, catégorie 3, toujours enchaînés, et vendu le moins cher. Ensuite, les caractériels, capable d'obéir aussi bien que de se rebeller. Ils étaient attachés aussi, mais avaient le confort minimum, un petit tapis, un coussin, de l'eau. Et pour finir, la catégorie 1, les esclaves dociles. Leurs petites cages étaient confortable et en vitrine, pour qu'on ne voit qu'eux. Ils avaient droit à des récompenses pour leur sagesse, et se vendaient le plus cher. Mais Hiviki bien sûr, n'était pas encore passé par la boutique. On n'était pas mis en vente avant d'être passé aux mains de Maître Juka.

Une fois que l'esclave fut donc attaché au milieu de sa cellule, Juka entra, un seau d'eau tiède à la main, avec une éponge. Il posa tout ça dans un coin, et s'adossa aux barreaux apres avoir soigneusement refermé derrière lui.

" Qui es-tu ? "

Eh oui, on ne l'avait pas informé sur la nature du garçon qu'il avait face à lui, alors le dresseur se montrait sur ses gardes, froid, et distant.

L'esclave souriait, ça ne présageait rien de bon et Juka devinait déjà qu'il avait à faire à un petit rebelle qu'il aurait sûrement du mal à soumettre. Mais quoi qu'il en soit, c'était son travail, et si l'humain ne coopérait pas, il userait de la force et c'est tout.

" Je pourrais aussi ne pas parler et me contenter de lire dans tes pensées, Hiviki. "

C'était par politesse que Juka avait laissé à l'autre une chance de se présenter de lui même. S'il n'avait pas voulu répondre, et bien tant pis, le vampire était allé lire les informations qu'il lui fallait directement dans sa tête.

" Tu auras du mal à me faire du mal si je laisse les chaines, ce que tu dis n'a aucun sens. " Le vampire eut un petit rire, mais il n'était pas là pour faire du mal. " Cependant, si tu me montres que tu peux être raisonnable je peux toujours te détacher, je n'ai pas l'intention de te torturer, à moins que tu me manques de respect. "

Le but premier de Juka, pour l'instant, c'était de laver et nourrir cet humain. Sauf que s'il se montrait aussi agressif, ça n'allait pas être pour tout de suite la nourriture...

Juka avait appris à rester relativement calme, même lorsqu'il se trouvait en face d'insupportables esclaves. Il avait pleinement conscience de ce que l'on faisait vivre à ces humains, il le savait même trop bien, puisqu'il n'était âgé que de huit ans quand ses propres parents l'avaient vendu comme esclave à des vampires. Il avait longtemps souffert, utilisé comme un simple objet sexuel, ou une décoration. Abandonné des journées entières dans une cave humide avec des rats pour seule compagnie... Oui tout ceci restait dans sa mémoire. Et pourtant il faisait ce travail, dresser les esclaves que l'on amenait à sa boutique, les rendre -ou du moins essayer- de les rendre docile afin qu'ils ne se fassent pas trop frapper par leurs futurs maîtres... Mais quelques fois, il tombait sur des cas, qu'il ne pouvait pas aider. Hiviki en ferait sans doutes partie.

" Tu préfères que je te traîte comme un animal, et que je ne te parle pas ? "

Juka n'aimait pas agir de cette façon. Il lisait dans les pensées lorsque c'était nécessaire, mais pas à longueur de temps... L'humain se mit à rire, précisant qu'il ne respecterait pas un vampire, alors le blond soupira.

" Je suis maître Juka, propriétaire de la boutique d'esclaves, et chargé du dressage et du ... lavage, des gens comme toi. "

Il avait été frappé, il y avait du sang sur ses vêtements, ça ne lui ferait pas de mal de se faire laver et de se changer ... Juka approcha donc, sortant une petite lame de son sac, et déchira le haut de l'humain.

" L'eau est encore chaude, mais si tu me fais traîner, tu seras lavé à l'eau froide, tu es averti. "

( Désolée que ce soit court. éè )

Le regard hautain de l'humain voulait tout dire. Il persistait à croire être en position d'égalité avec le maître des lieux et ne devait pas imaginer ce qui l'attendait s'il continuait à faire le fier. Mais le vampire avait de la patience... et il comptait bien le lui montrer. Cependant il tiqua, lorsque Hiviki se permit de le tutoyer. Il ne dit rien pour le moment, il avait à faire et partit chercher le seau, déchirant le haut du blond en songeant à le laver lui même, lorsqu'il lui demanda si elles servaient, ses mains...

" Pourquoi ça ..? "

Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire ? Juka avait été esclave, ce n'était pas le genre de questions qu'il avait pour habitude de se poser... Et puis Hiviki demanda à être libéré, ce qui provoqua au vampire un petit sourire malsain...

" "C'est toi qui voit", disais-tu ? Je vais t'apprendre que l'on vouvoie son maître. "

Sortant une dague de la sacoche accroché à sa hanche, Juka enfonça la lame profondément dans la cuisse du mortel, l'entaillant sérieusement, avant de reculer pour activer le mécanisme qui faisait descendre les chaînes pour donner plus de mobilité à l'humain et le laisser tomber au sol.

" Maintenant, je suis certain que tu n'iras nulle part. Lave toi. "

Juka lui jeta l'éponge de corps au visage, et quitta la cellule, restant de l'autre côté des barreaux pour remettre en ordre quelques affaires.

" J'aurais préféré des excuses de ta part plutôt qu'une insulte. Surtout que tu es libéré, maintenant. "

Certes, il avait toujours les chaînes aux poignets, mais il n'était plus gêné pour ses mouvements. La blessure à sa cuisse était simplement due au fait qu'il avait tutoyé Juka qui ne supportait absolument pas qu'un esclave se permette de telles familiarités. Lorsqu'il était esclave lui même, ses maîtres l'avaient tellement fait souffrir qu'il en était devenu mauvais, et des soirs comme celui ci, il lui arrivait de perdre son sang froid.

L'humain semblait refuser de se laver, peut être que Juka s'était trompé en le voyant comme un rebelle, et qu'il avait réellement décidé de s'adoucir... mais en tout les cas le mal était fait, et il était trop tard pour revenir en arrière. Juka soupira, revenant vers l'humain pour prendre l'éponge et essuyer doucement le sang coulant de sa cuisse.

" Mon but n'est pas de te faire du mal. Simplement de t'apprendre à respecter tes supérieurs. "

Il planta son regard dans celui du blond, se demandant si cette fois, le courant passerait, ou non...