Unexpected cruel lover [PV Shinya]

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C'était une nuit comme les autres. Du moins au début...

Mon réveil se fit tôt dans la soirée, dès le début du couché du soleil, j'ouvris les yeux et me préparai avec soin. Un splendide costume trois pièces de soie gris perle tombait sur mon corps, en dessus, une fine chemise de coton noir faisait ressortir la finesse de la couleur et du tissus de mon costume onéreux. J'enfilai une paire de chaussures noires tout juste cirées et j'étais fin prêt pour la nuit. Je voulus rendre visite à Kousei qui était absent ce soir là, mes fils également. Soit, il ne me restait plus qu'à aller chercher un peu de compagnie dans le club qui était en fait ma propriété.

Quoique j'en sois le propriétaire, je n'interdisais pas au gérant de servir mon clan ennemi, après tout, c'est de l'argent rapporté et je trouvais si stupide cette haine que eux me vouait que je me devais de ne pas les éviter. Je leur montrais ainsi que je n'avais en aucun cas peur et que ce clivage ne servait à rien. Je vivais pourtant avec, je n'avais pas le choix. Mon tout premier fils me haïssait bien plus que quiconque sur cette nouvelle Terre et je devais absolument vivre avec. Je l'avais transformé par peur, par amour, par égoïsme. Et c'est ce qu'il me reprochait, je n'essayais même pas de le nier puisque c'était la simple vérité.

Je pris donc la direction du Night Club avant de monter directement à l'étage des hosts. Je les connaissais presque tous intimement. Ils étaient passés sous mon corps et sous mes canines acérées. J'aimais pratiquer cet art de la petite goutte qui donnait de l'extase au mortel sans le tuer. Dans un monde où les vampires vivent au grand jour avec les mortels, c'était une chose que la plupart recherchaient même si d'autres y était encore réfractaires. Je commandais un verre de sang. Ils en faisaient provisions avec les dons du sang dont une partie était vendu à ce club tout spécialement. La flute de champagne remplie de sang arriva, tout juste tiède, la température idéale et j'observais d'un œil la foule de clients vampire ou mortel se laissant aller entre les bras des hosts.

Sauf que la tranquillité de ma soirée avait décidé de s'arrêter à ce moment précis. Une silhouette que j'avais bien connu entra dans la salle et j'aurais pu sentir que mon cœur ratait un battement si seulement il avait battu. La chevelure blonde vola un instant alors les yeux ne me voyaient pas...ou ne voulaient pas me voir probablement ? Que pouvais-je en savoir maintenant alors que je l'avais créée. Cette plantureuse et sublime créature aux jambes interminables et à la finesse inégalée. Le dernier souvenir que j'avais de lui était une de ses fureurs concernant un autre de mes amants. Le blond voulait une exclusivité que je n'avais pas pu lui offrir, si seulement je l'avais su avant d'en tomber amoureux à cette soirée chez ses parents. Si seulement je n'avais fait que le sauver avant que nos chemins ne se séparent à tout jamais...seulement je l'avais aimé, probablement trop. Et cet amour l'avait consumé jusqu'à la moindre parcelle de sentiment humain qui pouvait encore persister en lui.

Je bus une gorgée de sang lentement. Il n'était plus besoin de le regarder, je sentais sa présence. Je savais ce qu'il faisait même s'il m'était impossible de lire ses pensées. M'avait-il remarqué lui aussi ? Cela faisait des années que nous ne nous étions vu. J'avais appris par des rumeurs qu'il avait rejoint Hyde et été devenu son amant, rajoutant ainsi à ma douleur. Il m'avait remarqué, cela ne faisait aucun doute. Je l'avais bien éduqué. Il pouvait sentir son créateur. Il savait que j'étais là, moi aussi.

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Le soleil était couché depuis deux heures environs. Je sentais la faim me tenailler, et j’éprouvais l’envie de me montrer, d’aller à l’Host Club, et peut être de trouver une compagnie agréable. Un sang chaud et neuf. Je relevais mes cheveux qui tombaient en boucles désordonnées. Mon haut corseté écrasait ma taille mais à quoi bon respirer lorsque l’ont est mort… Une jupe minuscule de vinyle comme le haut, et des cuissardes sanglées. Devant mon grand miroir, j’appliquais avec soin la dernière touche de rouge. L’habituel collier de cuir entourait mon coup. Parfaite petite poupée apprêtée pour sortir. Contrairement à ce que beaucoup imaginait je n’avais de compte à rendre à personne. Je n’étais pas obligé de demander l’autorisation, ce n’était pas une permission, mais ça semblait tellement les amuser de jaser sur moi, à quoi bon les détromper ?

En quelques secondes à peine j’avais traversé la ville, je me trouvais à l’entrée du club, les molosses qui en gardaient l’entrée, me laissèrent passer sans un mot. Je ne venais pas souvent, mais j’étais connu dans ce milieu, j’avais mes entrées. Sans me presser je montais, ma démarche était assurée. L’ambiance en haut me plaisait, c’était un climat d’attente, de demande. Les humains présents n’attendaient que l’attention d’un vampire, et les vampires venaient s’en divertir, se nourrir. A peine quelques pas que je le sentis. Cette présence que j’avais fuis, je n’avais pas besoin de tourner le regard pour savoir qu’il était là. Gackt, mon créateur, mon tyran. Je senti son regard un instant, il me brula, m’incendia. Déjà la sensation disparaissait, et j’en éprouvais instantanément un manque. Mais je me refusais à l’observer. Il aurait été sage de l’ignorer, mais je ne le pouvais pas, pas totalement. Il était là, et cela faisait des dizaines d’années que je me débrouillais pour l’éviter. Qu’il voit ce que j’étais devenu.

C’est une paire de main qui interrompit le fil de mes pensées. Des mains qui se posèrent sur mes hanches. C’était un jeune vampire, un jeune vampire qui souhaitait sans doute impressionner ses amis en venant m’accoster, que la jeunesse était stupide. Habituellement je l’aurai chassé sans même l’observer, mais là c’était différent. N’essuyant aucun refus, il parut prendre un peu plus confiance, et m’incita à me tourner, je vis dans son regard qu’il pensait contrôler la situation. Un sourire léger sur mes lèvres, et il dut prendre cela pour un assentiment, alors que ce n’étais que de la moquerie, toujours est-il qu’il pensa s’octroyer le droit de poser ses lèvres sur les miennes. D’une rapidité surhumaine je glissais un doigt entre nos bouches. Il était bien pressé.

« Offre-moi un verre. »

Il parut étonné, comme s’il avait imaginé ne rencontrer aucune résistance. On me disait vraiment si simple d’accès. Mais il se ressaisit, et m’entraina jusqu’au bar. Je sentais le regard de ses amis, ils étaient sans doute venus dans le but de se distraire d’un hôte humain, mais je faisais apparemment un défi plus intéressant. Lorsque la flûte me fut tendue, légèrement tiède, je la portais délicatement à mes lèvres, y buvant sans me presser, tandis que mon nouvel ami finissait sa coupe d’un coup. Avait-il besoin de se donner du courage ? La présence de Gackt m’exaltait, et même si je faisais mine de l’ignorer, toute ma concentration était sur lui. Je plongeais mon regard dans celui de mon cadet, le détaillant un peu mieux, il était grand, il était beau, mais il se dégageait de chez lui aucun charisme, quel être sans goût avait pu en faire sa création. Je lui souris, et posait ma coupe vide. Je pris sa main et l’attirait à moi, approchant avec une lenteur calculé mon visage du sien, parlant tout contre ses lèvres.

« Veux-tu une danse ? »

Son regard parut briller un peu plus alors qu’il acquiesçait. Qu’il était simple de manipuler avec les bons arguments. En réalité, je n’avais pas besoin de sortir le grand jeu, en réalité, il n’aurait même pas mérité que je m’y intéresse, mais alors qu’il s’installait à une table, un hôte s’empressant de l’y rejoindre, je montais sur l’estrade devant la table. Normalement elle était destinée aux hôtes, pour mettre en appétit. Mais là, ce n’était qu’un moyen d’attirer l’attention sur moi. J’adorais que l’on me regarde, mais j’aimais plus encore, qu’IL me regarde sans pouvoir me toucher. Lentement je commençais à me déhancher, glissant mes mains sur la chair dénudée de mes cuisses, pliant et dépliant les genoux. Le novice face à moi paraissait littéralement captivé, la bouche presque entrouverte, il contemplait ce que je lui offrais, un air concupiscent plaqué sur le visage. Mais j’allais le décevoir, il n’aurait rien de moi, il avait déjà la chance que je fasse semblant de m’intéresser à lui, qu’il en soit reconnaissant. Le seul qui m’intéressait, était mon créateur. Contemple, vois ce que tu as perdu cher maître.

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S'il m'avait remarqué, il faisait tout pour ne pas le montrer et j'y croyais presque. Mon ancien amant et fils s'était presque immédiatement fait accosté par un jeune vampire sans peur et sans reproche. Pas étonnant. A l'époque où Shinya se trouvait à mes côtés, il était le sublime et la beauté incarnés. J'étais souvent tombé amoureux, honnêtement et abandonné entièrement à chacun. Mais j'avais rencontré peu de beauté comme la sienne, à la fois pure et malsaine. Innocente et attirante qui réveillait en n'importe qui l'envie de détruire et réduire en cendre cette petite chose. Ce n'était pourtant pas mon but. Le résultat s'était avéré être horrible puisque sa colère pour moi avait consumé sa pureté innocente, mais je n'avais pas voulu ça. Jamais. Mais il semblait que j'avais été créé dans le but de commettre beaucoup d'erreurs et je me protégeais comme je le pouvais des prochaines même si je savais pertinemment qu'elles me feront face tôt ou tard.

Shinya avait beaucoup changé. Il n'avait plus rien de cette beauté innocente qui m'avait poussé à l'aimer avec ferveur. Il n'avait plus rien de cette candeur qui l'avait tant caractérisé. Il n'avait plus rien de celui que j'avais aimé, si ce n'était le corps, car même le regard, je le supposais métamorphosé. Quoi qu'il en soit, je le suivais des yeux. Je n'avais jamais cherché à l'éviter et je n'avais jamais vraiment su de ses propres lèvres pourquoi il m'avait quitté si précipitamment. Je n'avais honte de rien et je n'avais rien à cacher. Je ne le haïssais pas même si l'inverse était le cas.

Je fus donc témoin de son petit jeu avec le jeune vampire, se laissant apparemment séduire, sans me prêter la moindre attention. Lorsqu'il but une gorgée de sang, ses lèvres prirent une teinte rouge adorable qui me rappela un instant les années passées à ses côtés. Parmi la foule d'usagers, je le vis faire asseoir son « galant » et monter sur la scène réservée normalement aux hosts mortels du bar. Mais vu la tenue, que je pouvais maintenant admirer, personne ne lui demanda de descendre. Sa beauté était sans pareille, certes elle n'était pas de même nature qu'avant. Au lieu d'une beauté douce, il était une beauté à la fois froide et particulièrement chaude. Le vinyle qui le recouvrait lui allait vraiment bien et il avait appris à bouger d'une manière sensuelle que je ne lui avais jamais connue. Le Shinya qui dansait sur cette scène était une autre personne. Je ne connaissais pas ce Shinya là.

Je portais le verre à mes lèvres pour en boire une gorgée avant de relever les yeux vers la danseuse que tous regardaient à présent. Et j'étais probablement bien le seul de la pièce à avoir eu le privilège de l'avoir eu pour moi. C'était dans ces moments là que la communication mentale avec mes fils me manquait. J'eus alors un léger sourire. Impossible de lui parler pour le moment et si je lui faisais un signe, il m'ignorerait autant qu'il m'avait ignoré jusqu'à présent. Quelle peste adorable il faisait à présent. S'il m'avait remarqué, je n'avais qu'un seul moyen de le savoir. A une vitesse plus grande que n'importe quel vampire de la salle, je disparu, me cachant dans un recoin sombre. Je masquais ma présence mentale, Shinya ne saurait pas si j'étais toujours là ou pas. Impossible, ses pouvoirs vampiriques n'étaient pas assez anciens pour cela.

J'étais pourtant bien là. Et j'avais la ferme intention de voir sa réaction face à ma disparition. Soit il ne changerait rien à ce qu'il fait, en ce cas, il ne m'avait pas remarqué. Soit il aurait, au moins une fraction de seconde, l'air étonné et je saurais qu'il m'avait remarqué et voulait m'éviter ou attirer mon attention, ce que je soupçonnais vivement. J'avais pourtant vraiment envie de lui parler. Être à quelques pas à peine de lui, comme par le passé. Je serais toujours de le faire une fois mon observation faite. Son déhanché était sublime, pendant un léger instant j'eus envie qu'il continue sans avoir remarqué ma soudaine absence pour pouvoir le contempler encore un peu ainsi. Cette situation avait quelque chose de malsain qui m'excitait. Pourtant, je voulais aussi plus que tout qu'il ne m'ait pas oublié et qu'il m'ait remarqué.

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Complètement captivé. Il ne me quittait pas des yeux et je pouvais voir la lueur qui s’était allumée dans son regard. Mais j’étais concentré sur tout autre chose, la présence de Gackt, elle me galvanisait, quand soudain elle disparut. Brutalement, et je retrouvais cette sensation indescriptible que je ressentais lorsqu’il disparaissait et que je me languissais de lui. Il était parti, sans même un mot. J’aurai du en être ravis, être soulagé, à la place j’étais furieux, et était frustré, j’attendais une confrontation. Encore une fois je ressentais cet abandon. M’avait-il vraiment oublié ? Occulté de son existence sans remord. Le jeune vampire lui ne m’avait pas oublié, et je senti sa main enserrée mon poignet. Si je l’avais souhaité j’aurai pu m’arracher à sa poigne, mais je n’en fis rien. Docilement je me laissais guider, il me voulait apparemment sur ses genoux. Il ne m’amusait plus du tout, et à son regard je vis qu’il songeait avoir la situation parfaitement en main, sans hésiter il glissa sa main sur ma cuisse, la remontant sous ma jupe, je senti ses lèvres contre ma gorge. Non plus du tout. Vivement je me redressais avant même qu’il amorce le moindre geste pour me retenir. Mes mains sur le dossier je me penchais vers lui, lui offrant le seul baiser qu’il aurait de moi, je plaquais ses mains pour les empêcher de venir se balader sur son corps.

« Tu m’ennuis. »

Lorsqu’il reprit ses esprits j’étais déjà hors de sa portée. En plus d’être ennuyeux, il paraissait acharné et furieux. Comme s’il avait une chance. Il m’attrapa violemment par l’épaule, me forçant à me retourner. Mais ce n’est que de mon propre chef que je le fis. Le toisant avec mépris, il ouvrit la bouche pour parler, mais je ne sus jamais quelle injure il voulait me lancer au visage. Je l’attrapais par le cou, le soulevant sans difficulté, ses pieds battirent l’air un instant.

« Estime toi déjà heureux que j’ai posé le regard sur toi, n’en demande pas trop. »

Ma voix était restée parfaitement égal, presque doucereuse. Certes je l’avais allumé, je lui avais fait miroiter ce que je n’avais pas l’intention de lui donner. Mais s’il avait été malin il aurait vu qu’il se berçait d’illusion. Je ne voulais pas crée d’esclandre dans le bar, l’attention était déjà plus où moins tournée vers nous. Je le relâchais, et il s’écrasa lamentablement sur le sol. Un hôte qui m’était familier vint. Je l’appréciais pour son calme, son regard intelligent, il déposa devant moi une coupe de sang tiède que je portais à mes lèvres. Il prit place à mes côtés et me glissa quelques mots à l’oreille. Un sourire léger vint orner mes lèvres. Un séducteur, sans doute avait-il envie de goûter une nouvelle fois à ce que je lui avais déjà offert. Mais je sentais encore le vide qu’avait laissé Gackt. Je n’étais plus d’humeur à m’amuser, ni à jouer la poupée. Je voulais rentrer, et parler à Hyde. Pouvoir à nouveau partager a haine. Il parut étonné de mon refus, il est vrai que je refusais rarement de jouer, mais il n’insista pas. Je lui en fus gré, je n’avais pas envie d’avoir à m’en prendre à un humain. Je n’y voyais aucune gloire, ceux qui les violentaient étaient des imbéciles. Il fallait chérir la vie, et profiter ce qu’ils avaient à nous offrir. Et puis j’aimais m’offrir aux humains, ils étaient encore si impulsifs, et se sentaient si puissant de pouvoir dominer un être comme moi, qu’ils laissaient libres courts à leurs désirs les plus inavoués. C’était amusant. Un peu malsain certes de jouer ainsi, mais tellement agréable d’un côté comme de l’autre.

Je me décidais à quitter le bar, la présence de mon ancien maître m’avait trop troublé, mais plus que sa présence, c’est sa fuite qui me frustrait. En réalité je craignais sans doute de passer cette frustration sur une innocente victime. Peut-être aurais-je du ne pas jeter ce vampire ? Au moment même ou j’y songeais, il revint à la charge, remonté par ses amis, et bien décidé à obtenir son du. Un acharné vous dis-je. Mais je me décidais à reprendre mon rôle, je ne résistais pas, lorsqu’il empoigna brutalement mon bras. Son regard étincelait, il me plaqua contre un mur, surpris que je ne résiste pas. Il songeait sans doute que je m’étais rendu à lui. Il pressa sans douceur ses lèvres contre les miennes, je lui laissais le passage lorsqu’il le demanda, et je le senti se presser un peu plus contre moi. Son baiser était empressé, sans sensualité. Son désir me laissait froid.

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Un léger regard vers la table où je me trouvais quelques instants plus tôt. Imperceptible, furtif. Mais je le vis clairement. Il sembla que dans sa surprise, Shinya fut rattraper par le jeune vampire. Il se laissa faire comme une poupée de chiffon avant de s'animer vivement et le repousser pour s'échapper de cet endroit. A croire qu'il n'était venu que pour moi. J'en doutais fort mais la supposition m'amusa un instant. La violence froide qui caractérisait Shinya à ce moment là était incroyable. Jamais je ne l'avais vu user d'une telle froideur avec moi ou devant moi et son geste envers le jeune vampire qui l'importunait me surpris. Avec une force presque égale à la mienne, il le souleva du sol par une poigne ferme sur sa gorge. J'en étais impressionné. Il finit par s'éloigner pour sortir et je me préparais déjà à le suivre pour l'accoster dans la rue mais ce plan là n'allait pas se dérouler ainsi.

Alors qu'il se trouvait devant la porte, le jeune vampire armé d'une meute de ses semblables se posta devant Shinya. L'affront qu'il venait de lui faire ne se passerait pas ainsi et je lisais déjà une forte haine dans les pensées du jeune insolent. Sexe, violence, dignité piétinée, honneur, fierté, mépris... Tout ces sentiments puérils et trop mortels régissaient les pensées du vampire. Il allait s'en prendre à Shinya et pas seul. J'observais toujours, mon fils saurait peut-être se débrouiller seul même si j'en doutais vu la situation. Quoiqu'il en soit, je n'avais pas à me mêler de ses affaires. Mais le vampire le plaqua contre un mur avec une facilité déconcertante. Mon fils se laissait faire. C'était la seule explication face à cette facilité. La scène était loin d'être terminée et elle me faisait froid dans le dos. Il embrassa les lèvres rosées de Shinya qui le laissa également faire, ne refusa pas lorsqu'il approfondit. Chaudasse, tu me repousses pour mieux me laisser faire... T'aimes la violence salope... Tu vas être servie fille de bouseux...

Le sang qui me nourrissait ne fit qu'un tour dans mes veines. De un cet avorton insultait mon enfant et en plus de ça, il m'insultait moi. J'étais peut-être quelqu'un de calme et patient mais c'était un peu comme le calme avant la tempête. Une tempête souvent violente. Ma cruauté, lorsque l'on en était témoin, n'avait rien de calme, gentil ou patient. En une fraction de seconde, j'étais derrière le vampire insolant, les canines sorties, la colère visible au fin fond de mes rétines. D'un mouvement vif, je le fis tourner vers moi en lui arrachant presque un morceau d'épaule au passage. Maître Gackt. Je souris légèrement, il me connaissait. Moi non.

« Je suis un bouseux ?....Je ne savais pas que j'étais aussi peu civilisé... »

Il tenta une pauvre excuse, ridicule. Bredouillant, petit, inculte, faible et si pathétique. Je lui faisais peur et c'était bien mon intention. Je fis un pas vers lui alors qu'il recula. Un autre pas en passant la langue sur mes canines. Il ne fit pas le malin plus longtemps et déguerpit du bar, rapidement suivi par sa troupe d'amis tout aussi pathétiques que lui. Je rentrais mes canines avec un léger sourire avant de me tourner vers Shinya. En avait-il profité pour partir à son tour ? Non. Il était toujours là. Je ne m'approchai pas mais je ne m'éloignai pas non plus.

« Tu devrais faire attention à tes fréquentations... »

Je sous-entendais bien évidemment l'insolent mais aussi Hyde. Car les rumeurs que j'entendais sur eux deux n'étaient pas pour me plaire. Que Shinya me déteste. Soit. Qu'il me déteste en compagnie de celui qui avait brisé mon cœur sans chercher à le comprendre. Non. Et si une rancœur m'animait, elle se situait à ce niveau là. Mais je ressentais déjà sa colère se déverser sur moi alors même que je ne pouvais plus lire ses pensées. C'était dur d'y faire face surtout de la part d'une telle beauté.

« Ce fut un plaisir de t'avoir enfin revu...tu te portes bien, j'en suis heureux. »

J'inclinai la tête et m'éloignai vers le bar pour prendre un verre d'un sang alcoolisé. J'avais besoin de ça avant de pouvoir rentrer. Il faudrait que je me change les idées. Faire face à mes erreurs était insupportable.

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Je sentais sa violence monter crescendo, tandis que ses amis à l’arrière paraissaient attendre leur tour. Quelle bande d’abrutis. Je n’avais même pas besoin de me concentrer pour recevoir de pleins fouets leurs pensées, leurs fantasmes malsains, leurs désirs de vengeances. Mais je n’eus le temps de rien, que je le senti déjà brutalement s’arracher à moi. Toujours adossé contre le mur, j’ouvris les yeux pour voir mon créateur littéralement terrifier mes assaillants. Se prenait-il pour un chevalier en armure blanche venue libérer sa princesse ? Cela me rappelait désagréablement notre rencontre, lorsqu’il avait chassé les amis stupides de mon frère. Ce souvenir eut pour unique vertu de m’agacer, et de faire remonter une vague de haine envers lui. Il aurait du m’ignorer, me laisser à leur merci et retourner dans son château, profiter de son petit harem, et ne pas me laisser tomber amoureux de lui. Encore se sentiment indescriptible qui m’assaillait. Je le haïssais. Lorsqu’il s’adressa à moi je dut prendre sur moi pour ne pas sortir la remarque acerbe qui brulait dans ma gorge.

Mes fréquentations étaient certainement bien meilleures depuis que je l’avais quitté. Avant je ne fréquentais que des domestiques, ou les autres favoris, tous aveugle, ou bien les humains dont il s’entichait. Au début, je me montrais amicale, prenant soin de ses humains avec une patiente douceur, mais la jalousie avait finis par me ronger tout entier. Me consumer, je me mis à séduire les humains qu’il ramenait, pas toujours avec succès, j’étais nettement moins charismatique que mon créateur. Et je n’étais pas encore ce que je suis devenu maintenant. Et puis, Hyde était une excellente relation, sur laquelle il n’avait aucun droit de porter un jugement, surtout pas sur lui. Je connaissais l’histoire, je savais quel égoïste il était. Sa dernière phrase, que je jugeais condescendante, acheva mon calme. Il était heureux que je me porte bien. Depuis quand cela l’intéressait-il ? J’étais furieux. Il parti vers le bar, comme si tout cela n’avait pas eut d’importance.

J’étais toujours contre le mur. Figé. Je l’observais entrain de boire son verre. Cela faisait des décennies que je ne l’avais pas vu, et son caractère ne semblait pas avoir changé, se rendait-il compte de ma fureur ? De son égoïsme profond ? J’en doutais sérieusement. Si Hyde avait été là, il m’aurait sans doute dit de simplement quitter ce lieu, et le conseil était avisé. Mais Hyde n’était pas là. Je pris quelques secondes pour me calmer. Il fallait que je lui parle, je savais que c’était une mauvaise idée. Mais c’était un besoin viscérale. Je le rejoignis au bar, conservant une expression neutre sur le visage. Je demandais un nouveau verre de sang et m’assis sur le tabouret le plus proche, croisant mes longues jambes.

« Je n’avais pas besoin d’autre sauvé. »

Aucun remerciement, ni même aucune reconnaissance. Je n’éprouvais rien qu’une intense frustration. Il avait interféré dans ma vie, une fois encore. Ne pouvait-il pas s’abstenir ? S’occuper de son harem, comme il le faisait si bien. Soudain je songeais, qu’il n’était jamais vraiment parti. Il avait masqué sa présence, dans l’unique but de voir ma réaction. C’était fourbe, et j’avais marché, il m’avait vu sous un jour qu’il ne connaissait sans doute pas. Ce n’était pas sous l’influence d’Hyde, non, c’était uniquement de mon propre chef que je m’étais métamorphoser. Mon passé serait horrifié de savoir ce que j’étais devenu. Lui si doux, si naïf, si pleins de bonnes intentions, je méprisais mon passé.

« Je m’étonne que vous soyez ici, à moins que vous n’en cherchiez un nouvel après vous être lassé des anciens ? »

J’avais posé ma tête contre ma main, et je lui demandais d’un air presque intrigué, intérieurement j’étais amer, mais je savais parfaitement me maîtriser maintenant. Mon expression de questionnement polis, cadrait avec mon image de poupée. Mon vouvoiement n’était qu’un moyen d’instaurer une barrière entre nous.

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La froideur à laquelle je m'attendais n'était rien comparée à celle que je reçu. Shinya ne m'appartenait plus depuis bien longtemps et je devais m'adapter. Non pas que je m'imaginais depuis son départ un retour vers moi. Faisant sa rédemption de m'avoir quitté mais je n'avais jamais cessé réellement de l'aimer. Pouvait-on cesser d'aimer ses enfants ? Sincèrement, je ne pense pas et celui qui affirme le contraire n'a jamais vécu un tel lien. Non je ne m'attendais pas à une rédemption mais peut-être du recul, de la compréhension...et cette haine qui n'avait semble-t-il fait que croitre, probablement attisée par la haine de Hyde lui-même. Un soupir imperceptible passa mes lèvres. Je ne comprenais pas ce que je faisais de mal. Étais-je coupable d'aimer ? Trop aimer menait-il les gens à leur perte ? Et si c'était cela, est-ce que je serais seulement capable d'aimer différemment ? Les aimés que j'avais à présent ne s'en plaignaient pas et ne s'en étaient jamais plains. J'étais loin d'être quelqu'un d'exclusif, ils le savaient et m'acceptaient ainsi.

Seulement la froideur que voulait me témoigner Shinya ne devait pas s'arrêter à de simples regards de glace. Il vint prendre place à mes côtés au bar et commanda également un verre de sang. Je bus une gorgée du mien en attendant qu'on le serve m'apprêtant à des propos acerbes. Et je me trompais de peu bien que sa réflexion n'était pas méchante.

« Je ne t'ai pas sauvé. Il m'a traité de bouseux...je n'ai pas l'habitude de me laisser insulter au cas où tu l'aurais oublié... »

Je trempai une nouvelle fois mes lèvres dans le verre avant de passer ma langue dessus. Il était épais et à la bonne température, légèrement fruité, un goût exquis. Comme je les aimais. La remarque qui suivit me parue plus à la hauteur des rumeurs sur Shinya. J'esquissai un léger sourire, s'il croyait m'atteindre avec des piques aussi basses. Quoique j'en avais fait une sur Hyde un peu plus tôt je le reconnaissais, il m'avait semblé que Shinya ne jouait pas dans cette catégorie là...et pourtant. Je levai les yeux vers lui. Malgré sa voix et son regard de poupée, il n'en avait plus du tout l'allure. Je connaissais assez bien son corps et ses goûts pour savoir qu'il trompait son monde par ce petit air naïf qu'il était obligé de jouer à présent. Son ton condescendant était pire que tout le reste je crois bien. Beauté certes...ou peut-être pas. Ce n'était pas ce genre de beauté que je qualifiais comme telle. L'innocence était bien la majeure partie de ce que j'aimais et de près, Shinya n'en avait plus une once. Violence et froideur. C'était les seules choses qu'il semblait refléter à présent.

« Je ne me lasse jamais de mes Amours...ce sont eux qui me quittent. » Blanc. « Mais je ne suis pas là pour ça. »

Me justifier ? Je n'en avais aucune raison devant lui, c'est pourquoi je m'en étais arrêté là. Qu'avais-je besoin d'ajouter pour quelqu'un qui ne se souciait plus de moi ? Je devais bien me rendre compte que ce n'était pas une rencontre amicale, Shinya en avait jeté les cartes un peu plus tôt, et j'agissais donc en conséquence puisque lui dire que je l'aimais toujours n'aurait servi strictement à rien, sans aucun doute. Je le connaissais assez lui et sa fierté pour savoir cela, même s'il semblait avoir considérablement changé en l'espace de ces années loin de moi. Hyde le rendait-il plus heureux que moi au moins ?...Il n'avait pas l'air heureux. C'est tout ce que je pouvais affirmer pour le moment.

« Je pensais que tu m'évitais...pourquoi venir me parler subitement ? »

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« Pourquoi avoir masqué votre présence ? Vous préfériez m’épier sans que je le sache… c’est de la perversion Maître Gackt… »

« Le spectacle vous a plus au moins ? »

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S'il fut parcouru d'émotion pendant que je parlais, Shinya n'en montra rien. D'un jeune vampire passionné, il était devenu une de ses beautés noires qui me plaisaient mais dont je ne cherchais pas la compagnie. Quelle étrange évolution qui me laissa un instant perdu dans mes pensées, peut-être trop perturbé par ce que j'avais devant les yeux, par ce que je connaissais de lui avant (tout) et par ce que je connaissais de lui maintenant (rien). Il tourna les yeux vers moi, je le sentis mais ne le vis pas, trop absorbé par mes pensées. Cependant, sa demande me tira de mes réflexions. Je notai évidemment qu'il n'avait pas répondu à ma propre question avant de poser la sienne et je supposai que c'était volontaire. Il m'avait appelé Maître, un instant je le revis en train de me supplier de le transformer « Maître Gackt je vous en prie... », un soupir léger passa mes lèvres. Il n'avait pas répondu à ma question, je n'avais pas envie de répondre à la sienne; mais nous irions dans un mur si nous restions butés ainsi tout deux.

« Je voulais savoir si la danse était pour moi...ou ce jeune vampire dont...l'épaule va mettre un moment à se remettre. »

Je levai à mon tour les yeux vers lui une nouvelle fois. Les gens autours, vampire ou mortel, nous écoutaient. Certains avec attention, d'autre avec une curiosité malsaine. Mais pour ma part, je n'avais rien à cacher. Si cela dérangeait Shinya, il lui faudrait partir, ou proposer un autre lieu de discussion.

« J'ai trouvé ma réponse, et le spectacle m'a beaucoup plu. »

Je souris légèrement avant de terminer mon verre pour le reposer sur le comptoir. Shinya n'était plus du tout le même et si je voulais survivre à cet entretien sans être décapité, je me devais de réapprendre vite, et surtout d'apprendre comment était le nouveau Shinya. Etait-il juste comme il le laissait paraître ? Ou était-il plus complexe que ça au fond ? Les rumeurs qui couraient sur lui et Hyde étaient-elles fondées ? Nourrissait-il une vengeance sans nom après moi ou ruminait-il seulement sa haine ?

« Vas-tu répondre à ma question à présent que j'ai répondu aux tiennes ? Ou dois-je la reposer ? »

Mon regard se fit plus perçant, non pas que je tentais de lire dans ses pensées puisque cela m'était impossible désormais, mais je réfléchissais sur cette personne qui se trouvait face à moi. Je pouvais déjà deviner que ma remarque ne lui plairait pas. Mais il n'était pas le seul en droit de poser des questions ce soir. Cela faisait des années que ne nous étions pas vus. Et je nourrissais toujours une curiosité protectrice envers lui. Vivait-il bien son éternité si on oubliait sa haine pour moi ? Après tout j'étais son créateur et ce genre de sentiments, je ne pouvais m'empêcher de les ressentir plus que de mesure bien que la sagesse de l'éternité m'ait fait prendre du recul concernant mes fils.

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Son calme, son incroyable orgueil. Son sourire. Bienveillant. Pourquoi ? Je le haïssais, je l’avais fui, des rumeurs me faisaient l’amant de son rival, et il parvenait encore à sourire. Je trouvais cela insupportable, j’aurai voulu qu’il rentre dans une colère noire. Mais non, ce calme olympien. Cette même attitude qui m’avait convaincu, que je ne comptais pas plus qu’un autre à ses yeux. L’avoir quitté ne semblait avoir rien changé. Ce qui m’agaçait encore plus que son comportement, c’est de savoir que nous avions des spectateurs, des illustres inconnus qui suivaient notre conversation. Le spectacle lui avait plus ? Bien entendu, il était un adepte des jolies choses, des danses lascives et du cuir. Il ne m’observait même pas, ne prenait même pas le temps de poser son regard sur moi. Je fixais son profil. Il réclamait une réponse. Sa foutue question.

« J’ai dansé pour vous, c’est que je voulais attirer votre attention… non vous fuir. »

Pourquoi mentir ? Je l’avais évité pour me protéger, une fois face à lui, j’étais incapable de l’ignorer. Tout mon être reconnaissait en lui mon créateur. Il se mêlait à cela une attirance, mêlé à ma rancune, ma haine. Que donnerai-je pour que se soit Hyde qui m’ait donné la vie éternelle et non lui. Hyde était en quelques sortes mon frère, nous avions le même père, et bien qu’ayant chacun notre propre histoire, nous nourrissions une rancune égale. Je repoussais mon verre, J’ai toujours tout fait pour attirer son attention, pour qu’il m’observe, qu’il me désire, pour qu’il se jette sur moi avec fougue et passion. Parce qu’il n’y avait que comme ça que je me sentais existé, je ne vivais que par ses yeux. Fort heureusement j’avais quitté cette spirale infernale, tant qu’il était loin de moi, je vivais très bien. Maintenant que je le revoyais, je me rendais compte des années écoulées. Je me rendais compte de la cruauté de la séparation. C’était douloureux, et pour tout cela je lui en voulais encore plus.

Je croisais son regard, incroyablement profond, je le soutins un temps, et me rendis compte que je devais lutter pour ne pas le détourner. Il avait toujours prise sur moi, malgré la séparation, malgré tout. Il resterait à jamais mon créateur, le premier homme que j’avais aimé, que j’avais vénéré. Le seul en réalité, mon cœur restait dorénavant froid, entouré d’une armure de glace, je ne laissais personne m’attendrir. Il n’y avait que Hyde, mais c’était très différent. Je ne voulais plus revivre cet état, cette souffrance. Je haïssais l’amour.

« Voulez-vous que je danse encore pour vous ? Plus loin des regards et des oreilles indiscrètes. »

Je savais que cet endroit abritait les salons privés. Et mon esprit se rebellait contre cette idée. Mes lèvres avaient formés les mots avant que mon esprit ait réfléchis au sens. Comme dictée par une autre volonté, par ce Shinya que je pensais mort, celui qui voulait tant plaire à Gackt. Je pensais l’avoir étouffé dans ma haine, mais il était toujours bien présent, c’était cette part de moi que Gackt avait implanté en me transformant. J’attendais la réponse, un refus, me mettrait sans doute hors de moi, alors même que je le souhaitais. S’il acceptait, je resterai calme, m’en amuserai, en serait soulagé et le haïrais d’autant plus. Les paradoxes encore et toujours. Je n’aurai jamais du mettre les pieds ici.

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Son honnêteté me surprit comme elle me fascina. Il avait dansé pour moi, ce dont je doutais à peine, et il l'avait dit avec une telle nonchalance que ça en paraissait presque abstrait. Je ne pus m'empêcher de sourire. Il avait dansé pour moi, cela signifiait qu'il avait senti ma présence et qu'il l'avait caché pour attirer mon attention. Quelque part au fond de moi j'en fus soulagé, car je n'avais jamais cessé de l'aimer et je n'avais jamais souhaité son départ. Peut-être regrettait-il son départ ? Ou en tout cas je lui manquais un minimum même si son attitude disait autre chose, ses mots le trahissaient. Il soutint mon regard avec une force que je ne lui connaissais pas et il ajouta quelques mots qui me surprirent d'autant plus. Shinya voulait encore danser pour moi alors qu'il me haïssait ? Je ne risquais pas de refuser une telle offre et il le savait pertinemment alors pourquoi ?

Je dus mettre un bon moment avant de pouvoir réagir. Certes j'étais un vampire très ancien avec des capacités étonnantes pour les vampires de ce monde mais je n'en restais pas moins perplexe lorsque les gens me surprenaient. Je n'en montrais pourtant rien et quand je fus en mesure de bouger, j'offris un agréable sourire à mon fils. Je terminai mon verre d'une gorgée et je me levai pour passer une main à sa taille et l'entrainer vers une des salles privées qu'on libéra immédiatement pour moi.

« Je ne peux pas refuser un tel cadeau...mais pourquoi alors que tu me hais...? »

Je le fis entrer dans la pièce décorée de velours, de coussins, tout pour un confort parfait. Je refermai derrière moi et m'adossai à la porte en le regardant. Étrangement, je ne savais pas vraiment comment réagir face à lui. Il était si ambiguë, bien plus qu'auparavant et c'était déstabilisant. Tout ce que je savais de lui ne semblait pu être de rigueur. J'avais vraiment un autre Shinya face à moi. Devais-je le traiter comme avant ? Ou bien le punir pour m'avoir quitté ? Parce-que son crime était grand envers moi et que je ne devais pas laisser passer ça. Je le fixai un moment avant de reprendre.

« Je ne sais pas ce que tu manigances Shinya, mais tu me connais. Je peux te faire du bien autant que te faire du mal...ne m'obliges pas à te faire du mal... »

Je le regardai encore, son physique était juste parfait et son nouveau goût vestimentaire lui allait très bien. Je savais déjà qu'il ne sortirait pas de cette pièce comme ça et je savais également qu'il ne se refuserait pas à moi. Mon cher Shinya dont l'innocence avait totalement disparue. Mais je devais oublier ce Shinya là. Il ne reviendrait sans aucun doute jamais et je devrais me contenter de la maîtresse que j'avais devant moi. Quoiqu'excitante, je ne sais pas si mon amour serait le même qu'autrefois. J'étais quasi sûr que ce ne serait pas le même, comment est-ce que cela pouvait être le même alors que la personne était différente.

Je me redressai en détournant les yeux. Il m'avait d'abord promis une danse et je m'installai sur les coussins négligemment, une main sous la tête et un genou fléchi.

« Danse donc pour moi avant toute chose... » blanc « s'il te plait. »

Je levais les yeux vers lui à nouveau. Quelque chose au fond d'eux m'empêchait de le considérer complètement comme quelqu'un de différent. Il avait toujours été mon Shinya et le serait toujours, que je doives le punir ou pas, qu'il me haïsse ou pas.

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Pendant un temps je crus essuyer un refus. Mais le temps d’attente de mon créateur n’était apparemment dû qu’à sa surprise. Il finit par me sourire, et terminer son verra, je n’émis aucune objection lorsqu’il glissa sa main sur ma taille pour me conduire au salon privé. Cette proximité fit resurgir à nouveau des souvenirs, réminiscences d’un passé. Une fois encore mon instinct m’hurlait de m’enfuir, d’être raisonnable. Mais je voulais lui montrer ce que j’étais devenu. Je levais les yeux vers lui, il semblait trouver mon cadeau étrange. Oh oui, je le haïssais, et je ne répondit pas à sa question, pas de suite. Un sourire léger éclot sur mes lèvres. Au centre de la pièce je le laissais me détailler, me juger, puis il reprit la parole, et cela ressemblait à une menace. Même si je n’en montrais rien, je n’appréciais guère ce ton. Puis il m’ordonna de danser, je le pris comme un ordre et son s’il te plait tardif ne fis que me conforter dans cette idée. Avachis dans les coussins comme un prince, il m’observait, légèrement intrigué peut être.

« Il n’était pas besoin de me menacer, je sais, comme tous vos fils de quoi vous êtes capable. »

La musique ici était légèrement assourdie, créant un climat plus intime, elle était également plus suave. Mon corps ondula, mes gestes étaient étudiés, gracieux, trop pour un homme sans doute. Mais avec mon apparence je n’avais jamais été plus homme que femme. Androgynéité était mon maître mot. Ma robe en vinyle flottait autour de mes cuisses trop fines, je passais ma main gantée sur la peau nue de ma cuisse, remontant avec une lenteur calculée, pour soulever légèrement la jupe sans en dévoiler trop. Au cours de la danse je me penchais pour faire glisser la fermeture de mes hautes cuissardes, et être ainsi plus à l’aise pour danser. Plus tôt il m’avait demandé pourquoi je lui offrais une danse, alors que je le haïssais, je souhaitais voir la convoitise dans ses yeux, je voulais qu’il voie ce qu’il avait perdu, et qu’il ne retrouverait jamais. Cher maître, observe mes mouvements d’une lenteur sauvage, comme mon corps et fin, tu pourrais le broyer sans effort, observe mes cheveux tournoyer autour de mon visage, regarde mes longues jambes se plier et se déplier. Je me laissai tomber à quatre pâte, le dos creusé, j’avançais vers lui en faisant rouler mes épaules, mon regard planter dans le sien. Un sourire en coin, j’avançais inexorablement, jusqu’à pouvoir poser mes mains sur ses cuisses pour me relever, approcher mon visage, si proche du sien, pour frôler de mes lèvres les siennes, encore imprégné de l’odeur du sang. Je te jette un regard et recule vivement. Je te frustre ? Je suis déjà là où j’étais au départ. Continuant de danser. S’il lui venait à l’idée de m’approcher je reculerai. Il serait stupide d’affirmer que je n’étais pas attiré par lui. Je l’ai dans la peau, il est mon créateur, et mon corps se souvient sans mal de nos nuits. Mais si ma volonté est assez forte, je le fuirai, jouer au chat et à la souris. Je suis une souris très vive.

Il y a des décennies je n’aurai jamais osé danser ainsi, j’avais trop peu confiance en moi, et cela me rongeait, tout comme la jalousie qui m’avait consumé. Je m’étais montré incapable d’attirer son attention plus que de raison. Il n’avait sans doute jamais imaginé, que j’aurai pu devenir cet être, pétri de haine et de vice. Après ma fugue, j’ai longuement parlé avec Hyde, et puis je suis sorti, j’ai visité les endroits malfamés, je me suis nourri de la lie de l’humanité. Je me suis offert à ceux dont la haine obnubilait les pensées, j’ai sondé leurs âmes. Je ne voulais pas finir comme cela, même si j’ai de la tendresse pour tout ces gens. J’ai voulu devenir fort, m’affirmer, et être prêt, pour la nuit où je le reverrai. Me forger une carapace indestructible, devenir une créature qui l’attirerait, qu’il désirerait à en avoir mal , et ne rien lui offrir, toujours porter un regard de poupée de porcelaine. L’attirer pour mieux me montrer indifférent. Regarde moi, je ne te vois pas. Je sais au plus profond de moi que ce plan ne serait jamais qu’une demi réussite,, je ne parviendrai jamais à totalement l’ignorer, je pouvais en donner l’illusion. Mais je connaîtrai la vérité.

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Shinya. Une créature remarquable. Quand je l'ai vu pour la première fois, il était si fragile. Il n'avait pas vraiment de caractère forgé, il était bien trop jeune pour cela. C'était un jeune garçon à construire et je pensais l'y avoir aidé. Je lui avais appris l'économie et la philosophie, l'histoire de la première Terre et celle de là où nous vivions. Il était réceptif et semblait dévorer tout ce que je pouvais lui apprendre. Je sus plus tard que c'était uniquement pour me plaire et non par goût. Quelle déception. Au fil des années, il était devenu possessif et jaloux alors qu'il connaissait parfaitement ma façon de vivre. Il m'en demandait toujours plus et ne supportait plus que j'en regarde un autre. Les derniers où nous avons vécu ensemble avaient été parsemé de disputes parfois violentes. La dernière le fut plus que les autres. Je dus le gifler pour le calmer et je regrette encore mon geste puisque quelques jours après seulement, Shinya avait disparu. J'attendis son retour pendant des nuits entières avant qu'on ne m'apprenne qu'il était sain et sauf auprès de Hyde et qu'ils filaient un amour parfait. Ma fureur avait été sans précédent cette nuit là et je fis fuir les mortels et les vampires qui m'entouraient. Je dus casser nombre d'objets avant de partir tuer trois ou quatre criminels sans pouvoir étancher ma soif.

Les années passèrent et j'appris à vivre avec. Le deuxième à m'abandonner à cause de mon amour. Est-ce que j'aimais aussi mal que ça ? Un nouveau favoris finit par le remplacer, mes deux mortels à l'époque tentaient de me réconforter tant bien que mal. Ces années là furent terribles pour moi, j'avais su me relever rapidement après le départ de Hyde. Mais cette fois, cela avait été bien plus difficile. Non pas que j'aimais plus Shinya. Rien n'égalera jamais mon amour pour Hyde. Mais le départ de Shinya en lui même était douloureux et me replongeait dans la tristesse qui m'avait envahi quand Hyde m'avait quitté. Ils me manquaient. Hyde et Shinya. Et je parvenais à l'oublier parfois mais la douleur ne s'effaçait pas. Tous deux m'avaient puni pour l'amour que je le portais et je les trouvais bien cruels d'avoir agi ainsi et de ne pas se cacher concernant leur amour. Car ils devaient bien se douter que je serais tôt ou tard mis au courant.

La danse lascive et sensuelle qu'il entama pour moi me rappela combien Shinya était différent de celui que j'avais aimé. Certes celui-la était plus sexy, plus attirant et excitant, mais je ne pouvais l'aimer de la même manière. Celui-la avait l'air si sale. Et il semblait s'être salit en me quittant. Je savais qu'il avait commis la pire erreur de son éternité, même s'il ne s'en rendait pas compte. Ce qu'il était devenu témoignait de sa décadence et c'était Hyde qui en avait été l'instigateur. Dans ses mouvements, il se mit à quatre pattes pour s'approcher de moi, frôlant mes lèvres avec une provocation digne d'une prostituée. Je restais impassible en le regardant. L'amour que j'avais pour lui venait de me quitter laissant place à une attraction charnelle bestiale dénuée de sentiments. Il se recula vivement pour jouer avec moi et je levai les yeux vers lui une nouvelle fois, il me cherchait. Il ne voulait pas se donner. Mais est-ce que je lui en laisserais seulement le choix ? Shinya était mort quand il m'avait quitté. Sa douceur et son innocence n'était plus de ce monde et je devais en faire mon deuil.

Je ne le laisserais pas s'échapper une deuxième fois. Je me levai alors rapidement pour le plaquer avec force contre un mur. Je le fixai, son regard semblait vide et il me dégoutait. Il aurait pu être si beau et majestueux. Au lieu de ça, il n'était que vices. Des plaisirs poussés à leurs extrêmes qui le rendait complètement inhumain.

« Tu ne devrais pas jouer avec moi...Je n'ai pas changé mais toi...tu devrais même porter un autre nom, celui de Shinya ne te va pas désormais. Tu souilles ce nom merveilleux. »

Je retenais ses poignets avec force alors que je le forçai à m'embrasser. Son corps magnifique gâché par cette tenue ostentatoire. Son esprit si pur gâché par tant de vices répétés. Un de plus, un de moins, qu'est-ce que cela changeait ? Il n'était plus Shinya.

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L’atmosphère de la pièce changeait, je le sentais, mais je ne pouvais m’empêcher de le provoquer. Regarde, j’ai détruis tout ce que tu aimais en moi, vois quel abjecte parodie de moi tu m’as fait devenir. D’un mouvement rapide, il se jeta sur moi, me plaquant violement contre un mur. Je n’avais même pas eut le temps de réagir. Tu voulais une réaction, observe mon regard vide. Il me faisait mal, à me maintenir si fort. Puis il parla, des mots durs, ainsi je ne méritais même plus mon nom, j’avais trop changé. Je n’étais plus cet ange, qui s’occupait à son arrivée, d’apporter à boire aux prisonniers, qui dans les premiers temps, parlaient longuement avec les mortels qui arrivaient pour les rassurer. Ecoutait son maître lui narrer l’histoire de la première terre. Je voulais tellement lui plaire. Maintenant que je savais me mettre en valeur, je voulais qu’il me haïsse, mais me désire autant que je le désire. Il colla ses lèvres contre les miennes, sans douceur, avec force il passa la barrière. Ce baiser n’avait plus rien à voir avec ceux que nous échangions, et je me sentais plus salis par ce contact forcé, que par ma débauche habituel. Je lui mordis violemment la langue, goûtant par la même à son si délicieux sang.

« Vous préfériez, l’imbécile, le manipulable, le doux et tendre Shinya qui accourait pour exaucer le moindre désir qui passait par votre esprit pervers. Celui si amoureux, qu’il vous a offert sa vie. Désolé cher maître, mais vous l’avez tué vous-même, en l’ignorant, en le partageant, en le giflant. »

Je levais mon regard métallique vers lui et ajoutais d’un ton froid.

« Vous avez souillez le saint, et maintenant vous dénigrez la catin. »

Pourtant, il construit un véritable harem, humains et vampires, tous n’attendant que de lui faire plaisir. Tous prêt à réaliser ses fantasmes, sans jamais avoir le droit de se plaindre, de réclamer de l’attention. J’en avais uniquement lorsque j’attisais ses sens, comme ce soir, sans doute plus maladroitement, ou peut être était cela qui lui plaisait tant. Je me rappelais sans mal des fois, ou il souhaitait que nous soyons plusieurs, j’étais toujours le plus timide, je n’osais pas regarder les autres favoris, je me laissais toucher dans l’unique but qu’il me prête son attention. Maintenant tout cela me parait bénin, mais à l’époque cela me coûtait, soit il ne le voyait pas, soit il ne voulait pas le voir. Il a détruit mon innocence, il m’a forgé, et je peux lire sans mal le désir dans ses yeux. Un désir violent, comme s’il pouvait me salir encore plus. Je lui offris un sourire innocent, je jouais un jeu dangereux. Je fis glisser ma jambe contre la sienne, la pliant pour qu’elle vienne s’accrocher à sa taille.

« Allez-y, servez vous Maître Gackt. »

Maintenant, je n’étais pas effrayé, la provocation faisait courir de l’adrénaline pure dans mes veines. Je le regretterai, ça j’en étais certains, tout comme je savais que je ne pouvais me défaire de son emprise, il était plus fort que moi, lui ordonner de me lâcher ne servirai à rien. Puisqu’il me voyait comme une catin, j’allais faire ce que je savais le mieux, jouer à la poupée docile. Vas y déchire moi, tu m’as déjà tout pris. Je me cambrais légèrement, pour rapprocher nos bassins. Vas y repaît toi de mon corps, dévore moi, je n’ai pas peur.

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La paroles de Shinya furent vraiment amère à mes oreilles. Il se croyait la victime. Il croyait que j'étais la cause de tous ses maux et me reprochait même d'avoir pris sa vie. De l'avoir transformé alors que c'est lui qui m'avait supplié sans relâche pendant des semaines pour que je lui donne ce qu'il voulait. Moi qui me faisait un point d'honneur à ne plus transformer sans l'accord de mon futur fils, voilà que cela m'était quand même reproché et j'en tombais de haut. Je lui avais tellement donné. Tellement donné d'amour, de tendresse, bien plus qu'aux autres ! Ce n'était plus de la compassion qui coulait à présent dans mes veines mais bien de la colère. Il m'avait mordu la langue avec force et quelques gouttes s'en échappèrent avant que je recule vivement la tête pour le regarder. Son regard n'avait plus rien à envier à ceux qui étaient resté à mes côtés. Eux au moins avait l'air en vie contrairement à Shinya.

Je ne desserrais pourtant pas mon étreinte sur ses poignets quand il lança sa phrase assassine « Vous avez souillez le saint, et maintenant vous dénigrez la catin. » Mon sang ne fit qu'un tour. S'il pensait ainsi c'est qu'il n'avait jamais cru en moi ou en mon amour. Pas une seule fois. Il n'avait pensé qu'au sien, remplir un vide que je ne pouvais pas remplir. Et il me le reprochait. Mon regard se durcit, je n'avais pas ressenti une telle colère depuis bien longtemps.

« Je n'ai jamais voulu te souiller...mais ça n'a plus d'importance maintenant, tu es tellement sale qu'il te sera impossible de retrouver ta pureté. »

Je repoussai vivement sa jambe qui avait grimpé jusque sur ma taille et avec toute ma force (ou presque), je le jetais au milieu de coussin sur le ventre. Je sortis la ceinture de mon pantalon et entreprit de lui attacher solidement les mains dans le dos.

« Au lieu d'essayer d'améliorer ce que tu pensais ne pas aller en me quittant....tu as sombré dans ta haine. Tu aurais pu devenir quelqu'un de bien...je t'en ai inculqué les bases...tu t'es mal dressé contre moi...tu n'as jamais compris le sens de ce que je te disais... »

Avec des foulards trainant dans la pièce, je lui attachai ensuite les chevilles aux endroits prévus à cet effet et je revins vers lui pour lui tirer les cheveux et le forcer à me regarder.

« Tu ne m'as jamais compris, tu n'as pensé qu'à ton amour. »

Je me redressai alors pour m'éloigner un peu et reprendre mon souffle, me calmer peut-être mais je n'avais jamais été aussi déçu de toute mon existence. Et j'avais mal, si mal qu'il me prenne pour le monstre que je m'efforçais tant bien que mal de ne pas être.

« Je ne te donnerais pas ce que tu veux...je ne donne rien aux gens que je ne connais pas. Tu...es si sale... »

Je dus me retenir au mur pour ne pas m'effondrer. Ma tête tournait et je chassais les larmes de sang qui me brouillaient la vue. Mon petit ange n'était plus. Et je ne le reverrais sans doute plus jamais. Je serrais les dents. Et pourquoi avoir choisi Hyde en plus de ça ? Ceux que j'aimais se liguaient contre moi en une lutte douloureuse. Shinya n'avait même pas l'air heureux comme ça. Il se voilait la face. Je me rapprochai et m'agenouillai près de lui, glissant une main sur sa gorge pour l'embrasser en un tendre baiser mais je reculai encore. Non c'était définitif. Celui que j'aimais était mort.

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Les mots de mon ancien maître étaient cruels. Mais je m’en moquais, je ne voulais pas retrouver ce qu’il appelait ma pureté, et que je nommais ma bêtise. Il me poussa violemment, et j’atterris sur les coussins qui parsemaient le sol. J’entendis le cliquetis de sa ceinture, et je cru un instant qu’il allait simplement se jeter sur moi pour me prendre à même le sol. Mais à la place, il m’attacha solidement les mains, solidement certes, mais si je ne voulais réellement le cuir de sa ceinture volerait en éclat. A quoi jouait-il ? Il continuait sa diatribe, m’accusant de ne jamais l’avoir écouté ! De qui se moquait-il ? Il m’attacha les chevilles, alors que je n’avais toujours pas bougé. Les foulards ne me retiendraient pas plus longtemps que sa ceinture. Puis il agrippa mes cheveux me forçant à relever la tête, je m’obstinais à l’observer d’un air vide, il me faisait mal, je ne savais même pas s’il s’en rendait compte. Il paraissait totalement effondré. Tant mieux, qu’il souffre, qu’il souffre comme j’avais souffert. Il s’assit près de moi, pour embrasser ma gorge. Mes yeux se fermèrent, puis se rouvrirent brutalement lorsqu’il se recula. Son attitude me révoltait. Je me redressai à genoux, les mains toujours liés dans le dos et mes chevilles enserrées. Mes cheveux formaient maintenant une crinière désordonnée.

« Le seul cadeau que vous m’ayez fait et de m’avoir arracher à ma vie de mortel, à ma famille d’imbécile. Pour ça je vous en suis reconnaissant. »

C’était la première phrase où ne perçait aucun reproche depuis le début de cette entrevue, mais je poursuivis.

« Je vous en était reconnaissant en fait, mais je l’ai assez été pour le reste de l’éternité. Vous dîtes que je n’ai fait que penser à mon amour, bien sur cela m’obsédait, chacune de vos absences étaient une torture. Tous vos… enfants vous le diront. Mais vous êtes incapable de comprendre, qu’on ne puisse aimer tout le monde comme vous. Cela se reproduira, croyez moi, et nous l’accueilleront, nous panserons ses plaies. »

Ma rancune ressortait. Il était égoïste, d’imposer les autres à ses enfants. Lorsque j’ai su que je devrais le partager, j’ai d’abord songé que je pourrai m’en accommoder, mais avec le temps qui passait, mon amour est devenu envahissant. Quoi qu’il pense, l’ancien Shinya était toujours là, terré au fond de mon âme, il m’empêchait de sauter à la gorge de mon ancien maître. Il ressortait parfois, lors des conversations avec Hyde. Mais voilà que même celui qui devait me connaître le mieux, était incapable de le voir, comme les autres, il ne regardait que la surface. Il ne me connaissait pas, je l’avais écouté à l’époque, je l’avais cerné, mais à croire qu’il ne m’avait jamais vraiment connu. Son petit ange de pureté, il ne supportait pas de le voir si sale, ça lui était intolérable. Pauvre maître, je décidais d’apporter le coup de grâce.

« Hyde à parfaitement raison, vous êtes un égoïste, et le pire et que vous ne vous en rendez même pas compte. »

J’accentuais particulièrement son prénom. J’étais toujours attaché, je me demandai s’il allait simplement partir, comme un lâche, ou s’il avait d’autre projet. Le faire fuir serait une belle victoire.

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Etre reconnaissant. C'est ça qu'il appelait être reconnaissant ? Devenir un être abjecte ? Il s'était posé à genou et je le regardai d'un œil dur. Il me faisait pitié, l'ancien Shinya aurait tremblé, je l'aurai libéré sur le champs en me confondant en excuses et en le prenant contre moi pour le rassurer mais je n'avais aucune envie de rassurer ce Shinya là. Mais rien n'y faisait, il continuait de cracher son venin sur moi. Je serrais les poings avant de le gifler. Se reproduire, qu'en savait-il ? Mes amants m'aimaient contrairement à lui et il acceptait que je puisse en aimer d'autre, cela ne changeait en rien mon amour pour eux, ils le savaient tous. La gifle fut si forte qu'elle prit de cours les mouvements de mon ancien fils.

« Tu les crois tous comme toi ? Hystériques et égoïstes...mais eux m'ont compris. »

Je serrai les dents en me penchant vers lui passant une main sur la joue meurtrie, je fixais à nouveau son regard de glace. Que pouvait-il bien savoir de ce que j'étais et de ce que ma vie était depuis son départ ? Mes favoris étaient bien plus fidèle que Shinya ne l'a jamais été et voulu se faire passer pour. Certes, il jouait le prude durant les moments où nous étions plusieurs, mais je savais d'un autre côté qu'il aimait ça. Avant que je ne le transforme j'avais pu le lire dans son esprit. Mais je n'étais pas exclusif et je ne reprochais pas à mes amants de ne pas l'être non plus. Mais il s'était borné à voir ça comme un péché alors que le péché était son orgueil et sa colère. Péchés qui le consumaient bien plus que n'aurait pu le faire la luxure et c'était ce qui avait noirci son âme et sa personnalité que je ne voyais plus dans ses yeux.

Il n'était pas en position de m'insulter et pourtant il continuait. Il n'avait pas peur de moi. Il n'avait pas peur de ce que je pouvais lui faire et je le soupçonnai même de le vouloir, seulement il serait déçu. Son venin coulait dans mes veines et il continuait de me mordre de plus en plus fort. Quand il prononça le nom de Hyde mon cœur mort sembla s'éteindre pour la deuxième fois. Egoïste. J'avais l'air d'un égoïste à leurs yeux et rien de plus ? Père ? Créateur ? Amant ? Tout ces mots là n'avaient plus aucun sens et la fureur s'empara de moi. J'attrapai sa tête avec force pour le faire coucher au sol durement.

« Ne....prononces pas son nom. »

Je sifflai doucement à son oreille, maintenant sa tête avec force. Il lui aurait été impossible de se relever même en brisant ses liens faibles. Il ne l'avait même pas fait. Preuve qu'il voulait que je le traite ainsi. Rien que son attitude me disait qu'il aimait ça et j'en étais dégouté. Si je lui faisais mal ? Je m'en fichais. J'aurais pris soin de l'ancien Shinya comme d'un enfant, mon enfant. Mais il ne l'était plus et je dû essayer une autre larme avant qu'elle ne traverse mon visage.

« Tu as choisi de devenir ce que tu es. Tu n'as aucun droit de me traiter d'égoïste. Et tu salis son nom rien qu'en le prononçant. Tu ne le mérites pas. »

D'un geste vif, je défis la jupe de cuir que portait le blond pour la laisser tomber sur le côté. Il se comportait comme une chienne, il ne serait pas traité autrement. Je me redressai sans lâcher ses cheveux, l'obligeant à se tenir à quatre pattes. Je l'embrassais encore une fois avec force sans lui laisser le choix et serrant ses mâchoires d'une main ferme pour l'empêcher de me mordre à nouveau.

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La gifle fusa, la douleur me transperça, mon visage vola, et mes cheveux se rabattirent. Ce geste m’insuffla une haine violente qui me laissa un instant tétanisé. Hystérique, il me voyait comme un hystérique. Alors que je crachais encore mon venin. Il attrapa mon crâne, et m’obligea sans douceur à m’allonger, la tête enfoncer dans un coussin. Voulait-il me tuer ? Ne plus prononcer son nom. Oh, si, j’allais le faire. Sa colère était maintenant aussi forte que la mienne, je la sentais émaner de lui et je senti la peur me tordre le ventre, mais tant pis, je ne dirai rien. Je l’avais provoqué. Il allait lui-même tuer ce qu’il restait de l’ancien Shinya, il allait finir par montrer son vrai visage. Vas y continue cher maître, détruis ce qu’il reste de moi, donne moi encore des raisons de te haïr. Il pressait mon crâne si fort, que je crus instant qu’il allait éclater, une larme de douleur coula le long de ma joue.

Il aimait si fort, Hyde, c’était pour cela qu’il me haïssait d’autant plus. Il me haïssait à cause des rumeurs, s’il savait qu’on ne s’était jamais même effleuré. Que sa colère n’avait même pas raison d’être. Mais j’allais l’alimenter, qu’il me tue, et en souffre toute son existence. D’un geste brusque, il arracha ma jupe, et enserra dans l’étau de ses mains ma mâchoire, pour m’empêcher de le mordre. Il me traitait comme la plus basse des prostitués. Je ne lui ferai pas le plaisir, de lui montrer ma peur, et mon dégoût de son attitude. Il s’imaginait sans doute que je ne réclamais que cela. Lorsqu’il m’en laissa l’occasion.

« Qui est l’égoïste, qui a arraché Hyde au soleil, qui n’a pas su respecter ce qu’il désirait. Vous ne l’avez jamais mérité. »

Hyde, Hyde, Hyde. Je le répéterai autant de fois qu’il le faudrait. Je parlerai en son nom puisqu’il ne l’a jamais fait. Je ne cherchais pas à me libérer, la tête posée sur le côté, contre un coussin, mais toujours à genoux, penché, et complètement offert, dans une position de soumission que même le plus pervers de ceux qui m’étaient passé dessus ne m’avait jamais fait prendre. Mon cher maître, dévoilait ses vrais penchants, il n’attendait sans doute que cela. Allait-il vraiment le faire ? Etait-ce l’image qu’il avait de moi ? Je senti ce qu’il restait de mon ancien moi, hurler de me débattre, mais je le refusais. Il voulait que je le supplie, mais il en était hors de question, que je m’excuse, que tout le mal soit oublié. Cette partie de moi allait mourir, maltraiter par mon créateur. Il me voyait comme une chienne, une chienne qu’on traite comme telle. J’allais payer mes paroles, je voyais ma jupe traîner à terre, je devrai rentrer vite, si je pouvais encore bouger après qu’il m’ait fait subir ce qu’il juge comme mérité.

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Je reculai et ma main partie à nouveau seule. La gifle avait la force d'un coup de poing mais Shinya l'avait mérité. Qui était-il pour parler au nom de Hyde ? Son amant certes...et après ! De quel droit venait-il se mêler de choses douloureuses et passées qui ne le concernaient pas. Au lieu de me reprocher ce qu'il était en droit de me reprocher, il le faisait pour quelqu'un d'autre. N'avait-il pas assez de colère en lui avec ce que je lui avais soit-disant fait subir ? Il fallait qu'il utilise la vie des autres pour m'insulter et en plus de ça celle de Hyde ? Mon envie de lui faire payer était de plus en plus grand j'avais envie de l'humilier mais ne rien lui donner. Mon malheureux Shinya adoré qui avait disparu sous cette masse de perversion.

Une autre gifle suivie, puis une autre encore, jusqu'à ce que la pommette du blond soit en sang. Une larme avait déjà coulé mais ce n'était pas suffisant. Il m'avait trahi, abandonné et trompé. Il avait effacé la moindre trace de celui que j'aimais. Il l'avait tué. Celui qui était devant moi n'était rien de plus qu'un assassin.

« Hyde est le seul a avoir le droit de me traiter d'égoïste. Le seul. »

J'attrapai ses cheveux une nouvelle fois pour le forcer à me regarder. Comprenait-il seulement ? Non...et c'était bien pour ça que j'agissais de cette façon. Le sang coulait lentement sur son visage. Epais, encore tiède. Il refroidirait vite puisque son corps ne l'avait pas réchauffé en l'absorbant. Je n'avais envie que d'une chose, le briser et l'humilier. Son départ m'avait tant fait souffrir et voir ce qu'il était devenu me rendait fou de colère. Son amour n'en était pas vraiment, ce n'est pas de l'amour quand on ne comprend pas l'autre et qu'on le veux exclusivement. Pourquoi avait-il fallut qu'il s'en aille ? Pourquoi avait-il fallu qu'il m'insulte ? Pourquoi avait-il fallut qu'il prenne Hyde à partie dans cette conversation.

Je défis le haut de mon pantalon. Le voir habillé de cette façon me dégoutait. Cette chienne...comment MON Shinya avait-il pu disparaître comme ça ? Je sortis ma virilité pour lui glisser dans la bouche avec force. Je serrais toujours ses cheveux d'une main, l'autre toujours sur sa mâchoire, menaçant de lui briser s'il s'avérait de me faire mal.

« Comment a-t-il pu te choisir... lui si pur... et toi.... misérable.... chienne. »

Je lui maintins la tête avant de commencer des va-et-vient lents et profonds pour toucher le fond de sa gorge. Avait-il mal ? Peut-être pas, peut-être était-il habitué. Mais il méritait une telle punition de ma part.

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Une nouvelle gifle, si puissante que je cru un instant perdre connaissance, puis il s’abattit sur moi une pluie de coup. Je senti le sang couler sur mon visage, sans que cela ne semble arrêter mon bourreau. J’arrachais mes liens pour tenter de me protéger, sans véritable succès. Il devenait fou, il allait finir par me tuer. Finalement la pluie de coup s’interrompit, pour qu’il me donne la raison de sa colère. Hyde, mon cher Hyde, notre créateur est un despote, un monstre assoiffé de sang et de chair. Regarde dans quel état il met ses enfants. Toi il t’a prit le soleil, et moi il me prends ma dignité, les choses auxquels on tenait le plus. Je ne pourrai jamais le lui pardonner. Je senti ses doigts dans mes cheveux, une fois encore il me força à lever la tête, mon regard était accusateur, haineux, et alors que songeai qu’il en avait finis avec moi, il réussit à se montrer encore plus abjecte. Son regard était chargé de mépris et lorsqu’il défis son pantalon je me mis à me débattre, brisant les liens de mes chevilles.

Son membre était dressé, cette situation parvenait à l’excité, était-il si détraqué. Il l’enfonça dans ma bouche, agrippant ma mâchoire. Si j’essayais de le mordre il me la briserait. Si j’avais pu respirer j’aurai suffoqué, si j’avais quelque chose dans l’estomac j’aurai sans doute vomis. Il m’en voulait, il m’en voulait parce que Hyde m’avait choisit, alors il essayait de réduire à néant. M’insultait, puis sans doute parce que je ne bougeais pas, entreprit de forcer l’action, c’était douloureux, je ne m’étais jamais senti sale, comme ce soir. Totalement sous son emprise, incapable de bouger de peur qu’il ne me dévisse la tête, je ne voulais pas mourir, pas comme ça. Je savais que mon regard risquait de trahir ma frayeur, alors je fermais les yeux. Je ne voulais plus le voir, je le sentais déjà assez. Ma mâchoire était douloureuse, et sa main crispée dans mes cheveux me donnait l’impression que la peau de mon crâne allait se décoller. Mais le pire était la sensation de son gland, qui cognait au fond de ma gorge. Mes mains libérées, étaient crispées sur les coussins. Je n’avais qu’une envie là lui arracher, lui cracher au visage, et l’étrangler pour cet acte. Mais je ne faisais pas le poids. Et mon envie de vivre était trop forte. Qu’il finisse, que ça s’arrête, si c’était pour en arriver là, il aurait du me laisser crever chez mes parents, il y a bien des centaines d’années.

Etait-ce bien le même homme qui me prenait tendrement dans ses bras et me réconfortait, était-ce bien lui que j’avais aimé à en avoir mal, à qui j’avais offert ma vie. Pour qui j’avais tout fait. Etait-ce bien lui ? Comment avais-je pu même être jaloux des autres ? Qu’il les garde, qu’il les baise, mais qu’il ne m’approche plus jamais.

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A peine eus-je terminé que je me retirai pour lui laisser ma semence inféconde sur le visage. Il me répugnait tellement que j'en avais des nausées. Je n'avais pris aucun plaisir dans cet acte. Ma seule motivation avait été de le punir. Qu'il comprenne sa douleur, que celle qu'il m'avait montré n'était pas la sienne et qu'il n'avait aucun droit de s'approprier la douleur des gens. Mais je savais qu'il était aveuglé par son orgueil. Il ne pensait qu'au fait qu'il avait été une victime pendant toutes ces années où je l'avais choyé. A présent, il pourrait vraiment se considérer comme telle et je ne souffrirais pas d'accusation infondée. Cette fois et cette fois seulement, je l'avais puni, j'espérais même qu'il avait eu mal et si ce n'était physiquement, intérieurement. Il me prenait pour un monstre quand je faisais des efforts pour ne pas l'être. Il voyait à présent la différence quand j'en étais un. Il ne méritais rien de plus que mon mépris. Je regretterais à jamais mon cher petit ange au teint d'albâtre et aux vêtements simples et gracieux. Celui que j'avais puni ce soir n'était pas mon adoré, loin de là. Celui-là je le chérirais à jamais et l'aimerais comme un martyr. Un martyr qui avait succombé face aux péchés et au mal.

Je le rejetai vivement contre le sol et me rhabillai en le regardant avec dégoût.

« Tu sais maintenant ce que ça fait lorsque je veux faire souffrir les gens...tu ne m'accuseras plus à tort désormais. Tu auras une bonne raison de me haïr. Remercies-moi. »

Il tremblait. Je m'en fichai, je voulais juste qu'il se souvienne de la différence. Cette différence. Celle qui fait que ceux qui m'aiment savent reconnaître quand je prends soin d'eux au lieu de m'accuser de ne pas les aimer assez. Voilà ce que je faisais à ce que je n'aimais pas. Je m'approchais pour prendre une nouvelle fois sa mâchoire entre mes doigts menaçant encore de la lui broyer.

« J'ai dis...remercies-moi. »

Son visage était souillé de sang et de liquide corporel. Si ce Shinya que je ne connaissais pas avait eu un jour une dignité, il n'en avait plus. Mon Shinya par contre, n'aurait jamais laissé les choses s'envenimer jusque là, il ne m'aurait pas insulté et même si mon Shinya m'avait haï il aurait utiliser de meilleurs arguments. Il aurait seulement dit qu'il ne supportait pas que j'en aime d'autre et il serait parti sans remord et moi sans rancœur. Seulement il en avait été autrement. Je devais cesser de penser à une possible existence de mon Shinya. Je devais faire mon deuil et accepter sa mort. Celui qui me faisait n'était rien d'autre qu'une pâle copie physiquement réussi. Rien de plus.

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Enfin il ôtait son membre, mais c’était pour mieux m’humilier d’avantage, puis il me rejeta violement, je m’effondrai sur les coussins, je sentais ma mâchoire bleuie, cicatriser, et j’essuyais d’une main hésitante mon visage, écoeuré comme je ne l’avais jamais été. Mon corps tremblait, de rage, d’humiliation, c’était un monstre. Et apparemment, il n’en avait pas terminé, tandis qu’il se rhabillait, il parla, et son discours me glaça, il avait fait tout ça, pour que selon lui j’ai une bonne raison de le haïr. Il était malade, complètement malade, et j’étais sale, je n’arrivais même plus à me redresser. Des larmes perlèrent sur mon visage. Finalement je préférai la mort à cela. Il voulait que je le remercie, qu’il aille au diable, je ne levais même pas les yeux vers lui, il ne valait pas mieux, que les amis de mon frère, il ne valait pas mieux que la dernière des pourritures de cette planète, c’était un despote, qui voulait conformer tout le monde à sa vision des choses.

Mon silence sembla lui déplaire, puisqu’il revint, enserrer ma mâchoire, m’ordonnant de le remercier. Non. Je levais les yeux vers lui, qu’il s’aperçoive que l’ancien Shinya était là, et qu’il venait d’achever de le détruire. Il venait d’annihiler en moi, la compassion et la douceur. Finir de détruire ce qu’il avait modelé à sa convenance.

« Crève. »

Vas-y tue moi, ajoute encore à la haine que Hyde te porte. Mais je ne te remercierai pas. Tu m’as brisé, souillé, mais tu ne m’obligera pas à te dire merci. Je voulais me laver, poncer ma peau, jusqu’à ne plus en sentir ses traces, je voulais me nourrir de ses protégés, et tuer ses favoris. Ou non, simplement les informés, regardé de quoi est capable votre maître. Regardez celui que vous chérissez, regarder le visage du diable. Un violeur, un menteur. Et moi pauvre poupée désarticulée, incapable de se défendre, même si je pouvais m’enfuir il me rattraperait. Mon corps tu l’as détruit, mais il me reste assez de force mental pour refuser. Je veux qu’il souffre. Tout à l’heure il avait chassé un vampire pour l’avoir insulté, mais il vient d’éjaculer au visage de sa création, quel respect. Il n’en a aucun, il n’aime que ce qu’il appelle, la pureté, mais c’est pour mieux la pervertir, il ne vaut pas mieux qu’un vieux pervers. D’un geste vif je lui portais un coup, le griffant, et profitant de la surprise pour en usant de la vitesse conféré à ma race, d’attraper ma jupe déchiré pour m’en entourer la taille, et de m’enfuir. Je voulais retrouver Hyde.

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Son regard était sombre, peut-être autant que le mien. Il venait de naître entre nous une haine que je ne saurais qualifier tant elle était grande. J'étais son bourreau, il était l'assassin d'un être que j'avais aimé. Dans ses yeux, je ne voyais rien d'autre qu'une catin. Une âme viciée jusqu'à la moelle. Impossible de respecter ça, jamais je ne le pourrais. Il me dégoutait trop. Certes j'avais peut-être été trop loin, mais quand la colère me prenait mieux valait ne pas se trouver sur mon chemin.

Alors que j'attendais son remerciement, je ne vis pas venir le coups qui me fit lâcher prise. Je reculai en le regardant attraper sa jupe à une vitesse incroyable avant de se diriger vers la porte mais je m'interposai avec une aisance surprenante. Je ne comptais pas prolonger la punition, il me semblait qu'elle était assez conséquente comme cela. Mais je le regardai une nouvelle au fond des yeux. J'avais l'air plus calme mais ma colère n'était pas encore apaisée elle, cependant je ne le toucherais plus.

« Je te laisse partir Shinya. Mais si nos chemins viennent à se croiser encore, évite de m'insulter... »

Je le repoussai doucement pour ouvrir la porte et sortir. Il était temps de quitter le Club pour aller me nourrir. La colère m'avait ouvert l'appétit et il me faudrait quelques litres de sang pour apaiser la souffrance du deuil que je devais faire. J'irais ensuite me reposer sous un arbre de mon vaste jardin sans aucun doute, trop tendu pour faire face à mes Aimés. La douleur de la perte de Shinya n'avait jamais vraiment guérie et même si j'avais admis ce fait pour Hyde, je ne l'avais pas encore fait pour Shinya. La différence entre eux deux, c'est que Hyde ne semblait pas avoir changé depuis qu'il m'avait quitté. Sans doute avait-il évolué, mais il n'était pas devenu une personne complètement différente.

Je soupirai doucement en quittant le bar pour de bon. Peut-être valait-il mieux que je ne remette pas les pieds ici avant un long moment. J'irais me divertir ailleurs...un endroit où je ne craindrais pas de croiser la copie de mon Shinya.

[FIN.]