Loneliness [LIBRE]

Invité

Encore une nouvelle journée à ne rien faire, penché depuis des heures sur une feuille, dont je raturai systématique chaque mot. Insatisfait par l'écriture, par mon écriture, incapable de mettre des mots sur mon état d'esprit, ce dégoût de tout. Je me redresse, et m'étire, un coup d'oeil à la fenêtre m'apprends que le soleil se couche. Un crépuscule d'un rouge sanguin baigne un instant la pièce. Ce monde, ne nous appartient pas. Nous les humains, créatures fragiles parmi les êtres puissants qui nous entourent. J'ai assez lu pour savoir à quoi ressemblait l'autre monde, celui dont nous descendons tous, assez pour savoir que celui-ci n'est pas pire. Pas mieux non plus. A sa tête un vampire mégalomane qui s'est nommé lui même, le premier. Le Premier chanceux à avoir placé son drapeau sur ses terres, comme Armstrong l'aurait fait sur la lune. Et c'est tout aussi ridicule la Lune n'appartiens à personne, et ce monde il ne peut le gérer seul dans sa tour d'ivoire. Mais personne ne se rebelle puisque par essence tous ont besoin d'un chef pour les guider.

Tout ça m'écœure. C'est une parodie, une parodie grotesque, un monde façonner au bon plaisir d'un vampire. Un vampire amoureux de la beauté, qui s'enferme avec son harem. Et ne descend que pour vaquer à les loisirs d'esthète, je l'ai vu hier soir à l'Opéra, parader avec sa ridicule nouvelle acquisition. Je le chasse de mes pensées, mais avoir pensé à lui, reviens à me faire songer à mes parents. Sans doute ses sujets les plus loyaux, assez loyaux pour me pousser vers lui. Sans succès. Le faste ne m'intéresse pas, je laisse ça à mon petit frère, ma vie se sont les mots, mon logement miteux, mes vêtements luxueux mais élimé, fait sur mesure par ma couturière de mère, l'argent jeté par les fenêtres dans les soirées, dans les divertissements. Ma vie ne sera jamais de servir de décoration, de poule de luxe au bras de puissants.

J'enfilais ma veste que je ne pris pas la peine de refermer et m'aventurais dehors. J'avais besoin de prendre l'air, de m'oublier, peut-être au fond d'un verre absinthe, comme à chaque fois que mon esprit ne me laissait pas tranquille. Le dégout de tout, l'envie de lâcher prise. Définitivement. Écrire pour exorciser ne suffit pas toujours. Kyô, mon nom d'auteur, bien plus vendeur que Tooru, qui souffre, et qui fait vendre, les gens doivent aimer les textes malsains dans lesquels ils ne peuvent s'identifier, sans doute incapable d'en comprendre la moitié. Mes textes qui montrent mon malaise qui m'expose à nu. Des mots tous douloureux, je crache sur la société, et sur moi. J'appelle à l'aide, mais j'attaque celui qui s'approche.

Mes pas me menèrent à un bar, un bar que je savais abriter des prostitués pour les vampires à l'étage. Aux lumières de la ville des visages sans nom, nous tentons un exil dis moi quels horizons. Ca ferait un bon début sans doute. Je gardais cela dans un coin de ma tête, et commandais un verre d'absinthe, on m'amena tout le matériel dont j'avais besoin, et je m'installais à une table à l'écart. Un sucre posée sur la cuillère d'argent, je faisais gouter l'eau glacée. Je n'avais pas envie aujourd'hui d'amuser la galerie, de trainer dans une soirée pour y faire un scandale. Je n'étais d'humeur qu'à boire, déchirer ma mémoire et mes souvenirs. Et pour cela je n'avais besoin de personne.

Invité

Cela fessait à présent quelques temps que Tama logeait chez Byo, et il n’était toujours pas sorti du petit appartement de son nouveau père. Il avait plus ou moins finit par se faire une raison, que jamais il ne redeviendrai humain et qu’à présent, il n’avait plus qu’à faire tueur à gages, ou quelque chose du genre pour continuer à tuer les vampires. Tuer son propre peuple… ça peut parraître horrible mais il n’avait pas choisit ce destin! Il ne voulait pas obéir à celui qu’on appelle le premier, avec qui d’un point de vue généalogique il avait un lien de parenté. Puis les histoires de clans, il n’y comprenait rien. Pour lui, un vampire, c’est un vampire point final. Aucune distinction!

Il s’était néanmoins à présent fixer une seule règle: ne jamais tuer d’humain pour se nourrir. Il se contenterai de sang en bouteille, ou peut être qu’en cas d’extrême urgence, prélèverai un peu de sang sur un humain consentant. Jamais non plus il ne jouerai avec un vivant. Il en avait bien trop souffert, pour faire subir la même chose à un autre.

C’est donc ce soir là que le brunet se décida enfin à sortir, son maître étant très certainement trop occupé avec un quelconque humain pour penser à son nouvel animal de compagnie . Cherchant dans l’armoire de Byo, l’ex chasseur finit par trouver des vêtements à peu près à sa taille, bien que trop larges. Une chemise noire, et un jean déchiré tombant légèrement pour laisser apparaître son sous vêtement. Avec un maquillage léger et un peu de parfum, il était prêt. Le seul avantage qu’il trouvait à sa transformation, c’est qu’il était encore plus beau que durant sa vie humaine.

Ouvrant timidement la porte que le patron du host bar avait oublier de fermer ce soir là, il finit par descendre au bar avec l’ascenseur. Il se sentait observer… quoi de plus normal? Les clients l’avaient connu en tant que prostituée sexy à l’odeur alléchante, et à présent, il était devenu un vampire, comme eux. Sans doute détestaient-ils Byo d’avoir été le dernier à avoir pu gouter à son sang si doux au gout particulièrement sucré. S’asseyant à une table, l’air un peu maussade au fond de la salle à coté de celle d’un blond à l’air tout aussi joyeux que lui, le brunet se mit à déguster son verre de sang. Quelle vie de merde… condamné à boire du sang pour le restant de ses jours! Byo s'était bien vengé...