Mission Suicide (Juka]

S'il y avait un nom qui était connus comme prioritaire pour les chasseurs de vampire. C'était Juka. Le marchand d'esclave. Avec un peu de chance il aurait des informations pour lui, sur son frère. Tooru désespérait de le retrouver. Vêtu tout de noir, il s'était enfoncé dans les allées sinueuses de la ville, il était bien deux heures du matin, mais il n'éprouvait aucune fatigue, il vivait comme les vampires ou presque. Il avait finit par en prendre le rythme. Une fois arrivé devant la boutique sordide de Juka, son instinct lui hurla de faire demi tour, mais il l'étouffa, et commença à escalader la façade. Il portait des gants de cuir pour ne pas risquer de s'écorcher et que l'odeur du sang n'appâte tous les vampires du coin.

Il se glissa par une fenêtre ouverte, guettant le moindre bruit dans la maison, sans doute le maître n'était-il pas là. Il sorti précautionneusement une chaîne d'argent du sac qu'il avait toujours avec lui, assez longue pour étrangler quelqu'un, mais pas assez longue pour frapper à distance. Il sorti de la pièce dans laquelle il était pour observer par un interstice dans le mur la boutique. Les humains étaient dans des cages, vendu comme des animaux. La plupart paraissait terrifier, d'autres complètement apathique, il rageait, son frère avant sans doute était dans l'une d'elle. C'était inconcevable pour lui de traiter des êtres de cette manière, dans son empressement à se rendre chez Juka, il avait sans doute omis que sa boutique regorgerait de vampire. A sa ceinture pendait un revolver, armée de balles en argent, il décida de faire fuir la clientèle. D'un bond Tooru fut dans la pièce, certains vampire semblèrent le reconnaître et ne cherchèrent pas d'avantage les ennuis. Mais d'autres le dévisageaient, les crocs déjà bien visible. Son geste avait été totalement inconsidéré. Il tira et toucha un premier vampire au bras, qui hurla de douleur. La menace de l'argent sembla plus forte et une autre parti déguerpit. Il délivrerait les humains et tuerait leur bourreau, ce soir.

Sans qu'il ne s'aperçoive que Juka était rentrer, Tooru continuait de maintenir à l'écart les vampires. Mais une voix puissante le fit sursauter, plus angoissant que cette voix, ce fut le calme qui la suivit. Même les humains semblaient retenir leur souffle. Juka était là, toute d'arrogance princière au milieu de sa boutique, et dardant un regard calculateur sur lui. Tooru le mis en joue.

« Ne t'approche pas ou je te met une balle entre les deux yeux. »

Il ne le ferait pas. Pas tout de suite en tout cas. Mais ça le vampire ne pouvait pas le savoir. Et il était passé maître dans l'art de camoufler ses pensées. Tooru indiqua d'un rapide mouvement de tête les cages.

« Délivre les. »

C'était sans doute un peu utopique, mais cela lui donnerait du temps pour réfléchir. Réfléchir à comment aborder le sujet qui l'intéressait sans que le vampire ne se sente en position de négocier. Ce qui était très peu probable. Mais aussi de réfléchir à un moyen de s'en sortir dans le cas contraire. Tous les humains s'étaient recroquevillés dans le fond de leur cage, cet image lui fitu n pincement au coeur, comment pouvait-on éprouver du plaisir à torturer ses gens, à les livrer à des sadiques. Non décidément tout cela ne devrait pas exister. Il leva un peu plus son révolver frapper aux armes de son ordre. Lui aussi tout en argent pour qu'il ne vienne pas à l'idée d'un vampire de s'en saisir.

Tooru ne pouvait l'ignorer, plusieurs autres chasseurs de vampire n'avait jamais refait surface, et il n'y avait pas à tergiverser pour comprendre que certains avait dut terminer en tant qu'esclave ou même simplement en repas. Mais Juka ne l'effrayait pas, il le révoltait trop pour que se soit le cas. Mais il semblait que le vampire n'avait pas la moindre envie de délivrer ses précieuses marchandises, et il entendit des plaintes venir des cages des suppliques, c'était si douloureux. Il risqua un coup d'oeil. Une brève période d'inattention fatale, durant laquelle le vampire lui fit perdre son arme. Il vit le révolver disparaître sous un meuble et lâcha une insulte entre ses dents lorsqu'il senti la main froide du vampire se refermer contre sa gorge.

Un instant il fut sonné, mais reprit rapidement ses esprits. La question du vampire lui arracha un sourire amer. Son erreur fut sans doute de lui avoir laissé les mains libres, ce n'est pas tant pour le côté esthétique qu'il portait d'énormes bagues, simplement parce qu'elles étaient en argent. Il referma son poing et frappa de toute ses forces contre sa mâchoire, en profitant pour s'esquiver à sa prise. La douleur perdurerait un peu grâce à l'argent, mais la marque devait déjà s'être effacé. Juka n'était pas un nouveau né.

« Je n'ai pas l'attention de le savoir. »

Il se retourna à nouveau vers Juka, il devait l'avoir sérieusement énervé, et préféra enrouler dans un de ses poings la chaîne en argent. Les jambes légèrement fléchit il se préparait à subir une nouvelle attaque, il n'était pas le meilleur pour rien. Il se battrait jusqu'au bout. Et sa détermination était sans faille.

« Est ce quelqu'un du nom de Kyo à fait parti de ta sordide cargaison ? »

Apparemment le nom de Kyô éveillait des souvenirs en Juka. Et Tooru ne perdu aucune des expressions qui traversèrent son visage. Sa réponse lui donna une indication, son frère était bien un véritable jumeau. Il n'y avait déjà plus aucune marque sur la peau marmoréenne. Il l'avait connu, il était passé par cet endroit abjecte. Son pauvre frère, rejeté par sa famille, comme il devait la haïr, il en avait le droit. Mais Tooru voulait le retrouver le délivrer. Il fit un bond en arrière lorsque le fouet de Juka frappa à quelques centimètre de lui. Il savait que le vampire serait le plus rapide si jamais il tentait quelque chose. Et sentir la morsure du fouet ne le tentait guère.

« Parce que tu penses qu'un des minables qui te sert de client, parviendrait à me dompter ? Tu me sous-estimes. »

Il savait qu'il ne pouvait plus l'attaquer directement, simplement se défendre, avoir d'assez bon réflexe pour éviter de mourir ici, ou pire de finir dans une de ses cages. Et encore s'il essayait seulement de le vendre. Il saurait le faire regretter à son propriétaire. Kyô n'était pas un gentil chaton, il ne se laisserait pas martyriser. Il sortirait ses griffes.

Ce vampire était trop intelligent. Il ne cédait pas à la provocation, habituellement pourtant elle fonctionnait parfaitement. Soudain il senti le fouet frapper sa main et y laisser sa marque, il ne lâcha pas la chaine. S'y accrochant même, mais Juka profita que la douleur l'étourdissait pour venir le faire lâcher. Au moment ou elle tomba, il sut qu'il allait devoir la jouer fine. Il s'écrasa à nouveau contre une cage, l'une de ses mains tordus dans le dos, l'autre plaqué contre les barreaux. Là ou Juka se trompait c'est qu'il s'était renseigner sur lui. Et il en avait convenu que c'était du suicide. Mais c'était également sa seule piste pour retrouver Kyô.

« Je sais tout ce que j'ai pu trouver sur toi. »

Tooru ne chercha pas à se déloger, ça aurait été parfaitement inutile, ça n'aurait fait que resserrer la prise du vampire. Il se contenta de tourner légèrement la tête.

« Qui l'a acheté !, Si tu me le dis, je m'arrangerai pour qu'il n'y ait plus de descente dans ta boutique pour les 6 prochains mois, et que la concurrence soit éliminé. »

Il savait qu'il n'était pas en position de discuter. Il n'avait encore qu'une seule carte, mais il ne voulait pas la jouer trop vite. Elle était risquée. Et il n'avait vraiment aucune envie de mourir sous ses crocs.

La main se resserra sur son bras, et il poussa un geignement de douleur. Il allait le lui casser s'il continuait. Passer la nuit dans une cage, il n'en avait aucune envie. Il n'avait rien à offrir au vampire, strictement rien d'autres. Et la carte qu'il gardait, la connaissance de son enfant, le dénommé Yuuki, lui parut risquer maintenant. Sans doute le tuerait-il. Et il ne lui resterait aucune chance de retrouver son frère.

« Je n'ai rien à t'offrir, mais je peux déjà te dire que ce n'est pas une cage qui va m'arrêter. »

Tooru se sentait stupide d'être venu ainsi, sans réel plan, sans renfort, avec la simple idée qu'il s'en sortirait. Et il ne lui servirait à rien d'appeler à l'aide dans ce quartier. Son bras commençait à être véritablement douloureux. Et il comprit que le vampire souhaitait sans doute quelque chose s'il ne l'avait pas encore tué. Mais il ne pouvait le deviner s'il ne lui disait pas.

« Qu'est ce que tu veux ? Qu'est ce que tu veux pour que je puisse retrouver mon frère. »

Il avait comprit également que Juka devait parfaitement savoir ou il était. Sinon il ne s'en amuserait pas autant. Il allait devoir jouer selon les règles de ce vampire. Son égo risquait d'en prendre un coup.

Lorsqu'il le mériterait ? Les yeux de Tooru se voilèrent légèrement. Sans doute, le vampire se réjouissait de le voir si démuni et avait bien l'intention d'en profiter. Son fouet à la main lui parut bien menaçant, mais il était décidé à ne laisser filtrer aucune émotion. Il ne lui ferait pas ce plaisir. Pour le vouvoiement il ferait un effort, mais pour effacer le mépris et l'insolence, ça allait être plus compliqué. Il pouvait le remplacer par du cynisme mais il doutait que le vampire apprécie. A aucun moment il ne s'était relevé. Mais cela ne semblait pas convenir à Juka qui agrippa ses cheveux pour l'inciter à le relever. Tooru n'essaya pas de résister et se laissa pousser contre le fond de la cage. Il senti les barreaux contre son dos, mais à aucun moment il ne lâcha le regard du vampire, un regard qui le défiait.

Son frère était en vie, seule cette information présentait un intérêt. Il senti un poids s'ôter de ses épaules. Maintenant il voulait le voir, se présenter à ce frère qu'il ne connaissait pas. L'aider s'il pouvait. Il ne s'était pas rendu à quel point il s'était crispé, tous les muscles tendus en l'attente d'un coup. Il se détendit et lui lança un regard éloquent. Docile et moins agressif ? L'avait-il pris pour un teckel ?

« Je veux en savoir plus. Si... vous me disiez ce que vous voulez, qu'on en finisse. »

Il n'avait pu empêcher une pointe d'ironie dans l'utilisation du vouvoiement. Mais ça avait été presque plus fort que lui.

Tooru eut l'impression que sa lèvre avait éclaté, et ce n'était sans doute pas qu'une impression. Juka lui avait mis un sacré coup, et il sentait le goût ferreux et salé du sang dans sa bouche. Il s'effondra sur le coup, mais eut tout de même le réflexe d'amortir sa chute avec ses bras. Le fouet claqua à côté de lui, et il sursauta, se redressant pour voir ce que lui réservait maintenant le vampire. Légèrement sonné, sa vue était brouillé, il n'eut pas le temps de réagir, que Juka était déjà face à lui. Ses doigts glacés se glissèrent sous son menton, et il senti sa langue venir nettoyer le sang qui coulait de sa lèvre. Tooru senti un frisson lui parcourir l'échine. Il savait déjà ce que le vampire allait lui demande. Ce que la plupart demandait lorsqu'il était à leur merci, et qu'il avait besoin d'une information. Mais il y avait une différence, entre un jeu de séduction convenu. Et un ordre. Son fouet était menaçant, et il savait qu'il n'avait d'autres choix. Il aurait pu refuser, lui dire ce qu'il songeait de son ordre. Mais alors il perdait sa seule source. Et puis ce n'est pas comme si c'était la première fois.

Il se redressa, puis d'un geste rageur, le regard illuminé d'une haine farouche, il ôta sa veste, puis son haut le rejoignit au sol. Dévoilant ses nombreux tatouage, symbole de son appartenance au clan des chasseurs. Son pantalon qui ne tenait que par miracle sur ses hanches étroites depuis qu'il avait ôter sa ceinture, tomba également le long de ses cuisses. Il poussa un soupire, avant d'abaisser également son sous-vêtement. Il s'écarta d'un pas du tas de vêtement. Sa mâchoire était contractée par la colère. Et si dans ses yeux on pouvait lire la résignation, on pouvait également y lire la détermination. Ce ne serait pas Juka qui le briserait. Certainement pas.

Le ton de Juka lui était insupportable, il se prenait pour le maître et Tooru avait horreur de cela. Même si en l'occurrence il l'était. Son souffle parcourait le coup de l'humain, le faisant frissonner d'une légère appréhension il pouvait tout aussi bien de le tuer ici. Il senti ses crocs frôler sa peau, sans jamais s'y planter. Les seuls qu'il autorisait à se planter dans sa chair était ceux de son amant occasionnel, et lui avait la délicatesse de faire cicatriser les marques, il doutait que Juka prenne les même précautions. C'est sa langue qui glissa sur la chair sensible, tandis que le vampire venait coller son bassin, pour mieux le coller contre les barreau. Tooru détestait lui laisser mener le jeu, il se serait sans doute rapidement rebellé, si celui-ci c'était montré trop violent. Mais c'est avec une certaine douceur, qu'il senti sa main glisser contre sa cuisse, pour venir se perdre contre son entrejambe, il l'effleurait à peine. Assez pour faire naître dans son bas ventre quelques sensations. Tooru savait qu'il ferait mieux de se détendre, sinon il allait souffrir le martyr.

Juka s'éloigna soudain, Tooru comprit qu'il allait devoir jouer le jeu s'il voulait son information, il en avait peut être d'autres qui pourraient lui être utile. Il l'observa ôter sa chemise, puis sa ceinture, puis à nouveau revenir, pour l'inciter à s'allonger, une main se glissa dans ses cheveux, tandis que l'autre glissa bien plus bas.

« Je ne dirais rien de mes sources. »

A peine la phrase terminé, il sentis ses doigts se glisser à l'intérieur de lui, son corps eut un léger soubresaut. Juka ne semblait pas avoir envie de perdre son temps en préliminaire. Ni même à se soucier outre mesure que Tooru en ait particulièrement envie. Au moins il avait la décence de le préparer. Tooru se cambra légèrement, tant pour lui faciliter l'accès que pour pallier à la sensation de gêne. Il s'était crispé à l'intrusion inattendu, et l'une de ses mains s'était refermé sur un barreau de sa cage. Sa respiration commença à se faire plus haché au fur et à mesure qu'il se détendait, préférant songer que ce n'était pas ce vampire-ci, même s'il aurait été difficile de le confondre.

Ses doigts semblaient ne pas se lasser de leur besogne, et Tooru en était soulagé, la suite serait moins douloureuse. Il sentait les lèvres de Juka sur son torse s'attendant à tout moment à sentir la douleur aigue d'une morsure. Mais rien n'arrivait. Et le vampire finit par se redresser, afin d'ouvrir son pantalon, et de lâcher une nouvelle information. Son frère allait bien, bien que le chasseur remette en doute le statut respectable de celui-ci un vampire respectable n'avait aucunement besoin de se payer des esclaves. Il s'abstint cependant de le signaler, et senti la langue de Juka venir jouer contre son cou, tandis que celui-ci le soulevait. Le guidant comme un pantin sur ses genoux.

Manipuler son corps à sa guise ne semblait pas lui demander d'efforts. Et à nouveau il le souleva, leur regards se croisèrent et Tooru comprit, qu'il n'y couperait pas, même s'il ne l'avait jamais espéré. D'un coup de hanche il était en lui, par réflexe l'humain s'accrocha à ses épaules. Alors qu'il reversait la tête, le corps cambré, Juka en profita pour venir boire directement à sa jugulaire. La douleur n'était pas insurmontable, Tooru n'était pas un novice dans ce genre d'acte. Il n'était pas véritablement prude, mais c'était différent lorsque c'était non volontaire. Sa mâchoire c'était à nouveau crispé, pourtant alors qu'il prenait sur lui pour à nouveau se détendre, malgrés la menace que représentait Jula, il parvint à demander.

« Qui ? »

Il accompagna ses mouvements de hanches, mais non pour intensifier le plaisir de Juka, simplement parce que c'était plus facile pour lui. Ses doigts se crispèrent sur les épaules de Juka, tandis que son souffle reprenait un rythme erratique, le rythme que le vampire infligeait à son corps. Moins sadique qu'il n'y avait songé au premier abord, il était plus enclin à lui accorder le bénéfice du doute. Il tiendrait parole. Du moins l'espérait-il. Même s'il commençait à complètement se détendre, boire son sang était une sorte de triche dans ses moments. Une drogue pour certains mortels, et Tooru avait bien du mal à résister à ne pas se laisser emporter. Sinon il laisserait ses pensées s'échapper et il en était hors de question. Mais il ne pouvait empêcher son souffle se muer légèrement, en des sons qui évoquaient bien plus le plaisir que la réticence.