Le goût de la liberté [PV Aoi]

Enfin, Miyavi pouvait se balader, retrouver cela l'emplissait d'une bonne humeur, et un léger sourire satisfait ourlait ses lèvres. Il avait été racheté à son ancien club, et dans ce nouveau personne ne l'empêchait de sortir, ce soir il devait s'acheter de nouveaux vêtements, il n'avait absolument plus rien. Bien entendu cela viendrait enfler la dette qu'il avait auprès de Ryoga, mais cette nouvelle semi liberté lui paraissait en valoir le coup. Il passa la journée à faire les magasins, achetant tout ce qui pouvait le mettre en valeur. Et tout ce qu'on pouvait attendre d'un hôte. Ryoga l'avait aiguillé sur ce que la clientèle pouvait attendre, et elle semblait bien plus exigeante que dans son ancienne maison de passe. Mais elle était également dénué de rustaud et de petits malfrats. Ce qui en soit était un très bon point.

Le soleil ne tarderait plus à se coucher, mais cette soirée il ne travaillait pas. Un congé avant de plonger définitivement. Un moyen de faire une transition entre les deux lieux, et de profiter un peu sans doute. Le vent était frais, et Miyavi eut vite fait d'enrouler son épaisse et nouvelle écharpe autour de son cou. Il s'arrêta un instant devant un magasin qui vendait toute sorte d'accessoire dont l'utilisation ne faisait aucun doute. Ce n'était sans doute pas à lui d'en faire provision, il jeta un oeil à l'intérieur, il y avait un couple, en pleine discussion avait ce qui devait être un vendeur. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eut le droit de se balader. Il redécouvrait avec plaisir, l'animation des rues et les magasins les plus communs. Il poursuivit sa route, et ne s'arrêta que quelques mètres plus tard pour admirer quelques photos en devanture de ce qui était présenté comme un agence de mannequin. Une photo le replongea dans le passé, il s'agissait d'un cliché d'un jeune homme entrain de s'entrainer, cela lui rappela un instant les entrainements au conservatoire, cela lui semblait appartenir à une autre vie. Il perdu la notion du temps, les yeux un peu de la vague, il songea à ce qu'aurait pu être sa vie, si ses parents ne s'étaient pas laissé endetter.

Plongé dans ses pensées, Miyavi s'était coupé du monde extérieur les bruits de la rue lui parvenait assourdis. Il sursauta lorsqu'une voix commenta un instant l'image sur laquelle il avait posé les yeux. Il se tourna, pour observer qui lui avait collé une belle frayeur. Il paraissait jeune, mais Miyavi comprit rapidement que c'était un vampire, son teint blafard et sa prestance ne trompait guère. Il s'enquit de sa frayeur ce qui arracha au plus jeune un sourire amusé, il était un peu tard pour s'en occuper. Son sourire s'accentua légèrement lorsqu'il senti son regard couler sur lui. Il lui sourit avant de lui répondre, un de ses sourires félins, adorables. De ces sourires qui brisent et enchaînent les cœurs auxquels ils sont adressés. Un sourire qui était devenu naturel de part son métier.

« En réalité, j'ai évité l'infarctus de peu »

Il enfonça l'une de ses mains dans sa poches, qu'il avait sorti en une ébauche de réflexe qui n'aurait servis à rien si le vampire avait vraiment voulu l'agresser. L'autre toujours prise par quelques sacs. Mais il n'avait pas vraiment un comportement hostile, et il doutait réellement risque quelque chose dans une rue bondée. Il reporta un instant son regard sur la photo, et s'aperçut que la porte de l'agence de mannequin qu'il songeait fermé était entrouverte. Il venait donc de là.

« C'est vous qui l'avez prise ? »

Ses cours d'arts remontaient à loin, mais ses professeurs disaient qu'il possédait une certaine sensibilité derrière son cynisme. Décidément ce soir son passé avant décidé de se manifester. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eut l'occasion d'y songer. Il songeait à cela parce qu'il trouvait que la photo dégageait quelque chose, plus que pour ses affiches superficielles qui ornaient les bâtiments. Ou alors c'était un point de vue totalement subjectif et elle lui rappelait simplement ses cours de danse. Il releva les yeux vers le vampire.

Ce fut autour du vampire, de paraître perdu dans ses pensées, et il était difficile de décrypter les émotions de ces êtres. Il paraissait tout comme lui-même plus tôt, s'être replongé dans de lointain souvenir que Miyavi devait avoir réveillé bien involontairement.

« Votre ami a beaucoup de talent. »

La phrase était parfaitement neutre, mais sincère, les photographes avaient tendance à privilégier un esthétisme parfois grandiloquent, aux sentiments. Pas celui-ci, et c'est sans doute pourquoi Miyavi se senti tellement touché par cette photo. Pendant quelques instants il y eut un silence, que le vampire brisa, croisant à nouveau son regard, s'il paraissait dur, sa phrase ne l'était guère. Il y avait un étrange paradoxe avec ce vampire là. Ses yeux paraissaient en avoir trop vu, mais il souriait légèrement. Un sourire presque amicale qui avait tendance à mettre en confiance. Ce même genre de sourire que Miyavi arborait avec naturel lorsqu'il travaillait. Un sourire fait de nonchalance et d'amusement.

« Vous êtes le patron de cette agence ? »

La question, n'en était pas vraiment une, il était déjà convaincu que c'était le cas. Qui d'autre pourrait en sortir à une heure si indue ? Miyavi se rendit compte que ça faisait bien cinq minutes qu'ils s'étaient rencontrés, et qu'aucun des deux ne s'étaient présentés. Amusant, comme parfois la plus simple des politesses s'oubliait. L'humain tendit sa main en signe de salutation.

« Je suis Miyavi. »

C'était la première personne qu'il rencontrait, hors de son travail. Hors d'un contexte pré établit dont il connaissait déjà l'issue. Une rencontre hasardeuse. C'était donc ça la liberté ? Pouvoir s'arrêter pour parler à de parfaits inconnus, sans avoir de compte à rendre. C'était agréable.

Il y eut un temps, entre le moment ou Miyavi tendit sa main et celui ou Aoi la saisit pour le saluer. Le vampire semblait plonger dans ses pensées, il semblait presque avoir oublié la présence de l'humain. Miyavi ne s'en offusqua pas, il cernait mal les vampires, mais une chose était certaine, la plupart était de total mystère. Il commençait à comprendre pourquoi beaucoup les trouvait fascinant. Le jeune homme relâcha sa main tandis que le vampire proposait une invitation fort tentante. Pouvoir se réchauffer ne serait-ce qu'un instant ferait du bien à ses doigt endoloris par le froid.

« Avec plaisir. »

Il suivit Aoi, jusque dans l'agence, ou se trouvait imprimé sur de plus grand format d'autres photos. Mais ce fut l'air ambiant chaud qui lui plut d'avantage que la décoration. Il ne s'était pas réellement rendu compte d'à quel point il avait froid avant d'entrer. Il posa ses sacs de shopping dans un coin, et se colla à un radiateur.

« Votre agence marche très bien on dirait. »

La plupart des photos présente, il les avait déjà vu placarder dans la ville ou dans les boutiques qu'il avait faite cet après midi. Il semblait très bien mener son affaire, et Miyavi se surprit à songer qu'il aimerait bien, une fois sa dette remboursé, peut être travaillé pour ce genre d'endroit. Soyons lucide sa carrière de danseur n'étant plus qu'un vieux rêve un peu flou.