Je ne suis pas un mauvais maître. [Yuuki]

La morsure à l'aine, pas si douloureuse ? On voyait bien que ce n'était pas lui qui se la tapait sérieusement, parce que c'était de loin l'une des parties du corps qui me faisait le plus mal à chaque fois qu'il s'amusait à y toucher ! Mais encore une fois, je ne devais rien dire où j'allais encore avoir le droit de perdre des points et même de me faire renvoyer dans ma cage. Si je pouvais au moins passer la journée dans un vrai lit...

Le sentant jouer déjà avec bien plus d'insistance sur ma peau, je commençais malgré moi à me crisper. Je ne le faisais pas vraiment exprès, et d'ailleurs il le savait très bien. A ses mots, j'hochais la tête et tentais de me détendre, mais une légère plainte m'échappa pour autant, bien vite remplacé par un fin gémissement. C'était toujours ça finalement... j'étais une vraie catin.

Me cambrant légèrement, je me mordais la lèvre inférieure, cherchant sans trop réfléchir à obtenir un peu plus encore qu'une simple morsure. Il savait bien que dans ce genre de moment j'étais encore plus sensible à la moindre des caresses. Mais je le connaissais assez bien pour savoir qu'il allait attendre encore un peu pour se faire désirer.

"Maître..."

Oui Yuuki, je sais que tu n'aimes pas à l'aine ... C'est étrange, car nombre de mes amants mortels raffolent au contraire de cette morsure là, mais pas toi. C'est peut être ce qui fait tout ton charme ? Tu sais être une vraie traînée, sans pour autant céder au plus évident des délices... tu as tes propres goûts, sans suivre une généralité pourtant établie depuis très longtemps. J'aime ce caractère, fort et piquant que t'a forgé Juka ... ce même Juka pour qui tu es en train de te donner comme une bête de luxure, juste pour moi ... enfin, pour lui. Peut être pour nous ...

Alors que l'humain se cambrait, crispé au possible, je l'entendais soupirer un "maître" qui en disait long. Il avait besoin d'aide pour ne pas penser à ce que j'étais en train de faire, l'affaiblir un peu plus, faire céder ses barrières complètement. Alors j'enfonçais en lui deux doigts habiles, commençant à le préparer, car il méritait ce soir que je ne le prenne pas comme une bête. Ce n'aurait pas été fairplay, après tout, nous jouions cette nuit, et il avait encore la possibilité de gagner des points pour revoir l'amour de sa vie...

" Gémis... pour ton maître. "

Il fallait que Yuuki se donne à fond s'il espérait revoir Juka, et peu m'importait à vrai dire l'humiliation que je lui faisais subir. J'avais tout les droits sur lui, puisqu'il m'appartenait, et de toute façon je savais qu'il aimait lorsque je lui faisais l'amour, et il me le prouva encore ce soir, alors que ses gémissements résonnaient dans ma chambre à mesure que mes coups de reins nous portaient vers le septième ciel, jusqu'à ce qu'il se libère et que je ne tarde à suivre. Cette nuit là, je le fis recommencer deux fois. Le fatiguant autant que possible, sans états d'âme... Puis alors qu'il commençait à tomber d'épuisement, je le menottais au lit, me levant pour aller prendre une douche.

" J'ai menti au fait, cette histoire de points ne compte pas. Juka est déjà au manoir ce soir, dans la chambre d'à côté. Il viendra te voir demain. Tu vois, je ne suis pas un mauvais maître. "

Je quittais donc la chambre pour aller me doucher, éteignant les lumières, le laissant dans le lit, pour ma part, je comptais aller terminer ma soirée ailleurs.

[Je te laisse fermer avec la réaction de Yuuki.]

Épuisé. J'étais totalement épuisé. Et moi qui pensais que mon supplice était fini, j'eus même le droit de me rendre compte qu'il s'était moqué de moi. Mais ça, j'aurais du m'en douter. Ce ne fut qu'une fois attaché au lit que je le vis se lever avant de se tourner vers moi pour m'annoncer quelque chose que... j'aurais préféré ne jamais savoir. Il s'était donc joué de moi... et moi, j'avais espéré, j'avais fait de mon mieux, je m'étais offert à lui comme jamais pour au final me faire... humilier de la sorte...

Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, les larmes me montèrent aux yeux, mais ce ne fut qu'une fois qu'il sorti que j'éclatais en sanglots, tirant sur les menottes à m'en blesser les poignets, le tout en murmurant des excuses invraisemblables. Comme s'il était capable de m'entendre. L'homme à côté de ma prison... l'amour de ma vie...
De toute façon, le mal était fait maintenant...

[Sujet terminé.]