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| Alors c'est toi... [Mana] | |
| | Auteur | Message |
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Kousei ♣ L'artiste ♠
Messages : 644 Date d'inscription : 04/03/2010 Age : 35
| Sujet: Alors c'est toi... [Mana] Sam 24 Juil - 17:28 | |
| Notes de Kousei.
J'aurais du compter les jours... Sérieusement. J'avais enfin franchi un énorme pas entre Gackt et moi, endurant pour cela une punition douloureuse, mais au moins je m'étais débarrassé de son second esclave inutile. C'est vrai, la raison qu'avançait mon maître lorsque je le mentionnais était toujours qu'il se nourrissait de temps en temps sur lui pour éviter de me fatiguer trop. Me prend-il pour un idiot ? Je sais très bien qu'il devait lui dire ça à l'autre aussi. Alors non. J'ai décidé que mon « collègue » était de trop, et puis à force de le chercher, le blesser, le violer, saccager ses affaires et rendre immangeable ses repas, il était finalement parti. S'il avait vraiment aimé Gackt, il aurait supporté tout ça et serait resté. Après tout, j'endurai bien Mikaru pour pouvoir rester le premier, il pouvait bien m'endurer moi en contre partie non ? Enfin ... J'allais écrire donc, que j'aurais du compter les jours entre le moment où j'étais redevenu le seul esclave de Gackt... et celui où j'appris qu'il avait trouvé quelqu'un pour remplacer mon souffre-douleur disparu.
Une poupée mh...? C'est ce que j'avais entendu au sujet de « Mana », la nouvelle trouvaille de maître Gackt. Il s'agissait apparemment d'un mortel à la beauté froide et aux traits féminins, que l'on pouvait comparer à une poupée de porcelaine. Du simple fait qu'il était le nouveau centre d'intérêt de mon vampire, je le détestai déjà. Mais puisqu'il était le second esclave, et qu'il venait marcher sur mes plates-bandes, je me devais tout de même de lui faire un accueil digne de ce nom et la curiosité me poussait à vouloir faire sa connaissance rapidement... et de jour, afin qu'aucun vampire ne puisse intervenir durant notre entrevue, naturellement. Cette nuit là, je ne l'avais pas passé avec Gackt. Je comprenais à présent pourquoi... j'avais appris qu'il était occupé et m'étais donc rendu en ville pour passer quelques heures au club avant de finalement rentrer me coucher bien plus tôt qu'à mon habitude. J'imaginais maintenant mon cher maître au bras de cette maudite marionnette et je broyais dans ma main l'oeuf que je m'étais apprêté à ouvrir au dessus d'un bol.
« Mh ... »
Il était bien inutile que je m'énerve d'avantage tant que je n'avais pas rencontré cette créature et évalué ses chances de m'éloigner de maître Gackt. Je le considérais comme une menace, une barrière, un obstacle entre notre amour et il faudrait qu'il comprenne qu'il n'était pas le bienvenue, quoi qu'en disent les autres. Je me doutais bien qu'on avait du le briefer à mon sujet, le prévenir que je serais méchant et menaçant, que je lui ferais du mal dans le but de le faire partir et que je n'hésiterai pas à employer la force s'il le fallait... Certes, j'étais bien capable de tout ça... Mais la punition que j'avais subi suite à la fuite de mon précédent homologue me calmait tout de même assez pour que je décide de faire la connaissance de Mana ... plus en douceur.
Il devait être huit heures du matin alors que j'achevais de préparer un joli plateau de petit déjeuner à l'attention de la poupée. C'était une belle entrée en matière et personne n'aurait rien à me reprocher de cette façon. Je lui avais préparé un plateau composé de plats miniatures et variés de sorte qu'il ait du choix, quelques gâteaux tout autant qu'un peu de riz, omelette sucrée et salée, tartines ... il n'aurait que l'embarras du choix et j'aurais de quoi me servir également. Tout était donc parfaitement calculé, même la rose bleue que je déposais pour finir sur le coin du plateau avant de prendre la direction de sa chambre. Mana... Quel drôle de nom tout de même. Mana et Kousei. Mana et Gackt. Mana, Kousei et Gackt. Je grimaçai. L'idée ne me plaisait pas du tout...
Devant la porte, je ne pris même pas le temps de frapper et j'entrais dans la pièce, posant le plateau sur la petite table avant de m'approcher des rideaux pour les ouvrir en grand, laissant pénétrer la lumière du soleil dans sa petite chambre d'esclave... Une belle chambre tout de même, car Gackt nous aimait et nous traitait bien.
« Bonjour !! »
Qu'il soit encore endormi ou pas m'était égal, il était temps que nous fassions connaissance, parce que je l'avais décidé ainsi. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Sam 24 Juil - 18:26 | |
| Je ne pouvais y croire. En l’espace de quelques jours mon existence avait totalement changé. J’avais encore du mal à m’y faire, ne plus avoir d’horaires à respecter. Mes journées étaient pleines de temps libre, et j’employais ce temps à étudier des livres que mon nouveau maître me conseillait. Ouvrage de fantaisie, ou de philosophie, je me rendais compte de l’étendu de mon ignorance. Et je ne trouvais une meilleure métaphore pour expliquer mon ignorance, que l’allégorie de la caverne de Platon. Prisonnier dans l’obscurité, je me contentais de ce que l’ont me montrait, lorsque l’ont m’a arracher à mon univers, ma première réaction fut le rejet, puis je compris que mon univers était étriqué, ma vision des choses mauvaises. Et je voulais en apprendre plus, avoir plusieurs visions de chaque chose pour me forger mon propre avis. La nuit dernière avait été riche, maître Gackt et moi avions longuement parlé. Une discussion plus intéressante qu’aucune autre. Jamais je n’avais conçu pouvoir un jour tenir une conversation, personne ne m’avait jamais demandé de parler, et de donner mon envie, Gackt le réclamait. Je savais que mon regard restait encore trop naïf, mais je m’employais à rattraper le temps perdu.
Je m’étais endormi, sans même m’en rendre compte, la tête posée sur les jambes de mon nouveau maître, il m’expliquait un concept, et je serai bien incapable de vous dire lequel. Sans aucun doute m’avait-il porté jusqu’à mon lit, et m’avait-il bordé. J’étais déjà en tenue de nuit, une chemise de nuit blanche et qui traînait par terre. C’était les vêtements que je portais encore au monastère, et il me faudrait en changer. Je dormais paisiblement, j’avais pris l’habitude de me lever tard, pour rattraper mes soirées en compagnie de maître Gackt, mais voilà qu’on avait décidé de mettre fin à ma grasse matinée. La porte de ma chambre s’ouvrit à la volée, et un bonjour retentissant acheva de me réveiller complètement. Je sursautai, et mes yeux papillonnèrent lorsque l’intrus décida de faire brutalement entrer la lumière, qui inonda mon lit.
Je me redressai encore ensommeillé, pour apercevoir une personne que je n’avais encore jamais vu déposer un plateau repas. Certes je ne l’avais jamais vu, mais on m’avait déjà fait sa description, c’était Kousei. J’avais entendu tout et son contraire à son sujet. Maître Gackt avait annoncé que nous pourrions être ami, mais les domestiques parlaient beaucoup, et il était responsable de la fuite de l’ancien esclave, il était d’une nature jalouse et capricieuse.
« Bonjour… »
Ma voix était encore ensommeillée, je savais que je devais me méfier de lui. J’eu du mal à sortir de mes draps d’un bleu nuit, le confort de mon lit m’intimait de rester, mais je ne voulais pas lui faire l’affront de le chasser. Je rejetais les couvertures, et frissonnais, j’attrapais la robe de chambre du même bleu que les draps, et la nouait autour de ma taille. Mes boucles étaient défaites par la nuit, et mon maquillage ne devait être qu’un lointain souvenir, j’appréciai peu de me montrer si négligé, au saut du lit, mais je ne désirai pas l’offenser, je m’attablais donc. Relevant un regard emprunt d’une curiosité polis.
« Tu dois être Kousei. »
Encore endormi, je me demandais pourquoi il avait tenu à faire connaissance si tôt. D’après ce que je savais, il avait fait craquer nerveusement l’autre esclave. Si c’est ce qu’il souhaitait à nouveau, il aurait sans doute plus de mal, je ne quitterai cette vie pour rien au monde, et j’étais habitué à la vie dure d’un monastère, les réveils à l’aube je connaissais.
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| | | Kousei ♣ L'artiste ♠
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| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Dim 25 Juil - 20:21 | |
| Le ciel était sombre dehors, le soleil avait du mal à se montrer ces derniers jours et sa lumière grisâtre inonda la pièce bien moins fort que je ne l'aurais espéré. Que n'aurais-je donné pour ouvrir sur un ciel bleu et lumineux qui aurait empêché à la belle au bois dormant d'ouvrir les yeux et de se lever si vite... Enfin, il me fallait faire avec, tout comme lui d'ailleurs. J'étais là pour faire connaissance et s'il était chanceux, notre première entrevue se passerait peut être mieux que celle du précédent esclave... Il fallait bien que je les teste et que je constate quel genre de menace ils représentaient. Ne pouvant le faire avec les vampires, c'était les rares mortels de l'entourage de mon maître qui prenaient, et là, Mana arrivait premier de la liste.
Alors qu'il se redressait, visiblement engourdi par le sommeil, je l'observai se hisser hors des draps et récupérer une robe de chambre... Une vraie femme, j'en frissonnai. Ses longs cheveux tombaient en boucles négligées sur ses épaules et tout en lui me faisait penser à une poupée... Il était trop fin, trop élégant, et bien trop distingué pour quelqu'un que l'on vient de réveiller sans douceur.
Il me répondit par un bonjour fatigué que je recevais comme une claque. Ma présence ne le dérangeait pas, il vint même s'attabler devant le plateau que je lui avais préparé... J'aurais espéré qu'il me chasse, ou qu'il râle, mais rien de tout cela. Ses gestes lents et polis m'exaspéraient déjà et je le regardai d'un air sidéré lorsqu'il supposa à juste titre que j'étais Kousei. Aucune agressivité, seulement ... une perfection affreuse qui irradiait de tout son être et me poussait à le haïr plus encore que je n'avais détesté le précédent... J'imaginai aisément comme Gackt devait adorer sa nouvelle trouvaille, lui qui raffolait tant de me travestir et de me faire être ce que je n'étais pas, voilà qu'il avait trouvé mon complet opposé... J'étais le sauvage, le maladroit, l'indomptable Kousei, et devant moi se tenait la parfaite petite princesse, douce et gracieuse Mana... Notre maître devait être heureux, et j'aurais peut être dû me contenter de me dire qu'il était satisfait avec ceci... Mais ça n'arrivait qu'à m'agacer.
« Effectivement, je suppose qu'on t'a déjà parlé de moi ... »
A quoi bon tourner autour du pot, j'étais certain qu'il savait plus que mon nom, les domestiques devaient avoir parlé de moi, comme ils m'avaient parler de lui. Les conflits leurs plaisaient à ces vieilles commères et je les imaginais même l'oreille collée contre la porte, à essayer de savoir ce que je pouvais bien être en train de faire au nouveau protéger de notre bien aimé vampire. Ils allaient être bien déçus, je n'avais rien de prévu pour cette matinée de plus que faire connaissance...
« Alors c'est toi... Mana. Le nouveau jouet de Maître Gackt. »
Je l'observai avec dédain, lui offrant d'un geste de la main une invitation à commencer son repas. Pour qu'il ne s'inquiète pas, j'attrapais même le verre de jus de fruit pour en boire une longue gorgée. Je lui souris légèrement, n'allant pas jusqu'à l'hypocrisie même si je restais poli. Il devrait savoir que je ne le porterai pas dans mon coeur, mais s'il était raisonnable, peut être que nous finirions par trouver un terrain d'entente. Encore faudrait-il qu'il accepte mes conditions, ce qui était une toute autre affaire.
« Tu peux manger, j'en suis pas encore à essayer de t'empoisonner. » | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Lun 26 Juil - 0:55 | |
| Son attitude trahissait son étonnement, ainsi qu’une certaine irascibilité. S’il tentant par de gentilles attentions de se montrer courtois, je percevais déjà qu’il ne me portait pas dans son cœur. Mais je m’y étais préparé. On m’avait parlé de son caractère jaloux, il n’avait pas à l’être. Je ne souhaitais pas prendre sa place, simplement trouver la mienne. J’acquiesçais positivement à sa supposition, on m’avait parlé de lui en effet. Que se soit maître Gackt, ou les domestiques, les bruits courraient à son égards, et je savais l’affection qu’éprouvais pour lui notre maître. A nouveau il reprit la parole, son ton avait quelque chose d’acide. Cherchait-il à me provoquer ? Il était bien mal tombé. Il me nommait le nouveau jouet, un fin sourire se peignit fugacement sur mes lèvres. Nous ne jouions que de la musique, et je me sentais plus humain que simple poupée depuis que j’étais ici. Mais je ne répondis rien. Je ne voulais nullement attiser sa colère qui ne demandait apparemment qu’une faute pour exploser.
Son mépris ne me touchait pas, et lorsqu’il désigna le plateau, ce n’est pas par peur d’un empoisonnement que je n’y touchais pas le premier. Je pris un gâteau, je m’étais trouvé un goût particulier pour le sucre, je n’avais jamais eut de dessert si raffiné, et je me pris de passion pour les viennoiseries, le chocolat, et le thé. Toutes ses saveurs dont j’ignorai l’existence. Manger était devenu un véritable plaisir, tout comme celui de me balader librement. Je me contentais pour le moment des jardins, le reste du monde m’effrayait trop pour le moment. Je reposais doucement ma tasse de thé sur sa coupelle. Et décidais de trancher le silence.
« Maintenant que je sais que tu n’es pas venu m’assassiner, puis-je savoir ce qui me vaut une visite si matinale ? »
Il n’y avait nul reproche dans ma voix, plutôt de la curiosité. J’avais assez confiance en Maître, pour savoir qu’il ne se serait pas entouré de la pire racaille. Mais je savais aussi qu’une trop forte dévotion conduisait au pire. Et d’après l’attitude de Kousei, je représentais un inconnu sur son terrain, une menace, un rival. Et aux dires qui couraient sur lui, il était très capable de sortir les griffes pour garder son territoire. Mais je n’avais pas l’intention de me laisser impressionner. Et il devrait s’accoutumer à ma présence, qu’il le veuille ou non. Je n’étais pas de nature belliqueuse, et je pouvais cohabiter, la jalousie ne faisait pas non plus partie de ma personnalité.
Je portais à nouveau la tasse à mes lèvres, savourant le breuvage délicatement parfumé. Attendant d’enfin connaître le véritable motif de sa venue. Etait-il simplement venu évaluer la menace potentielle que je représentais, m’effrayer, m’impressionner ou pour une autre raison qui m’échappait encore. Je dégageais de mon visage une mèche qui m’obstruait la vue, et levait mon regard vers Kousei. Je savais mon regard impénétrable, j’avais appris à ne rien laisser filtrer de mes sentiments, c’était primordial pour moi. Rester inexpressif était un moyen de me protéger, faire comme si rien ne m’affectait vraiment était vitale au monastère, et me serait utile fasse à Kousei. |
| | | Kousei ♣ L'artiste ♠
Messages : 644 Date d'inscription : 04/03/2010 Age : 35
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Mar 27 Juil - 13:39 | |
| Le regard de cette sombre créature ne laissait percer aucune émotion, j'en étais quelque peu déstabilisé bien qu'il me fallait ne rien laisser paraître si je ne voulais pas perdre ma propre crédibilité. Mana... Ce nom sonnait déjà comme une source d'ennuis dans les méandres de mon esprit dérangé. Oui je le reconnais, Kousei n'est pas une personne saine d'esprit. Kousei aime les conflits et le sang, il aime souffrir autant que faire souffrir, et il aime Maître Gackt, plus que quiconque, et c'était bien ça le problème. Pour garder ma place de premier, de plus intéressant, et de plus proche de mon maître, j'étais véritablement prêt à n'importe quoi. Le prédécesseur de Mana en avait fait les frais, bien qu'il m'ait par la suite été rendu la monnaie de ma pièce, Gackt m'avait puni de sorte que je n'oublie pas qui était le maître et que lui seul pouvait ordonner à quelqu'un de partir... Si je recommençai, si Mana s'en allait et que l'on apprenait que c'était par ma faute, je savais que cette fois Gackt ne me le pardonnerait pas, et que j'allais probablement être chassé d'ici, ou pire... C'est pourquoi je devais jouer plus finement, et ne pas lancer d'attaques trop directes à la nouvelle petite chose dont il s'était pris d'affection.
La politesse de Mana me troublait. Sachant qui j'étais, il n'avait pas l'air de se méfier pour autant, au contraire, il restait posé et serein, comme si je n'étais rien de plus qu'un vieil ami venu lui rendre une visite de courtoisie... Il devait pourtant se douter que ce n'était pas le cas, et que même si je ne prévoyais pas de l'attaquer dès notre première entrevue, lui rendre la vie dure demeurait dans mes priorités... D'où venait-il et qui était-il vraiment ? Je l'ignorai encore... Il me faudrait apprendre à le connaître pour trouver ses points faibles, peut être devenir son ami et gagner sa confiance pour pouvoir ensuite frapper plus fort, là où ça fait mal... Je réfléchissais, profitant du silence qui s'était déjà installé entre nous... Nulle froideur, simplement le calme qui traine entre deux bêtes qui se jaugent pour évaluer le niveau de menace de l'autre...
Ce fut finalement le brun qui brisa le silence d'un ton plutôt neutre bien qu'emprunt de curiosité, il se demandait pourquoi je venais, puisque ce n'était visiblement pas pour le tuer. Pas tout de suite. Je ris doucement, sentant déjà que dans ma haine, j'allais finir par m'attacher à lui comme je m'étais attaché à Mikaru... entre amour et haine il n'y a qu'un pas, et j'étais vraiment un très bon exemple pour illustrer ces propos. Je crois bien qu'au fond, j'aimais à en mourir chaque personne que je haïssais, et la seule personne qui faisait encore exception à la règle c'était maître Gackt, car je lui vouais un amour complet et parfait... Il était probablement ma seule relation « saine », la seule avec qui je puisse cesser de me torturer l'esprit à me demander ce que je ressens vraiment.
« J'avais envie de rencontrer le vrai Mana, pas la version poudrée et parfaite des soirées avec mon maître. Alors, quel meilleur moment que le saut du lit ? »
Le regard emprunt d'une certaine malice, je lui souris avant d'attraper un biscuit sablé dans lequel je mordais sans attendre. Sans en faire tout un plat, j'étais plutôt satisfait qu'il apprécie le petit déjeuner, car je n'avais pas fait appel aux domestiques pour le préparer. Je m'étais levé de bonne heure et j'avais tout fait moi même. De ce fait, ce n'était peut être pas aussi bon que ses déjeuners habituels, mais ça portait ma marque, mon... affection ? Et ma haine. Je l'avais fait en pensant à lui, et à l'amour naissant de mon maître adoré pour lui... pour cette poupée au regard froid, à l'attitude trop parfaite... Qu'est ce que Gackt pouvait aimer chez cette créature, lui qui adorait tant ma spontanéité, ma maladresse, la vivacité de mon regard ..? Il n'y avait rien de tout cela chez Mana... Il constituait mon parfait opposé et c'en était même inquiétant... Et si Gackt était en train de se lasser de moi, au point de choisir une personne plus calme et plus posée pour sa compagnie..? Que pourrais-je faire face à cela..? Je n'allais pas pouvoir changer de personnalité si facilement, et si son amour pour moi s'éteignait, ce serait tout simplement la fin de mon monde... Je ne pouvais pas permettre ça...
« Dis moi pourquoi maître Gackt t'a gardé. »
J'avais le ton froid et la voix mal assurée des gens saisis par le doute. Pendant un instant, je craignais vraiment pour ma place... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Mer 28 Juil - 9:36 | |
| Vouloir rencontrer le vrai Mana, ce n’était pas la première fois que j’entendais cette expression en ces lieux. Me trouver au saut du lit ne me prendrait pas par défaut, si c’était là sa véritable envie. Ni ne me mettrait de mauvaises humeur, j’étais trop habitué aux contraintes. Sa question était purement rhétorique, je m’abstins donc d’y répondre, et portais à la place ma tasse de thé jusqu’à mes lèvres. Je commençais tout juste à me réveiller, à avoir l’esprit plus clair, et à dire vrai je ne désirais qu’une chose, un bain chaud. Un silence s’installa à nouveau, et je me décidais à goûter aux sablés. Toutes ses choses étaient toujours pour moi une découverte, je n’avais rien de cela au monastère, cela aurait été vu comme de la gourmandise, et j’aurai sans doute été sévèrement réprimander, mais ça ne me serait pas venu à l’idée. Cette existence me paraissait si lointaine, alors que ça ne faisait que quelques jours. Mais j’avais tant appris en ses quelques jours. Je me sentais bien ici, j’avais vraiment l’impression d’être à ma place, mais si j’en jugeais par le regard de Kousei, tout le monde ne pensait pas la même chose. Il me dévisageait littéralement, je discernais dans son regard de l’inquiétude, et je pensai en avoir compris la source lorsqu’il me demanda pourquoi notre maître m’avait gardé.
« Il m’a dit être tombé amoureux de moi. »
Au premier regard semblait-il. Cela aussi était encore trop étrange pour moi, je n’éprouvais pour l’instant qu’une certaine reconnaissance pour ce vampire. Même s’il m’avait expliqué comment il avait pu tomber amoureux si vite j’en demeurai sceptique. Il usait avec moi d’une patience d’ange, pour m’expliquer les concepts qui m’était étranger, et avait même accepté d’attendre le temps qu’il faudrait pour que je lui fasse assez confiance pour lui offrir ce qu’il désirait. Mon sang, mon corps. C’était la première fois que j’avais un droit sur mon propre corps, et je m’étais senti ce droit en sa compagnie. Soudain je me souvins une des phrases de Gackt au sujet de l’autre mortel présent, de Kousei. « il me demande lui-même de le mordre parfois. ». Pourquoi ? Quel plaisir pouvait-il ressentir à cela. Je vis soudain en Kousei l’occasion d’en apprendre plus sur notre maître.
« Et toi, pourquoi restes-tu à ses côtés ? »
Je me doutais de quel être fantastique il était. Doux, patient, gentil, mais il se nourrissait de sang humain, ne pouvait sortir en journée. Et resterait à jamais jeune contrairement à nous, l’aimer c’était se contraindre à souffrir en permanence. A regarder les autres, comme Kousei me regardait actuellement, avec une pointe de jalousie, de la haine, de la peur. Je savais pourtant que je ne pourrais rester indifférent, même si j’en affichais, et de toute manière à quoi bon mentir à un être qui peut lire dans les pensées. On m’avait dit que Kousei avait chassé l’ancien esclave et avait été sévèrement puni, et pourtant il restait, incapable semble t-il de renoncer ou de haïr notre maître. |
| | | Kousei ♣ L'artiste ♠
Messages : 644 Date d'inscription : 04/03/2010 Age : 35
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Lun 2 Aoû - 12:22 | |
| Mana. Mon nouveau rivale, et visiblement un ennemi de taille. Je ne le connaissais encore que très peu mais je pouvais déjà évaluer la menace importante qu'il constituerait pour moi et l'amour de mon maître envers moi. Que pouvait-il comprendre de ce que l'on vit aux côtés de Gackt, lui qui ne venait que d'arriver... Il était encore dans l'émerveillement et devait bien profiter de chaque chose que l'on pouvait voir et avoir ici... Toutes ces choses qui me revenaient, tout comme l'amour de notre maître que je ne comptais pas me voir retirer par la faute de cette poupée frisée !
Alors qu'il répondit à ma question la plus douloureuse, j'eus la sensation que mon coeur tombait dans ma poitrine, arrachant au passage mes poumons, mon estomac, mes tripes... Tout partait en miettes, je souffrais, réellement. Amoureux ... Amoureux ?! Comment pouvait-il tomber amoureux en a peine quelques jours, alors qu'il m'avait moi, et ses favoris, et les autres ... Ce n'était pas permis, Mana pouvait bien être une jolie poupée il n'avait pas à s'immiscer dans ma vie et me voler tout ce que je possédais. Je n'allais pas le tolérer... certainement pas... Me remettant lentement du choc de la nouvelle, je reposais un gâteau après l'avoir à peine entamé. Il venait de me couper l'appétit, et je sentais dans ma tête quelque chose se rompre. La possibilité d'une amitié entre lui et moi, si tant est qu'elle ait existé un jour, avait maintenant officiellement disparu. Mana était mon ennemi. Il ne pourrait jamais en être autrement. On ne partage pas l'amour de sa vie...
« Et toi, tu l'aimes ..? »
La question eut du mal à franchir mes lèvres, mais je savais que s'il me répondait que non, je pourrais sentir un poids en moins. Ce qui constituait une différence énorme. En revanche s'il répondait par la positive, je préférai ne pas y penser. C'était bien assez pour une seule matinée et je me trouvais encore vraiment stupide d'être venu rendre une visite de courtoisie à l'ennemi publique numéro 1. Il pouvait toujours avoir l'air mignon et inoffensif, cet homme était d'une froideur et d'un calme dérangeant qui ne me plaisaient pas du tout. Même sa manière de boire le thé m'aurait fait frissonné si j'y avais porté la moindre attention ce matin là. Mais, heureusement peut être, mon esprit était alors bien trop encombré pour s'attarder sur de tels détails ...
Finalement, alors que je débattais avec moi même pour tâcher de calmer mes interrogations les plus violentes, je relevais les yeux vers mon vis à vis qui posait à son tour une question. Pourquoi ...
« Parce que je l'aime... Parce qu'il m'a apporté tout ce dont j'ai jamais eu besoin et qu'il m'accepte tel que je suis, sans me changer... Parce qu'il est Gackt... »
Je soupirais. Tout les mortels dont notre maître s'entichaient ressentait ce que je ressentais alors... Il n'y avait rien d'exceptionnel à cela et je ne pouvais définir mon amour d'une autre façon ... Gackt représentait tellement pour moi que même avec toute la volonté du monde, j'aurais été incapable de le quitter. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Mar 3 Aoû - 10:48 | |
| Je m'aperçut un peu tardivement que ma réponse avait été très douloureuse pour lui, la question qu'il me posa le parut tout autant. Il l'aimait profondément, et paraissait vraiment chamboulé d'apprendre que notre maître était tombé amoureux une nouvelle fois. Pourtant, après ce que lui-même m'avait expliqué, cela lui arrivait souvent et de façon fusionnel. Par la suite, il m'expliqua pourquoi il restait à ses côtés, et je fut attentif. Gackt était donc véritablement quelqu'un de bon, se rendait-il compte qu'il faisait souffrir Kousei en s'amourachant de moi. Je savais que je ne trouverai jamais d'excuse aux yeux de Kousei, à chaque fois que Gackt viendrait me voir, il m'en tiendrait rigueur.
« Je ne l'aime pas, tout cela est beaucoup trop récent pour moi. »
J'étais trop occupé à rattraper mon retard pour me soucier de quelconques sentiments, j'éprouvais de la reconnaissance, quand au reste personne ne m'avait jamais demandé d'éprouver quoi que se soit, j'étais un novice même dans les relations sociales. J'avais besoin d'un certains temps d'adaptation, j'aurai apprécier l'idée d'avoir un ami, quelqu'un à qui parler dans ce domaine et qui ne soit pas Gackt, mais avec Kousei cela risquait d'être sérieusement compromis. Il l'aimait trop pour m'endurer. Je repris la parole, j'ignore comment c'était comporté mon prédécesseur avec lui, après tout peut être avait-il mériter sa haine.
« Je ne souhaite pas te remplacer d'une quelconque façon à ses yeux. »
Je savais ce qu'il attendait de moi au final, mais à part un unique baiser volé, je n'étais pas prêt à lui accorder quoique se soit d'autre. Me faire mordre me terrifiait, même si je ne pouvais lui nier un charme certain, je n'étais pas prêt à rendre les armes avec lui, on s'était trop servis de moi jusqu'alors, je voulais me laisser du temps, afin d'apprendre et de mieux comprendre ce qui m'entourait. Ma vie avait tant changé en si peu de temps, j'étais un nouveau venu dans un univers qui auparavant me paraissait hostile. Cet univers je ne voulais plus le quitter, je ne m'étais jamais senti autant à ma place qu'à cet endroit, protéger dans un nouveau cocon, bien plus douillet que le précédent. Avant je ne me rendais pas compte que j'étais prisonnier, maintenant je ne profitais pas totalement de ma liberté.
Machinalement je resserrai mon vêtement autour des mes épaules. Je n'avais pas vraiment froid, c'était simplement pour me redonner une constance. Je me demandais s'il se rendait compte d'à quel point j'étais peu à l'aise face à lui. Certes je restais froid, c'était la seule façon d'être que je connaissais, je ne le méprisais pas, je ne me le serai pas permis. Notre entrevue était étrange, et je ne savais vraiment à quoi m'attendre, alors je préférais laisser Kousei la mener.
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| | | Kousei ♣ L'artiste ♠
Messages : 644 Date d'inscription : 04/03/2010 Age : 35
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Mer 4 Aoû - 14:41 | |
| Ma rencontre avec maître Gackt ne remontait qu'à deux ans et pourtant, il me semblait qu'il avait été à mes côtés depuis toujours. Je ne pouvais m'imaginer vivre sans lui, ou pire, vivre sous son toit sans le voir m'accorder la moindre attention. Cela m'aurait littéralement déchiré, et c'est ce que je craignais chaque fois qu'une nouvelle tête faisait son apparition dans notre entourage et que la tête en question attirait l'attention de celui que je considérai comme « mon » vampire. Depuis ma dernière erreur, il devait avoir pris conscience de ma jalousie excessive, et de ce fait je me demandais pourquoi il n'avait pas donné à Mana quelques gardes du corps, ou au moins des mises en garde à mon sujet... Lui en avait-on fait ? Car si c'était le cas, il ne semblait pas vraiment se méfier de moi... Je me demandais s'il me fallait en être vexé, ou si, au contraire, je pouvais m'estimer heureux qu'il préfère se faire de lui même une opinion sur moi.
Quelle mauvaise impression avais-je du donner, à me montrer si agressif face à cette petite chose perdue, qui d'ailleurs avait atterri ici d'une manière qui m'était totalement inconnue. Je ne savais rien de Mana. Qui l'avait trouvé, comment il avait été conduit jusqu'ici, comment maître Gackt en était tombé ... amoureux ... ? Je soupirais doucement. Les paroles du brun me rassuraient beaucoup. Il n'aimait pas notre maître, parce qu'il était trop tôt... Ça ne voulait pas dire que cela n'arriverait pas, et je savais que l'amour de Gackt pouvait être très communicatif alors à mon sens, ce n'était plus qu'une question de temps pour que Mana succombe, comme tout les autres, et comme je l'avais fait moi même. Sa deuxième phrase me toucha bien plus profondément, car il me semblait que s'il disait cela, c'était surtout pour me rassurer. A ce moment là je levais les yeux vers lui, mais ce que je vis ne m'aida pas vraiment à comprendre le ton de ses paroles. Il y aurait du avoir de la douceur dans son regard, s'il avait vraiment cherché à me rassurer. Il y aurait eu une étincelle de mesquinerie si au contraire, il ironisait pour mieux se moquer de moi ... Mais au lieu de cela, rien. Mana restait froid... et totalement détaché de ce qu'il pouvait dire. Il me rendait perplexe.
« Si tu es sincère... j'apprécie... tes mots. »
Savoir qu'il ne courait pas après Gackt n'était qu'un maigre soulagement puisque cela n'empêcherait pas l'amour que celui-ci lui portait, mais au moins, j'avais une bonne raison de ne pas trop lui en vouloir, et de ne pas prendre le risque de me voir punir à nouveau. En fait, je ne ressentais plus Mana aussi dangereux qu'à mon arrivée dans la pièce. Son attitude glacée demeurait un mystère pour moi mais, je le voyais déjà bien moins comme une menace et un ennemi. Il n'avait peut être pas choisi d'arriver ici, et certainement pas dragué Gackt pour le faire tomber sous charme, puisqu'il ne l'aimait pas. Il ne semblait être que la victime de nombreuses circonstances qui, enchaînées les unes aux autres, l'avaient conduit à la place de mon pire ennemi... Et pourtant, je le détestais déjà bien moins que quelques minutes plus tôt, après ces quelques phrases échangées.
« Désolé d'avoir été... si brusque. J'ai l'habitude que tout le monde coure après mon Maître... Comment es-tu arrivé chez nous ..? »
Ce ne serait pas moi qui lui proposerait mon amitié, puisque, aussi loin que je me souvienne, mis à part ma famille de nomades, je n'avais jamais vraiment connu l'amitié avec qui que ce soit, considérant la majeure partie des gens comme des menaces ou des rivaux ... mais la perspective de m'entendre avec Mana ne me déplaisait pas vraiment ... De plus, cela me permettrait de surveiller de bien plus prêt sa relation avec Maître Gackt. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Mer 4 Aoû - 22:29 | |
| J'étais toujours sincère, je ne voyais pas l'intérêt de mentir, et j'étais honnête en disant que je ne souhaitais pas le remplacer. Pour l'heure je ne souhaitais que me construire une véritable existence, apprendre encore et toujours, rattraper le retard que m'avait causé mon isolement. Ça me semblait primordiale, et je remplissais de mon écriture fine et serrée inlassablement le petit carnet que m'avait offert Maître Gackt. Mon ambition n'était pas d'attirer le vampire, au contraire même, j'éprouvais encore les résidus d'une frayeur que m'avait inculqué ma religion erroné. J'avais l'impression que Kousei était déjà moins tendu. Et il me le confirma, lorsqu'il s'excusa, j'acquiesçai doucement, ce n'était pas grave, je m'attendais de toute façon à une visite de sa part, je ne m'imaginais juste pas qu'elle soit si matinale.
Il semblait éperdument amoureux du vampire, prêt à défendre becs et ongles son territoire. Et apparemment il était loin d'être exclusif, il m'avait avouer tomber amoureux souvent, ça ne devait pas être facile surtout lorsque l'ont se montre aussi jaloux. La question qu'il posa ensuite me mis légèrement mal à l'aise, raconter mon histoire me déplaisait foncièrement. Raconter comment j'étais arrivé, c'était expliquer ou j'étais, ce que j'y faisais, et maintenant que j'avais un léger recule sur la situation cela ne me plaisait pas. Pourtant je pris sur moi.
« Je vivais dans un monastère, des fanatiques voyant dans le règne des vampires, celui du démon. des vampires à la solde de notre maître, et voulant faire du zèle, ils ont tué tous les moines. »
J'avais très succinctement résumé l'idéologie de ce qui était mon ancienne religion. Je revoyais encore les corps disloqué des moines, l'odeur du sang répandu de la pièce manquait de me soulever l'estomac, tout cela dans une demi conscience en raison des drogues qu'ils me faisaient ingurgité, mais je préférai taire ce passage. Je poursuivis.
« Ils ont par la suite jugé que je ferai un présent tout à fait acceptable. Ils m'ont littéralement jeté à ses pieds. Au début, il m'a à peine regardé, et les a réprimander pour leur cruauté idiote. J'étais terrifié, je pensais qu'il allait me tuer, on me l'avait dépeint comme un être brutal dénué d'émotion. Mais à la place de la mort douloureuse à laquelle je m'attendais, il m'a rassuré, m'a parlé et à finalement émis le souhait que je reste à ses côtés. »
Je passais sous silence également le baiser volé, et la lecture d'un ouvrage de Voltaire. C'est la première fois que je parlais autant. Je n'y étais pas habitué, personne avant ne m'avait demandé de parler, et j'étais encore avare de parole en présence de Gackt, les domestiques parlaient bien assez pour que je n'ai qu'à hocher la tête, et je n'avais pas encore rencontrer, ceux que le maître appelait ses enfants, d'autres vampires. Je ne savais s'il avait demandé à ce que l'ont ne m'importune pas, mais j'étais soulagé qu'ils ne viennent pas, je n'étais pas prêt à en rencontrer d'autres. Je bus une gorgée de jus d'orange, c'était à mon tour d'en connaître plus sur Kousei, je ne savais de lui que les rumeurs qui circulaient.
« Et toi, comment t'es tu retrouvé ici ? »
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| | | Kousei ♣ L'artiste ♠
Messages : 644 Date d'inscription : 04/03/2010 Age : 35
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Ven 6 Aoû - 22:47 | |
| Mon aversion pour les gens dont s'éprenait mon maître était véritablement malsaine, et le pire dans tout cela était sans doutes que j'en avais pleinement conscience, sans pour autant pouvoir m'en empêcher. Était-il justifiable que je condamne ce jeune homme, enfin, cette jeune créature efféminée, alors que son seul crime avait été d'avoir éveillé du désir chez Gackt ? Il n'avait rien demandé, alors je devais bien admettre que si j'avais à me plaindre, ce n'était pas à lui. Il n'avait rien à se reprocher et venait même de me le certifier, sa volonté n'était pas de me remplacer aux yeux de Gackt... Pourtant, à le regarder, je lui trouvais toujours un certain côté insupportable qui me déplaisait. Pourquoi ? Tout bonnement car il avait trouvé le moyen d'éveiller à nouveau la passion dans le regard de mon vampire bien aimé. Je pouvais déjà deviner que ce nouveau jouet allait lui prendre tout son temps, et il finirait par m'oublier. Alors Mikaru m'attraperait et je terminerais sans doutes enchaîné au pied de son lit sans que personne ne se soucie jamais de moi, et mon existence ne deviendrait plus qu'un lointain souvenir...
Je secouai la tête. Ce n'était vraiment pas le moment de me laisser aller à de telles pensées décidément aussi stupides qu'insensées. J'écoutais donc Mana alors qu'il répondait à ma question, me racontant comment il avait été arraché à sa « famille » de moines fanatiques, pour atterrir aux pieds de mon maître alors que tout les autres avaient été tués. Je trouvais l'histoire étrange, véritablement troublante, mais avant que j'ai pu le soumettre à de nouvelles interrogations, il m'interrogeait à son tour.
J'attrapais une tasse dans laquelle je versais un peu de lait qui avait bien tiédit à présent. A quoi bon se presser ? Nous avions la matinée pour discuter. Peut être même la journée, si toutefois je pouvais supporter sa compagnie suffisamment longtemps. Je souriais un peu, imaginant aisément comment Gackt avait pu réprimander les incapables barbares. Massacrer des moines, c'était tout de même bien pitoyable, surtout pour les hommes du Premier, alors j'imaginais aisément sa colère. Et puis finalement, il avait gardé Mana ... Quel genre de moine pouvait il être, avec son maintient impeccable, ses jolies boucles, et son attitude froide ... Je conservais la question dans un coin de ma tête, car la politesse me demandait de répondre à la sienne avant de poursuivre.
« Mon histoire n'a rien d'aussi tragique que la tienne. Il n'y a pas eu d'effusion de sang... Enfin... Il y aurait pu ... »
Je pris une gorgée de lait, avant de reposer mon regard sur celui de mon vis à vis. Je ne revenais pas souvent sur les origines de mon arrivée au manoir. Pas qu'elles me soient douloureuses ou que je n'en ai pas gardé un bon souvenir, mais j'étais plus une personne de présent que d'autrefois, et le passé, je le laissais derrière moi.
« Je viens d'un monde qui n'est pas celui-ci. Où l'existence des vampires est inconnue des mortels. Pour nous, ce n'était qu'un mythe. Des histoires pour faire peur ... Je vivais dans une troupe d'artistes voyageurs et nous donnions des spectacles, de ville en ville. Un jour, un fou furieux s'est mis à me poursuivre avec une lame... Je suis tombé sur une porte étrange, qui ouvrait sur le monde de Maître Gackt... »
Difficile à croire, mais s'il me le demandait, j'aurais même pu lui montrer où se trouvait la-dite porte. Il nous était impossible de l'ouvrir de l'intérieur de la nouvelle Terre, mais je savais qu'il arrivait encore que comme moi, dans l'autre monde, des gens tombaient dessus parfois, lorsqu'ils avaient réellement besoin de se tirer d'une situation épineuse ou tout simplement de changer d'air...
« J'étais acrobate... alors mon premier geste, arrivé près de ce manoir, fut de grimper en haut de l'arbre le plus proche du bâtiment... Derrière la fenêtre par laquelle je regardais, il y avait Maître Gackt. Il m'a fait entrer, m'a restauré, et je suis devenu son compagnon, je le divertissais, et puis ... les faits se sont succédés d'eux mêmes ... »
Je rebaissais les yeux sur ma tasse. L'amour que je portais à Gackt était démesuré, et je le sentais bien. Mais il était loin, ce temps où j'avais été pour lui une découverte, un nouveau loisir, un divertissement différent de ce dont il avait l'habitude. Je ne l'amusais plus, et il avait Mana, désormais... Il allait m'oublier... Je soupirais.
« Ton histoire est vraie ..? Tu ne m'as pas l'air d'un moine, Mana. » | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Sam 7 Aoû - 11:44 | |
| Avec attention j'écoutais son histoire, j'avais compris qu'il existait un autre monde, Gackt m'avait expliqué que la plupart des livres qu'il lisait en provenait. Je ne connaissais pas grand chose sur ce monde, encore moins sur l'autre. J'avais du mal à m'imaginer un monde où les vampires n'étaient qu'un mythe, ils faisaient parti intégrante de nos vies ici. C'était si étrange, mais je ne coupais pas Kousei. Lui non plus ne semblait pas regretter sa vie passé, pourtant plus douce que la mienne. Vivre sur les chemins, je ne m'en sentais pas capable, mais ce devait être merveilleux, voir de nouvelles personnes, changer sans arrêt de décor. C'était quelque qui lui paraissait tout à fait impossible il y a encore quelques temps. Aujourd'hui tout juste improbable.
La question qu'il posa par la suite acheva de me couper l'appétit. Si mon histoire était vraie, oui, et en effet je n'avais rien d'un moine et pour cause. Je n'ai jamais été en pèlerinage, je n'ai jamais réciter la messe, non je n'ai jamais été un moine, mon statut était particulier et je n'avais aucune envie d'en parler.
« J'ai dit que je vivais dans un monastère, non que j'étais moine. »
Si je n'en parlais pas je pouvais toujours m'imaginer que mon passé n'avait été qu'un long mauvais rêve, une période d'obscurantisme, dont je m'étais bien heureusement réveillé. Je ne poursuivis pas, je m'étais à nouveau fermé. Et je pris conscience que mon passé m'était devenu douloureux, j'avais été l'innocente victime d'une fausse religion. J'avais été drogué et souillé, rien de plus qu'un objet sacrificiel, un objet du pêché. Je me redressai, chaque allusion à cela, à chaque fois que j'y pensais, je me sentais mal, chamboulé. Je resserrai autour de ma taille ma robe de chambre. On m'avait conseillé de ne jamais montrer de faiblesse devant lui, mais je n'imaginai qu'il poserait cette question, ne se contentant pas de ma propre réponse, sans doute trop vague.
Je n'avais de toute façon rien à raconter, mon existence c'était écoulé jusque là sans remous, les jours se ressemblaient tous, dans la morosité et le gris du monastère. Je me dirigeais vers la fenêtre, la journée était mitigé, le soleil cherchait à percer les nuages sans grand succès, mais il était encore tôt, et je l'espérai j'avais envie de prendre l'air, profiter des jardins. Mais j'avais un léger doute quand au fait que Kousei allait se contenter de ma non-réponse. Je me tournais vers lui, les bras croisés. Je voulais le congédier, de façon polis, mais je savais que quoi que je dise il le verrait sans doute comme une agression.
« Je te remercie pour le petit déjeuner. Mais j'aimerai maintenant me laver et m'habiller. »
Je ne lui disais pas de partir sèchement, mais l'y incitait. L'entretien avait assez duré à mon goût. Je n'avais qu'une expérience très limité de la sociabilité, et j'espérai qu'il ne s'en offusque pas, mais il avait abordé un sujet délicat que je préférai oublier. Et je n'avais plus la patience de me prêter à son jeu, à tests, tant pis si j'échouais et perdait sans doute la sympathie que j'avais potentiellement pu lui inspirer.
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| | | Kousei ♣ L'artiste ♠
Messages : 644 Date d'inscription : 04/03/2010 Age : 35
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Lun 9 Aoû - 12:58 | |
| Si j'avais daigné lui en dire tant sur mon passé, alors qu'il m'arrivait si rarement de l'évoquer, ç'avait été simplement dans le but d'entamer une relation plus... positive avec lui que ça n'avait été le cas avec ses prédécesseurs. Cependant Mana ne sembla pas porter plus d'intérêt que cela à mon histoire, comme à son habitude il n'afficha aucune expression clairement détaillée. Il ne me sembla pas curieux, ni même intéressé, et j'en fus vexé. Peut être aussi était-ce ma faute, d'avoir enchaîné trop vite sur ma question suivante qu'il sembla avoir vraiment très mal pris. Je soupirais. Ce n'était pas comme si je ne m'y étais pas attendu... Comment avais-je pu croire, ne serait-ce qu'un instant, qu'il me serait possible de m'entendre avec cette... cette sale pimbêche présente pour me voler mon bien aimé ..?
Je le regardais se lever et se diriger vers la fenêtre, ne manquant pas de percevoir le trouble que j'avais réussi à éveiller en lui. Son passé était quelque chose de douloureux dont il ne souhaitait pas me parler ... Soit. J'avais cru que pour nouer des liens avec une personne, il fallait essayer de s'intéresser à elle. Au lieu de cela, alors que je tentais d'en savoir plus sur lui, je me faisais chasser de sa chambre. Me connaissait-il seulement ? Savait-il comment j'accueillerai sa façon d'agir ?
« De toute façon ton histoire ne m'intéresse pas. J'essayais d'être gentil. Tu as choisi ce que tu voulais de moi. Ne t'attends pas à plus d'efforts de ma part. »
A présent j'avais deux possibilités. Partir, et notre prochaine rencontre, où qu'elle soit, se passerait vraisemblablement très mal. Puisqu'il se serait rapproché de mon vampire et que ma haine pour lui, à partir de là, ne cesserait de croître. Ou bien... je lui laissais une chance de se rattraper, ce dont je n'avais pas particulièrement envie... et de toute façon, le voulait-il lui aussi ? J'en doutais fortement. Il se fichait de moi, il profitait de Gackt, et rien de plus. Il faudrait que je m'entretienne avec notre maître à son sujet... peut être... avant de m'attaquer personnellement à lui. Pourtant ... pourtant mon impulsivité me poussa à m'approcher de Mana. J'attrapais son poignet et posait l'autre main sur son épaule pour le pousser contre la fenêtre, plongeant mon regard dans le sien.
« La suite de notre relation ne tient qu'à toi. Je ne t'apprécie pas, et les jours passant j'en viendrais à tellement te haïr que tu regretteras t'avoir attiré sur toi le regard de mon Maître. Tu es averti. »
Je reculai, le libérant. Au moins, il saurait à quoi s'attendre. Me retournant, je repartais cette fois vers la porte pour quitter sa chambre en y laissant le plateau et ce que j'avais préparé. J'aurais aimé que nous puissions nous entendre lui et moi, en fait, la compagnie positive d'un humain me faisait défaut, et peut être que d'en côtoyer un à qui j'aurais pu me confier m'aurait fait du bien. Au lieu de ça, je n'avais que les viols de Mikaru, et l'amour de Gackt que je sentais en danger à cause de ce nouvel arrivant. Les larmes me montèrent aux yeux, et je claquais avec force la porte de la chambre de Mana avant de rejoindre ma chambre au pas de course pour me laisser tomber sur mon lit, anéanti. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Alors c'est toi... [Mana] Sam 14 Aoû - 1:21 | |
| Les mots de Kousei me glacèrent, certes je m'étais montré abrupte, mais il devenait offensant. Je ne me retournais pas, songeant qu'il allait simplement partir. Je n'avais rien choisi, mais apparemment il appréciait peu les refus. Les domestiques avaient finalement raison, j'en étais là de mes réflexions lorsque je sentis sa main attraper mon poignet je fis volte face et voulu l'arracher, mais il plaqua son autre main contre mon épaule, peu habitué à la brutalité je restais désarmé. Je n'avais jamais appris à me défendre et je commençais à regretter qu'il ne fasse pas nuit. Les battements de mon cœur accélèrent et sa menace acheva de me faire peur. Il était donc si jaloux, il ne voyait en moi qu'un rival. Il reparti en claquant la porte et je massais mon poignet, je craignais maintenant des représailles alors que je n'étais coupable de rien. C'était injuste.
Je me laissais tomber sur un siège posant mes coudes sur la table d'acajou, la tête dans les mains. Je ne comprenais pas, pourquoi se montrait-il si incompréhensif ? Je résolu de ne pas en toucher un mot à Gackt, je ne voulais pas attirer plus de pitié à mon maître. Je relevais doucement la tête pour croiser mon reflet, mes boucles défaites, mon visage démaquillé, je fis glisser mes doigts sur le miroir, je n'avais pas choisi d'avoir ses traits fins, je n'avais pas non plus décider de devenir l'objet rituel d'une secte fanatique. Je comprenais d'ailleurs à peine ses concepts, j'avais renoncer à éprouver tout sentiment, enfermé dans un monastère, et lorsqu'enfin mon Salut arrivait, en la personne de Gackt, je ne trouvais que haine de la part de ceux dont j'aurais espéré soutiens et explication. Étais-je donc vouer à passer mes journées solitaires. Cela ne me dérangeait pas, mais j'aurais aimer savoir ce que c'était que d'avoir un ami. Ce ne serait pas Kousei, il me haïssait sans doute avant même de m'avoir rencontrer. Une larme glissa silencieusement sur ma joue, je l'effaçais rapidement, je n'avais pas le droit de pleurer sur mon sort. J'étais logé confortablement et j'avais l'éducation à porter. Si la solitude devait rester mon fardeau j'apprendrais à vivre avec et à me contenter des moments que mon seigneur m'accordait. Je me redressais et allait dans ma penderie, choisir une robe sombre ornée de dentelles blanches et de perles. J'allais prendre un long bain, et entreprit de me préparer, farder mon visage, enserrer ma taille, tous ses rituels qui quelque part me rassurait, je faisais quelques anglaises dans mes cheveux. A nouveau mon visage n'exprimait plus rien. Je pris le livre que je n'avais pas terminé la veille et lut assis dans mon fauteuil.
Me concentrer là dessus faisait passer le temps, après le repas de midi je parti me balader dans les jardins, ne croisant nulle part Kousei, j'en fus rassuré et déçu à la fois, j'aurai aimé changer la fin de notre entrevue, mais il ne m'en laisserait plus jamais l'occasion. Lorsque le soleil disparut derrière l'horizon, je retournais dans la vaste demeure, j'avais rendez-vous avec Gackt se soir encore, et mon carnet emplis de nouvelles questions m'accompagnait, j'espérais juste pouvoir refluer les pensées de cette journée assez longtemps pour qu'il ne les perçoivent pas.
Fin. |
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